31ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 24 octobre 2010Célébration pénitentielle à Jéricho
Textes bibliques : LIRE
L'événement qui nous est rapporté dans l'évangile de ce jour est bien connu de tous, y compris dans les groupes d'enfants du catéchisme. Mais si nous le lisons d'une manière trop superficielle, nous risquons de passer à côté de la bonne nouvelle que Jésus voudrait nous transmettre. Nous devons donc prendre le temps de bien voir ce qu'il nous dit de Jésus et de nous. Cet évangile se présente un peu comme une célébration pénitentielle à Jéricho.
D'un côté, nous avons Zachée. Il est percepteur des impôts et il travaille pour l'occupant étranger. La dernière guerre mondiale nous a appris comment on pouvait considérer les collaborateurs. Zachée ne pouvait qu'être détesté par tous ces pauvres gens accablés par les impôts qu'il fallait payer à l'occupant militaire. Il avait la réputation d'être intraitable et de profiter sans état d'âme de sa position dominante. De plus en tant que chef des publicains, il est tenu pour responsable du comportement et des violences de ses collaborateurs. Sa profession le rangeait donc dans la catégorie des pécheurs infréquentables.
En ce jour, nous nous approchons de plus près pour mieux voir Zachée. Nous comprenons qui il est. Mais l'évangile voudrait nous inviter à nous mettre sous le regard de Dieu en nous posant la question : “Et moi, en vérité, qui suis-je ?” nous vivons dans un monde où les pauvres sont de plus en plus pauvre et de plus en plus nombreux. Tout au long de ces dernières semaines, nous avons entendu des cris de révolte. Nous devons les comprendre comme une aspiration à une société plus juste et plus fraternelle. Mais trop souvent, nous sommes un peu comme Zachée ; nous nous réfugions derrière des préjugés et nous nous laissons aveugler par l'indifférence.
Mais voilà qu'un événement imprévu survient : C'est Jésus qui arrive à Jéricho. Comme tout le monde, Zachée voudrait bien le voir. S'il monte sur un sycomore, c'est pour être mieux placé car il est de petite taille ; c'est aussi sans doute pour passer inaperçu et se mettre à l'abri des insultes et des sifflets de la foule. Aujourd'hui, nous contemplons cette attitude de Zachée quand il a appris que Jésus venait dans sa ville. Mais le plus important c'est de ne pas oublier que le même Christ continue à venir dans notre monde. Il passe par les chemins de notre vie : chacun de nous peut se poser la question :”Sommes-nous prêts à le voir arriver ?”
Voilà donc Zachée bien installé sur son perchoir et bien placé pour voir sans être vu. Il ne s'attendait certainement pas à tout ce qui allait arriver : en effet, au milieu de toute cette foule, Jésus ne voit que Zachée, celui-là même que personne ne veut voir. Et chose surprenante, c'est chez lui qu'il choisit de s'inviter : “Descend vite, aujourd'hui il faut que j'aille demeurer chez toi.” La foule n'en croit pas ses oreilles ; elle a dû mal comprendre ; Jésus a sûrement dû se tromper. Lui qui se dit “Envoyé de Dieu” ne devrait pas se compromettre avec un hors-la-loi. Ce n'est tout simplement pas possible et nous comprenons la stupéfaction de ces gens. Pour eux c'est inconcevable. Son activité professionnelle fait de lui un exclu.
Le même Christ frappe aujourd'hui à notre porte : Comme autrefois, il ne cesse de nous dire : “Descend vite, aujourd'hui, il me faut demeurer chez toi.” Le verbe demeurer signifie ” habiter quelque part et y rester. Comme pour Zachée, Jésus ne vient pas pour nous faire des reproches mais pour apporter le salut de Dieu. Cette rencontre avec le Christ a bouleversé toute la vie de cet homme. Lui, qui était si avide d'argent, décide de partager et de réparer les torts qu'il a faits aux autres. C'est ainsi que Jésus a pu dire à son sujet : “Aujourd'hui, le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d'Abraham.”
