Dimanche des Rameaux et de la Passion
Abbé Jean Compazieu | 9 avril 2011
Textes bibliques : Lire
En ce début de la Semaine Sainte, nous voici parvenus à l’heure de la Pâque du Christ. Il sait que son heure est arrivée. Ce sera pour lui l’heure de la sortie de ce monde et de son retour vers le Père à travers sa mort et sa résurrection. Lui, le Fils de Dieu, a voulu vivre dans la vérité de sa condition humaine : Il a connu la souffrance, l’humiliation, l’angoisse face à la mort : Sur la croix, nous l’avons entendu pousser ce grand cri : « Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ? » Ces paroles sont tirées du psaume 121 qui se termine par un cri de confiance : “Père, entre tes mains, je remets mon esprit.”
Dans ce récit de la Passion, nous voyons que c’est librement qu’il se laisse arrêter. Il avait toujours refusé d’être un roi de ce monde. Aujourd’hui, c’est sa dernière montée à Jérusalem ; et il vient lui donner une solennité particulière. C’est un signe qu’il nous adresse. Cette entrée solennelle dans la ville sainte annonce celle de son retour vers le Père, la Jérusalem d’en haut. Il y sera acclamé par tous ceux qu’il sauve et qu’il conduit vers lui. Nous sommes tous appelé à faire partie de cette foule immense qui acclame son Sauveur.
En ce jour, nous suivons le Christ qui entre dans le drame de sa Passion et de sa mort. Il a besoin de nous pour veiller avec lui, même si c’est une petite heure. Il a besoin de Simon de Cyrenne pour porter toutes les croix de l’humanité souffrante. Il a besoin de centurions pour le reconnaître comme Fils de Dieu. Vivre cette semaine sainte, c’est un engagement de tous les jours et de tous les moments.
Le récit de la Passion que nous venons d’écouter s’arrête au tombeau bien gardé. Mais la mort n’aura pas le dernier mot. Avec les femmes et les apôtres qui ont vu Jésus ressuscité, nous sommes envoyés pour être les témoins de la vie plus forte que la mort. C’est ainsi que nous sommes appelés à suivre Jésus jusqu’au bout, jusque dans sa mort sur la croix. Alors, n’ayons pas peur de dire à notre monde que la violence, la souffrance et la mort n’auront pas le dernier mot. Nous sommes tous destinés à la Vie.
Alors oui, nous te prions, Seigneur, accompagne-nous chaque jour à travers les joies et les difficultés de la vie que nous voulons vivre en lien avec toi et nos frères et sœurs pour les siècles des siècles. Amen
merci pour cette simple homélie
l’espérance c’est cela aussi merci
Quel Sauveur sommes-nous prêts à acclamer et à suivre ?
Après avoir parcouru 5 semaines de carême, nous voici à pied d’œuvre pour vivre la GRANDE SEMAINE: elle culminera à PÂQUES où nous ferons mémoire de la mort et de la résurrection du Christ et renouvellerons nos engagements de baptême.
Le tout de la vie chrétienne se joue ici : entre aujourd’hui (les RAMEAUX) et dimanche prochain (PÂQUES), il faut « passer » de l’illusion à la réalité par le pont de la CROIX. En sommes-nous d’accord ?
* * * * * *
Décidée en Galilée depuis plusieurs semaines et scandée par les annonces de la Passion inéluctable, la longue montée de Jésus vers Jérusalem arrive à son terme. A partir de Jéricho dans la vallée du Jourdain, la petite route sinueuse conduit sur le sommet de la colline des Oliviers, au village de Bethphaguè. Dans quelques jours aura lieu la grande fête de la Pâque, un des trois pèlerinages obligatoires de l’année. Dans la douceur du printemps revenu, les joyeuses caravanes, venues de toute la diaspora, convergent vers la capitale car pendant 8 jours, Israël va célébrer l’événement fondateur de son histoire : l’Exode, la libération des ancêtres hébreux de l’esclavage d’Egypte, promesse de toutes les libérations postérieures.
