Fête de l'Epiphanie (2 janvier 2011)
Abbé Jean Compazieu | 22 décembre 2010
Textes bibliques : Lire
L'évangile de ce dimanche nous parle de ces mages venus du bout du monde auprès de l'enfant. Une étoile leur avait annoncé la naissance du roi des juifs et ils se sont mis en route pour lui offrir leurs trésors. La nuit de Noël, les bergers ont entendu cette bonne nouvelle : Aujourd'hui, vous est né un Sauveur. A travers eux, ce message était annoncé aux petits, aux pauvres et aux exclus. En cette fête de l'épiphanie, nous faisons un pas de plus : ces hommes qui viennent de loin sont des étrangers. A travers ce récit, nous découvrons que la bonne nouvelle de l'évangile est annoncée à toutes les nations. Une tradition qui ne vient pas de la Bible nous dit qu’il y en a un de race noire, un de race asiatique et un de race blanche. C’est une manière de souligner qu’ils sont tous des étrangers.
On sait que l'histoire des mages est une grande parabole. Elle nous montre des hommes venus de loin pour se prosterner devant le Roi des Juifs qui venait de naître. Arrivés à Jérusalem, ils l'annoncent à ceux qui auraient dû être les premiers à l'accueillir, à ceux qui, depuis très longtemps attendaient le Messie promis. Aujourd'hui encore, c'est toujours la même chose : le Seigneur est là au milieu de nous ; il est notre lumière ; mais trop souvent, nous ne savons pas regarder cette lumière et nous laisser guider par elle ; parfois, ce sont des étrangers, des non chrétiens qui nous le rappellent. Ils viennent secouer notre torpeur et notre somnolence. Plus que jamais, nous devons demander au Seigneur de raviver notre foi et d'ouvrir nos yeux à sa Lumière.
S'adressant aux notables de Jérusalem, les mages posent donc cette question qui leur tient à cœur : “Où est le roi des juifs qui vient de naître ?” La réponse leur est donnée par les spécialistes de la Parole de Dieu. Les mages peuvent donc se remettre en route. Et voilà que l'étoile se remet à briller. Ils en éprouvent une très grande joie. Arrivés à destination, ils découvrent un petit enfant et se prosternent devant lui. Le Roi des juifs qu'ils cherchaient, ce n'est que ça. Et ce n'est pas fini : Trente trois ans plus tard, il mourra sur une croix comme un vulgaire criminel. Il est grand le mystère de la foi qui fait confiance à des signes aussi humbles.
L'histoire de ces mages, qui se sont mis en route, nous rappelle que dans la vie de tout humain, il y a une quête d'infini. Des hommes, des femmes, des enfants se posent des questions sur Dieu et sur le sens de leur vie. Cette recherche profonde, nous la comprenons à la lumière de la foi. Nous y reconnaissons une trace du Créateur. En effet, ils sont nombreux ceux qui finissent par trouver. Pour s'en rendre compte, il suffit d'entendre les témoignages de convertis. Autrefois, beaucoup menaient une vie de désordre. Mais un jour, ils ont rencontré le Christ sur leur route et ils nous ont dit à quel point il a changé leur vie. Comme pour les mages, cette rencontre a été le point de départ d'une grande joie.
Nous aussi, en ce jour, nous sommes dans la joie car nous sommes rassemblés au nom du Seigneur et il est présent au milieu de nous. Cette joie, nous sommes invités à la partager avec le monde entier. Jésus vient au devant de ceux qui marchaient de clarté en clarté. En cet enfant au milieu des hommes, la Lumière s'est manifestée et elle fait reculer l'ombre du mal et du péché. Cette lumière brille pour nous qui célébrons le Christ mort et ressuscité pour le Salut de tous les hommes. Et c'est à toute l'Eglise que le prophète s'adresse quand il dit : “Debout Peuple de Dieu, car elle est venue ta Lumière.” Notre mission, c'est d'en être les témoins par toute notre vie. Et c'est pour cela que l'Esprit Saint nous est donné. Sans cesse illuminés par la Parole de Dieu, nous sommes en marche vers le monde nouveau.
