Fête de la Sainte Famille (B)
Abbé Jean Compazieu | 21 décembre 2008Lectures du jour : Lire ici
Dans le prolongement de Noël, nous voici parvenus à la fête de la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph. Les évangiles nous disent très peu de choses sur eux. Leur but n’est pas de satisfaire notre curiosité. Ils ont bien mieux à faire. Le message qu’ils nous transmettent est en effet de la plus haute importance. Ce qu’il nous faut y chercher, c’est la bonne nouvelle qui nous est annoncée. Cette bonne nouvelle, il nous appartient de l’accueillir, de la faire passer dans notre vie et de la communiquer autour de nous.
Aujourd’hui, nous voyons Marie et Joseph qui se rendent au temple de Jérusalem pour accomplir tout ce qui est prescrit par la loi au sujet de l’enfant. Autrefois, le prophète Ezéchiel avait vu, dans une vision grandiose, la gloire de Dieu venir au temple. Il avait entendu cette parole : “Fils d’homme, c’est ici le lieu de mon trône, le lieu où je pose la plante des pieds. J’y habiterai au milieu des Israélites pour toujours”. Or voilà qu’aujourd’hui, le Fils de Dieu fait son entrée dans le temple de Jérusalem. Il y arrive sans gloire et sans trompette. Les premiers qui vont le reconnaître, ce ne sont pas les autorités officielles, les scribes et les prêtres, mais des petites gens. A travers Siméon et Anne, c’est tout le peuple des pauvres qui vient à la rencontre du Christ Sauveur. Il y a là un résumé de tout l’évangile.
Cette découverte a été possible parce que Siméon et Anne étaient des contemplatifs. Ils servaient Dieu jour et nuit dans la prière. C’est grâce à l’inspiration de l’Esprit Saint que Siméon reconnaît en Jésus “le Salut que Dieu a préparé à la face des peuples, la Lumière pour éclairer les nations païennes et la gloire d’Israël son peuple”. Comme Siméon et Anne, nous pouvons apprendre dans la prière à reconnaître le Christ dans notre vie. Il est là présent mais trop souvent, nous sommes ailleurs. Nous oublions que vivre Noël, c’est d’abord accueillir Jésus qui vient.
Cette rencontre avec Siméon et Anne nous laisse un autre message de la plus haute importance. Marie y reçoit la révélation des épreuves qu’elle va traverser. Cet enfant sera un signe de division. Son message sera refusé par la plus grande partie de son peuple. Le Salut est offert à tous mais rien n’est possible si les hommes ne se laissent pas toucher par la Lumière. Siméon prévoit de la résistance chez son peuple : Cet enfant provoquera “la chute et le relèvement d’un grand nombre en Israël”. Il sera “un signe de division”. Puis Siméon ajoute à l’adresse de Marie : “Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée.” C’est une manière d’annoncer à Marie qu’elle va ressentir plus que n’importe qui le drame de ce rejet.
Voilà donc la Sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, une famille toute simple mais profondément unie. C’est là que Jésus a grandi. Il y passera trente ans. Mais un jour, il fera à Marie et Joseph une révélation surprenante. Il leur dira qu’il fait partie aussi de la Famille de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit. Tout l’Evangile veut nous introduire à cette Famille de Dieu. Marie devra faire un cheminement difficile pour adhérer à ce mystérieux projet de Dieu sur l’enfant. Saint Luc ne nous dit pas grand-chose sur elle ni sur l’enfance de Jésus. Mais ce qu’il nous dit est de la plus haute importance car il nous prépare à entendre et à accueillir l’annonce de la bonne nouvelle aux pauvres.
C’est dans cette perspective qu’il nous faut situer nos familles humaines d’aujourd’hui. Elles sont le lieu où nous grandissons. C’est là que, normalement, les enfants reçoivent les valeurs structurantes de l’amour, de la spiritualité et de la foi. Dans beaucoup de familles, cette mission est remplie avec une grande générosité et cela fait plaisir à voir. Malheureusement, ce n’est pas le cas partout. Ils sont nombreux les couples qui se disloquent, les frères et sœurs qui restent fâchés à vie, même au moment de Noël. Nous pensons aussi aux familles qui sont affrontées à d’autres problèmes très lourds, le chômage, la précarité, le surendettement, la maladie…
Cette fête d’aujourd’hui voudrait nous inciter à être des apôtres de la famille pour qu’elle soit d’abord une communauté d’amour et de partage, une source de paix, de joie et d’équilibre. C’est là que nous apprenons la compréhension mutuelle, l’écoute de l’autre, le respect, le pardon, le service et la patience. Nous savons que dans toute vie familiale, il y a des moments difficiles, des épreuves douloureuses. La vie est un combat de tous les jours contre l’orgueil, l’égoïsme, la rancune… Mais dans ce défi à surmonter, nous ne sommes pas seuls, le Christ est là. Si nous le voulons bien, il sera toujours avec nous pour nous apprendre à être des artisans de paix, d’unité et de réconciliation. Avec lui, les puissances du mal n’auront pas le dernier mot.
Un dernier point : En lisant cet évangile, nous devons nous rappeler que nous aussi, nous avons été présentés au Seigneur. C’était au jour de notre baptême. Nous avons été introduits dans une grande famille qui s’appelle l’Eglise. Avec tous les membres de cette famille, nous sommes invités à nous rassembler autour du Christ notre Sauveur. Il ne cesse de venir à nous, mais comme Siméon et Anne, nous ne pourrons le reconnaître que si nous avons un cœur de pauvres. Ouvrons nos cœurs aux merveilles de son amour. Bénissons-le pour cette grâce qui nous a incorporés à lui. Si nous le voulons bien, c’est avec lui que 2009 sera une bonne année.
Jean C. (D’après diverses sources)
La famille ! Elle a toujours pris et doit prendre toujours une valeur des plus importantes dans la société humaine et le déroulement de son histoire. La fête récente de Noël, même en dehors des chrétiens, sur un plan maintenant mondial, devient une fête familiale. Celle de la Sainte Famille aujourd’hui ne peut que lui donner encore plus d’estimation
Nous connaissons de graves problèmes auxquels elle se heurte à l’heure actuelle : avortement, euthanasie, couples homo sexuels, bioéthique, recours à certaines méthodes scientifiques pour guérir des handicaps et des maladies …
Il n’est pas question ici d’aborder tous ces problèmes souvent complexes et délicats, et en rapport à notre destinée. Il est bon cependant de réfléchir à quelques données propres à fortifier son comportement dans l’unité, la liberté et la vérité.
Avant l’examen des textes liturgiques précisons déjà un apport révélateur du Christ Jésus. Il a dévoilé une vue de Dieu, à la fois Dieu unique, et à la fois, peut-on dire, Dieu Famille, du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, ce qui se traduit en Dieu Amour.
Quand l’homme est dit créé « à l’image de Dieu » n’est pas seulement envisagé son esprit, mais la famille, d’un homme et d’une femme, avec une collaboration créatrice dans l’amour donnant naissance à l’enfant.
Le livre de la Genèse (1ère lecture) rapporte une vision d’Abraham. Celui-ci, très âgé, n’a pas d’héritier « de son sang ». Par lui Dieu veut se constituer une famille et un peuple. Il lui promet non seulement un enfant mais encore une descendance aussi nombreuse que les étoiles du ciel. La foi d’Abraham en Dieu verra donc la naissance de son fils Isaac.
Le Psaume notera une promesse divine constante: « Il s’est toujours souvenu de son alliance ». Valable pour tous, elle apporte « la joie pour les cœurs qui cherchent Dieu »
La lecture de la lettre aux Hébreux est une invitation à vivre dans la foi au Seigneur pour bâtir sa vie, une famille unie. On le voit avec Abraham et son épouse Sara. L’offrande sacrificielle d’Isaac, fils unique, qui « lui fut rendu » au moment d’accomplir le sacrifice, a sa signification évidente dans le sacrifice sur la croix de Jésus.
L’Evangile, par la Présentation de Jésus au Temple de Jérusalem, souligne la foi de la Sainte Famille. Marie et Joseph, unis dans leur amour et celui du Seigneur, obéissent avec célérité aux lois dictées à David, jusque dans le détail d’une offrande sacrificielle prescrite « par la loi du Seigneur ».
La présence de Syméon à cet événement, « l’Esprit Saint était en lui » authentifie Jésus comme « lumière pour éclairer les nations païennes, et gloire d’Israël (son) peuple ». Il est vraiment le Messie attendu d’Israël, Fils de Dieu, Sauveur de l’humanité pécheresse.
Celle d’Anne, veuve de 84 ans, « servant Dieu jour et nuit » ; proclamant « les louanges de Dieu et parlant de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem » n’est-elle pas incitation pour toutes les mères, même âgées, à se faire missionnaires du Christ, en particulier auprès des enfants ? Comme Anne, et spécialement les catéchistes, elles peuvent être « prophétesses ». Les dons féminins de sensibilité sont appréciés des enfants mais aussi de bien d’autres. Songeons aux malades.
Le retour de la Sainte Famille à Nazareth où « l’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse ; et la grâce de Dieu était sur lui » nous donne l’exemple d’une vie familiale où l’amour a pris la première place.
Puissions-nous la prier pour toutes les familles du monde entier. Nombreuses connaissent souffrances ou difficultés de tout ordre. