6ème dimanche du temps ordinaire – 13 février
Abbé Jean Compazieu | 5 février 2011
Dimanche de la santé (13 février)
textes bibliques : Lire
Chaque année, la 11 février c’est la journée mondiale des malades. En cette journée de la santé 2011, nous nous retrouvons autour du thème “Ouvre mes yeux”. Nous sommes donc invités à approfondir notre regard pour nous laisser guider par les merveilles de la loi d’amour de Dieu. C’est aussi pour nous une invitation à porter notre attention plus grande aux réalités sanitaires et sociales et surtout à nous mettre à l’école du Christ. Il est le Bon Samaritain qui voit l’homme blessé sur la route. Au lieu de passer son chemin, il s’arrête, se penche vers lui et prend soin de lui. Le prochain c’est celui qui se fait proche. Jésus nous en donne le témoignage par toute sa vie.
Si nous avions eu à choisir des textes bibliques pour ce dimanche de la santé, nous n’aurions sûrement pensé à ceux qui viennent de nous être proposés. L’évangile de ce jour dénonce les meurtres, l’infidélité, les fausses promesses. A première vue, cela concerne d’autres domaines que la santé. Mais prenons le temps d’y regarder de plus près : nous découvrirons alors combien de personnes sont meurtries par toute cette violence physique ou morale ; quand elles sont victimes de tels agissements, leur santé finit par gravement compromise. L’évangile qui vient d’être lu ouvre une porte qui laisse entrevoir beaucoup de misère. Nous ne pouvons pas laisser courir tout ce mal. Nous ne pouvons pas non plus nous limiter à l’observation stricte de la loi. Il faut absolument la mener à son plein accomplissement, l’amour inconditionnel de l’homme.
Cet appel, nous le retrouvons tout au long des lectures de ce jour. Ben Sirac nous dit : “Choisis la vie”. Paul nous rappelle que la vraie sagesse n’est pas celle du monde mais celle du Christ que l’on a crucifié. Il est celui qui prend la place du malheureux pour lui manifester son amour et l’arracher au malheur. D’où la prière du psaume 118 qui a été choisie comme thème de ce dimanche de la santé : “Ouvre mes yeux à tes merveilles, aux splendeurs de ta loi”. Et le Seigneur qui voit tout tournera son regard vers ceux qui le craignent (1ère lecture).
C’est ainsi que nous voulons approfondir notre regard sous le regard de Dieu. Nous voulons nous laisser guider par sa loi d’amour. C’est un appel à vraiment nous mettre à l’écoute du Christ Bon Samaritain. Il est celui qui voit l’homme blessé et devient son prochain. L’Evangile nous le suggère : les personnes meurtries sont sans nombre. L’actualité vertigineuse de ces dernières semaines nous en donne de douloureux exemples. Alors n’en restons pas au seul regard des médias toujours à la recherche de sensationnel. Prenons le temps d’écouter ce que le Christ nous dit : Ouvre les yeux et tourne ton regard vers tes frères et sœurs. Le thème de la journée est une lumière qui nous est offerte. Accueillons-la quelle que soit notre situation dans le monde de la santé.
Alors oui, tournons notre regard vers ceux que la société rend malades, ceux qui n’ont plus droit à la parole, ceux qui n’ont plus de toit pour se loger. Nous pensons aussi à toutes les victimes du chômage, ceux qui sont rejetés par leur famille, les victimes de la maladie ou de l’accident. Et bien sûr, nous n’oublions pas les équipes soignantes qui travaillent dans des conditions difficiles du matin au soir et du soir au matin pour et avec des personnes qui traversent les heures les plus fragiles de leur existence. Le rôle des accompagnants et visiteurs est également très important. Nous avons tous eu l’occasion de visiter des personnes seules, malades ou âgées qui ont tant besoin d’amour au soir de leur vie.