Il faut se presser car la Loi exige que l’on se procure, 4 jours à l’avance, le petit agneau qui sera sacrifié et consommé lors du repas pascal :
« YHWH a dit : « Le 10 de ce mois de Nissan, que l’on prenne une bête par famille…une bête sans défaut, âgée d’un an ; vous la prendrez parmi les agneaux ou les chevreaux. Vous la garderez jusqu’au 14ème jour. Toute l’assemblée l’égorgera au crépuscule. On mettra de son sang sur les montants des portes et on mangera la chair cette nuit-là » (Exode 12, 1-5)
Jésus a bien calculé le temps de son voyage : sans que nul ne s’en rende compte, il vient, « le 10 Nissan », se présenter comme le véritable AGNEAU DE DIEU qui sera immolé dans quelques jours mais dont la mort libérera non seulement Israël mais toute l’humanité de la servitude du péché.
LE SIGNE INCOMPRIS
En effet Jésus n’est pas, comme certains le prétendront, une victime inconsciente qui va tomber dans le piège tendu par ses ennemis : il sait ce qu’il est en train de vivre, il dirige les opérations.
Alors Jésus envoya deux disciples : « Allez au village en face de vous : vous y trouverez tout de suite une ânesse attachée et son petit avec elle. Détachez-la et amenez-les moi. Et si l’on vous dit quelque chose, vous répondrez : Le Seigneur en a besoin mais il les renverra ensuite ».
Matthieu explique la raison de ce geste :
« Cela s’est passé pour accomplir la parole transmise par le prophète : « Dites à la fille de Sion : Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne, le petit d’une bête de somme »
A 10 reprises, l’évangéliste note que Jésus « accomplissait » les paroles des Ecritures afin de montrer qu’il était effectivement le Messie attendu puisqu’il réalisait le Dessein de Dieu prophétisé. Ici il s’agit d’un texte de la 2ème partie du prophète Zacharie (vers – 300 ?) : alors qu’Alexandre le Grand venait d’accomplir ses conquêtes fulgurantes et fêter ses « Joyeuses Entrées » dans les capitales vaincues, une joyeuse annonce est lancée à Jérusalem. Après tant de désastres et d’humiliations, qu’elle se réjouisse : un jour, son Sauveur, envoyé de Dieu, surviendra et, tel un souverain, il fera « sa Joyeuse Entrée ». Mais au lieu de monter un cheval de combat (le fameux Bucéphale d’Alexandre), ce Messie entrera dans sa ville comme un paysan sur son âne. Ainsi Jésus arrive dans la pauvreté et simplicité. N’avait-il pas dit : « Venez à moi vous tous qui peinez…car je suis doux et humble de cœur » (11, 29) ? D’ailleurs l’oracle de Zacharie continuait :
Il supprimera le char de guerre et, de Jérusalem, le char de combat.
Il brisera l’arc de guerre et il proclamera la paix pour les nations ( Zach 9, 9-17)
Le signe était clair : Jésus ne se présente donc pas comme un guerrier, il apporte la paix universelle, paix à Israël et paix aux nations, dans la non violence ! Hélas, le signe n’est absolument pas compris, ni par les prêtres et les scribes, spécialistes des Ecritures ni même par les disciples, précisera S. Jean (12, 16). Comme toujours, on attend un leader puissant, un chef militaire, une victoire par la force.
LA JOYEUSE ENTREE DU ROI MESSIE
Dans la foule, la plupart étendaient leurs manteaux sur le chemin ; d’autres coupaient des branches aux arbres et en jonchaient la route. Les foules qui marchaient devant Jésus et celles qui suivaient criaient : « Hosanna au fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Hosanna au plus haut des cieux ! »
De Bethphaguè, on descend dans la vallée du Cédron pour remonter, vers l’ouest, sur l’autre colline où se trouve Jérusalem. Spontanément un petit cortège triomphal se forme. Jésus n’est-il pas un lointain descendant de la famille royale de David ? Ne proclame-t-il pas partout que Dieu vient instaurer son règne ? Ne dit-on pas qu’il opère des guérisons sensationnelles ? Donc le jour de gloire est peut-être arrivé !
