3ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 15 janvier 2011
La Lumière des nations
Textes bibliques : Lire
“Quand Jésus apprit l’arrestation de Jean Baptiste, il se retira en Galilée”. C’est assez surprenant. Lui qui a ressuscité Lazare, purifié des lépreux et guéri des paralysés aurait pu terrasser les geôliers et libérer Jean ; pourquoi ne l’a-t-il pas fait ? Pourquoi décide-t-il de fuir le cruel Hérode Antipas pour passer en Galilée, terre de rassemblement des païens. Ces questions toutes simples auraient pu être posées par des enfants du catéchisme. Les évangiles nous donnent des réponses : ils nous disent que Jésus est “doux et humble de cœur”. Il refuse d’entrer dans le jeu de l’hostilité. Il ne veut pas ajouter de la haine à la haine. Il n’est pas un prince conquérant de territoires, de richesses et de pouvoirs. Il commence son ministère en Galilée parce que c’est le plan de Dieu annoncé par les prophètes : “Une lumière s’est levée” pour les païens, les pauvres, les petits.
Cet évangile nous rejoint : vingt siècles plus tard, ce sont les ténèbres qui dominent le monde. Nous assistons à des vagues incessantes de haine, de crimes, de génocides, de convoitises pour la richesse dominante et écrasante, d’exclusions et d’intolérance. Alors nous pouvons nous pouvons nous poser cette question : où est-il ce Royaume de Dieu annoncé comme proche ? Ce Royaume de Dieu, l’évangile nous en parle souvent ; il est même au cœur de son message. Devant tant de malheurs, la tentation de se révolter contre Dieu est grande. Quand survient un malheur, nous c’est toujours la même question : “Où est-il votre Dieu ? Que fait-il ?
La réponse, nous la trouvons dans les évangiles : grâce au Fils de Dieu fait homme, crucifié et ressuscité, le Royaume de Dieu est désormais proche de nous : C’est Jésus lui-même, envoyé par le Père. Il est donc déjà là, il est arrivé pour nous. Il n’en demeure pas moins que le Royaume de Dieu est encore à venir : c’est un règne d’amour pour le monde et il ne s’accomplira pleinement que dans l’éternité. En attendant, nous sommes tous appelés à nous convertir et à tenir bon dans les épreuves. Le Christ nous assure que le mal n’aura pas le dernier mot.
Cette bonne nouvelle, Jésus veut qu’elle soit annoncée dans le monde entier. C’est un programme immense qui dépasse nos possibilités humaines. Or voilà que, dans l’évangile de ce jour, nous le voyons choisir quatre hommes, deux fois deux frères. Ils ne sont dotés d’aucun autre savoir faire que celui de maîtriser le maniement de l’épervier et de recueillir le poisson. Dans notre société, ce n’est pas ainsi que cela se passe. Les chefs d’entreprise font appel à des spécialistes. Celui qui postule pour un emploi doit se rendre à un entretien d’embauche et prouver à son éventuel patron qu’il a absolument besoin de ses compétences. Or Jésus fait le contraire : il s’adresse a des hommes modestes qui n’ont aucun talent d’orateurs pour convaincre les foules.
C’est là qu’il nous faut réentendre l’appel du Christ : “Convertissez-vous !” suivre Jésus, cela suppose un destin de partage avec lui, un attachement à sa personne. Il ne s’agit pas d’abord d’adhérer à un catéchisme ou un système religieux mais de répondre de tout notre cœur à son appel : “Venez derrière moi.” L’important c’est de tout juger selon de Christ. L’annonce de l’évangile n’est pas d’abord notre entreprise mais la sienne. Le Royaume de Dieu peut venir d’où nous ne l’attendons pas. Jean Baptiste prêchait dans le désert et les foules venaient à lui. A l’inverse, Jésus se rend dans les cités et les bourgades, là où vivent les gens. C’est là aussi que nous vivons, dans les villes et les villages. Nous ne choisissons pas les gens qui sont sur notre route. C’est Dieu qui nous place là, les uns près des autres. Et il nous laisse la liberté de contribuer ou non au Royaume d’amour qu’est le Royaume de Dieu.
Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls. Nous faisons partie d’une grande famille qui s’appelle l’Eglise. Nous en sommes les pierres vivantes. Le Christ veut que nous soyons unis autour de lui car des chrétiens divisés ne peuvent que donner un contre témoignage. En cette semaine de prière pour l’unité des chrétiens, nous nous tournons ensemble vers le Seigneur avec nos frères catholiques, protestants, orthodoxes et autres. Cette conversion n’est pas acquise une fois pour toutes ; on entend parfois des horreurs dans les mouvements sectaires, y compris de la part de ceux qui se disent catholiques. Certains pensent avoir toute la vérité pour eux et ils ont raison contre tous les autres. Pendant cette semaine de l’unité, prenons le temps d’écouter ceux qui ne pensent pas comme nous. Comme les gens de Galilée, mettons-nous bien simplement à la suite du Christ. C’est autour de lui que se construira l’unité. C’est avec lui que nous pourrons témoigner du Royaume de Dieu. Lui seul peut nous conduire vers le Père.
Seigneur Jésus, le mystère de l’Eucharistie, tu demeures tout proche de nous, parmi nous. Tu viens en nous. Que nos cœurs comprennent ton amour et s’ouvrent à toi. Amen
D’après diverses sources
Certains me demandent le commentaire de chaque jour. C’est un gros travail qui est très bien réalisé par une communauté Saint Joseph ; On peut s’y abonner en allant sur le site http://www.homelies.fr/
On peut aussi les retrouver sur ce blog : Lire ici
Le site http://webtvcn.fr propose également une vidéo sur l’évangile du jour