Cette visite du Christ, qui s'invite chez nous, nous provoque à un examen de conscience, ou plutôt un examen de confiance. Car c'est vrai, en venant chez nous, il nous fait confiance bien au-delà de tout ce que nous pouvons imaginer. Il vient nous dire tout l'amour de Dieu pour nous. Avec lui, c'est le salut qui entre dans notre maison car “le Fils de l'homme est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus.” Rien ni personne ne peut arrêter le Christ dans cette mission. Il va la remplir jusqu'au bout, jusqu'au don de sa vie sur une croix.
Mais rien ne sera possible si nous ne descendons pas de notre arbre ; cet arbre, c'est celui où nous nous cachons pour rester en dehors des combats des hommes ; c'est celui de nos certitudes, celui de notre bonne ou mauvaise conscience… Nous sommes tous invités à descendre de notre piédestal pour nous laisser habiter par Jésus lui-même. Il nous faut aussi accepter de laisser les autres entrer dans notre vie. Le vrai Dieu, celui qui Jésus est venu nous révéler, c’est précisément celui de tous les exclus, qu’ils soient riches ou pauvres, jeunes ou adultes.
En ce jour, nous te prions Seigneur pour tous les Zachée de la terre, tous ceux et celles qui sont rejetés et méprisés à cause de leur passé et de leurs actes. Tu veux demeurer chez eux comme chez nous. Par ton Eucharistie, tu nous invites chez toi. Que notre rendez-vous à la messe et à l'adoration nous transforme comme il a transformé le publicain de Jéricho. Amen
D'après diverses sources
quelle chance ils ont les enfants aujourd’hui un caté ludique mais tellement VRAI!
Frère RD. Dominicain
LE DERNIER MIRACLE DE JESUS
Le long voyage entrepris par Jésus depuis la Galilée pour se rendre à Jérusalem parvient à son ultime étape : Jéricho, superbe et riche oasis dans la vallée du Jourdain, célèbre pour ses palmiers et ses lauriers-roses, et où le roi Hérode s’était fait bâtir un magnifique palais d’hiver. De là, Jésus va emprunter la montée à travers le désert de Judée pour enfin atteindre la capitale.
Marc et Matthieu racontent qu’à la sortie de Jéricho, Jésus guérit 2 aveugles (Matth) – un seul appelé Bar Timée, d’après Marc. Quant à Luc, il situe cette guérison à l’approche de la ville pour ensuite ajouter, à la sortie, la célèbre histoire de Zachée, notre évangile du jour.
Jésus traversait la ville de Jéricho. Or il y avait un homme du nom de Zachée : il était le chef des collecteurs d’impôts et c’était quelqu’un de riche.
Les Romains affermaient la perception des taxes à des personnes privées qui recrutaient des employés pour prélever et récupérer la somme fixée mais évidemment, sans contrôle, ces hommes en profitaient de façon arbitraire et s’enrichissaient sur le dos de leurs compatriotes. Catalogués comme voleurs, pécheurs publics, ils étaient haïs, jugés infréquentables par les pharisiens.
Zachée (en hébreu ZAKKAÏ signifie sans doute « YHWH se souvient »- ce qui va se réaliser) dirige la perception des taxes : c’est donc un personnage important. Fortuné, propriété cossue et richement décorée, ami des autorités romaines. Mais il est détesté : son niveau de vie prouve sa corruption et fait injure à la multitude des pauvres mendiants.
Il cherchait à voir qui était Jésus mais il n’y arrivait pas à cause de la foule car il était de petite taille.
Zachée entend le tumulte : un prétendant Messie traverse la ville entouré de ses disciples et la foule l’acclame d’autant qu’il vient de rendre la vue à un aveugle. La fête de Pâque approche, les gens commencent à monter en pèlerinage vers la capitale : va-t-on assister à la manifestation du Messie tant attendu ? Zachée, curieux, laisse là sa comptabilité et sort. La foule est dense dans les ruelles étroites : le petit homme a beau se hisser sur la pointe des pieds, il ne voit pas.