Cet évangile est porteur d'une bonne nouvelle pour tous les peuples de la terre. Mais il reste beaucoup à faire pour que tous la reçoivent. Aujourd'hui, un homme sur cinq a entendu parler de Jésus et adhère plus ou moins consciemment à son message. Le continent asiatique qui a vu se population se développer considérablement est presque étranger à la foi. En ce dimanche, notre prière et notre solidarité chrétienne sont tout spécialement pour les communautés chrétiennes d'Afrique. Avec la crise économique mondiale, certaines Eglises de ce continent sont dans une situation financière critique. Plus que jamais, elles ont besoin du soutien fraternel des catholiques de France et d'Europe. Ensemble, nous sommes la même Église de Jésus Christ. La mission est désormais réciproque. Il y a 150 ans, les missionnaires partaient d'Europe pour évangéliser l'Afrique. Aujourd'hui les Églises africaines nous envoient des prêtres, des religieux et des religieuses ; encore faut-il qu'elles-mêmes puissent continuer à grandir.
Un dernier point : La tradition populaire parle de “rois” mages. Et là, on a tort. Ces hommes ne sont pas des rois mais plutôt des pèlerins, un peu comme ceux de Saint Jacques de Compostelle. L'évangile nous dit qu'ils se sont mis en route vers Celui qui est la Lumière du monde. A travers “l'enfant et sa mère”, ils découvrent la tendresse de Dieu. De retour chez eux, ils disent à leur monde et à nous que le Christ est l'étoile de tous les humains, celui qui oriente les cœurs. En 2000 ans de christianisme, ils sont nombreux les étrangers qui ont nourri notre foi.
Aujourd'hui, Seigneur, tu nous attires à toi par l'Eucharistie et tu nous attends, comme tu as attiré et attendu les mages. Donne-nous de te chercher et de te trouver comme eux. Nous voulons t'offrir l'encens de notre prière, l'or de notre amour et la myrrhe de notre vie unie à la tienne pour le salut du monde. Amen
D'après diverses sources
croireTV : Fête de l'Epiphanie – Croire
Commentaire spirituel pour la Fête de l'Epiphanie3 janvier 2010 – Année C Père Jean-Luc Ragonneau, jésuite, rédacteur à Croire aujourd'hui >> Consultez notre dossier et nos animations sur Noël, dans croire.com >> Clic>> Consultez notre dossier sur la fête de l'Epiphanie, dans croire.com >> Clic>> Découvrez la crèche 2009 de croire.Com ! >> Clic>> et toutes les crèches de croire.com >> Clic>> Retrouvez le blog du Père Ragonneau >> Clic — Une production de croire.com
Les mains de Marie
Si l’or, l’encens et la myrrhe sont bien offerts à Jésus, c’est Marie qui reçoit les présents des mains des mages et qui dit à son fils, comme toutes les mamans du monde lorsque leur enfant reçoit un cadeau : Regarde ce qu’on t’offre !”
Marie est celle qui nous introduit à Jésus. Elle est médiatrice auprès de lui. Quand nous voulons offrir quelque chose à Dieu, ayons soin de l’offrir par les mains de Marie. Le Curé d’Ars disait un jour : “Lorsque nos mains ont touché des aromates, elles embaument tout ce qu’elles touchent ; faisons passer nos prières par les mains de la Sainte Vierge : elle les embaumera.”
(D’après l’almanach du chrétien 2005)
La galette des rois et sa fève
Dans les jours qui précèdent et suivent l’Epiphanie, la galette des Rois dans laquelle est cachée une fève, fait le bonheur des petits et des grands.
La coutume apparaît en France au XIVème siècle avec “le repas des rois” qu’on termine avec une galette. Mais en mémoire des mages qui apportent à Jésus des présents, on met de côté une part de galette – “la part de Dieu” – et on la donne au premier pauvre qui se présente. .
Au XVIIème siècle, les jansénistes mènent campagne contre ces fêtes du début de l’année, mais sans grand succès. La preuve : par décret du 24 décembre 1794, la Révolution recommande de manger la “galette de l’égalité” !
Aujourd’hui, comme au XIVème siècle, nous mangeons la “galette des Rois”. Mais tous ne se souviennent pas, en devenant rois, de ces mages, qui, en arrivant d’Orient, demandèrent : “Où est le roi des Juifs qui vient de naître ?”
Et très peu, sans doute, ont en mémoire la “part de Dieu” lorsqu’ils chantent la chanson normande du XIXème siècle : “Donnez-moi, je vous prie, donnez-moi la part de Dieu !”
