Jour de Noël 2010
Abbé Jean Compazieu | 8 décembre 2010Le Verbe s'est fait chair
Textes bibliques : Lire (messe du jour)
En cette fête de Noël, nos églises accueillent des personnes d'origine différentes. Nous n'avons peut-être pas tous la même foi. Certains viennent à la messe régulièrement, d'autres de façon épisodique, d'autres encore très rarement. Mais l'important, c'est que chacun, quel qu'il soit, se sente vraiment accueilli. La bonne nouvelle s'adresse à tous sans distinction, riches et pauvres, malades et bien portants, enfants, jeunes et adultes. Celui que nous fêtons en ce jour accueille tous ceux qui viennent à lui, ceux qui prient beaucoup tous les jours et ceux qui se tournent vers lui au dernier moment.
Si nous sommes venus ici dans cette église, c'est pour répondre à l'appel d'un enfant. Il nous fait comprendre à tous qu'il nous attendait. Sa naissance a été pour le monde le point de départ d'une grande espérance ; d'ailleurs, il nous est dit : Ne craignez pas, ne soyez pas dans la tristesse, réjouissez-vous. Le message de l'ange est un appel à la joie ; cette joie n'est pas pour nous seuls ; elle est pour tout le peuple. En ce jour de Noël, nous devons nous réjouir pour nous et pour tous les autres. Noël, c'est une lumière qui s'est levée dans les ténèbres. Elle jaillit dans les épreuves de l'existence. Pour tous, elle est source de vie, d'espérance et d'amour.
Pour nous sortir de la tristesse, Dieu n'a rien trouvé de mieux que la naissance d'un petit enfant. Rien ne le distingue des autres, mais l'évangile nous le présente comme celui qui fait miséricorde et qui donne accès au seul vrai bonheur, celui qui est en Dieu. En lui, c'est la vie qui est venue à nous pour que nous vivions. Il vient nous apprendre que nous sommes appelés à vivre avec lui pour toujours. Plus tard, il nous dira qu'il est le Chemin, la Vérité et la Vie. C'est par lui que nous passons pour aller vers le Père.
Cette nuit, nous avons entendu la bonne nouvelle proclamée par l'ange : “Il vous est né un Sauveur”. Sauver c'est libérer, protéger, racheter, guérir ; c'est ramener quelqu'un loin du danger. Nous n'aurons jamais fini de découvrir les multiples aspects de cet amour de Dieu pour l'humanité. Cette promesse de salut était envisagée dès le commencement du monde. Ce rendez-vous a été transmis de génération en génération tout au long de l'histoire au peuple juif. Et voici que cette promesse s'accomplit à Noël. Dieu vient dire au monde : “Me voici !”
Et c'est la naissance de Jésus à Bethléem, la splendeur de ce petit enfant couché dans une crèche. Il est le Verbe existant de toute éternité. Un feu d'amour vient éclairer la terre. Il vient bousculer tous nos égoïsmes. En lui, c'est Dieu qui se donne ; il se rend accessible à tous. Nous ne devons pas le chercher dans les nuages ni à l'autre bout du monde. Il est là présent au cœur de nos vies ; il nous donne sa Parole, son Verbe, son Fils. Il se donne à la hauteur de nos visages et de nos mains. Petit enfant, il se confie vraiment entre nos mains, dans un don humble et total.
Cet ainsi que Dieu vient dans cet enfant que personne n'attendait et que personne ne reconnaît. Avant sa naissance, on disait que le ciel s'était fermé ; Dieu ne communiquait plus avec les hommes. Ces derniers étaient abandonnés à leur propre sort. Les hommes pieux d'Israël affirmaient qu'il n'y avait plus de prophète. A leur décharge, il faut savoir qu'ils attendaient un Messie glorieux qui sauverait le monde. Ils ne pouvaient pas le reconnaître dans ce petit enfant. Aujourd'hui aussi, beaucoup de ceux qui fêtent Noël ne pensent plus au nouveau-né de la crèche.
L'évangile de saint Jean vient répondre à ce questionnement des gens de Palestine et aux nôtres. Non, les hommes ne sont pas abandonnés. Les catastrophes et les calamités qui frappent notre monde ne peuvent nous éloigner de son amour. Dieu nous parle. Il nous rejoint au cœur de nos vies. Nous sommes peut-être un peu surpris par l'austérité de l'évangile que nous venons d'écouter. Il ne parle plus du petit bébé de la crèche, ni de la lumière céleste, ni des bergers, ni des anges qui proclamaient la paix. Nous sommes devant un texte plus aride et plus abstrait. Il nous invite à méditer sur le Verbe de Dieu qui est la vraie Lumière. Et surtout, il nous annonce que Dieu intervient dans l'histoire des hommes en nous envoyant son propre Fils.
Ce Fils que nous accueillons, c'est le Verbe, la Parole de Dieu incarnée. Il peut nous parler du Père parce qu'il le connaît, il peut nous dire sa volonté, son plan d'amour pour les hommes. “Le Verbe s'est fait chair et il a habité parmi nous.” Il prend notre condition humaine et notre fragilité. Il partage notre vie en tout, sauf le péché. Nous sommes tous dépassés par l'immensité de cet amour de Dieu pour l'humanité. Nous ne pouvons que nous émerveiller et lui rendre grâce pour cette merveille.
Seigneur Jésus, tu as pris notre humanité pour nous faire participer à ta divinité. Nous voulons t'accueillir dans la joie et nous laisser renouveler par toi. Nous te confions toutes nos parts d'ombre et de désespoir. Nous avons la ferme certitude que tu nous reettras sur la voie du Salut, dans la joie et la paix. Amen
d'après diverses sources
bonjour Père,
je fais partie d’un groupe de partage d’évangile et j’aimerais savoir ou je peux trouver une documentation sur les anges et les anges déchus c’est une question que l’on me pose.
merci de me répondre .
mais avant tout je vous souhaite un joyeux Noel. Bonnes fête de fin d’année.
Noële Lagas
Sur le Net, il y a de nombreux sites. Mais il faut faire très attention car certains n’ont rien à voir avec la foi des chrétiens. Je vous conseille le site de Monique : http://www.netprodeo.net/angesweb.htm
Avec Marie ! 4ème Dimanche de l’Avent – 19 décembre 2010 –
En ce dernier dimanche du temps de l’Avent il est bon de rappeler qu’il se veut temps d’attente de la venue du Messie, prédit comme Sauveur du monde, en qui, chrétiens, nous croyons présent Jésus Christ notre Seigneur.
Avant cette venue nous savons que Jean Baptiste a été chargé par Dieu de le présenter au monde et de tracer le chemin pour le rencontrer, celui de la conversion et du regret des péchés.
La liturgie de ce jour porte l’accent sur Marie, choisie par Dieu pour l’enfanter, d’où l’importance donnée dans l’Evangile à ce choix divin et à l’origine du Messie.
La première lecture du prophète Isaïe, plus de six siècles avant cette venue, ôte l’image, souvent attendue en Israël, d’un personnage important, roi immensément riche, pourvu d’armées angéliques propres à chasser tous les ennemis de son peuple. Un signe est donné, bien opposé : « une femme qui enfantera un fils » appelé Emmanuel (Dieu avec nous). « Il saura rejeter le mal et choisir le bien ». En cette femme prévue nous reconnaissons Marie !
Le Psaume 23 nous a fait chanter ce refrain : « Qu’il vienne, le Seigneur, c’est lui le roi de gloire !» Dans le texte : « Au Seigneur le monde et sa richesse, la terre et tous ses habitants » ; « C’est lui qui l’a fondé ». Ce Messie est le Créateur du monde, mais pour aller à sa rencontre il faut « gravir la montagne du Seigneur ». Qui le peut ? « L’homme au cœur pur … qui ne se livre pas aux idoles ». Qui, mieux que Marie, répondra à cette exigence ? Elle est l’Immaculée, dès sa conception ! Elle nous invite à marcher à sa suite tous ensemble : « Voici le peuple de ceux qui le cherchent », Dieu attendu et recherché.
