1er dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 28 février 20111er Dimanche de Carême (13 mars 2011)
Textes bibliques : Lire
Depuis mercredi dernier nous sommes entrés dans le temps du Carême. Ces quarante jours nous sont donnés pour revenir aux sources de notre foi et de notre baptême. Tout au long de cette période, nous sommes invités à nous laisser conduire par l’Esprit, comme Jésus au désert. Comme lui, nous serons affrontés aux épreuves et à la tentation. Mais si nous savons l’accueillir, la Parole de Dieu sera notre force. Le Christ vainqueur de tout mal veut tous nous associer à sa victoire sur la mort et le péché.
L’évangile de ce dimanche nous parle de trois localisations qui sont des sites bibliques majeurs dans le judaïsme. Ces lieux ne sont pas seulement géographiques. Ils ont une signification symbolique très forte. Ils nous rappellent, chacun à sa manière, comment Dieu s’est révélé à son peuple.
Tout d’abord, le désert : C’est là que Dieu avait conduit Israël pour le libérer de l’esclavage d’Égypte. Mais le désert, c’est aussi le lieu des privations. Le peuple était prêt à renoncer à sa liberté et à préférer les marmites de nourriture. Il en oublie sa vocation de fils chéri de Dieu. Le désert a été le lieu des murmures incessants contre Dieu et contre Moïse. Jésus a, lui aussi, été tenaillé par la faim. Mais il refuse de céder à la tentation de posséder et de consommer. Il est le Fils Bien-aimé du Père. Il veut lui être fidèle jusqu’au bout. Il répond par un rappel de la Parole de Dieu : “L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu”. Plus tard, il rappellera aux foules qu’il est lui-même “le Pain de Vie” venu du Père.
Le désert de nos tentations, nous le connaissons bien. C’est cette tendance à nous investir totalement dans la consommation des biens matériels. On cherche à posséder toujours plus, à n’importe quel prix. Au bout du compte, notre cœur devient aussi dur que la pierre. Il est incapable de s’ouvrir à la Parole de Dieu et de partager avec celui qui a faim. En nous fermant à Dieu, nous devenons imperméables à son amour ; nous renions notre identité de fils et de filles de Dieu. Ce premier dimanche de carême est là pour nous rappeler que nous avons traversé les eaux de baptême pour vivre libres. Il nous invite à revenir au cœur de notre foi et à nous laisser guider par le Christ sur le chemin de la conversion.
Le deuxième lieu dont nous parle l’évangile c’est le temple. C’était l’endroit privilégié où montait la prière d’Israël. C’est là qu’on avait pris l’habitude de se rassembler pour servir le “Dieu trois fois saint”. Or les prophètes avaient dénoncé le “culte inutile” qui s’y pratiquait : “Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi.” (Is. 29. 13) Au lieu de servir Dieu, on se servait de lui. Jésus refuse ce marchandage. Le Fils Bien-aimé du Père n’utilisera pas le temple en vue de son succès personnel. Sa mission sera au contraire de le “purifier” car il était devenu une “maison de trafic”. Plus tard, il annoncera qu’il est lui-même le vrai Temple de Dieu qui glorifie le Père.
Nous aussi, nous sommes souvent tenté de nous servir de Dieu et de la religion pour notre propre intérêt. C’est ce qui arrive quand nous comptons sur la bonté de Dieu pour assurer nos ambitions ou suppléer à nos erreurs ou nos folies. C’est aussi quand nous demandons à Dieu tout et n’importe quoi en pensant qu’il nous le doit bien. Mais on ne marchande pas avec lui. Il n’a aucun compte à nous rendre. Il nous aime totalement, gratuitement et sans mérite de notre part. Son amour dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Il attend de nous que nous tendions les mains pour accueillir cet amour dans notre vie et nous laisser transformer par lui.
Le troisième lieu dont nous parle l’Évangile, c’est la montagne. Elle nous fait penser au Sinaï. C’est là que Dieu avait donné sa loi à Moïse : “Écoute Israël, c’est moi le Seigneur ton Dieu… Tu n’auras pas d’autre Dieu que moi… Tu ne te prosterneras pas devant eux et tu ne les servira pas.” (Dt 5) Au pied de cette montagne, Israël s’est détourné de son Dieu et a sacrifié au veau d’or ; il s’est prosterné devant lui. Au pied de la haute montagne, Jésus a résisté à la tentation de l’idolâtrie. Le seul que nous devons adorer en esprit et en vérité, c’est Dieu.