Almanach du Chrétien 2005
L’EPIPHANIE, C’EST AUJOURD’HUI (Père R.D.)
Beaucoup de personnes lisent la Bible comme on lit un journal ou un livre. Plus ou moins vite, ils parcourent le texte, ou distraitement ils écoutent des lectures. Marie est la mère de Jésus, il est né dans une crèche, des bergers puis des rois mages sont venus le voir. Bon ! on sait, on est informé, passons à autre chose tout en gardant des questions : tout cela est-il vrai ? L’Eglise ne colporte-t-elle pas des légendes à ranger dans la mythologie religieuse ?
Or il ne s’agit pas de savoir les détails d’un événement passé mais de vivre un événement actuel ; il ne s’agit pas de lire mais de vivre ; il ne suffit pas de placer les santons des mages à la crèche mais d’être nous-mêmes aujourd’hui des personnes qui se déplacent à la rencontre du Sauveur. La Bible s’authentifie au fur et à mesure qu’on se décide à la vivre. Elle appelle non à connaître le passé mais à « co-naître »aujourd’hui. Car le lecteur, s’il devient acteur, « co-naît », renaît à la vraie Vie.
La fête du jour nous trace les étapes du cheminement possible.
1. INTERROGER LE COSMOS
Les fulgurantes avancées des sciences et des techniques nous permettent de nous enfoncer dans les merveilles du cosmos. Nos petits écrans nous apportent des images tout à fait extraordinaires qui auraient ravi Galilée, Newton, Einstein. Des milliards d’étoiles et, dans un petit coin d’une galaxie, une planète toute petite, si fragile, avec nous, les humains. Les yeux s’écarquillent sur les splendeurs déployées dans les dimensions incommensurables de l’espace.
Jadis les mages de Chaldée scrutaient le carrousel des astres, y reconnaissaient des dessins qui transmettaient les messages des dieux. Aujourd’hui les savants comprennent de mieux en mieux la naissance de l’univers, le destin des supernovas et ils ont atteint une certitude : nous sommes entre le big bang originel et l’extinction du soleil, la déflagration terminale. Peu à peu les péripéties de l’évolution du cosmos s’éclairent mais les réponses aux « comment ? » aiguisent la question du « pourquoi ? ». L’aventure humaine est-elle une péripétie absurde éclose par hasard et destinée à s’éteindre ? L’univers pose la question du sens. Le grand livre de la nature reste énigmatique.
2. DE LA COSMOLOGIE A L’HISTOIRE
Le mage doit descendre de sa ziggurat et le savant sortir de son observatoire. Interrompre l’étude du ciel pour se tourner vers les hommes. La cosmologie renvoie à l’anthropologie, la géographie à l’histoire. L’épouse et l’enfant du savant lui posent une question dont il sait qu’il ne trouvera jamais réponse dans ses télescopes et ordinateurs. A quoi bon être un puits de science si l’on n’est pas aimé et si l’on n’aime pas ? Il n’est d’autre réponse à l’énigme du sens que le mystère de l’amour.
Au cœur du monde, l’énigme demeure ouverte ; un désir au fond du cœur lance un appel. Y aurait-il un Dieu qui rende raison de l’existence ? Un Sauveur qui nous libérerait de la prison du mal et nous conduirait à terme ?
Délaissant leurs lunettes, les mages décident d’entreprendre un voyage. Au lieu de se résigner à une aporie sans issue, il importe d’exacerber la quête, de vouloir chercher une lueur dans notre nuit.
La fameuse « étoile » ne serait-elle pas l’intrigue qui habite tout homme, qui pousse à chercher un au-delà de la science et qui NOUS FAIT SIGNE ?
3. LA BIBLE, LIVRE DE L’ESPERANCE
Au terme d’un long voyage, les mages parviennent à la capitale de ce petit pays d’Israël où l’on n’adore pas les astres mais où l’on étudie un Livre qui prétend expliquer l’aventure humaine. On l’appelle d’ailleurs « biblia », LA BIBLE. Elle n’est pas un livre de sciences ou de philosophie ni même un catéchisme dictant dogmes à croire et rites à pratiquer.
