homélie du 4ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 7 mai 2011
Textes bibliques : Lire
Dans les campagnes de la Palestine, les bergers font partie du paysage quotidien. Le soir venu, ils rassemblent leur troupeau pour les mettre à l’abri des dangers de la nuit. Puis le matin, ils viennent le récupérer pour le conduire vers le pâturage. La Bible nous parle également des bergers et des brebis. Dans le psaume 22 que nous venons de prier, nous lisons : “Le Seigneur est mon berger ; sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer ; il me mène vers les eaux tranquilles et me fait revivre.” C’est une manière de dire que Dieu conduit son peuple et qu’il prend soin de lui.
Mais quand nous lisons ces textes bibliques, nous devons veiller à ne pas nous tromper sur le sens du mot “troupeau”. Aux yeux du Seigneur, nous ne sommes pas un collectif anonyme. Nous sommes son peuple et il nous connaît tous par notre nom ; il nous dit à chacun et chacune d’entre nous : “Tu es mon fils ; tu es ma fille.” Nous sommes une grande famille de croyants, mais il y a une place pour chacun et chacune d’entre nous dans le cœur de Dieu ; “Je t’ai appelé par ton nom, tu as du prix à tes yeux et je t’aime. Cela, il le disait au peuple d’Israël mais aujourd’hui, Jésus nous annonce que c’est également vrai pour chacun des enfants de Dieu.
Dans l’évangile, Jésus se présente comme la porte de la bergerie. Pour comprendre cette parabole, il faut se rappeler qu’il s’adresse aux pharisiens. Ces derniers ont un tel sens du sacré qu’ils ne peuvent imaginer cette proximité de Dieu. Pour eux, Dieu est LE Saint, l’inaccessible ; l’homme ne peut pas l’atteindre par ses seules forces. Sur ce point, Jésus leur donne raison. Mais il nous annonce que lui-même nous ouvre la porte et alors, nous pouvons le rencontrer. Cette porte qui nous permet d’aller à Dieu, c’est Jésus lui-même. “Si quelqu’un entre par lui, il sera sauvé. Il est le passeur qui nous fait traverser la mort pour épanouir en nous les forces de la Vie.
Cette porte n’est pas celle qui claque brutalement ni celle qui enferme comme dans une prison. Elle est un lieu de passage ouvert à l’humanité tout entière. Il y a de la place pour la multitude. Jésus se présente comme la porte ouverte à l’étranger, au réfugié, au pauvre comme au riche, à la personne handicapée comme à celle qui jouit de toutes ses facultés. Cette porte est également ouverte à l’inconnu, à la brebis égarée et à tous ceux et celles qui sont en quête de sens pour leur vie. En résumé, cette porte est grande ouverte sur la tendresse de Dieu. Nous sommes tous très importants pour lui et il tient à chacun de nous comme à son bien le plus précieux.
Par les sacrements de l’initiation chrétienne, baptême, Eucharistie et confirmation, nous avons été incorporés au Christ. Nous passons au-delà des limites de la vie présente pour entrer dans la perfection de l’humanité, celle de Jésus ressuscité. Rappelons-nous cette parole du Christ : “je suis venu pour qu’ils aient la Vie et qu’ils l’aient en abondance”. L’évangile nous est offert comme un formidable appel à vivre. Malheureusement beaucoup n’y voient que des contraintes et des obligations. Il faut le dire et le redire : nous avons là un trésor, un chemin qui libère en nous le dynamisme le plus profond. Il ne cesse de nous appeler au bout de ce qui est le plus vital en nous : l’amour.
Il est absolument essentiel de nous imprégner non seulement de cette parole de Dieu mais de Jésus lui-même. Si nous le faisons, c’est en vue de la mission. Avant de partir, Jésus a confié à ses apôtres et à toute son Eglise la responsabilité de témoigner de l’espérance qu’il met en nous. Notre humble rôle, c’est de conduire nos frères et nos sœurs à cette porte. Nous sommes les portiers du Christ. Si, aujourd’hui, nous ne retenons que cela, nous aurons compris quelque chose d’essentiel. Beaucoup donnent le meilleur d’eux-mêmes à cette mission de “portier” ; ils n’hésitent pas à donner de leur temps, leur argent, leur vie. La mission de l’humanité, c’est de servir l’humanité et de montrer la porte. Le Christ compte sur nous tous, prêtres, religieux, religieuses et laïcs pour participer à cette œuvre de rassemblement : “Comme le Père m’a envoyé, moi aussi, je vous envoie.