Ce veau d’or devant lequel les hébreux se sont prosternés, nous le retrouvons sous d’autres formes dans le monde d’aujourd’hui. Notre monde se prosterne devant l’argent, le pouvoir, les biens de consommation. Pour les acquérir, il est prêt à toutes les bassesses. Chaque fois que nous nous compromettons de cette manière, nous finissons par nous retrouver seuls, loin de notre liberté baptismale.
Jésus a repoussé toutes ces tentations par un triple non à Satan et un triple oui au Père. Ce oui, nous le retrouvons tout au long de sa vie terrestre. A sa suite, nous sommes invités à faire le point, à redire le oui de notre baptême et à nous réajuster à cet amour qui est en Dieu. Aujourd’hui et tout au long de ce carême, c’est Jésus qui nous supplie :
“Changez vos cœur, croyez à le Bonne Nouvelle.
Changez de vie, croyez que Dieu vous aime.”
D’après diverses sources
Merci pour cette belle homélie Père Jean.
Pour bien passer ce Carême, je me suis inscrite à Retraite dans la ville. J’ai aussi commandé un livre au Père Guy Gilbert, “lutte et aime”. Il s’agit d’une étude sur divers extraits de l’Evangile. Nul doute que cette lecture me fera le plus grand bien.
Aujourd’hui, je me suis réveillée de très bonne humeur et ma première pensée a été pour le Seigneur. Penser au Seigneur dès le matin, me met de bonne humeur pour toute la journée.
C’est le Carême, j’en ai une conscience aigüe. J’ai pardonné totalement à quelqu’un qui m’a fait peur. J’ai de la chance, Henri répond à mes questions sur la religion même s’il est agnostique.
Seigneur,je suis ta servante.
En communion avec vous,
Christiane
Du Père Jean Mourdon
Avec ce premier dimanche de Carême, et le récent mercredi des Cendres, s’ouvre un temps de conversion, de renouvellement, pour une vie meilleure, souhaitée de paix, de joie, de fraternité. S’il concerne les chrétiens n’est-il pas vital pour une humanité divisée, victime continuelle de violences, de guerres, voir d’atroces comportements humains.
La liturgie de ce jour nous livre de judicieux et précieux enseignements.
Sous forme imagée, la 1ère lecture de la Genèse évoque la création de l’humanité. Elle est œuvre de Dieu. Il lui donne « souffle de vie » au sein d’une nature belle et attirante pourvue de « toutes sortes d’arbres … aux fruits savoureux » Si l’on sait par ailleurs que l’homme et la femme, Adam et Eve, sont créés par Dieu avec mission de peupler la terre entière, ils n’en sont pas les maîtres. Ils doivent conformer leur vie aux exigences du Seigneur de l’Univers. Hélas, dès leur création, ils se laissent séduire par un esprit mauvais qui veut les séparer de Dieu. Les fruits de tentation sont savoureux et d’aspect agréable. Le tentateur les invite à les absorber : « vous ne mourrez pas ! » (ce que Dieu prédisait séparés de lui) « vous serez comme des dieux connaissant le bien et le mal ». Ils cèdent à la tentation ! mais s’aperçoivent alors « qu’ils étaient nus »… nus de l’esprit d’amour qui aurait dû remplir leur cœur. Ils pourront l’obtenir car Dieu n’abandonne pas sa création, mais ils mourront !
« Pitié, Seigneur, car nous avons péché » La séparation de Dieu sera le péché de l’humanité entière … mais celle-ci sera appelée à la réconciliation, à retrouver avec Dieu un amour source de joie et de vrai bonheur. Le Psaume 50 retrace le chemin de cette réconciliation. Il fut celui du roi David qui n’avait pas hésité à faire tuer un soldat de son armée pour s’emparer de sa femme : « efface mon péché » – « lave-moi tout entier de ma faute » – « ce qui est mal à tes yeux je l’ai fait » – « crée en moi un cœur pur » – « ne me reprends pas ton esprit saint » – « rends-moi la joie d’être sauvé » – « ma bouche annoncera ta louange ». Voilà la démarche d’un amour véritable pour se réconcilier. Elle n’exclut pas des devoirs de réparation. Cependant, en liberté, elle peut être refusée.