Voilà 93 ans qu’Israël est écrasé, humilié, opprimé par les Romains : on ne pense que vengeance, révolte et indépendance chez les supporters de la victoire.
Matthieu met dans leur bouche le psaume 118 qu’il faut relire en entier et méditer en ce jour car il célèbre l’entrée du Sauveur que la foule acclame en chantant Hosanna (de « hoshi’anna »= « Donne le salut ! »)
Célébrez le Seigneur car il est bon, sa fidélité est pour toujours.
Le Seigneur est pour moi, je ne crains rien : que me feraient les hommes ?
Mieux vaut se réfugier près du Seigneur que de compter sur les princes.
Le Seigneur m’a aidé, je lui dois la victoire.
Non, je ne mourrai pas, je vivrai pour raconter les œuvres du Seigneur.
Ouvrez-moi les portes de justice : j’entrerai pour célébrer le Seigneur.
La pierre que les maçons ont rejetée est devenue la pierre d’angle.
Voici le Jour que le Seigneur a fait : qu’il soit notre bonheur et notre joie.
Donne, Seigneur, donne la victoire.
Béni soit celui qui entre au nom du Seigneur.
Le Seigneur est Dieu et il nous a donné la lumière.
Formez le cortège, rameaux en mains, jusqu’à l’autel.
Tu es mon Dieu, je te célèbre.
Célébrez le Seigneur car il est bon et sa fidélité est pour toujours ».
Remarquons l’abîme entre les deux interprétations. D’un côté, la foule rêve soulèvement, combat, écrasement des ennemis, victoire éclatante ; de l’autre, Jésus, affreusement seul, sait qu’il est en train de réaliser ce psaume en vérité. Il est le « Béni qui vient au nom du Seigneur Dieu », car « sa fidélité est pour toujours », il « entre pour célébrer le Seigneur Dieu ». « Je ne mourrai pas, je vivrai » ! Oui, son Père lui ouvrira les portes du ciel. Il ne versera d’autre sang que le sien, celui de l’agneau, mais son immolation sera son exaltation et notre salut.
QUEL GENRE DE MESSIE ?
Comme Jésus entrait à Jérusalem, l’agitation gagna toute la ville : on se demandait : « Qui est cet homme ? ». Et les foules répondaient : » C’est le prophète Jésus, de Nazareth en Galilée ».
Matthieu souligne fortement l’impact de l’événement : tel « un séisme » dit-il ! Et comme au début du voyage, lorsque Jésus avait annoncé son départ à Jérusalem et sa passion, la question rebondit : « QUI DITES-VOUS QUE JE SUIS ? » (16, 15)…
Mais qui donc est ce Jésus ? Qui acclamons-nous aujourd’hui en agitant nos rameaux ?…
Ne serait-il qu’un prophète comme ses prédécesseurs ?…
LA SUITE
Mais que va-t-il se dérouler ensuite ? Que va faire ce Galiléen sans armes ? Il faut lire la suite immédiate du texte:
Puis Jésus entra dans le temple et chassa tous ceux qui vendaient et achetaient ; il renversa les tables des changeurs et les sièges des marchands. Et il leur dit : « Il est écrit : Ma maison sera appelée maison de prière mais vous en faites une caverne de bandits »….
Les gens, et surtout les résistants, guettaient un Messie qui donne le signal de l’insurrection armée.
Les pharisiens désiraient un Messie qui rappelle toutes les exigences de la Loi et condamne les pécheurs.