Le danger c’est de voir et de rester indifférent. C’était l’attitude du prêtre et du lévite dans la parabole du bon samaritain. Ils sont passés devant le blessé sans s’arrêter pour lui porter secours. Nous aussi, nous risquons de passer à côté de bien des souffrances sans nous engager. Aujourd’hui, le Seigneur nous invite à le suivre pour être avec lui comme le bon Samaritain qui rend soin des blessés de la vie.
C’est donc à une véritable conversion que nous sommes appelés. L’évangile de ce dimanche nous montre que le Christ a placé très haute la barre de l’amour fraternel. Il n’est pas possible d’aimer Dieu sans aimer nos frères. Un jour, Jésus a dit : “Si tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse là ton offrande et va te réconcilier avec ton frère”. Comment célébrer dignement quand nous sommes fâchés avec quelqu’un ? Comment témoigner d’un Dieu qui est Amour quand nous sommes divisés. Le grand projet de Dieu c’est de faire de tous les humains un peuple de fils de Dieu, un peuple de frères.
Cette loi d’amour prend tout son sens quand nous croisons des personnes qui traversent l’épreuve de la santé physique, sociale ou spirituelle. Bien sûr, nous ne pourrons pas avoir des réponses à toutes ces souffrances ; d’ailleurs ce n’est pas cela qui nous est demandé. Mais nous ne pouvons pas nous résigner au mal. C’est aujourd’hui l’occasion de saluer les professionnels, les associations et les bénévoles qui ne baissent pas les bras devant les malheurs du monde. Chacun et chacune de nous, nous sommes invités à l’accomplissement de l’amour. Il ne s’agit pas de suppléer à la médecine ni de distribuer des calmants mais d’apporter le réconfort de notre présence aimante auprès de ceux qui ont mal. C’est à cela que le Christ nous appelle. Alors en ce dimanche de la santé, nous lui redisons : Ouvre nos yeux et nos cœurs, libère-nous de nos égoïsmes car c’est en aimant comme toi et avec toi que nous pourrons être fidèles à ta parole. Amen.
D’après diverses sources
Evangile du jour 09_06_2010
envoyé par Schilo. – Regardez les vidéos des stars du web.
Bonjour mon Père
C’est juste pour attirer votre attention sur la date du 11 Février retenue par le Pape Jean Paul comme “Journée mondiale du malade” et non “Journée mondiale des malades” avec toute sa signification .
Lire le message du Pape Benoit XVI pour illustration
Merci
Après vérification je suis tombé sur le lien suivant : http://www.journee-mondiale.com/19/11_fevrier-malades.htm
11 février : Journée mondiale des malades
Du Père R.D.
6ème dimanche ordinaire – année A – 13 février 2011 – Evangile selon Matthieu 5, 17-37
L’ Evangile radical
Si Moïse a transmis les dix commandements, cœur de l’Alliance pour toujours, pourquoi Jésus proclame-t-il les huit Béatitudes ? Comment situe-t-il son message vis-à-vis de la Loi ? Autrement dit, y a-t-il une différence entre la morale et l’Evangile ? Nous connaissons en effet des personnes non chrétiennes et qui sont d’une parfaite honnêteté et de mœurs intègres. Qu’apporte donc le message évangélique ? C’est ce problème essentiel qu’aborde le Sermon sur la montagne tout de suite après la proclamation des Béatitudes : Jésus doit justifier sa position par rapport à la Loi, sceau de l’Alliance éternelle entre YHWH et son peuple.
ACCOMPLIR …SURPASSER
Jésus dit : « Ne pensez pas que je suis venu abolir la Loi ou les Prophètes :
je ne suis pas venu abolir mais accomplir. »
On sait que, dès le début, des chrétiens se sont dits sauvés par le Christ donc libérés des obligations légales : en quelque sorte, le pardon autorisait la faute ! En outre les païens convertis jugeaient la Loi juive obsolète ; on n’avait plus besoin de « l’Ancien Testament ». Faux ! La Nouvelle Alliance ne se substitue pas à la Première, ni ne l’écourte ni ne l’édulcore. Elle « l’accomplit », c.à.d. prolonge son dessein, parfait sa visée, explicite ce qui était sous-entendu dans des formules légales.