Dans le commencement de sa lettre aux Romains, St Paul se présente comme « serviteur de Jésus Christ, appelé par Dieu pour être Apôtre ». « Pour annoncer la Bonne Nouvelle » il va s’attacher à orienter notre regard vers Jésus, « selon la chair, de la race de David ; selon l’Esprit, dans sa puissance, Fils de Dieu ». « Sa résurrection d’entre les morts » nous le désigne comme « Jésus Christ, notre Seigneur », Dieu parmi nous !
« Que son nom soit honoré » recommande Paul dont la mission « amener à l’obéissance de la foi toutes les nations païennes » concerne l’humanité entière.
N’est-ce pas la mission présente de la Vierge Marie, mère de Dieu, d’orienter nos cœurs vers Jésus, son fils ?
Avec Marie, l’Evangile (Matthieu 1, 18-24) nous livre donc l’origine du Sauveur. Jésus est né de Marie enceinte « par l’action de l’Esprit Saint », alors qu’elle « avait été accordée en mariage à Joseph », un charpentier de Nazareth. Troublé par son état, avant d’avoir habité ensemble, tout en connaissant sans aucun doute sa grandeur et beauté d’âme, Joseph compte la « répudier en secret ». Un ange, en songe, vient renseigner Joseph et lui indiquer qu’il peut prendre chez lui Marie comme épouse : la conception de l’enfant est divine et il aura à donner au fils qui naîtra le nom de Jésus, « le Seigneur sauve », « car c’est lui qui sauvera son peuple de ses péchés ». Ainsi s’accomplira la prophétie d’Isaïe. Joseph prendra « chez lui son épouse », Marie, bien aimée de Dieu, comme de sa part.
Si l’Evangile ne traduit pas la joie de Joseph nous pouvons la deviner : prendre Marie, si parfaite à ses yeux comme épouse, et se voir chargé par Dieu de devenir le père adoptif d’un enfant, Messie sauveur si attendu, et Fils de Dieu.
Comme Joseph ne craignons pas de prendre Marie en notre demeure, notre cœur, pour, avec elle et comme elle, bénéficier de la foi et de l’amour de Jésus Christ, notre Dieu et notre Sauveur.
Père Jean M.
Autres homélies pour le jour de Noël : LIRE ICI
Du Père Jean Mourdon
Noël ! « Éclatez en cris de joie ! » ; « toutes les nations verront le salut de Dieu ». Avec ce message du prophète Isaïe « comme il est beau de voir le messager qui annonce la paix », la bonne nouvelle d’un salut, d’une libération pour le monde entier.
« Acclamez le Seigneur terre entière, sonnez, chantez, jouez … de tous les instruments » (de musique s’entend) proclame le Psaume. N’est-ce pas une manifestation de joie, de réjouissances à laquelle nous sommes invités en ce jour par l’Eglise dans sa liturgie ? « La terre entière a vu le Sauveur que Dieu nous donne » avons-nous chanté !
Noël ! C’est évident ! En cette fête, non seulement les chrétiens, mais tous les peuples sont conviés à se réjouir. Réunions des familles, rencontres amicales, groupements caritatifs vivent cette joie de Noël. Toutefois pas de bandeau sur les yeux. Si nous interrogeons les médias, commentaires de presse, chaînes de télévision, Noël prend d’autres allures. La fête est défigurée par les plaisirs égoïstes, le luxe, la bombance de ceux et celles que n’attirent guère la souffrance et les misères humaines. L’offrande des cadeaux, bonne en soi, va-t-elle rejoindre ces millions d’enfants affamés, malades du sida ou du choléra ? La joie de Noël n’est-elle pas pour tous ? Parlons aussi du Père Noël qui parfois éclipse la réalité jusqu’à devenir une idole pour les tout petits. Ils découvriront un jour la tromperie d’un déguisement, une légende en dehors de la vérité.
Même discrète, s’accordant à l’humilité et la pauvreté, comme il est bon de rappeler la merveille des merveilles, celle de Dieu, créateur du ciel et de la terre, et de l’humanité, qui dans son amour de tous les hommes, se fait homme en Jésus, pour mieux les rejoindre, se faire connaître et les sauver. La lettre aux Hébreux nous le dit : « dans le passé Dieu a parlé par les prophètes sous des formes fragmentaires et variées ». « Dans ces jours où nous sommes, il a parlé par ce Fils, par qui il a créé les mondes » , « reflet resplendissant de la gloire du Père », Jésus, « assis maintenant à la droite de la majesté divine ».
