Homélie du premier dimanche de l’Avent B
Abbé Jean Compazieu | 19 novembre 2011Le Seigneur vient
Avec ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique. Au fil des semaines, elle nous conduira jusqu’à Noël. Puis nous suivrons le Seigneur dans les diverses étapes de sa vie publique, sa mort et sa résurrection. Nous nous rappelons que le mot Avent signifie avènement. L’Avent, c’est le temps de la venue du Seigneur. Nous chrétiens, nous pensons tous à Noël. Nous chanterons la naissance du Messie. C’est un tournant absolument essentiel dans l’histoire de notre monde. Le Cardinal Eyt disait que nous ne sommes pas deux mille ans après Jésus Christ mais deux mille ans avec Jésus Christ. Son amour ne cesse de nous accompagner. Et cette année, c’est l’Evangile de saint Marc qui va nous aider à l’accueillir.
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à avoir un autre regard sur l’Avent. C’est vrai que Noël c’est la naissance de Jésus à un moment de l’histoire du monde. Mais aujourd’hui, l’Evangile nous invite à un autre regard. Ce Jésus dont nous allons fêter la naissance est aussi celui qui reviendra dans la gloire. Son grand projet c’est de nous entraîner avec lui dans le Royaume de Dieu. Aujourd’hui, saint Marc nous rapporte les recommandations de Jésus ; elles se résument en un mot : “VEILLEZ”. Ce mot revient quatre fois ; c’est dire à quel point il est important ; le Seigneur reviendra à l’improviste. Il ne faut pas manquer son retour ; il ne faut pas s’endormir.
C’est vrai que le Seigneur n’aime pas les endormis. Il avait souvent recommandé à ses disciples de rester vigilants. Au moment de son agonie, il dira à ses trois apôtres : “Veillez et priez pour ne pas entrer en tentation”. (Mc 14. 38) Non, il ne cherche pas à mettre la peur dans nos cœurs. C’est l’amour qu’il veut faire grandir en nous, un amour vigilant et attentif. Il veut aussi éveiller en nous le désir de le voir. Nous sommes loin des prophètes de malheur qui annoncent la fin du monde pour demain ou après demain. Quand Jésus nous parle de l’Avent, il ne faut pas penser d’abord à la fin du monde mais au grand Avent dans lequel nous sommes depuis son Ascension. Le Seigneur vient ; il frappe à notre porte ; et c’est chaque jour que nous nous disposons à l’accueillir.
Depuis quelques temps, les publicités font le pied de nez à la crise en nous annonçant un Noël de rêve. En ce premier dimanche de l’Avent, les textes bibliques nous invitent à remettre cette fête à l’endroit. Noël ce n’est pas d’abord le réveillon, les cadeaux et les lampions. Il faut le dire et le redire, Noël c’est Jésus qui vient. Si nous n’y prenons garde, nous risquons d’oublier le vrai sens de cette fête ; encore une fois, Noël c’est Jésus qui vient. Chaque jour, il nous laisse des signes de sa venue, de sa présence et de son action dans notre vie. Pensons aux très nombreux jeunes qui ont participé aux journées mondiales de la jeunesse. Cet événement a bouleversé leur vie. Nous avons pu entendre des témoignages qui disaient : “Il a changé ma vie.” Ceux qui ont vécu une telle rencontre ne peuvent faire autrement que de crier cette bonne nouvelle au monde entier.
Le Seigneur est venu il y a vingt siècles. Il n’y avait personne pour l’accueillir, sauf quelques bergers qui veillaient sur leur troupeau et quelques étrangers qui scrutaient le ciel et y ont découvert une étoile mystérieuse. Aujourd’hui, la question nous est posée : quand le Seigneur reviendra à la fin des temps, quel accueil trouvera-t-il ? L’important c’est de préparer cet événement comme une grande fête, dans la joie et la confiance. Quand nous accueillons des invités, nous nous y préparons activement. Nous nous faisons une joie de tout faire pour que tout soit parfait. A plus forte raison quand il s’agit du Seigneur : cette rencontre définitive avec lui doit mobiliser toutes nos énergies. Nous la préparons chaque jour comme une grande fête.