Les malades et handicapés aspiraient à un guérisseur qui rende la santé à tous.
Les pauvres et les misérables attendaient un philanthrope généreux.
…………………… Or Jésus ne va faire ni la guerre ni la morale, ni de la thérapie ni du social !
Au grand scandale de tous, il se dirige vers le temple, le lieu le plus sacré, le cœur de la nation et, comme Jérémie l’avait fait jadis (Jér. 7, 11), il appelle à son « nettoyage ». Nul commerce (argent, animaux, indulgences, faveurs, trafics bancaires……) n’est permis dans la Maison de Dieu. Excédées par ce perturbateur, les autorités contestées le harcèleront durement les jours suivants, et décideront de l’éliminer au plus vite. —- En ce début de semaine, il est bien de méditer 21, 12 à 25, 46
CONCLUSION
Ce dimanche nous met donc en garde contre les manifestations spectaculaires mais superficielles, les engouements factices, le déploiement des fastes…auxquels, hélas, l’Eglise a trop souvent cédé !
Si elle se veut fidèle à son Seigneur, l’Eglise ne peut prendre d’autre chemin que le sien. Elle n’a pas à chercher les applaudissements, à rêver de conquêtes, à organiser des processions triomphales ou des rassemblements gigantesques. Elle n’a pas non plus à fulminer contre une société pervertie, à dénoncer sans cesse les turpitudes et les erreurs du monde.
En ce jour, son Seigneur lui dit : Ce n’est pas d’abord le monde, c’est toi, communauté de mes disciples, qui dois changer. En cette Semaine sainte qui commence, le « rameau » doit te rappeler que j’apportais la venue du Règne de Dieu pour tous et dans la douceur. Et d’abord j’appelais « le temple » (la religion) à se convertir !
Le Messie est un Agneau. Il est le Roi humble et pacifique qui va lentement, au pas de l’âne.
Et il ne sera proclamé ROI que sur la Croix ; c’est pourquoi aujourd’hui nous écoutons LE RECIT DE LA PASSION SELON S. MATTHIEU : voilà comment Jésus a effectué le salut du monde.
Heureux ceux qui, dans leur faiblesse, acceptent de le suivre toute cette semaine pour chanter dimanche prochain le même psaume 118, mais en l’ayant enfin compris :
« HOSANNA AU FILS DE DIEU !…
CELEBRONS LE SEIGNEUR CAR IL EST BON »
P.S. : Il est évident que tout chrétien se doit d’être présent tous ces prochains jours à la suite des liturgies qui constituent le chemin de notre conversion annuelle.
Père RD
Combien de fois ai-je dit NON à la petite voix du Seigneur qui parlait à ma conscience ? Pierre a renié le Seigneur, mais moi aussi chaque fois que je fais un péché de manque d’amour.
Je me suis toujours inquiétée lorsque le Seigneur disait : “Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné? ” Maintenant, je suis rassurée, le Seigneur récitait un psaume. Bien sûr, il a du se sentir bien seul sur cette croix mais Jésus a fini par remettre son âme entre Ses mains.
Le Seigneur a connu la plus infernale des souffrances : en effet nous l’avons cloué sur la croix à cause de nos péchés.
C’est bientôt la fin du Carême : mon bilan est que je n’ai pas jeûné, mais j’ai assez bien PARTAGE.
Seigneur, tu sais que mes plus gros péchés sont l’égoïsme et l’impatience. Alors, merci de m’aider à m’en débarrasser.
BON CAREME A TOUTES ET A TOUS.
Christiane
En ce Dimanche des Rameaux et de la Passion du Seigneur pas question d’effectuer une longue homélie. Soulignons cependant quelques points essentiels des écrits.
Nous sommes en présence de 2 textes sur l’Entrée de Jésus à Jérusalem.
La première Entrée, dite des Rameaux, est humainement triomphale, avec cependant des notes bien particulières, hors des convenances habituelles.