D’autre part l’idéal du croyant était d’obéir parfaitement à Dieu, d’observer pleinement tous les préceptes de la Torah: de la sorte il était « ajusté » au projet de Dieu sur lui, il correspondait à sa Volonté, il devenait ce que Dieu exige de lui : « un juste » (Les chrétiens disent « un saint »). Tel était bien le but poursuivi par les scribes, spécialistes des Ecritures, et par les pharisiens, décidés à appliquer les moindres détails de la Loi. Or, à ses disciples, Jésus va proposer d’aller encore plus loin :
Car je vous le dis : si votre justice ne surpasse pas celle des scribes et des pharisiens,
vous n’entrerez pas dans le Royaume des cieux.
Et pour expliquer ce « surpassement », Jésus prend cinq exemples. La liturgie de ce jour nous en présente les trois premiers ; les deux derniers seront entendus dimanche prochain.
1. RESPECT TOTAL DE LA VIE D’AUTRUI
Vous avez appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne commettras pas de meurtre; et si quelqu’un commet un meurtre, il en répondra au tribunal ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui se met en colère contre son frère en répondra au tribunal. Si quelqu’un insulte son frère, il en répondra au grand conseil. Si quelqu’un maudit son frère, il sera passible de la géhenne de feu.
Donc Jésus ne supprime pas la Loi ni ne la remplace ni ne la complique ni ne la facilite: il la « radicalise ». En effet il ne suffit pas d’interdire le meurtre : il faut aller à la racine de l’animosité qui peut pousser un homme à tuer un autre. L’acte fatal est l’aboutissement d’une rage qu’il faut brider en son germe. Déchaîner sa colère contre autrui, l’injurier de façon grave, c’est déjà, pour Jésus, commencer à attenter à sa vie et donc cela relève de la Justice de Dieu.
* Mais qui peut se dire indemne de ces énervements intempestifs, de ces mots qui nous sortent si facilement de la bouche ? Que faire lorsque l’insulte n’a pu être retenue ? Jésus nous connaît bien et il poursuit en nous indiquant la façon de procéder si nous nous sommes emportés :
Donc lorsque tu vas présenter ton offrande sur l’autel, si, là, tu te souviens que ton frère a quelque chose contre toi, laisse ton offrande, là, devant l’autel, va d’abord te réconcilier avec ton frère et ensuite viens présenter ton offrande.
Le rapport à Dieu est brisé par le mal fait au frère et Dieu ne reçoit pas la prière de celui qui a blessé autrui ; culte et amour fraternel sont indissolublement liés. Donc la réconciliation doit impérativement être opérée avant l’offrande. On comprend pourquoi la liturgie nous impose d’échanger un geste de paix avant la communion. La communion eucharistique est mensonge si elle n’est pas en même temps communion fraternelle. — Puisse ce geste ne pas rester une formalité mais exprimer un pardon réel et total.
* D’ailleurs, continue Jésus, la réconciliation doit être une pratique régulière de toute la vie :
Accorde-toi vite avec ton adversaire pendant que tu es en chemin avec lui, pour éviter que ton adversaire ne te livre au juge, le juge au garde, et qu’on ne te jette en prison. Amen, je te le dis : tu n’en sortiras pas avant d’avoir payé jusqu’au dernier sou.
Sur le chemin de la vie, il arrive que les conceptions se heurtent, que les intérêts divergent, que les disputes s’enveniment. Prenez garde, nous dit le Seigneur : ne laissez pas mijoter le ressentiment, luttez contre la rancune, faites tout pour que, au plus vite, le différend soit surmonté. Nos affaires privées ne concernent peut-être pas la justice humaine mais elles relèveront toujours de la Justice divine.
2. RESPECT DU MARIAGE
Vous avez appris qu’il a été dit : « Tu ne commettras pas l’adultère ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur…Si ton œil entraîne ta chute, arrache-le et jette-le loin de toi ; car c’est ton intérêt de perdre un de tes membres et que ton corps tout entier ne soit jeté dans la géhenne…… (idem pour la main)….