St Paul (2ème lecture) va redire que « par un seul homme, Adam, le péché et entré dans le monde, et par le péché la mort » Elle atteint tous les hommes, tous étant pécheurs. Toutefois, « à cause de Jésus Christ et de lui seul, règneront-ils dans la vie » ceux qui reçoivent par lui, et son Eglise, la grâce du pardon et le don de l’Esprit d’amour qui ressuscite les cœurs à une vie nouvelle. « Tous deviendront justes, parce qu’un seul a obéi », et donné sa vie, dans l’amour, pour le salut du genre humain.
Cet homme, Jésus, l’Evangile (Matthieu 4, 1-11) le présente au moment où il est soumis lui-même à la tentation, « conduit au désert par l’Esprit », Après un jeûne de 40 jours et 40 nuits, il eut faim.
Première tentation du démon. Il lui suggère, « s’il est le Fils de Dieu », de transformer des pierres en pain, d’utiliser ses biens terrestres pour sa seule satisfaction. N’est-ce pas la conduite de bien des humains de ne penser qu’à bien se nourrir, jusqu’à se gaver, tandis que d’autres meurent de faim ? Jésus réplique : « l’homme ne vit pas seulement de pain .. mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ». Dans l’Evangile il annoncera « heureux les pauvres de cœur », ceux qui vivent un esprit de partage.
Deuxième tentation , au sommet du Temple de Jérusalem :« Jette-toi en bas » ; des anges le porteront. Il sera acclamé. La tentation d’en « jeter plein la vue » au peuple, aux foules, tentation d’orgueil alliée souvent au mépris des humbles, des petits, est aussi de tous les temps. « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu », d’exaucer des désirs égoïstes , jusqu’à le prier d’assurer des victoires qui rapportent …beaucoup d’argent !
Troisième tentation, au sommet d’une très haute montagne. Jésus peut y découvrir « tous les royaumes du monde avec leur gloire » Le tentateur y règne et propose d’en donner la gestion à condition d’être adoré. Combien cèdent à cette tentation de dominer le monde, une nation, une cité, un parti, une famille. « Arrière Satan ! C’est Dieu seul que tu adoreras ». Pas d’idoles ! Hitler, Staline, Kadhafi et consorts ne règneront pas pour mille ans. Jésus Christ, lui, donne résurrection et vie éternelle. Il est vraiment le Fils de Dieu ressuscité ! Donnons lui notre confiance, notre foi, notre amour et mettons en lui notre espérance d’un monde nouveau qu’il nous demande d’acquérir avec Lui, monde de justice et de paix, Royaume de l’Amour ! Marie, mère du ciel, saura nous y aider.
Du Père Raphaël D (dominicain)
CARÊME : NE PAS SE PRIVER DE DÉSERT
« Carême » !? Sans doute, au point de départ, reste-t-il utile de redéfinir ce mot qui reste pour beaucoup synonyme de tristesse, morosité, petits sacrifices, renoncements, « poisson du vendredi », etc. alors qu’il signifie simplement « quarante ». Si le carême a débuté mercredi passé (les cendres), c’est pour que nous disposions de 40 jours (ne comptons pas les dimanches qui restent toujours de joyeux jours de fête) pour nous conduire à Pâques. Nous entrons « en quarantaine » parce que nous décidons de nous préparer à Pâques. La valeur du carême dépend donc de sa finalité: la Vie nouvelle, transfigurée par son passage par la croix.
Faire carême, ce n’est pas d’abord se mortifier : c’est réapprendre à « passer », à mener une existence « pascale » par et avec Jésus le Messie Seigneur.
Après son baptême, Jésus a consacré « un carême » (40 jours) afin de décider de quelle manière il allait accomplir la mission qu’il venait de recevoir de son Père.
Jésus, après son baptême, fut conduit au désert par l’Esprit pour être tenté par le démon.
L’Esprit de Dieu, c.à.d. son dynamisme, son impulsion créatrice, ne transforme pas Jésus en exécutant passif d’un projet: au contraire, en le conduisant dans une solitude terrible, en le privant de tout appui, en l’isolant de toute pression sociale, il le met devant les choix décisifs
De même notre baptême est une vocation, un appel qui nous laisse libres de décider du chemin à prendre. La foi ne fait pas de l’homme un pantin, un esclave : elle l’élève dans sa responsabilité, le dresse dans sa personnalité unique. Aurons-nous le courage de nous retrouver face à nous-mêmes, d’assumer la charge de notre liberté, de nous vouloir conséquents à nos engagements ?….