Les puissants, les prêtres et les théologiens savent expliquer le Livre mais parfois ils n’obéissent pas tout à fait à ses révélations. Ils indiquent aux mages et aux chercheurs de Dieu qu’il faut dépasser « le sacré » du temple pour se rendre plus loin car le « Messie », le Libérateur institué par Dieu viendra non de Jérusalem, la ville des lois et des sacrifices, mais d’un village qui porte le nom de Bethléem – ce qui signifie « Maison-du-Pain » (beth-lehem).
Pour découvrir quoi ? Une maison avec une famille. Pas d’auréoles, pas de miracles. Un intérieur banal – comme chacune de nos maisons. Jadis s’y trouvait un nouveau-né endormi sur la paille d’une mangeoire : aujourd’hui c’est le même Jésus Messie, toujours aussi faible, aussi silencieux, qui se présente comme un morceau de Pain.
La crèche est devenue église, chapelle. Mages païens ou bergers juifs, savants ou misérables, jeunes ou vieux, tous sont invités à ce rendez-vous où aucun droit d’accès n’est exigé, où il suffit de tendre la main pour que le Messie s’y dépose et se laisse consommer.
Ici on ne trouve pas un PERE Noël mais un FILS ; il faut cesser d’être un gamin crédule et avide de cadeaux (« Dieu, donne-moi ceci, donne-moi cela… ») pour devenir un adulte qui assume la faiblesse de Dieu et qui donne : l’or pour qu’il ne soit plus une idole de cupidité, l’encens pour que les cœurs unanimes brûlent de prière, la myrrhe parce que l’aromate de l’amour est aussi celui de la mort.
C’est en entrant dans l’assemblée du Pain partagé que les pèlerins de la vie se laissent constituer en peuple nouveau qui chante « Gloire à Dieu et Paix sur terre aux hommes qu’Il aime »
Le « gâteau des rois » offre aujourd’hui un moment de plaisir pour désigner un roi de pacotille : les membres du repas eucharistique, eux, goûtent une joie éternelle car ils sont tous des ROIS.
4. POUR ECRIRE UN NOUVEAU LIVRE DE VIE
Il ne va pas de soi de devenir partisan du Dieu faible : demandez à nos frères d’Irak, du Vietnam et de l’Inde. Lorsque la religion n’est plus un héritage mais une rencontre, l’existence change. Déjà les mages avaient compris qu’il fallait repartir « par un autre chemin ».
S’il est vrai que la religion peut être « l’opium du peuple », « une illusion » qui console un troupeau conformiste, la foi au Messie de Noël (et de la Croix) convertit la manière de vivre, modifie les conceptions et les comportements. Les disciples de l’enfant de Bethléem ne peuvent que se démarquer des autres, emprunter de nouveaux sentiers, frayer un avenir différent.
La rencontre du Dieu de la crèche est pour eux une EPIPHANIE, c.à.d. une MANIFESTATION. Ils n’attendent plus que les étoiles (celles du ciel et aussi « les stars » du spectacle et du cinéma) leur délivrent des messages, ils ne guettent plus l’apparition de signes miraculeux.
Ils savent désormais que c’est à EUX D’ETRE DES SIGNES du Dieu qu’ils ne peuvent plus oublier et ils rendent grâce au PERE du CIEL de leur avoir donné le FILS de la TERRE.
CONCLUSION SYNTHESE
Les sciences modernes n’éliminent pas la question de Dieu : elles l’épurent et l’attisent.
La contemplation du cosmos fait signe : elle incite à se mettre en recherche
Pour quitter « la magie » : horoscopes, superstitions, Harry Potter, Avatar…
Etude scientifique et étude biblique se confortent l’une l’autre
Pour aboutir à « l’étoile » qui scintille au cœur du monde et au centre de l’histoire : Jésus le Messie
Il est lieu de convergence de tous les chercheurs de vérité
Il met fin au repli sur soi et il ouvre au don, au partage
Il entraîne les croyants libérés sur les nouvelles routes de l’avenir
Ils ne sont ni « mages », ni « magiciens » ni « vedettes » mais des « clignotants » de ce qui manque le plus aujourd’hui : l’espérance, la certitude d’un but.
Raphaël D
Du Père Jean Mourdon
Au début d’une année nouvelle c’est la coutume de s’offrir des vœux les uns aux autres, de santé, de bonheur. Autant que possible, ils s’accordent à l’attente des bénéficiaires.
La fête de l’Epiphanie, dans sa liturgie, après ceux exprimés hier, 1er de l’An, avec Marie, mère de Jésus, surtout de paix, veut s’y adapter en les offrant pour le monde entier !