A quelques jours avant la Pâque juive, avec ses disciples, Jésus descend de Bethphagé vers Jérusalem. Il est le Messie promis au peuple d’Israël. Reconnu comme tel, comme Envoyé de Dieu, comme prophète et pour ses disciples Fils de Dieu, de Lui on attend salut et gloire. Sa venue est souhaitée et attendue comme celle d’un roi que le prophète Zacharie, plus de 5 siècles auparavant, annonce : « Voici ton roi qui vient vers toi, humble, monté sur une ânesse et un petit âne » … C’est la monture que Jésus choisira ! Une foule l’accueille avec manteaux déposés sur son chemin, branches coupées aux arbres. S’élèvent des chants d’acclamation : « Hosanna au Fils de David ! Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » L’agitation festive gagne toute la ville : « C’est le prophète Jésus, de Nazareth, en Galilée »
Même si sa présentation est bien humble l’événement soulève sans aucun doute des espoirs de libération, pour beaucoup celle de voir bouter dehors l’occupant romain.
Cette vision se dissipera rapidement. Peu après une deuxième Entrée, prédite aussi dans les Ecritures, n’aura guère visage triomphal. Malgré tout le bien qu’il a fait, les guérisons et les miracles accomplis, les chefs des prêtres et les anciens du peuple sont déçus : Jésus ne correspond pas du tout à l’idée qu’ils se sont faite du Messie. Leur désir orgueilleux d’être unis à une gloire humaine et de voir chassé l’occupant romain les retourne contre lui. Ils veulent sa mort puisqu’il blasphème en se disant Fils unique de Dieu. Et c’est tout un déroulement d’actions que rappelle l’Evangile et les célébrations de la Semaine Sainte : Le repas de la Cène avec l’institution de l’Eucharistie et le lavement des pieds de ses disciples ; avec eux son agonie au Jardin de Gethsémani ; la trahison de Juda, l’un des Douze ; son arrestation ; l’abandon des disciples jusqu’au reniement de Pierre ; et, sommet de sa Passion, sa parution devant les chefs des prêtres, le gouverneur romain Pilate, sa flagellation, son couronnement d’épines, les moqueries, vexations et violences des soldats ; enfin son chemin de croix, sa crucifixion et sa mort. Pas de surprise, Jésus l’avait annoncé à plusieurs reprises, avec sa résurrection non comprise comme telle par ses apôtres.
Il nous faut dire et répéter qu’il est venu, non pour condamner les hommes mais pour les sauver. Homme de paix et Dieu sauveur il veut restaurer l’humanité dans l’Amour en ôtant le péché qui l’enténèbre et conduit à la mort. Il détruit le mal et ses tentations par le don de sa vie et son sang répandu sur la croix. Chemin choisi, chemin de vie, chemin d’amour dont nous bénéficions pour notre salut et une vie éternelle où le témoignage de sa résurrection nous assure de la nôtre. Merveille d’amour !
Méditons cette Passion du Seigneur ! Reconnaissons notre condition pécheresse et faisons appel à Jésus Sauveur. Il ne saurait nous abandonner. Laissons pénétrer dans nos cœurs également un grand amour de Marie qui nous répète, comme à Cana : « Faites tout ce qu’il vous dira ». Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie mais aussi la Résurrection, comblera nos cœurs bien au-dessus de tout ce que nous pouvons imaginer. L’Amour et son Royaume sont au sommet de notre montée pour mieux aimer.
merci pour toutes ces belles homelies et cela me porte vers tous les séminaristes qui préparent cette semaine si déscisive pour la préparation de leur vocation que le Christ soit présent dans leur coeur que la joie de Pâques éclate dans leur yeux et qu’ils soient d’heureux futurs prêtres bonnes fêtes de Pâques à vous tous
Dimanche des Rameaux A
Jésus a été fidèle jusqu’à la mort, fidèle à son amour infini pour le Père, fidèle à son amour infini pour les hommes. Par sa Passion acceptée librement, Jésus vient briser le dynamisme de mort qui est en l’homme, le dynamisme du péché. Péché qui conduit les scribes et les pharisiens à la haine ; péché qui conduit Pilate et la foule à la peur ; péché qui conduit les disciples au sommeil et à la fuite ; péché qui conduit Pierre au reniement.