N’arrive-t-il pas que des incrédules se heurtent à un mur de dos des « bons chrétiens » qui entourent Jésus…mais empêchent les autres de le voir ? L’Eglise ose-t-elle s’ouvrir aux pécheurs qui cherchent ou fait-elle écran ? Savons-nous que des gens sont rebutés par une Eglise dans son « establishment » imposant alors qu’ils voudraient percer le secret qui l’habite ? …
Il courut donc en avant et grimpa sur un sycomore pour voir Jésus qui devait passer par là.
Admirons le personnage : il aurait pu rentrer chez lui en pestant contre cette populace si prompte à acclamer n’importe quel charlatan. Au contraire il est tenace : il VEUT VOIR CE JESUS et IL EN PREND LES MOYENS. Le petit homme, quitte à paraître ridicule, court et grimpe à un arbre : là au moins personne ne pourra l’empêcher de VOIR JESUS ! Heureux celui qui redevient comme un enfant et, ne se laissant pas décourager par une Eglise forteresse, décide d’avoir un contact personnel avec le Seigneur.
Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux et l’interpella : « Zachée ! Descends vite : aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi ». Vite il descendit et le reçut avec joie.
Tel voulait VOIR qui EST VU !!! Sortant de la ville, Jésus remarque ce petit homme richement vêtu et assis sur une branche : spectacle peu courant dans une société si soucieuse des apparences et de la réputation. Il pourrait se moquer de lui, ou passer son chemin sans un regard, ou l’invectiver et le sommer de se convertir au plus tôt. Mais Jésus n’est ni un moqueur ni un pharisien.
Il suffit que le plus grand pécheur manifeste le plus petit signe de recherche pour que le Seigneur le remarque et l’appelle. Ne monte pas, Zachée, ne cherche pas à te grandir, à te hisser au-dessus des autres, à vouloir un train de vie plus élevé. DESCEN DS, reviens sur terre, parmi les gens.
Et VITE ! car l’amour presse. Pour le Seigneur, il est toujours urgent de rencontrer le pécheur de bonne volonté. En effet « IL FAUT » que cette rencontre ait lieu : cette notation qui se retrouve 10 fois dans l’évangile de Luc ne marque pas une fatalité (« c’est écrit »), mais signifie que le projet de Dieu se joue là. Dieu demande à son Fils d’agir de cette manière : aussi ce dernier ne peut que s’empresser d’accomplir la Volonté de son Père.
AUJOURD’HUI : encore un mot significatif (12 fois dans Luc !) : lorsque les circonstances transcrivent la volonté divine, on ne peut rater le JOUR DE DIEU.
Stupéfait par cette interpellation, Zachée pourrait se débiner : « Oh non, je voulais seulement voir… ». Ou prétexter son immoralité : « Je ne suis pas digne ». Ou son travail : « J’ai beaucoup à faire ». Non, fou de joie, il accepte.
Voyant cela tous récriminaient : « Il est allé loger chez un pécheur !!??… »
Imaginons la scène : après le départ de Jésus et ses disciples, les gens ont repris leurs occupations…et tout à coup on les voit revenir. Et en compagnie de qui ? Cet ignoble Zachée. Jésus n’est entré chez aucun pharisien, chez aucun bon pratiquant…et le voilà qui pénètre dans cet antre du démon ! Incroyable ! Intolérable ! Déjà on récriminait de la même façon quand Jésus appela le publicain Matthieu (5, 29), quand on le voyait manger en compagnie de pécheurs (15, 1)
Que se passe-t-il à l’intérieur ? Luc n’en dit rien. Madame Zachée et les servantes s’empressent sans doute de préparer un bon repas. Les apôtres sont partagés entre la gêne de se trouver dans le repaire luxueux d’un voleur et le plaisir, rare, de partager un succulent banquet !
Lorsque tout à coup Zachée se dresse :
Mais Zachée, s’avançant, dit au Seigneur :
« Voilà, Seigneur : je fais don aux pauvres de la moitié de mes biens
et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre 4 fois plus ».