Le principe est le même : si la Loi interdit l’acte, l’Evangile descend à la racine, à l’attrait qui peut bouillonner en passion sans bornes, au feu que l’on n’a pas voulu maîtriser quand il n’était que flammèche. Et pour surligner l’importance de cette autodiscipline, Jésus recourt à une solution sans doute exagérée (l’amputation d’un membre !) mais qui manifeste l’importance de la conduite : l’intégrité morale l’emporte sur l’intégrité corporelle.
* Ensuite paraît un paragraphe introduit par une formule un peu différente – qui serait donc peut-être, dit-on, un ajout des Eglises primitives (?) :
« Il a été dit encore : « Si quelqu’un renvoie sa femme, qu’il lui donne un acte de répudiation ». Eh bien moi, je vous dis : Tout homme qui renvoie sa femme, sauf en cas de.…. ? (union illégitime ?), la pousse à l’adultère ; et si quelqu’un épouse une femme renvoyée, il est adultère ».
— Sujet énorme, lieu de souffrances et de grands débats actuellement. L’accord n’est pas net entre les Eglises sur l’exception imprécise (« sauf en cas de … ? »). De quoi s’agit-il ?…
Les autorités et les théologiens cherchent une issue au douloureux problème des « divorcés-remariés ».
3. RESPECT DU TEMOIGNAGE SUR AUTRUI
Vous avez encore appris qu’il a été dit aux anciens : « Tu ne feras pas de faux serments mais tu t’acquitteras de tes serments envers le Seigneur ». Eh bien moi, je vous dis de ne faire aucun serment, ni par le ciel…ni par la terre…Quand vous dites « oui », que ce soit un « oui » ; quand vous dites « non », que ce soit un « non ». Tout ce qui est en plus vient du Mauvais.
Les grandes réalités de l’existence, envisagées par le Décalogue, se suivent : après la vie et le mariage, voici le langage et notamment la parole au sujet d’autrui A nouveau Jésus exige une simplification radicale. Non seulement le disciple doit tenir ses serments mais il est mieux encore de ne point en faire du tout (sauf bien sûr au tribunal où la loi l’impose).
La clarté des échanges doit être totale, le langage sans ambiguïtés. Chacun doit pouvoir faire une confiance absolue dans les paroles de l’autre. Toute manigance, toute confusion voulue est une ruse du Malin qui multiplie les manœuvres pour détruire la communauté.
CONCLUSION : MAIS QUI DONC EST CE JESUS ?
En écoutant ces affirmations péremptoires, il faut imaginer la réaction, la stupeur scandalisée de l’auditoire, et notamment des scribes ! Mais pour qui se prend donc ce charpentier inconnu d’un petit village de Galilée ? Au grand jamais nul prophète, nul scribe, nul prêtre, nul pharisien n’aurait osé afficher pareille prétention : se hisser au-dessus de la tradition de Moïse !!??……
« On a dit aux anciens………….MOI JE VOUS DIS QUE… » !!???
Ce passage est un des plus choquants de l’Evangile, un de ceux qui posent l’énigme de l’identité de ce Jésus, et qui expliquent la haine qui va peu à peu grandir chez les autorités jusqu’à exiger la mort de ce perturbateur. Or Jésus, on le constate, ne relativise pas la Torah, il ne supprime pas la Loi, il ne s’oppose pas à elle (c’est pourquoi il vaut mieux ne pas parler ici d’ « antithèses » car il n’y pas de contradiction). IL ACCOMPLIT LA LOI. Il exprime ce qu’implicitement elle visait, il la rend « parfaite ».
Et il va jusqu’à la racine de nos comportements. Ce sont de telles exigences que ses disciples doivent s’imposer. Ainsi ils « surpassent » la conduite des observants les plus minutieux, ils échappent au pharisaïsme et ils deviennent déjà « citoyens du Royaume du Père ».