En même temps, nous n’oublions pas que le Seigneur vient chaque jour à travers les événements de notre vie. Il est présent en chaque personne qu’il met sur notre route. Il vient aussi en nous donnant les “paroles de la Vie éternelle”. Quand nous nous venons à l’église le dimanche, c’est lui qui nous accueille. Il veut que nous ayons la vie en abondance. Malheureusement, le risque est grand de rester assoupi ou endormi par la fatigue ou la routine. Pour reconnaître le Christ et l’accueillir, il nous faut le regard de la foi.
C’est pour cela qu’il est si important d’être en éveil. Nous sommes un peu comme le portier. Il est dedans mais il regarde dehors. Il est celui qui veille et qui réveille. Son rôle est d’accueillir et de mettre en relation avec l’intérieur. En tant que délégué de la communauté, il ouvre la porte et il annonce. Son service est pour les autres. Nous chrétiens, nous sommes ce portier. Nous sommes les témoins et les messagers de ce Jésus qui vient à notre rencontre. C’est tous les jours que nous nous disposons à l’accueillir.
Ne pas dormir, regarder l’avenir avec lucidité et confiance, travailler au monde nouveau, voilà ce qu’est être veilleur. En ce début d’année liturgique, nous nous tournons vers toi Seigneur. Aide-nous à devenir les veilleurs de notre humanité. C’est là, au cœur de notre vie de tous les jours, que nous voulons t’accueillir. Garde-nous éveillés pour ne pas manquer ce rendez-vous.
D’après diverses sources
ADAP du diocèse de Nouméa : Lire
Pour Laurent Wauquiez, être payé quand on est malade n’est “pas très responsabilisant”
il y a des jours j’aimerai que jesus revienne,pour,secoer le cocotier,tellement queje trouve ces propos infamants,j’ai des amies qui ont le cancer ncela revient a dire “vous coutez cher a la societe”vous devez degager”ou alors vous devez crever la bouche ouverte,au 21siecle,je croyais que l’homme avait un zeste d’humanité”ors il n’en est rien cela me rappelle la parabole du riche et de lazare
Pour Laurent Wauquiez, être payé quand on est malade n’est “pas très responsabilisant”
il y a des jours j’aimerai que jesus revienne,pour,secoer le cocotier,tellement queje trouve ces propos infamants,j’ai des amies qui ont le cancer ncela revient a dire “vous coutez cher a la societe”vous devez degager”ou alors vous devez crever la bouche ouverte,au 21siecle,je croyais que l’homme avait un zeste d’humanité”ors il n’en est rien cela me rappelle la parabole du riche et de lazare
Anne Marie, je ne suis pas l’avocat de Laurent Wauquiez cependant il ne faut pas interpréter ses propos contre les malades réels mais contre ceux et celles qui s’octroient des jours de repos pour des bobos. sans avoir conscience qu’ils sont financés par la societe et petit à petit, (par l’augmentation des jours de carence) au détriment de ceux et celles qui sont réellement malades.Notre systéme de protection sociale est à bout de souffle notamment par le manque de civisme de certains affiliés et autres.Bon courage et bonne entrée dans l’Avent
“J’étais malade et vous avez dit que je coûtais trop cher à la Sécurité Sociale”. Ma belle soeur se bat contre son cancer avec des cachets qui coûtent 75 euros chacun. Elle doit les prendre chaque jour pendant trois mois.
Il y a des affirmations faciles tant qu’on n’est pas malade. Mais le jour où ça nous tombe dessus, on ne dit plus la même chose
Merci pour cette homélie, Père Jean. Il faut veiller. Il faut remettre la fête de Noël à l’endroit, très belle expression.
Un jour ou l’autre, nous serons hélas, malades. Alors, ne critiquons pas le fait de se mettre en maladie et de prendre des médicaments très chers car cela nous arrivera aussi à plus ou moins long terme.
En tout cas, Seigneur, merci de tout coeur car je n’ai mal nulle part.
Je vais essayer de passer un avent plein de recueillement. J’ai déjà augmenté mon temps d’écoute sur RADIO ESPERANCE ce qui me fait le plus grand bien.
Christiane
1er DIMANCHE DE L’AVENT – année B – 27 novembre 2011 – Evangile de Marc 13, 33-37
DEBUT DE LA NOUVELLE ANNEE LITURGIQUE AVEC S. MARC
L’Eglise dans le temps
Nous nous préoccupons beaucoup du temps qu’il va faire et nous sommes accrocs aux bulletins météo pour décider de nos sorties, de nos travaux, de nos vacances. Or ce dimanche qui marque le début d’une nouvelle année liturgique nous place devant une question beaucoup plus importante : que faisons-nous du temps ? Nous résignons-nous à le laisser passer ? Le tuons-nous par ennui ? Le perdons-nous devant la si fréquente nullité du petit écran ? Réparons-nous ses dommages par une crème « anti-âge » ? Nous lamentons-nous dans les regrets du temps passé ? Sommes-nous angoissés devant le temps futur inconnu ? Le temps présent n’est-il qu’une machine pour accumuler (time is money) ?