Noël nous a rappelé la venue du Messie, Sauveur d’Israël, avec sa naissance à Bethléem. Sont venus se prosterner devant lui et l’adorer, en premier, de pauvres bergers avisés par des anges de cette venue d’humilité et de pauvreté d’un Dieu qui nous aime.
Aujourd’hui l’Evangile (Matthieu 2, 1-12) nous rapporte une autre rencontre, celle de mages venus d’Orient. Dans le peuple d’Israël ils sont perçus comme des étrangers, non pas des rois, mais plutôt des astrologues, gens importants vus leurs richesses transportées. « Où est le roi des juifs qui vient de naître ? Nous avons vu se lever son étoile et nous sommes venus nous prosterner devant lui ». Etaient-ils au courant des écrits bibliques ? La Bonne Nouvelle d’un Messie attendu en Israël, en rapport avec Dieu, est pour eux éclairée d’une lumière spéciale qui les guide vers un enfant-roi !
« Debout Jérusalem ! Resplendis : elle est venue ta lumière, la gloire du Seigneur s’est levée sur toi ! ». Le prophète Isaïe (1ère lecture) l’avait prédite dans un avenir qui vient de germer. Quelle immense importance pour l’humanité ! « Les nations marcheront vers ta lumière » ; « Tu seras radieuse, ton cœur frémira et se dilatera » ; « Les trésors afflueront vers toi avec les richesses des nations ». Chacun comprendra, comme a du le faire le peuple d’Israël, que Jérusalem désigne non seulement une ville mais la Jérusalem céleste, cité de Dieu pour tous les peuples.
Le Psaume 71 reprend cette indication : « Parmi toutes les nations, Seigneur, on connaîtra ton salut ».Il rajoute d’autres notions essentielles : « En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes ». Justice et Paix, étroitement liées, sont absolument nécessaires pour assurer le bien-être des nations !
L’Evangile nous fait découvrir que pour les accueillir les mages ne vont pas trouver que de bonnes dispositions. Ils se heurtent au roi Hérode qui pense sa puissance royale menacée par cet enfant. Informé, aux mages venus à sa rencontre il indique Bethléem comme lieu de la naissance et leur demande de se renseigner : « pour que moi aussi j’aille me prosterner devant lui ». Nous connaissons la suite ignoble avec le massacre des petits enfants de la région de Bethléem.
Auparavant les mages, guidés à nouveau par l’étoile, remplis « d’une très grande joie », arrivent dans la maison « où se trouvait l’enfant …et le virent avec Marie sa mère » ; « tombant à genoux, ils se prosternèrent devant lui ». « Ils lui offrir leurs présents » : de l’or (symbole de sa royauté), de l’encens (comme grand prêtre intercédant pour nous auprès de Dieu), de la myrrhe (parfum oriental pour embaumer les morts). Déjà est évoquée la fin de sa vie terrestre. Les mages ne retournent pas chez Hérode mais « regagnèrent leur pays par un autre chemin ». Le contact avec Jésus Christ change notre parcours de vie, orienté par une lumière nouvelle.
L’Apôtre St Paul (2ème lecture) publie la principale signification de cette fête de l’Epiphanie : « La grâce que Dieu m’a donnée pour vous : il m’a fait connaître le mystère du Christ ». Ce mystère ? « Les païens sont associés au même héritage, au même corps, à la même promesse, dans le Christ Jésus par l’annonce de l’Evangile ». Autrement dit : « le salut », la gloire d’une libération du péché et du mal, la réalisation d’une promesse de vie éternelle et d’une résurrection semblable à la sienne, l’union en lui de toute l’humanité pour former un seul corps, toute cette « débauche d’amour de Dieu » est offerte à toutes les nations, à tous les hommes. Seule condition : gravir en aimant la montagne de l’Amour !
Que Marie ouvre largement notre cœur à Jésus, et, avec un esprit de contrition, de conversion, de pardon et de réconciliation, à tous les humains que Dieu ne cesse d’aimer.
Commentaire spirituel pour le dimanche de l’EpiphaniePère Jean-Luc Ragonneau, jésuite, rédacteur à Croire aujourd’hui >> Pour lire un autre commentaire du dimanche sur croire.com >> cliquez >> Consultez notre dossier "Epiphanie" >> cliquez