Mercredi des Cendres
Abbé Jean Compazieu | 28 février 2011Mercredi des Cendres (9 mars 2011)
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En ce jour du mercredi des Cendres, nous entrons dans le temps du Carême. Avant toute chose, nous devons nous demander ce qu’est le Carême. Si nous cherchons dans le dictionnaire, nous lisons que c’est un temps de pénitence. Il associe ce mot aux expressions “face de carême… visage pale, triste, maussade”. Beaucoup de chrétiens ne voient cette période que sous son aspect négatif. On y parle beaucoup de renoncements et d’efforts (même si on n’en fait aucun). Un jour, j’ai demandé à des enfants s’ils savaient ce qu’est le carême. Quelqu’un m’a répondu : “On ne mange pas de viande.” Un autre a ajouté : “On ne mange pas de bonbons.” L’an dernier, un animateur de radio a cru bon de dire que le Carême est “tombé en désuétude”.
Et pourtant, ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui veulent redonner à cette période toute sa valeur. Beaucoup sont abonnés à la “Retraite dans la Ville” sur Internet. D’autres se sont procuré des livrets qui les guideront tout au long de ces quarante jours. Et dans les paroisses, des efforts sont faits pour rendre le carême plus visible. Il ne tient qu’à nous de tout faire pour qu’il ne tombe pas en désuétude. Même si nous sommes très pris par nos diverses occupations, nous ferons tout pour remettre le Seigneur au centre de notre vie. Il compte sur chacun de nous pour donner au monde le témoignage de notre foi, de notre espérance et de notre amour.
C’est vrai que parmi les pratiques religieuses du carême, l’aumône, le jeûne et la prière tiennent une place de la plus haute importance. Mais si nous jeûnons, ce n’est pas pour le plaisir de nous imposer des mortifications. L’essentiel est ailleurs. Si Jésus nous demande de tout laisser pour le suivre, c’est parce qu’il a beaucoup mieux à nous proposer. C’est un peu comme pour celui qui veut construire une maison. Il prendra soin d’éviter toutes les dépenses inutiles, sinon il n’y arrivera pas. Ce bien supérieur qui nous est proposé, c’est Dieu, c’est son amour, son Royaume. Voilà le vrai but de notre vie. Et il importe que nous nous libérions de tout ce qui pourrait faire obstacle à notre marche à la suite du Christ.
Si nous jeûnons, c’est aussi pour partager avec ceux qui ont faim. Ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui ne vivent qu’avec deux ou trois euros par jour, même chez nous en France. Chaque année, le Comité Catholique contre la Faim et pour le Développement nous sensibilise à la situation dramatique de ces populations. Il ne s’agit pas de leur donner de la nourriture ou de l’argent mais de les soutenir et les accompagner dans un projet de reconstruction et de développement. C’est ainsi que nous les aiderons à sortir de la misère. C’est à nos gestes de partage et de solidarité que nous serons reconnus comme disciples du Christ. Rappelons-nous : Tout ce que nous aurons fait au plus petit d’entre les siens, c’est aussi à lui que nous l’aurons fait.
Ceci dit, l’Evangile nous met en garde contre certaines dérives. L’aumône, la prière et le jeûne, c’est important ; c’est même nécessaire. Mais le Christ nous avertit : “Si vous voulez agir comme des justes, évitez d’agir devant les hommes pour vous faire remarquer.” Nous vivons dans un monde de performance et de compétition. Ce sont les meilleurs qui sont mis en avant. Ils cherchent à obtenir la gloire qui vient des hommes. Cette gloire, ce n’est que du vent. Cela ne sert à rien de courir après les honneurs. L’essentiel est ailleurs. Dieu voit ce que nous faisons dans le secret. Il nous le revaudra. Nos pratiques religieuses doivent refléter une sincérité intérieure. Jésus nous invite à tout faire non pour nous-mêmes ou pour notre image mais seulement pour Dieu. Sincérité, discrétion et humilité nous ouvrent à la grâce surabondante de notre Père qui nous le revaudra.
Un dernier point : Jésus s’adresse à des disciples réunis autour de lui sur la montagne. Cette montagne c’est le lieu symbolique de la présence de Dieu. C’est là qu’il nous appelle à le rejoindre pour accueillir sa Parole. Tout au long du Carême, nous entendrons des appels à revenir vers lui de tout notre cœur et à accueillir son amour, un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Le Christ ne cesse de nous faire comprendre que nous sommes son seul souci. Alors, ne restons pas à mi-chemin de lui. Tournons-nous vers celui qui veut nous associer à sa victoire sur la mort et le péché. Que cette promesse nourrisse notre espérance et notre amour.
Oui, Seigneur, donne-nous de savoir désencombrer nos cœurs et nos vies pour être capables de t’accueillir, toi qui n’as jamais cessé de nous aimer. Amen
D’après diverses sources
entrée en careme 2011
envoyé par piedfoulard. – Plus de vidéos de blogueurs.
Saint et fructueux temps de carême. Puisse ce temps de privation affiner notre sens de la charité, et de la repentance.
Seigneur, je ne veux pas voir ce carême comme une période rabat-joie. Je vais faire de mon mieux pour être digne du Seigneur.
Pour ce qui me concerne, je vais essayer d’être de plus en plus proche du Seigneur, je vais prier de tout mon coeur et servir du mieux que je peux tout ceux que je côtoie.
J’aurai l’occasion d’aller à Lyon et je n’oublierai pas d’avoir un gentil mot et une pièce pour les mendiants du métro.
Il faut absolument aussi que j’envoie mon obole pour le Secours Catholique. Alors, Seigneur, ne me laisse pas devenir égoïste.
Merci Père Jean, pour ces belles homélies qui me rapprochent de Dieu.
Bonne journée à tous, qu’il y ait autant de soleil dans vos coeurs qu’il y en a dehors.
Christiane
Merci, mon père pour toutes ces méditations qui nourrissent notr vie spirituelle, que ce temps fort de carême nous replonge davantage dans l’intimité avec le Seigneur pour notre sincère conversion passant par le partage, la prière et le jeûne qui plaît à Dieu
Abbé Alain DIFIMA / RDC
merci pour ce commentaire qui nous remet dans le vrai sens du carême –
bonne entrée en carême à toutes et à tous –
Le commentaire sur le début du temps de Carême ouvre de bonnes pistes. Il met bien en relief les aspects importants de ce moment fort de la vie de l’Eglise. Nos homélies pourront s’en insiprer avec profit. Il est question de nous décentrer pour recentrer notre attention sur le prochain, chemin obligé pour atteindre Dieu qui nous attend sur la montagne. Nous y allons avec la communauté humaine toute entière pour y être transfiguré. L’heure est entre temps au combat à livrer contre tout ce qui gêne cette marche. La vie est un combat, au temps de carême notre combat qui s’intensifie laisse déjà dessiner les perspective d’une victoire certaine…