Qu’est-ce donc que « le TEMPS » ? Tous les philosophes ont affronté ce problème parmi les plus ardus de la pensée. Saint Augustin écrivait : « Qu’est-ce que le temps ?…Si personne ne me pose la question, je le sais ; si quelqu’un pose la question et que je veuille l’expliquer, je ne sais plus » (Confessions XI.14.17).
Le temps nous fait et nous défait : que faisons-nous du temps ? Au contraire des religions qui promettent la sérénité en fuyant le monde et le tragique, la foi chrétienne se vit dans la durée, dans l’histoire. Elle est une façon de vivre le temps.
LA SEMAINE ET LE DIMANCHE
Toutes les civilisations scandent le temps par des fêtes afin de l’humaniser. Israël vit au rythme de la semaine : après 6 jours de travail consacrés à construire le monde vient le 7ème jour appelé le SHABBAT où l’homme cesse son travail. C’est le jour de fête primordial que l’on doit observer par ordre de Dieu (4ème commandement), où il ne s’agit pas seulement de se reposer pour reprendre des forces mais de se retrouver comme une personne, sujet libéré des servitudes. Ce n’est pas un jour d’ennui mais de plénitude : les époux se retrouvent dans un amour plus proche, parents et enfants dialoguent, les familles se ressoudent, le serviteur n’est plus contraint à la corvée, les croyants forment une assemblée qui chante dans l’allégresse les merveilles de Dieu. Le shabbat est le jour de l’homme, le jour de Dieu, le jour des relations. Il est l’aboutissement de la création. C’est le shabbat qui a gardé Israël, disent les maîtres juifs.
Pourtant ce sont des Juifs qui vont opérer un déplacement considérable. Jésus ayant été exécuté la veille d’un shabbat et s’étant manifesté vivant à ses apôtres le surlendemain, donc « le 3ème jour », les premiers disciples vont faire du 1er jour de la semaine leur grand jour de fête et ils l’appelleront « JOUR DU SEIGNEUR », en grec : « kuriakè », en latin « domenica » qui donnera le français « DIMANCHE ».
En ce jour, les disciples éparpillés par la peur se regroupent, la communauté « ressuscite » et dans une joie folle elle partage le Repas du Seigneur. C’est ainsi qu’est née la semaine telle que le monde la connaît aujourd’hui…et telle qu’il cherche à la détruire. Ainsi on a pris coutume de dire « week-end » (fin de semaine) pour désigner les « « samedi-dimanche » ( ??). Et si l’industrialisation du 19ème siècle a enlevé le dimanche aux ouvriers en les forçant à se plier aux cadences incessantes des machines, aujourd’hui la société fait pression pour ouvrir, tous les jours, ses temples d’une consommation effrénée.
Si le dimanche est sans cesse menacé, c’est sans doute parce qu’il porte un enjeu spirituel de taille. Car pour les chrétiens qui l’ont inventé, le dimanche est jour d’affirmation que Jésus est Seigneur, que la vie l’emporte sur la mort, que les croyants doivent s’assembler, qu’ils ont à partager le Pain de Vie, qu’ils goûtent ensemble le repos de la prière et de l’action de grâce.
Pâques – Résurrection – Assemblée – Eucharistie – Joie – Repos : telle est la richesse inouïe du 1er jour de la semaine. Vécu et célébré avec une conscience claire dans sa plénitude, il permet de s’élancer pour une nouvelle semaine de travail. Le dimanche apprend que l’essentiel, c’est l’homme, que nul ne peut être réduit en esclavage, que si le travail est la poursuite du dessein créateur de Dieu, tout culmine dans la louange à Dieu d’un peuple heureux.