Autour d’eux la majorité se contente peut-être de dire : « Je n’ai ni tué ni volé » et on tient pour bénin la licence sexuelle, les cris de mépris, les injures, le langage fourbe. Mais dans cette « normalité », il importe que quelques-uns radicalisent leurs exigences et ne tolèrent pas des comportements qui semblent aller de soi pour d’autres. C’est de la sorte que les disciples de Jésus peuvent, de ce fait, être « sel de la terre », « lumière du monde ».
—- La question demeure encore chez les commentateurs : de telles exigences sont-elles praticables ? N’est-ce pas trop demander à l’humanité dont on ne sait que trop la faiblesse et la lâcheté ?…
Ne faudrait-il pas un cœur nouveau, un esprit nouveau pour vivre à ce niveau ?
C’est bien pour cette raison que si la liturgie nous fait entendre cet enseignement « radical », elle nous conduit ensuite à demander de « manger », d’ « assimiler », de recevoir la Force de l’Esprit contenue dans l’Hostie partagée. Alors « le sermon sur la montagne » n’est plus un code mais un élan toujours renouvelé, une reconstitution permanente de l’humanité.
Raphaël D, dominicain
du Père Jean M.
La vraie Sagesse ! – Dimanche 13 février 2011 – 6ème ord.
En notre monde, présentement, comment ne pas déplorer vivement tant et tant de conditions humaines détestables avec des actes de haine, de violence, de terrorisme, voir de tortures des plus condamnables. Comment ne pas souhaiter plus de paix et de sagesse
La Sagesse ! Elle est aujourd’hui thème d’enseignement dans la liturgie.
Ben Sirac le Sage (1ère lecture) l’introduit avec Dieu : « Si tu le veux, tu peux observer les commandements ». Enoncés dans la Bible, surtout avec la Loi dictée à Moïse, ils sont praticables. Respectés ils contribuent au bonheur de l’homme. Un choix s’effectue pour y être fidèle mais vie ou mort en dépend de la part du Seigneur. « Il est puissant, voit tout » ; « connaît toutes les actions des hommes » ; « ne permet à personne de pécher ».
« Heureux qui règle ses pas sur la parole de Dieu » a fait chanter le Psaume qui renchérit : « Heureux ceux qui marchent suivant la loi du Seigneur », un pèlerinage de toute notre vie. « Enseigne-moi, Seigneur, le chemin de tes ordres ». Ils conduisent à la vraie sagesse.
St Paul (2ème lecture) va préciser : « Nous proclamons une sagesse » non « celle de ceux qui dominent le monde et déjà se détruisent ». Combien d’exemples de cette dernière mention sont publiés dans l’actualité par des hommes, des organismes, des états, qui prétendent assurer le bonheur en écartant toute référence à Dieu. St Paul parle de la « sagesse du mystère de Dieu, tenue cachée dès avant les siècles », « ce que le cœur de l’homme n’avait pas imaginé » ; révélation divine effectuée par l’Esprit qui « voit le fond de toutes choses, et même les profondeurs de Dieu » Le Christ Jésus l’enseignera.
Dans l’Evangile (Matthieu 5, 17-37) Jésus dira à ses disciples qu’il n’est « pas venu abolir la Loi ou les Prophètes : je ne suis pas venu abolir mais accomplir » et, en en soulignant la nécessité, il marque jusqu’où va cet accomplissement dans une série d’observances. Notons celles de la lecture brève de l’Evangile :
Il n’y a pas d’entrée au Royaume des cieux sans vraie justice. Dans sa totalité le Nouveau Testament le précisera mais aussi les commentaires, encycliques de l’Eglise. La dignité humaine est pour tous sans exception. La justice sociale fait abolir tout esclavage, toute exploitation humaine, tout mépris des faibles, des petits, des handicapés de toutes sortes. Jésus ordonnera l’amour de tous jusqu’aux ennemis pour bâtir son Corps, l’Eglise, qui fait de nous des frères et sœurs, tous enfants de Dieu.