Malheureusement, beaucoup choisissent des chemins de perdition et vont vers leur malheur. Depuis des mois, les médias nous parlent tous les jours des violences, des actes racistes, des guerres, des morts et encore des morts. Des jeunes complètement désabusés s’évadent dans la drogue et l’alcool. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous sommes envoyés comme portiers. Notre mission, c’est de montrer le Christ “berger de toute humanité”. Rien ne pourra l’empêcher de vouloir sauver tous les hommes. Il est absolument essentiel que nous entrions dans ce grand projet d’amour qui anime le Christ.
Seigneur, tu nous invites à accueillir cet amour qui est en toi. Tu es en nous cette porte ouverte par laquelle nous passons de la tristesse à la joie, du doute à la confiance. Rends-nous disponibles et rayonnants de ta présence. Nous te prions spécialement pour tous ceux que tu appelles comme prêtres, diacres religieux, religieuses, mais aussi comme laïcs engagés dans l’annonce de l’Évangile. Que les uns et les autres, là où nous sommes, nous soyons la voix du Christ bon Pasteur.
D’après diverses sources
http://preparonsdimanche.puiseralasource.org
Blague sans prétention,
dite “à la manière de Jean de Lafontaine “:
Un berger faisait paître son troupeau au fin fond du Larzac quand surgit d’un nuage de poussière, une rutilante Range-Rover dernier cri, qui stoppe devant lui.
Le conducteur, un jeune homme dans un complet Armani, chaussures Gucci, lunettes Ray Ban et cravate Hermès, dit quelques mots à sa vaporeuse passagère blonde, puis se penche par la portière et propose au berger : “-Si je peux vous dire exactement combien de moutons il y a dans votre troupeau, m’en don-nerez-vous un ? “
Le berger regarde le jeune homme, puis son troupeau broutant paisiblement et répond simplement : pourquoi pas !
L’homme gare sa voiture, ouvre son ordinateur portable, le branche à son téléphone cellu-laire, navigue sur Internet vers la page de la NASA, communique avec un système de naviga-tion par satellite, balaie la région,
et ouvre une base de données et quelque trente fichiers Excel aux formules complexes.…
Finalement, son imprimante miniaturisée lui sort un rapport détaillé d’une dizaine de pages Il s’adresse alors au berger :
“Vous avez exactement 1586 moutons dans votre troupeau. “
– C’est exact, dit le berger. Et comme nous l’avions convenu, prenez-en un.
–
–
– Il regarde le jeune homme faire son choix et expédier sa prise à l’arrière de son véhicule, puis il ajoute :
–
– “Si je devine avec précision ce que vous faites comme métier, me rendrez-vous ma bête ? “
– > Pourquoi pas ? répond l’autre.
– – Eh bien, vous êtes diplômé Ingénieur Qualité et vous faites des audits, dit le berger.
– – Vous avez parfaitement raison, comment avez-vous deviné ?
– – C’est facile. Vous débarquez ici, alors que personne ne vous l’a demandé, – vous voulez être payé pour avoir répondu à une question
dont je connais déjà la réponse, et dont tout le monde se fout,
et , manifestement, vous ne connaissez absolument rien à mon métier…
— Maintenant, rendez-moi mon chien…!”
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Qui j’aime me suive
En entendant aujourd’hui un évangile qui parle de brebis, de bergerie, de pasteur, nul doute que beaucoup, et notamment les jeunes (s’il s’en trouve encore dans nos églises), ne soient à nouveau excédés par un vocabulaire désuet, gnangnan, qui ne dit rien du tout aux citadins d’aujourd’hui. Comment accepter d’être traité de brebis, de mouton, dans une culture citadine et qui met au-dessus de tout la liberté, la singularité, l’originalité ? Comment évoquer l’idylle d’une bergerie dans notre monde violent ?