L’ANNEE LITURGIQUE
Au 2ème siècle, les Eglises décidèrent de célébrer également l’anniversaire de la PÂQUE de Jésus à sa date de printemps (1ère lune). La fête fut prolongée sur 50 jours avec le temps de PENTECÔTE puis préparée par un temps de pénitence qui devint peu à peu les 40 jours du CARÊME. Plus tard encore on fixa la NAISSANCE de Jésus au 25 décembre (au solstice d’hiver, lorsque les jours commencent à s’allonger) pour contrer les festivités païennes à la gloire du soleil. A l’exemple de Pâques, Noël fut précédé d’un temps de préparation appelé l’AVENT. La longue période des dimanches après la Pentecôte signifia la longue route de l’Eglise dans l’histoire qui se termine par le triomphe du projet de Dieu : la recréation d’une humanité renouvelée par l’amour, la TOUSSAINT.
L’année liturgique était constituée. Sur le rythme fondamental du dimanche, jour de fête primordial, l’année déploie le Mystère de Dieu manifesté en Jésus le Christ Seigneur.
Fêtes et dimanches ne sont donc pas uniquement des commémorations et des souvenirs (comme on se souvient des morts de la guerre ou des grands moments d’une personnalité). Les événements de la révélation à travers le temps, deviennent en quelque sorte présents aux croyants. Ils sont actualisés, ils nous rejoignent dans notre vie ordinaire afin que notre existence suive le même itinéraire :
Attente et recherche de sens : AVENT
Première lueur d’un Dieu qui vient vers nous en silence et pauvreté : NOËL
Lutte, combat et pénitence : CAREME
Horreur de la CROIX et de la MORT
Lumière du 1er jour de la re-création : PAQUES
Effusion de la Vie nouvelle : PENTECOTE
Marche joyeuse et pénible à travers les ans et les siècles : TEMPS APRES PENTECOTE
Affirmation de la réussite du Projet de Dieu : la TOUSSAINT, dans l’attente de son RETOUR.
Les épisodes de la vie de Jésus ne sont pas que des événements passés mais des « mystères ». Non au sens de trous noirs incompréhensibles, d’énigmes irrationnelles et insolubles, mais dans le fait que leur lumière guide encore ceux qui croient en eux. En fêtant l’Avent, la Nativité, le Baptême, la mort en Croix, la Résurrection, l’Ascension, l’Eglise est rejointe par la signification, la force vitale de chacun de ces « mystères ». En se les appropriant, elle bénéficie de la grâce divine attachée à chacun de ces événements.
En reparcourant chaque année le trajet de l’Incarnation de Dieu parmi les hommes – depuis son attente jusqu’à sa réussite plénière -, l’Eglise peut à son tour vivre cet itinéraire. Son Seigneur Jésus vivant l’accompagne : comme lui, après lui, en lui, elle peut naître dans l’ombre, lutter contre les tentations, se heurter à ses ennemis, accepter de donner sa vie, ressusciter dans l’Esprit, propager cet Esprit aux quatre coins du monde. Le temps a une signification et un but. L’existence a sens.
ANNEE CIVILE ET ANNEE LITURGIQUE
Le chrétien vit donc selon deux calendriers, civil et liturgique. Il ne les juxtapose pas comme si engagements de foi et responsabilités humaines formaient deux plans séparés : sacré et profane. La grâce reçue lors de la liturgie éclaire ses décisions et le rend capable de mener son existence en incarnant l’Evangile. En suivant la vie de son Seigneur, qui a vécu dans l’histoire ordinaire, il comprend que le sens profond de son existence, la clef de sa réussite, est le mystère pascal : se donner pour se trouver. Il refuse d’être abruti par les mensonges du monde, il opte pour une originalité qui lui attire les sarcasmes et lui cause certains ennuis.
Mais il a la joie d’être éveillé pour comprendre la valeur de chaque moment et le prix de la durée. Comme un bon serviteur, il accomplit son travail dans la fidélité et il attend son Maître : l’année qu’il commence aujourd’hui sera rencontre eucharistique dans l’espérance de l’accueil final et bienheureux (évangile de ce dimanche)
Jésus parlait à ses disciples de sa venue :
« Prenez garde, veillez car vous ne savez pas quand viendra le moment.
Il en est comme d’un homme parti en voyage : en quittant sa maison,
il a donné tout pouvoir à ses serviteurs, fixé à chacun son travail, et recommandé au portier de veiller.
Veillez donc car vous ne savez pas quand le maître de maison reviendra :
le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin.
Il peut arriver à l’improviste et vous trouver endormis.