La loi ancienne dicte :
– de ne pas commettre de meurtre – « moi je vous dis : « tout homme qui se met en colère contre son frère, en répondra au Tribunal » Une exigence, reconnaissons-le, difficile à remplir constamment. La sagesse consistera à l’ôter, au mieux la réduire dans sa vie.
– tu ne commettras pas d’adultère – « moi je vous dis : tout homme qui regarde une femme et la désire, a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur » C’est jusque dans notre esprit, notre cœur, au plus profond de nous-mêmes, que Jésus veut établir la vraie sagesse, d’où une exigence d’amour vrai et fidèle devant les tentations extérieures.
– tu ne feras pas de faux serments – « moi je vous dis de ne faire aucun serment », que votre oui, soit oui, et votre non, soit non. « Tout ce qui est en plus vient du Mauvais ».
Dans le social ou la politique combien d’hommes ou de femmes agissent comme si la vérité était leur possession exclusive. Ils ne savent pas reconnaître dans des opposants une seule parcelle de vérité, de bon sens. Soyons plus humbles : savoir reconnaître ses limites, ses faiblesses, ses péchés, tout en oeuvrant pour la paix, la justice, la fraternité universelle, c’est aussi entrer dans la Sagesse.
Et c’est une immense Sagesse d’aimer Marie, notre Mère du Ciel !
Mot d’accueil
Réunis en en ce dimanche de la santé, nous faisons monter notre prière vers le Seigneur de Lumière. Bienvenue à tous, plus particulièrement aux professionnels et bénévoles du monde de la santé.
Bienvenue aux personnes malades, âgées, handicapées qui nous rejoignent par leur présence ou par la pensée ou la prière. Nous avons une pensée toute spéciale pour les résidents des Maisons de Retraite que nous visitons toutes les semaines ainsi que toutes les personnes malades ou âgées de nos campagnes
Dieu nous invite à ouvrir les yeux et à aller vers la Lumière, même si les ténèbres de nos existences nous encombrent, chômage, exclusion sociale, handicap, souffrance, solitude, maladie, décès…
A nous qui sommes acteurs de la pastorale de la santé, le Seigneur nous demande d’être rayons de soleil pour les personnes qu’il place sur notre chemin.
Prière pénitentielle…
Prière universelle
Célébrant : Assurés que Dieu veut donner la Vie et répandre sa Lumière à tous, sachant qu’il a voulu nous associer pour accomplir sa mission auprès des plus petits, prions-le avec confiance
Lecteur
1. Avec ce pain et ce vin, nous t’apportons Seigneur ce que tu nous as donné de vivre avec les personnes malades, âgées ou handicapées. Aide-nous à poser sur chacune d’elles un regard de bienveillance. Seigneur, nous te prions.
2. Avec ce pain et ce vin, nous t’apportons Seigneur ce que tu nous as donné de vivre comme écoute et proximité avec les familles en souffrance. Aide-nous à poser sur chacune d’elles un regard de fraternité. Seigneur, nous te prions.
3. Avec ce pain et ce vin, nous t’apportons Seigneur ce que tu nous as donné de partager avec le personnel soignant. Aide-nous à être attentifs aux plus petits. Seigneur, nous te prions.
4. Avec ce pain et ce vin, nous t’apportons, Seigneur, ce que tu nous as donné de vivre avec les personnes absentes de la communauté. Ouvre nos yeux à leurs attentes et à leurs besoins. Seigneur, nous te prions.
5. Avec ce pain et ce vin, nous t’apportons Seigneur toutes les épreuves des peuples qui se révoltent, victimes de la faim, du manque de travail et de la torture, sur le continent africain et ailleurs dans le monde. Ouvre nos yeux et nos cœurs à cette grande souffrance. Seigneur, nous te prions.