Nous sommes prévenus : loin d’être un temps douceâtre, consacré à une gentille piété, le carême nous lance des interrogations, des doutes. Nous pensions nous en tirer par la privation d’une friandise ou une petite prière supplémentaire et voilà que nous sommes mis à la question, tenaillés par les tentations : « Et si tout cela n’était qu’une légende ? Et si « les autres « avaient raison ? Et s’il fallait une Eglise plus efficace grâce à d’autres méthodes, avec des moyens qui réussissent si bien dans le monde ? »… Le combat spirituel est plus sanglant que le combat d’hommes, disait le poète. Car il s’agit de combattre. Contre … ?… « Le démon…le tentateur » : Matthieu ne précise pas. Un fantôme ? Une suggestion ? Quelqu’un ? Notre moi égoïste ?….
1ère TENTATION : RESTER UN ANIMAL QUI MANGE
Après avoir jeûné 40 jours et 40 nuits, il eut faim. Le tentateur s’approcha et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, ordonne que ces pierres deviennent des pains ». Mais Jésus répondit : « Il est écrit : Ce n’est pas seulement de pain que l’homme doit vivre, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu »
Manger : le vivant a l’incessant besoin de reprendre des forces sous peine de mourir. Mais que faut-il à l’être humain pour mener une existence humaine ? Certes d’abord la nourriture matérielle symbolisée partout par le pain. L’homme Jésus ressentait le besoin de manger et, en tant que Messie, il devait d’abord donner du pain à son peuple. Lors de leur marche à travers le désert (40 ans, dit-on), les Hébreux avaient demandé à Dieu du pain et il leur avait offert de la manne. Mais Jésus connaît sa Bible, il sait l’interprétation qui sera donnée à cet épisode : si Israël marchait dans la pauvreté, en recevant une nourriture frugale au jour le jour, c’était afin d’apprendre que le plus important n’est pas le « moyen de vivre » mais « la raison de vivre », la connaissance de son itinéraire, la certitude d’atteindre le but (Deutéronome 8, 1-5).
L’homme vit non seulement de pain mais de tout ce que Dieu lui révèle. L’homme vit de sens, de signification, d’écoute. Car seul Dieu peut le conduire sûrement, lui apprendre son dur métier d’homme et lui certifier que son trajet n’est pas celui de l’animal enfermé dans la succession des générations. Pourquoi vis-tu ? Pour quoi vis-tu ? Pour QUI vis-tu ? Jésus est convaincu qu’il ne vit vraiment que s’il accomplit la volonté de son Père. Et il est frappant de voir qu’il n’a distribué les pains gratuits qu’une seule fois, saint Jean précisant d’ailleurs qu’il a refusé catégoriquement de répéter ce geste à la foule qui le suppliait (Jn 6, 26-27).
C’est de PAROLE DE DIEU, c.à.d. de sens que l’humanité a besoin. Le carême sera donc d’abord un temps d’écoute : fermer les oreilles aux slogans menteurs et prendre un long temps pour demander : « Que me dis-tu, Seigneur ? Comment vivre aujourd’hui en chrétien ?… »
2ème TENTATION : JOUER À L’ANGE
Alors le démon l’emmène à la ville sainte, à Jérusalem, le place au sommet du temple et lui dit : « Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas car il est écrit : « Il donnera pour toi des ordres à ses anges » et « Ils te porteront sur leurs mains de peur que ton pied ne heurte une pierre ».
Jésus déclara : « Il est encore écrit : « Tu ne mettras pas à l’épreuve le Seigneur ton Dieu »
Quelle mise en scène superbe ! Stupéfier le monde par des réalisations spectaculaires, doter l’homme de pouvoirs surnaturels, le préserver de toute chute, inventer une religion de prodiges. Triomphe assuré, foules en délire, Eglise mondiale écrasante.
Mais quelle perversion ! Confondre le sacré et la magie, mettre Dieu au service de l’homme ! Jésus immédiatement se rebiffe : On n’exige pas de Dieu qu’il prouve sa présence, qu’il place son Eglise sur un piédestal, avec une hiérarchie qui se pavane pour tous les miracles accomplis.