Jamais toast n’a causé autant de stupéfaction ! S’engager à donner et restituer, à partager et réparer les torts ! Cependant ces décisions ne sont pas l’effet de sermons, de reproches, d’exhortations, de menaces. Car Jésus se tait (dans le texte). Simplement il est présent : il s’est offert à entrer sans s’imposer. Zachée a été hospitalier : il a ouvert sa maison et sa table à ce groupe de pauvres disciples qui se réjouissent. De voir leur joie et leur détachement, de ne pas sentir peser sur lui un faisceau de regards réprobateurs, Zachée en est bouleversé et effectivement « il se retourne », il se convertit.
Lui qui, fasciné par l’argent, ne pensait qu’à accumuler, tout à coup il ouvre les yeux sur la foule des pauvres qui rôdent dans sa ville et il est pris d’une envie irrépressible. Non de donner une petite pièce (« Voici pour vos pauvres ») mais de partager sa fortune en deux ! Qui a jamais vu cela ?
En outre il faut restaurer la justice : rendre à ceux que l’on a lésés. « Si j’ai fait du tort… » murmure Zachée.
Alors Jésus dit à son sujet : « Aujourd’hui le salut est arrivé pour cette maison, car lui aussi est un fils d’Abraham. En effet le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».
Ce jour d’AUJOURD’HUI est formidable. Comme Abraham qui a osé croire et tout quitter, Zachée CROIT et accepte de sortir de sa cupidité idolâtre pour entamer une nouvelle route de droit et de partage : il est SAUVÉ.
Sa recherche a abouti mais nous apprenons in fine qu’au fond, c’était Jésus qui le cherchait.
La vie jaillit au croisement de deux routes ; celle du Fils de l’homme qui vient juger les hommes en leur pardonnant et celle du pécheur qui a voulu VOIR QUI EST JESUS et qui s’engage dans l’amour vrai des autres.
A MEDITER
Guérison d’un aveugle et salut de Zachée : les deux récits se correspondent.
Il s’agit de VOULOIR VOIR VRAIMENT – ce qui est rare !! L’itinéraire de Zachée est normatif :
– être curieux et sortir pour chercher
– ne pas être rebuté par le mauvais accueil de l’Eglise
– prendre les moyens de voir et ne pas se contenter de « râler »
– se laisser interpeler, percevoir un appel personnel.
– accueillir le Seigneur Jésus
– pratiquer l’hospitalité, ouvrir sa porte aux pauvres
– décider de changer de comportement.
Il est remarquable que, pour saint Luc, qui nous a tellement alertés sur les dangers de l’argent, le dernier miracle accompli par Jésus avant la fin de sa vie (entrée à Jérusalem et mort en croix) soit un effet de sa miséricorde et provoque la conversion d’un riche.
Frère Raphaël D
Zachée ne demande rien. Il est monté dans l’arbre car il est tout simplement rongé par la curiosité. Il faut qu’il voie ce Jésus dont on parle tant. Et Jésus s’invite chez lui.
ET LA PRESENCE DE JESUS AGIT COMME UNE LUMIERE QUI DEVOILE LES REALITES SOMBRES de Zachée.
Jésus, malgré ses actes affreux, a eu confiance en Zachée. Et à nous de nous ouvrir à Celui qui se tient à la porte de notre coeur pour nous proposer un avenir de réconciliation et de joie.
Pour ma famille, Dieu est mort et personne ne s’en occupe. Ou alors, ma famille pense que Dieu est perdu. Moi aussi, j’étais égarée mais j’ai RECHERCHE Dieu. Et nous nous sommes rencontrés car Dieu me cherchait AUSSI.
Seigneur, en ce moment je suis excédée par Delphine. Elle a cassé une vitre du garage car elle voulait dormir dedans et elle a cassé la caisse à coussins car elle voulait dormir dedans. Alors qu’elle a, bien entendu, une chambre. Nous attendons le médecin pour la faire hospitaliser une fois de plus. Se pourrait-il qu’un jour elle veuille bien collaborer aux soins avec le psychiâtre ?
Christiane
A écouter du chanoine Daniel Meynen
http://meynen.homily-service.net/an2007/mp3/c31dmann.mp3
Du Père Jean Mourdon
La conversion ? le thème de la liturgie de ce dimanche. Rien de sensationnel en cela tellement la conversion est évoquée dans l’Eglise au cours de son parcours terrestre. C’est dire cependant son importance pour notre conduite de vie personnelle et collective. N’y a-t-il pas des leçons à en tirer aujourd’hui ?