Le « mal-entendu » est total car lorsque Jésus affirme qu’il est la porte et le pasteur des hommes, il ne s’évade pas dans une piété sentimentale mais il joue sa vie. A ses disciples, il clame l’extraordinaire bonne nouvelle de leur libération mais pour ses ennemis – la grosse majorité – il énonce une prétention qui lui mérite la mort. Or c’est bien à ces derniers qu’il s’adresse, à ces pharisiens qui observent tous les préceptes de la Loi et à qui il vient de lancer : « Si vous étiez des aveugles, vous n’auriez pas de péché. Mais vous dites « Nous voyons » : donc votre péché demeure » (9, 41). Il faut relire le chapitre précédent où Jésus a guéri un aveugle-né qui a cru en lui et qui, du coup, s’est fait exclure de la synagogue (9, 22 et 34).
Le texte de ce jour est la suite directe de cette polémique et le double « amen » qui l’ouvre signale tout de suite son importance capitale.
LA PARABOLE DU SEUL VRAI PASTEUR
Jésus parlait ainsi aux pharisiens :
« Amen, amen, je vous le dis : celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte mais qui escalade par un autre endroit, celui-là est un voleur et un bandit.
Celui qui entre par la porte, c’est lui le pasteur des brebis. Le portier lui ouvre et les brebis écoutent sa voix. Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom, et il les fait sortir. Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête et elles le suivent car elles connaissent sa voix. Jamais elles ne suivront un inconnu, elles s’enfuiront loin de lui car elles ne reconnaissent pas la voix des inconnus ».
—–Jésus employa cette parabole pour les pharisiens mais ils ne comprirent pas ce qu’il voulait leur dire.
Dans le pays de Jésus, à cette époque, il y a partout des troupeaux de moutons que leurs bergers conduisent le soir dans des enclos clôturés par un muret afin de les protéger des attaques des prédateurs. Tôt le matin, dans l’obscurité, chaque berger se présente à la porte de l’enclos, il appelle ses propres bêtes qui accourent à sa voix et elles sortent en le suivant vers le pâturage. Mais parfois, la nuit, un voleur saute par-dessus le muret pour voler une bête.
Mais la traduction du texte commet une erreur : Jésus ne parle pas de « bergerie » mais de « cour »(en grec « aulè »), un mot qui désigne « la cour », « le palais » du Grand Prêtre (18, 15 ; Matth 26, 3 ; Mc 14, 54…). La parabole bucolique dévoile ainsi son sens caché : Jésus, simple fidèle de Galilée, ose affirmer que Dieu (le Portier, le Créateur de l’humanité) lui a ouvert l’accès aux hommes car c’est lui qui est effectivement le guide véritable, le bon pasteur qui a mission de les faire sortir de « la cour des palais » pour les conduire sur les chemins de la liberté.
Il n’a rien d’un dictateur qui impose sa volonté, qui hurle, guide à la matraque, fait marcher au pas. Il fait entendre SA VOIX, cette voix unique, qui n’impose pas par la force, qui n’enjôle pas par la séduction, cette voix, celle de l’Evangile, qui est reconnaissable entre toutes et qui bouleversait les gardes au point qu’ils disaient : « Jamais homme n’a parlé comme cet homme » (7, 46)
IL APPELLE CHACUN(E) PAR SON NOM. La foi n’est pas un enrégimentement. Pour Jésus chacun est quelqu’un d’unique, à qui il n’impose jamais la vocation d’un autre. Pierre n’est pas Paul, François Xavier n’est pas Thérèse de Lisieux, Benoît XVI n’est pas Jean-Paul II. Une paroisse n’est pas une caserne : chacun entend à sa façon, marche à son rythme.