Ce que je vous dis là, je le dis à tous : VEILLEZ «
*
Mes vœux à vous, chers abonnés, pour l’année nouvelle ? Je les reprends à saint Paul
« Frères et sœurs,
De la part de Dieu notre Père et de Jésus Christ le Seigneur,
que la grâce et la paix soient avec vous.
Je ne cesse de rendre grâce à Dieu à votre sujet,
pour la grâce qu’il vous a donnée en Christ Jésus :
en lui vous avez reçu toutes les richesses de sa Parole…
Vous attendez de voir se révéler notre Seigneur Jésus Christ.
C’est lui qui vous fera tenir solidement jusqu’au bout.
Et vous serez sans reproche au jour de notre Seigneur Jésus Christ.
Dieu est fidèle, lui qui vous appelés à vivre en communion avec son Fils. »
(1ère aux Corinthiens, chap. 1 = 2ème lecture)
Raphaël D
MARANA THA ! 1er Dim. Avent 2011 – 27 novembre
Avec ce dimanche débute une nouvelle année liturgique. Elle décrit la marche du Christ, de sa naissance à sa mort et sa résurrection, jusqu’à son ascension auprès du Père, son envoi de l’Esprit Saint, et les débuts de son Eglise. Le temps de l’Avent se veut temps de préparation à cette venue de Dieu parmi l’humanité dans la personne de Jésus. La liturgie nous en donnera les diverses étapes pour mieux connaître et aimer notre Sauveur.
En ce 1er dimanche, dans l’Evangile (Marc 13, 33-37) nous sommes introduits par Jésus, non à sa venue sur terre, déjà réalisée, mais à celle qui adviendra à la fin du monde lorsqu’il jugera « les vivants et les morts ». « Prenez garde, veillez car vous ne savez pas quand viendra le moment » – « Je vous le dis à tous : Veillez ! »
Prenons conscience de cette mise en garde. Il « peut arriver à l’improviste et nous trouver endormis », non pas d’un sommeil corporel mais spirituel par une vie non-conforme aux exigences divines. Aura lieu alors le jugement de Dieu sur l’humanité.
Le prophète Isaïe (1ère lecture) tient à nous rassurer. Dieu n’a rien d’un potentat, d’un dictateur, d’un roi omnipotent. « Tu es, Seigneur, notre Père, notre Rédempteur ». C’est dire déjà le portrait d’un Dieu dont « éternel est son amour ». « Ah ! si tu déchirais les cieux, si tu descendais » Plus de 700 ans avant Jésus Isaïe ne pouvait guère prévoir la réponse effective à son vœu. « Voici que tu es descendu » – « Personne n’a vu un autre dieu que toi agir ainsi envers les hommes » – « Tu étais irrité par notre obstination dans le péché, et pourtant tu nous as sauvés » L’action de Dieu, avec le choix de prophètes, avec la Loi dictée à Moïse, voilà ce qui faisait louanger le Seigneur. « Nous sommes d’argile, et tu es le potier : nous sommes l’ouvrage de tes mains ». Dieu est le Créateur de l’univers, de notre terre et de l’humanité. Prétentions ridicules d’en chercher d’autres causes.
Quelle doit-être alors notre action ? Le Psaume 79 le relate : « Dieu fais-nous revenir ; que ton visage s’éclaire, et viens nous sauver » avons-nous chanté. « Fais nous vivre et invoquer ton nom ». Nouvel appel à Dieu pour sa venue mais aussi pour qu’il change nos cœurs. Cet appel est toujours présentement celui du peuple juif. Chrétiens nous attendons une nouvelle venue, reconnaissant Dieu en Jésus, car c’est à lui « qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire pour les siècles des siècles », avec un avenir sans larmes, ni douleurs, avec la joie, l’amour et la paix.
Quant à St Paul (2ème lecture) il indique aux chrétiens de Corinthe – mais c’est valable pour nous – « Frères que la grâce et la paix soient avec vous », un souhait de bonheur humain pour tous les temps. Paul sait reconnaître le bien qui s’accomplit dans la communauté chrétienne : « le témoignage rendu au Christ s’est implanté solidement parmi vous », témoignage qui se veut d’un amour constant des autres, surtout des plus faibles. Pour nous aujourd’hui, comme vient de le proclamer le Pape Benoît XVI pour le continent africain, qu’il soit « réconciliation, justice et paix ».