« Seigneur, tu as pitié des hommes parce que tu peux tout. Tu fermes les yeux sur leurs péchés, pour qu’il se convertissent », nous dit de livre de la Sagesse (1ère lecture). Si le Seigneur est toujours prêt à pardonner les péchés, fussent-ils très graves, c’est pour que se produise une conversion, un changement, dans notre façon de penser, pour faire place à toute la vérité ; et d’agir, pour ne pas en rester qu’à des paroles.
Le comportement divin a des raisons pour la recommander. Elles sont celles de l’amour : « tu épargnes tous les êtres, parce qu’ils sont à toi » – « ceux qui tombent, tu les reprends peu à peu » : l’action de conversion n’est pas celle d’un jour mais de tous les jours – « pour qu’ils se détournent du mal », qui les rend moches – « puissent croire en toi » : la foi nourrissant notre vie éternelle.
L’Evangile (Luc 19, 1-10) en donne un exemple bien connu. Jésus traverse la ville de Jéricho. En ce lieu réside Zachée, chef des collecteurs d’impôts, emploi important, genre trésorier payeur général. Il l’a rendu riche, non sans peut-être quelques détournements. Et comme c’est pour le compte de l’occupant romain il est peu apprécié. Toujours est-il qu’ayant entendu parler de Jésus et de son amour de tous il désire le voir. De petite taille, devant une foule qui sépare, il décide de monter sur un sycomore (et, pour vous faire sourire, non pas sur un cyclomoteur comme le dira une petite fille ayant écouté ce récit et le redisant à sa maman).
Jésus, témoin de l’acte de Zachée, l’aperçoit et l’appelle : « Zachée, descend vite, il faut que j’aille demeurer chez toi », dans sa maison c’est sûr, mais la demeure pour Jésus n’est-elle pas surtout celle de son cœur ? Zachée le reçoit avec joie, c’est déjà une conversion. Elle le décide de donner aux pauvres la moitié de ses biens et de rembourser quatre fois plus à qui il aurait pu avoir fait du tort. Mais reproche à Jésus d’être « allé loger chez un pécheur ». Déclaration du Seigneur : « le salut est arrivé pour cette maison », Zachée, lui aussi « est fils d’Abraham ». « le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ».
Comment ne pas avoir dans la pensée, notre cas personnel, mais encore les exemples nombreux d’hommes et de femmes qui se sont convertis à une vie nouvelle d’amour alors qu’auparavant ils menaient une vie remplie de nombreux péchés, voir ceux de haine, de mensonge, de débauche.
« La gloire de Dieu, c’est l’homme vivant » disait St Irénée. Le psaume nous l’a fait chanter, comme résultat d’une vraie conversion ! Il affirme d’autre part que « le Seigneur est tendresse et pitié » et que « sa bonté est pour tous ». Que disparaisse de nos esprits l’image d’un Dieu sévère, pointilleux, examinant à la loupe tous nos péchés, comme parfois il a été présenté même au catéchisme. Laissons la place à ce qu’il est, en Jésus qui en donne la véritable icône. Il est tendresse et amour, près de chacun et de tous, avec le souci de remplir les cœurs humains d’un amour vivifiant à son image, pour une vie de bonheur éternel dont nous ne pouvons imaginer la splendeur.
St Paul (2ème lecture) formule une prière « pour accomplir tout le bien désiré » et pour que Dieu « rende active notre foi ». Puisse celle-ci ouvrir toujours plus largement nos cœurs au Christ ressuscité ainsi qu’à tous nos frères humains, fussent-ils des ennemis. Notre prière, comme celle de l’Apôtre Paul, y rendra possible !
En ce dernier jour du mois du rosaire, Marie, dans la joie, saura y contribuer.