IL LES FAIT SORTIR. Cette expression est d’une importance capitale car elle désigne l’événement fondateur d’Israël, la SORTIE D’EGYPTE. Dieu (YHWH) s’est révélé la première fois en « faisant sortir » les Hébreux de l’esclavage pour les conduire, libres, dans leur pays. Remarquons l’audace folle, la prétention exorbitante de Jésus : il accuse les pharisiens d’avoir à nouveau enfermé les hommes dans une religion de préceptes, de règlementations, de culpabilité (une nouvelle « Egypte » !). Et lui, Jésus, vient à nouveau pour « les faire sortir » de cette « cour ». Les pharisiens, sûrs de leur bon droit, viennent d’ « excommunier » l’ancien aveugle qui croit en Jésus : celui-ci interprète : « J’ai appelé cet homme, il a répondu par la foi et il est sorti, libre ».
Plus tard, les apôtres, Juifs exclus des synagogues et traités de renégats, comprendront qu’ils SONT SORTIS afin d’être LIBERES DU CARCAN DES LOIS.
LE BON PASTEUR MARCHE A LEUR TETE ET ELLES LE SUIVENT CAR ELLES CONNAISSENT SA VOIX. Le chrétien s’en va vers les horizons toujours nouveaux. Il a enfin compris que la liberté n’était pas de faire ce qu’on veut, que la religion n’était pas un joug intolérable, que la faute n’était pas une prison, que la vie avait un sens, que l’Eglise n’est pas « un troupeau bêlant » mais le peuple libéré.
Le disciple n’a qu’un souci : écouter la voix de son berger, le suivre, revenir à lui quand il s’en est écarté.
LA PARABOLE DE LA PORTE
Jésus reprit : « Amen, amen, je vous le dis : Je suis la Porte des brebis. Ceux qui sont intervenus avant moi sont tous des voleurs et des bandits ; mais les brebis ne les ont pas écoutés.
Moi, je suis la Porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé : il pourra aller et venir et il trouvera un pâturage. Le voleur ne vient que pour voler, égorger et détruire. Moi je suis venu pour que les hommes aient la Vie, pour qu’ils l’aient en abondance. »
Il est évident que Jésus n’accuse pas ses grands prédécesseurs : Abraham, Moïse, Josué, les Prophètes, Jean-Baptiste. Saint Jean donnera des indices pour identifier ces « voleurs et bandits » :
A Béthanie, Judas sera scandalisé par le gaspillage de l’onction faite par Marie ; Jean commentera : « Il était voleur ; chargé de la bourse, il dérobait ce qu’on y déposait » (12, 6).
Devant Pilate, la foule exigera la libération de Barabbas, « or celui-ci était un brigand » (18, 40) c.à.d. dans la langue du temps, non un malfaiteur mais un révolutionnaire, un maquisard – ce qu’on appellera bientôt « un zélote ».
Donc Jésus fait comprendre que beaucoup se présentent comme des libérateurs de l’humanité, mais ils sont animés par la cupidité ou partisans de la violence armée et de la guerre. Leur règne est un règne de mort.
Au contraire, Jésus est un pauvre totalement désintéressé et il est doux et humble de cœur.
C’est pourquoi celui qui croit en lui, qui veut sortir de la cage de son moi égoïste, de la prison d’une idéologie même religieuse, doit passer par lui : il est « la porte », il est celui-là seul par lequel il faut passer pour être SAUVÉ. Et que signifie ce dernier mot ? Deux choses :
– « Il pourra aller et venir » : c.à.d. il sera vraiment libre puisqu’il sera certain que sa foi en Jésus le conduit à son Père, que son pardon le libère sans cesse de son péché
– « Il trouvera un pâturage » : c.à.d. symboliquement, il pourra s’alimenter de vérité : la Parole de Jésus et son Eucharistie.
LE SALUT EST LA SUPER VIE
C’est pourquoi Jésus peut terminer par cette affirmation triomphale, une des plus belles de l’Evangile :
JE SUIS VENU POUR QUE LES HOMMES AIENT LA VIE
ET POUR QU’ILS L’AIENT EN ABONDANCE
La VIE : non pas « bios », la vie biologique, animale, corporelle – mais « ZOÈ » : la Vraie Vie, la Vie divine.