Le monde crée ses idoles qui remplissent les salles, il trépigne devant leurs exploits, il adule ses vedettes. Il tente de prouver que là est le vrai bonheur, la joie de vivre, la réussite. Mais la mort se cache derrière ce paravent de luxe. Jésus a toujours refusé d’attirer des supporters par des tours de passe-passe. Quelques miracles, oui. Mais très peu, et toujours par compassion envers les pauvres. Agir pour eux, jamais pour lui. Lorsque les incrédules l’ont sommé d’effectuer un prodige, il a refusé net : vous ne verrez que le signe de Jonas c.à.d. la mort et la résurrection (Matth 12, 38)
Le carême démasque les idoles que nous suivons par contagion du monde. Quelle Eglise voulons-nous ? Une organisation puissante qui fascine les multitudes par des prodiges et des fastes ? Ou une communauté dérisoire qui marche péniblement sur les chemins raboteux ?
3ème TENTATION : DOMINER PAR LA FORCE
Le démon l’emmène encore sur une très haute montagne et lui fait voir tous les royaumes du monde avec leur gloire. Il lui dit : « Tout cela, je te le donnerai si tu te prosternes pour m’adorer ». Alors Jésus lui dit : « Arrière, satan ! Car il est écrit : « C’est devant le Seigneur ton Dieu que tu te prosterneras, et c’est lui seul que tu adoreras ! ».
Les livres d’histoire sont remplis des soi-disant exploits des conquérants, des dictateurs, des ambitieux qui ont voulu dominer le monde en imposant leur idéologie et que l’on nous présente comme « les grands hommes » (sic). Traînée épouvantable de crimes et de guerres, flot de sang, ruines et destructions, cadavres par centaines de millions !
Quiconque brandit l’idéal de bonheur des masses et emploie les moyens diaboliques – violence, ruse, rage, puissance, corruption – conduit la planète au désastre. Le petit père des peuples, le führer, le grand timonier… : en avons-nous vu s’écrouler de ces tyrans à la mine sympathique, aux discours enjôleurs, et qui se révélaient criminels impitoyables !
Jésus chasse ce rêve fou : il opte pour une existence simple et des moyens pauvres. Il le sait : il sera ridiculisé, traité de fou, trahi par les siens, condamné et exécuté. Mais l’amour jusqu’à la croix le rendra véritable « Seigneur ».
A la fin, mais seulement après la croix, il recevra de son Père un Règne de grâce et de liberté, un royaume de douceur et de paix. Le Ressuscité pourra affirmer : « Tout pouvoir m’a été donné (c.à.d. par Dieu) au ciel et sur la terre » (Matth. 28, 18).
Alors le démon le quitte. Voilà que des anges s’approchèrent de lui et ils le servaient.
Après la tempête, qui lui a permis de consolider ses convictions, le calme : les Anges vénèrent l’homme qui a opté pour la Vérité. Le carême nous ancre dans le sillage des Béatitudes, nous donne le courage de dénoncer les abus de pouvoir, nous rend lucides sur les fausses promesses. Peu importent les approbations terrestres : seul compte l’accord divin.
CONCLUSION
L’entrée en carême ne se réduit pas à des pratiques enfantines, à des rites anodins. La croix de cendres acceptée mercredi signifie qu’il faut brûler pour vivre vraiment. Il y va de l’enjeu même de la foi chrétienne, de notre liberté, du témoignage de l’Eglise, de l’avenir même du monde.
Que chacun de nous, chaque couple, chaque paroisse médite ce grand texte, se confronte à ce débat, avoue ses défaillances, supplie l’Esprit de le remplir de force et de sagesse.
L’Eglise ne peut s’édifier que sur les 3 refus catégoriques et les 3 affirmations décisives de Jésus. Il faut bien 40 jours pour voir, savoir, pouvoir.
merci pour cette belle réflexion – je me suis inscrite également à Retraite en Ville
prions tous ensemble pour les uns et les autres en ce temps de carême
Vos textes m’aident à mieux comprendre ce que Dieu attend de moi. Merci à vous.
Ma traversée du désert : que l’Esprit-Saint me guide, m’aide à mieux discerner et aimer !