De kerit.be
Qui ne connaît l’histoire de Zachée ? Mettons en valeur quelques détails de l’anecdote racontée par saint Luc. D’abord, l’épisode se passe à Jéricho, avant que Jésus ne monte à Jérusalem, la ville sainte où Dieu réside. Jéricho est la porte d’entrée en Terre Sainte que Dieu a donnée à son peuple. Souvenez-vous des trompettes de Jéricho qui provoquent l’écroulement de ses murs : les Hébreux n’ont plus qu’à y pénétrer sans combat (Josué 6,1-21). Si Jérusalem est le centre de la Terre Promise, Jéricho en est une entrée, mais également une sortie : qui plus est, située à l’orient, donc « à l’est d’ l’Eden », du Paradis. Et puis l’arbre sur lequel est monté Zachée est un sycomore, c’est-à-dire un « figuier sauvage » appelé en botanique le « figuier d’Egypte. » Enfin, Jésus appelle Zachée par son nom, comme s’il n’était venu à Jéricho que pour le rencontrer et lui dire qu’il faut qu’il aille loger chez lui.
Ces détails permettent de faire le rapprochement avec le chapitre 3 du livre de la Genèse. Dieu, dans un beau jardin confié à l’homme, l’appelle alors qu’il se cache sous des pagnes en feuilles de figuier parce qu’il a peur de Lui et se découvre nu, rien sans Dieu.
Mais qui est-il donc, ce Dieu dont l’homme a si peur ? « Il est Celui qui peut tout et qui a pitié de tous les hommes…Ceux qui tombent, il les reprend peu à peu, les avertis, leur rappelle en quoi ils pèchent, pour qu’ils se détournent du mal, et qu’ils puissent croire en Lui », nous dit le livre de la Sagesse (1ère lecture) Et le psaume 144 ajoute : « Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour; la bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse, pour toutes ses œuvres. »
Jésus (en hébreu : « Dieu sauve ») est celui qui vient chercher et sauver ce qui était perdu. Il fallait donc qu’il aille chez Zachée, ce « petit Adam » qui représente l’humanité cachée dans son figuier sauvage, puisqu’elle n’est plus dans l’Eden, le Paradis, mais qui cherche à voir qui est ce Jésus, ce Dieu perdu.
« Zachée descends vite ». Le Dieu que l’homme abandonne et que pourtant il cherche dans son cœur, ne réside pas dans des hauteurs inaccessibles. Il est « devenu semblable aux hommes et reconnu comme un homme à son comportement, il s’est abaissé lui-même » (Philippiens 2, 7-8), il est descendu jusqu’à toi, Zachée, il se tient même en dessous de toi pour mendier ton hospitalité. « Le Fils de l’homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu ». « Il fallait » que le Fils de l’homme descende dans notre humanité, pour nous rendre la vie filiale que nous avons perdue en oubliant Dieu.
Se convertir signifie d’abord se laisser trouver par Jésus, qui désire se faire notre hôte. Ce n’est que dans la mesure où nous accueillons « le salut dans notre maison » intérieure, que le Seigneur « par sa puissance, nous donnera d’accomplir tout le bien que nous désirons, et qu’il rendra active notre foi » (2e lecture).
En recevant Jésus dans sa vie, Zachée l’a laissé réveiller en lui ce qu’il y a de meilleur. La présence de Jésusle délivre de ce qui comptait tant pour lui : l’argent. Il a suffi qu’une seule fois il soit accueilli dans l’amour, à travers le regard de Jésus, pour qu’il devienne capable d’accueillir les autres avec la même générosité : « Seigneur, je donne aux pauvres la moitié de mes biens, et si j’ai fait du tort à quelqu’un, je vais lui rendre quatre fois plus. »
Comme Zachée, cherchons à voir qui est véritablement Jésus. Allons à sa rencontre, Lui qui veut demeurer en chacun de nous pour que nous soyons transformés et que nous nous tournions généreusement vers nos frères.
Les homélies sur kerit.be
Commentaire spirituel pour le 31ème dimanche ordinaire31 octobre 2010 – Année C Père Philippe Marsset, curé de la Paroisse Saint Pierre de Montrouge à Paris >> Consultez le commentaire du Père Domergue sur croire.com >> Clic>> Notre forum de discussion >> Clic — Une production de croire.com