C’est bien dans le même esprit de communion et d’amour que le temps de l’Avent doit nous faire vivre pour fêter la venue de Jésus au jour de Noël. Marana tha ! (en araméen : « Notre Seigneur, viens ! »)
Marie, étoile du matin, obtiens-nous un appétit d’amour pour ton Fils, en particulier dans l’Eucharistie, mais encore cet amour qui caractérisait si bien Jésus, des petits, des pauvres, de tous ceux et celles qui connaissent handicaps et souffrances et surtout l’esclavage du péché.
Premier dimanche de l’Avent B
Bonne année, oui, parce qu’avec ce premier dimanche de l’Avent, nous entrons dans une nouvelle année liturgique. Nous y ouvrirons, au fil des dimanches, l’évangile de saint Marc.
Le mot avent signifie « venue ». La venue de qui ? Même un enfant de maternelle peut répondre : la venue de Jésus. Mais « nous savons qu’il y a trois venues du Seigneur », nous enseigne saint Bernard dans son cinquième sermon pour l’Avent.
Mais pour l’accueillir, il faut veiller, être vigilants. Qu’est-ce que c’est veiller ? Pour le savoir, ouvrons la Bible, au livre de Jérémie 1, 11-12 : « La parole du Seigneur me parvint : Que vois-tu, Jérémie ? Je répondis : je vois une branche d’amandier. Tu as bien vu ; car je veille sur ma parole pour l’accomplir. » En hébreu, la racine (ChaQaD) signifie à la fois « veiller » et « amandier ». En hébreu, veiller c’est être comme l’amandier. Car dans l’hiver du monde où tout semble mort, où tout paraît perdu, voici que l’amandier est le premier à se mettre à fleurir. Le veilleur, c’est celui qui annonce le printemps. C’est celui qui attend, dans la confiance aimante, et qui en devient capable de discerner les signes de la vie et de la lumière au froid de la nuit.
Veiller, c’est aussi ne pas savoir « quand le maître de la maison reviendra ». Au début du Livre des Actes, Jésus répond à ses apôtres qui lui demandent si c’est maintenant qu’il va rétablir la royauté en Israël : « Il ne vous appartient pas de connaître les délais et les dates que le Père a fixés dans sa liberté souveraine. Mais vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit, qui descendra sur vous » (Actes 1, 7-8a). Vous n’avez pas à vous occuper des temps et des moments. Ce n’est pas votre affaire. Pourquoi ? D’abord, pour ne pas sombrer dans une anxiété hystérique: « c’est la fin du monde, le retour du Christ… serais-je prêt ? » Ensuite, pour vivre de la foi confiante qui est tout le contraire de la claire vision.
Veiller, c’est recevoir la force de l’Esprit, c’est oser croire dans la nuit que l’aurore va se lever. C’est l’attente confiante et aimante du Seigneur qui vient chaque jour dans la prière, dans l’attention bienveillante aux frères, dans l’engagement solidaire pour un monde meilleur… « Veillez donc, car vous ne savez pas quand le maître de la maison reviendra, le soir ou à minuit, au chant du coq ou le matin. » Le coq, c’est comme l’amandier. Il est le premier, alors qu’il fait encore nuit, à chanter le jour qui vient. Veiller, ce n’est pas déplorer que tout est moche, meurtre, violence, implosion de l’Eglise, pédophilie de certains prêtres, ou encore se prendre pour les seuls purs, préservés de la contamination d’un monde mauvais…
Veiller, c’est vivre de confiance, d’espérance et d’amour, en sachant que le Seigneur est déjà là et qu’il sera vainqueur de la mort et du péché.
Les homélies sur kerit.be
Le temps de l’avent qui commence est pour nous un temps favorable. Il nous permet une halte. Une halte spirituelle pour examiner si nous allons dans la bonne direction. Si la route que nous avons prise nous amène à la rencontre de Jésus qui vient. Car nul n’ignore que la vie actuelle nous engage parfois dans une course effrênée. Nous courons derrière tout mais sans parfois savoir où nous allons. Or le Seigneur nous invite à la vigilance. Veiller, c’est aussi donner sens à notre vie. Se montrer lucide pour ne pas se laisser entraîner par le cours et le courant d’une vie qui endort et nous laisse dans l’insouciance. Le tentateur guête nos distractions pour nous détourner du droit chemin et de la vérité qui mène à la vraie vie. Le Seigneur vient mais quand il viendra quelle foi trouvera-t-il. Heureux ce fidèle serviteur qu’à son retour le maître trouvera en tenue de veille, d’amour et de service