L’évangile de Jean le répète de bout en bout, depuis le prologue :
AU COMMENCEMENT ETAIT LE VERBE, ET LE VERBE ETAIT DIEU ;
EN LUI ETAIT LA VIE ET LA VIE ETAIT LA LUMIERE DES HOMMES (1, 1-4)
jusqu’à la grande prière finale, au soir du dernier repas :
PERE, L’HEURE EST VENUE, GLORIFIE TON FILS …
POUR QU’IL DONNE LA VIE ETERNELLE A CEUX QUE TU LUI AS DONNES.
ET LA VIE ETERNELLE, C’EST QU’ILS TE CONNAISSENT,
TOI, LE SEUL VRAI DIEU, ET CELUI QUE TU AS ENVOYE, JESUS CHRIST (17, 1-3)
Jean a rédigé son évangile pour que ses lecteurs vivent :
CES SIGNES ONT ETE ECRITS
POUR QUE VOUS CROYIEZ QUE JESUS EST LE CHRIST, LE FILS DE DIEU
ET POUR QUE, EN CROYANT, VOUS AYEZ LA VIE EN SON NOM (20, 31)
Comment avoir cette vie ? En croyant :
CELUI QUI ECOUTE MA PAROLE ET CROIT EN CELUI QUI L’A ENVOYE A LA VIE ETERNELLE. (5, 24)
Comment alimenter cette Vie en permanence ? : En mangeant l’Eucharistie :
JE SUIS LE PAIN DE VIE…CELUI QUI VIENT A MOI N’AURA PAS FAIM (6, 35)
…CELUI QUI MANGERA DE CE PAIN VIVRA POUR L’ETERNITE (6, 51)
CE TEMPS PASCAL (de Pâques à Pentecôte) est le grand temps pour écouter la voix du Berger…pour repasser par SA PORTE…pour goûter la joie du « salut »…pour dénoncer les « voleurs et tueurs d’âmes »
QUESTIONS
Pourquoi des multitudes de baptisés ont-ils écouté la voix de dictateurs qui reniaient l’Evangile et les menaient à la boucherie (Europe occidentale 1914, re- en 1939. – Rwanda 1987 – etc.…etc.…) ???…..
Pourquoi aujourd’hui tant de baptisés cherchent-ils à « sortir » de leur détresse en écoutant des voix « étrangères », des meneurs, des coachs….. ?
Pourquoi nos assemblées dominicales ne semblent-elles pas rassembler « des vivants » ?
Pourquoi tant de catholiques écoutent-ils si peu « la voix de l’Evangile » ?
« Faire sortir » : n’y a-t-il pas un perpétuel mouvement de « sortie » à effectuer hors des prisons qui sans cesse se referment sur nous ?
Le concile Vatican II n’a-t-il pas été « un essai de sortie » ? A-t-il réussi ?…
Raphaël D
Comme nous l’avons mentionné au début de cette messe, avec le dimanche du Bon Pasteur, ce sont les vocations religieuses et particulièrement les vocations sacerdotales qui sont l’objet de notre prière au Seigneur. Le monde a tant besoin d’apôtres de la Bonne Nouvelle, de prêtres nombreux et saints.
L’Evangile (Jean 10, 1-10) nous dit que le Bon Pasteur, le seul et vrai Berger, c’est Jésus Christ. Dans une parabole il en donne lui-même la précision. S’adressant à des pharisiens il leur spécifie que « celui qui entre dans la bergerie sans passer par la porte … est un voleur et un bandit ». Au contraire « entre par la porte, le pasteur, le berger des brebis ». Celui-ci « ouvre la bergerie et les brebis écoutent sa voix ». Il les « conduit dehors, le suivent car elles connaissent sa voix ».
Les pharisiens ne comprenant pas cette parabole Jésus explique : « Je suis la porte des brebis » ; « qui entre par moi sera sauvé ». Il affirme, ce qui doit réjouir : « je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’il l’aient en abondance ». Il s’agit bien évidemment de la vie éternelle dans l’amour parfait avec une résurrection semblable à la sienne, à la fin de notre monde.
Le Psaume 22 donne des précisions sur ce Pasteur, qui est aussi « Porte » Avec lui, « je ne manque de rien » ; « il me fait reposer » ; « me fait revivre » ; « me conduit par le juste chemin » ; « me fait traverser les ravins de la mort sans crainte ». Il « prépare la table pour moi », table du festin éternel, signe de réjouissance à l’image d’un repas de noces. « Grâce et bonheur m’accompagnent ». Pour toujours « j’habiterai la Maison du Seigneur ». Elle est Royaume de l’Amour !