Face à ce déferlement du mal, face à cette spirale de violence, Jésus reste celui qui aime et aimera jusqu’au bout. Jésus reste celui qui pose sur l’homme, même du haut de la Croix, un regard d’amour. Celui qui fait le choix radical de la non violence : « le Seigneur Dieu m’a ouvert l’oreille, et moi, je ne me suis pas révolté, je ne me suis pas dérobé. J’ai présenté mon dos à ceux qui me frappaient, et mes joues à ceux qui m’arrachaient la barbe. Je n’ai pas protégé mon visage des outrages et des crachats. » (1e lecture).
Bien sûr, voyant l’heure arriver et la coupe approcher, Jésus a frémi d’angoisse. Sur la Croix, il s’est même senti abandonné par son Père. Mais, à travers tout cela, il est demeuré fidèle. Il a vécu sa Passion et sa mort comme il a vécu sa vie, par amour. Sa mort est une mort donnée comme sa vie fut une vie donnée totalement à la mission que lui avait confiée le Père.
La couleur rouge des ornements liturgiques nous rappelle l’humiliation vécue par Jésus sous les coups de la soldatesque. Mais elle nous rappelle aussi que cette humiliation est prophétique :à cet instant de sa Passion, Celui qui sera crucifié est revêtu par dérision du manteau de la pourpre royale. Mais c’est un roi qui règne en se faisant serviteur. Un roi qui renonce à ses privilèges : « Il n’a pas jugé bon de revendiquer son droit d’être traité à l’égal de Dieu ; mais au contraire, il se dépouilla lui-même en prenant la condition de serviteur » (2e lecture). Un roi peu ordinaire qui permet aux autres d’exister, qui veut les faire exister. Sa toute puissance est une puissance d’amour qui vient briser la spirale de la haine et de la violence. Il nous faut à notre tour entrer dans cette logique de l’amour des autres qui sont mes frères.
Oserons-nous pleurer nos reniements comme Pierre ? Oserons-nous nous ouvrir à la conversion, en nous faisant serviteur les uns des autres ? Ou alors, comme Pilate nous laverons-nous les mains devant les situations de détresse et de misère que nous côtoyons ? Oserons-nous laisser l’Esprit Saint faire jaillir de nos cœurs ce cri: « vraiment celui-ci était le Fils de Dieu. »
Que le Christ nous réconcilie avec Dieu et les uns avec les autres durant cette semaine sainte ouverte par ce dimanche des Rameaux et qui va se déployer surtout pendant le Triduum Pascal qui la clôture.
– Jeudi, nous serons invités à faire mémoire de la Dernière Cène : « faites cela en mémoire de moi. » Dans un temps d’adoration, nous serons invités à lui tenir compagnie.
– Vendredi, nous suivrons le Christ dans son portement de Croix. Nous vénérerons ce bois précieux d’où est jaillie la vie.
– Samedi, nous serons avec lui au tombeau dans le silence et le questionnement pour pouvoir accueillir lors de la Vigile Pascale et le dimanche matin la lumière de la Résurrection et la puissance de l’Esprit Saint qui a relevé Jésus d’entre les morts.
Oui vivons en nous, avec plus d’intensité, ce Mystère Pascal afin que le monde croie et « qu’au nom de Jésus tout genoux fléchissent, au ciel, sur terre et aux enfers » car ce que nous dit la liturgie de ce jour c’est que sur la Croix et pour toujours, « Jésus-Christ est Seigneur à la gloire de Dieu le Père. »
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