Célébrant : Père de tendresse, vois notre désir de vivre dans la lumière et d’accéder ainsi à la plénitude de la vie promise par Jésus, toi qui nous aimes pour les siècles des siècles. Amen
de kerit.be
Sixème dimanche dans l’année A
La première réaction, en entendant ce discours du Christ, c’est de se dire : « c’est excessif et même impossible. » Pourquoi Jésus est-il si radical dans l’interprétation des commandements ?
La première lecture de ce jour (Sirac le Sage), propose une première piste de solution : vivre, c’est choisir. Choisir entre le bien et le mal, entre la vie et la mort, entre le bonheur et le malheur. Nous sommes libres, non pour faire n’importe quoi, mais pour aimer. La loi de Dieu, transmise au Peuple par Moïse, indique une route et pose des balises. Elle nous dit : « Si tu sors de cette route, si tu cours en dehors des balises, tu risques bien alors de te perdre. »
Si à cette Loi, Jésus ajoute exigences ? Parce qu’il veut, comme il le dit un peu plus loin dans ce chapitre de saint Matthieu que nous soyons « parfaits comme votre Père céleste est parfait. » La destinée de l’homme n’est pas un club de vacances éternelles auxquelles il aurait accès s’il ne tue pas et vole pas. Notre destinée c’est la divinisation, c’est de devenir Dieu par participation. Or, en Dieu il n‘est de place que pour l’amour. Tout le reste sera brûlé comme de la paille.
Ce que Jésus veut purifier, c’est le cœur, le centre même de l’homme blessé, perverti, endurci par le mal, par le non-amour. Ainsi demande-t-il à ses disciples d’intérioriser la loi. Ainsi refuser le meurtre et choisir la vie passe par le rejet de toute violence y compris le rejet de la pauvreté et de l’injustice. Ainsi choisir la fidélité n’est pas étouffer son désir mais l’enraciner dans le temps. Ainsi, refuser le mensonge c’est mettre en cohérence nos paroles et nos actes. Aimer est toujours une sortie de soi, un renoncement et donc un combat. Aimer ne peut éviter la croix. Aimer, c’est refuser le superficiel pour l’éternel. Aimer, c’est consentir nous laisser configurer à l’image de l’Amour qu’est Dieu. Dans son beau roman, « la puissance et la gloire », Graham Greene écrit à propos de son pauvre prêtre qui va être fusillé : « il savait maintenant qu’en fin de compte une seule chose importe vraiment : être un saint. »
Si être bon consistait simplement à ne pas commettre d’adultère, à ne pas tuer, à ne pas exiger plus qu’un œil pour un œil et une dent pour une dent, nous pourrions facilement nous sentir capables d’y arriver. Mais si être fidèles à l’appel de Jésus consiste dans la pureté d’intention jusqu’à l’amour de l’ennemi ; si cela consiste à donner toujours plus qu’on nous demande ; à réparer la relation avec nos frères lorsqu’elle est brisée – alors nous ne sommes pas appelés à moins qu’à la sainteté. Anne d’Autriche se confiait ainsi à saint Vincent de Paul : « J’ai tout voulu, Monsieur Vincent, et j’ai eu tout… tout ce que rêvait la petite infante autrefois dans son Escurial, le plus beau royaume du monde, le plus bel amour… les plus beaux diamants. Mais entre cette petite fille avide et cette vieille reine lourde de gloire et de bijoux, qui rêve en ce moment en face de vous, il me semble maintenant qu’il n’y a eu qu’un grand songe vide. Je n’ai rien fait… Vous, Monsieur Vincent, qui n’avez pensé qu’à donner, sentez-vous au seuil de la mort ce grand trou vide derrière vous, vous aussi ? – « Oui, madame. Je n’ai rien fait » – « Que faut-il faire dans une vie, Monsieur, pour faire quelque chose ? » – « Davantage. »
C’est dans cette attitude d’enfants trébuchants encore en train d’apprendre à marcher, que nous poursuivons l’eucharistie, conscients de notre pauvreté et plus encore confiants en Dieu de tendresse et miséricorde.
Les homélies sur kerit.be