Comment ne pas chanter, comme nous l’avons fait : « Le Seigneur est mon berger, rien ne saurait me manquer »
S’il est le seul et vrai Berger, avant de remonter vers le Père, Jésus a voulu engager à sa suite d’autres bergers chargés de gérer en son nom un nouveau peuple de Dieu, son Eglise. En premier ce sont les Apôtres avec à leur tête, le premier Pape Simon-Pierre. Malgré la formation qu’il leur a donné durant près de trois ans, leur foi n’a pas été très vaillante avant sa résurrection : l’un l’a trahi et Pierre lui-même, provisoirement, l’a renié ! La vue de Jésus ressuscité va les transfigurer.
C’est Pierre qui nous parle dans les Actes des Apôtres (1ère lecture). Est cité un passage de son intervention devant la foule au jour de Pentecôte: « D’une voix forte » il affirme : « ce Jésus que vous avez crucifié, Dieu a fait de lui le Seigneur et le Christ »
« Que devons-nous faire ? » A cette interrogation posée par ceux et celles qui l’écoutent Pierre répond : « Convertissez-vous, que chacun se fasse baptiser au nom de Jésus Christ pour obtenir le pardon de ses péchés. Vous recevrez le don du Saint-Esprit » ; « Détournez-vous de cette génération égarée, et vous serez sauvés »
Avec des nuances n’est-ce pas les mêmes réponses dont notre monde a besoin ? Avec ses apôtres nouveaux, nombreux, et avec des Papes si édifiants que Jean Paul II et Benoît XVI, l’Eglise est là pour redonner le goût et la joie de croire en Jésus.
Dans sa lettre (2ème lecture) St Pierre va répéter au monde le passage obligé par la croix rédemptrice : « le Christ a souffert pour nous, a porté nos péchés sur le bois de la croix pour que nous puissions mourir à nos péchés et vivre pour la justice » Il nous engage, en union à Jésus, à tenir bon, « même si l’on nous fait souffrir alors que nous avons bien agi ». Les « sauvés » n’ont pas souvent été des saints dès leur jeune âge ! Ce peut être notre cas personnel ! St Paul fut persécuteur de l’Eglise naissante !
Une recommandation : Confions-nous à notre Mère du ciel, la Vierge Marie. Elle saura nous conduire dans un amour grandissant du Seigneur et de tous nos frères.
« Moi je suis venu pour que les hommes aient la vie, pour qu’ils l’aient en abondance »! , dit Jésus à la fin de l’évangile. Son souhait, c’est que la vie qu’il propose soit abondante. Jésus est ressuscité ! Il a ouvert les portes de la vie. Il en a fait sauter les verrous les plus résistants.
Mais attention : si Jésus frappe à la porte de nos cœurs, cette porte n’a pas de poignée au dehors. Elle ne peut s’ouvrir que de l’intérieur. C’est chacun de nous qui doit lui ouvrir sa porte. Sans prière, sans vie intérieure, il ne peut y avoir rencontre de Jésus.
Aujourd’hui, 2000 ans ont passé depuis le discours de Pierre au jour de Pentecôte que nous rapportait la première lecture. « Convertissez-vous », disait-il, c’est-à-dire passez du côté de Dieu, entrez déjà dans cette résurrection que Jésus nous apporte par sa Pâque. Durant trois siècles, des petites communautés où l’on s’aimait les uns les autres, tous sur pied d’égalité, sont nées dans l’Empire romain. Les nombreuses persécutions n’y firent rien. C’était le temps des martyrs. Saint Pierre, encore lui, dans sa première lettre, avait d’ailleurs prévenu : le Christ lui-même a souffert et vous a laissé un exemple. Et il ajoutait : « Vous étiez errants comme des brebis ; mais à présent vous êtes revenus vers le berger qui veille sur vous. »
Petit à petit, le troupeau a pris de l’importance. L’Église est devenue puissante. Tous se disaient chrétiens, ce qui ne les empêchait pas de se faire la guerre entre eux ! Ce n’est pas toujours lorsque chrétiens étaient les plus nombreux qu’ils étaient les meilleurs ! Chaque génération, a son tour, doit se convertir. Il n’y a rien d’automatique.