Noël ! Oui, c’est Dieu parmi nous ! St Jean dans l’Evangile (Jean 1, 1-18) le nomme « le Verbe, la Parole de Dieu », le Verbe étant Dieu. Jean Baptiste l’a présenté comme « la vraie Lumière, qui éclaire tous les hommes ». Le monde, œuvre de sa création, « ne l’a pas reconnu ». Songeons à Joseph et Marie obligés de se rendre dans une étable pour la naissance du Fils de Dieu. « Les siens ne l’ont pas reçu » : c’est la persécution du roi Hérode livrant au martyr quantité d’enfants pour détruire celui présenté comme le roi des juifs par des mages venus d’Orient. Le sommet du rejet n’est-il pas sa passion et sa mise en croix ? Acceptée par le Christ sa mise à mort sera le sommet de l’amour victorieux du mal et du péché, le triomphe sur le Tentateur et la mort, la gloire de la résurrection, offerte à tous les hommes qui mettront en Lui leur foi et leur amour.
L’histoire se continue. Est-il mieux accueilli aujourd’hui ? Il veut faire de tous les humains des « enfants de Dieu », capables avec lui et en lui de bâtir la civilisation de l’amour, accueillant en leur cœur l’Esprit d’amour permettant d’aimer à son image. Comme est triste l’oubli, le refus de le reconnaître présentement lorsque nous sommes instruits de son amour de tous, de son avalanche de guérisons, de résurrections des cœurs au cours de sa vie terrestre, et du témoignage donné ensuite par ses saints disciples. Comme est triste de voir ceux de sa nation élever un mur de séparation avec un peuple voisin sous prétexte de sécurité. Soyons en sûrs, il connaîtra le même sort que le mur de Berlin, mais où est la foi en Dieu de l’univers ? Bien d’autres motifs de tristesse parcourent notre terre, mais nous croyons au monde nouveau, à la terre nouvelle où la paix et le bonheur auront gagné les cœurs ouverts à l’Amour !
Noël ! Avec la joie qui fut celle de Joseph et Marie, des anges, des bergers de Bethléem, apprécions nous aussi le plus beau des cadeaux offert au monde avec la venue de Jésus.
Il concerne tous les hommes, de toutes langues, races et nations, de tout âge, tous ceux qui se savent pécheurs, dans l’attente du salut éternel.
Marie, notre mère du ciel, « donne-nous ton Fils » !
Noël, c’est Dieu fait Homme qui vient nous visiter. L’humanité entière célèbre dans la quasi-naïveté, un des plus grands mystères de son histoire. La nuit des temps se change en lumière: la Lumière d’en haut vient nous visiter. Si tous les hommes pouvaient prendre part à la joie d’un si grand mystère, si tous les cœurs pouvaient voir dans cet événement annuel, la grandeur de la divinité descendre dans une fébrile crèche, tout changerait dans nos vies: nos conceptions du monde et des choses se seraient éclairées, nos tyrannies individuelles se seraient déployées en recherche communautaire pour le bien de tous; alors les prophéties d’Isaïe trouveraient un lieu idéal de réalisation. Faut-il vraiment attendre le retour glorieux de notre Seigneur quand il viendra rendre habitable notre terre, pour que les hommes s’unissent enfin? Noël, c’est déjà la célébration de l’unité anticipée de tout le genre humain.
Merci beacoup Monsieur l’abbe pour cette homelie tres enrichissante.Je suis dans un milieu ou il n’est pas facile d’aller a l’eglise mais avec votre homelie je participe aussi a la messe comme d’autres chretiens a travers le monde. Avez vous un site prive ou on peut vous poser des questions concernant l’evangile de chaque jour?ou ce meme site peut me servir?j’en ai tellement besoin.Si possible vous pouvez me repondre a mon adresse e mailBonne fete de Noel et bonne annee 2011.