Aujourd’hui, nous sommes redevenus un petit troupeau. On ne nous met plus à mort, mais notre voix se perd dans l’oubli et dans l’indifférence. Peut-être pouvons-nous saisir cela comme une chance, une grâce. Ne serions-nous pas appelés à réentendre la voix du berger qui nous appelle chacun, chacune par notre nom ? Ne devrions-nous pas nous décider à passer par la porte du baptême en toute vérité ? N’est-il pas temps de cgoisir à nouveau notre baptême ? Tant de portes aujourd’hui nous sont offertes – les plaisirs, les jeux, les sports… – et Jésus nous dit : ma porte, elle aussi, est ouverte. Elle étroite, c’est vrai, mais si tu passes par elle, tu trouveras des prés d’herbe fraîche, une vie en abondance. « Le Seigneur est mon berger », avons-nous chanté tout à l’heure.
L’Église est devenue l’affaire de chacun, et plus seulement celle des prêtres. En ces temps de pénurie, l’Esprit nous invite à prendre nos communautés en charge, à leur donner de notre temps et de notre cœur. Et l’Église a besoin de chacun de nous, même des plus jeunes. Cet hiver, il a beaucoup neigé. Un flocon de neige, ça ne pèse que trois fois rien ! Mais un flocon qui se pose après des milliers d’autres peut tout changer, jusqu’à briser une branche d’arbre ! Tous sont donc indispensables. L’Église a besoin de chacun, sans exception. Et de vous aussi, les enfants. Les grands acolytes peuvent dès dimanche prochain vous apprendre à servir la messe, si vous le désirez.
Une forme d’Église est occupée à disparaître, une autre à naître. Seul un surcroît de confiance, d’amour et d’espérance permettront à nos petites communautés de traverser l’hiver pour germer en un nouveau printemps. Chacun de nous, y compris les tout jeunes et les tout vieux, peuvent y contribuer. Soyons de bons flocons !
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Je suis la porte et je suis le berger (Jn 10,1.14).
Personne n’a jamais décliné une telle identité dans l’histoire des hommes. Le Christ, Moi, je suis le Bon Pasteur, aujourd’hui, nous le redit à tous ! Et nous, avec ce grand mystique que fut Guillaume de Saint-Thierry, nous lui disons : “Toi qui dis : Je suis la porte, je t’en conjure, en ton nom, ouvre-toi devant nous !”
Mais à quoi nous sert de voir une porte ouverte dans le ciel si nous n’avons pas le moyen d’y monter ?
C’est pourquoi celui qui nous dit : “Je suis la porte“, nous dit aussi : “Je suis le Berger” (Jn 10,14). Ainsi le Fils de Dieu lui-même nous conduit par là au seuil des révélations les plus essentielles. Jésus se présente comme la porte mais il n’enferme pas ! Il ne retient pas prisonnier. Il est une porte qui sauve, une porte qui ouvre à une véritable liberté. Sa bergerie, même traduite en Église n’est pas un club privé. La porte reste ouverte à tous.
Qu’est-ce donc qu’un berger, puisque Dieu prétend l’être ?
Dans les steppes ou les déserts de Terre sainte, la présence ou l’absence du berger est pour le troupeau une question de vie ou de mort. C’est lui qui libère le troupeau hors de l’enclos, lui qui marche devant et non derrière, à la recherche des pâturages que, sans lui, le troupeau ne trouverait jamais. C’est lui qui conduit au point d’eau, recherche l’ombre en plein midi, et le soir, retrouve les sentiers du bercail. Lui seul est capable d’éloigner le loup et le chacal, comme chantent les psaumes (Jn 10,12 ; Ps 63,11). Il mène doucement les brebis mères, dit le prophète (Is 10,11), recherche activement la brebis perdue (Lc 15,4). Et s’il le faut, il se sacrifie pour son troupeau (Jn 10,11), nous confie même Jésus.
Jésus est le bon Pasteur : Ses brebis à lui, il les appelle chacune par son nom et les fait sortir. Dieu n’est pas une prison ! Quand il a conduit dehors toutes ses brebis, il marche à leur tête, contrairement aux Pharisiens qui disent mais ne font pas.
Jésus est la Porte : Si quelqu’un entre en passant par lui, il sera sauvé et pourra aller et venir, et il trouvera un “pâturage “, alors que ceux qui ne veulent pas passer par cette porte errent désespérément, sans trouver ce qui pourrait combler leur faim. Comment donc n’aimerions-nous pas écouter la voix, suivre les pas d’un Dieu qui est allé jusqu’à donner sa vie pour ses brebis (Jn 10,15) ?… pour ses amis” (Jn 15,13) ? Le Seigneur est mon berger, je ne manque de rien, vers les eaux du repos il me mène pour y refaire mon âme. Il me guide par le juste chemin pour l’amour de son nom. Joie et bonheur m’accompagnent tout au long de ma vie, ma demeure est la maison du Seigneur en la longueur des jours.“ (Ps 22,1-6)
Dans l’invisible, Dieu demeure présent. Au cœur de son Église, il reste le Vivant. Oui, de son Église ! N’est-ce pas à Pierre sur qui il l’a fondée, qu’il a remis les clefs de la Porte du Royaume (Mt 16,19) ? N’est-ce pas à ce même Pierre qu’il a confié le troupeau, en faisant de lui le Pasteur de ses brebis et de ses agneaux (Jn 21,15-17) ?
Le Christ et l’Église, c’est tout un. La porte de la vie, la conduite de notre vie, passe donc aussi par l’Église du Christ. Voilà l’évangile du salut !
Prions pour les vocations, incitons nos jeunes à s’engager, disons-leur notre confiance. Notre temps a un urgent besoin de bons pasteurs qui rassemblent, accompagnent, nourrissent et défendent le troupeau. À l’appel de Jésus, sommes-nous prêts à sortir de nos sécurités, de notre égoïsme, de nos conceptions particularistes pour le suivre sur le chemin d’une liberté nouvelle, vers la vie en abondance ?
Michel Houyoux, diacre permanent
Merci à tous pour vos propos passionnants.
Je suis témoin pour dire que Jésus est l’Amour Inouï. J’avais un énorme souci depuis trois jours et le voilà qui se transforme en joie. En effet, mon fils Jean-Yves s’est fait une déchirure musculaire au pied. Il ne risquait pas d’avoir des réflexions à son travail mais le travail déjà surabondant s’accumulerait durant son jour d’absence.
En fait, il se débrouille plutôt bien et sa bonne voix au téléphone m’a rassurée. Comme quoi, il ne faut pas se noyer dans un verre d’eau !
Je peux affirmer que le Seigneur s’occupe particulièrement de moi. En effet, chaque jour, absolument chaque jour, j’ai droit à deux ou trois belles grâces. Par exemple, on m’a donné une poule qui est martyrisée par les deux autres, question de territoire. Eh bien, Henri va s’en occuper demain matin. Je m’excuse de parler d’un sujet aussi bête (c’est le cas de le dire) mais une poule est quand même vivante et ressent la peur et la douleur.
Sinon, le Seigneur aide beaucoup ma fille. En effet, un infirmier vient lui donner son médicament chaque matin et s’assure qu’elle l’avale bien. Depuis, Delphine n ‘a fait aucune fugue et n’a cassé aucune chose. Elle est aussi plus calme et je peux lui demander de faire quelques courses ce qui m’arrange bien.
Seigneur, tu attends à la porte du coeur de mon mari et de mes enfants. J’essaie de semer délicatement la graine de la foi aux miens, et à toi de la faire lever. De toute façon, que ce soit Jean-Yves, Delphine ou Henri, ce sont des personnes qui ont un excellent fond.
Seigneur, merci pour tout. J’ai demandé à Jean Yves de me graver un CD avec les plus belles chansons ^DES PRETRES, un trio de prêtres qui chantent pour la bonne cause.
Christiane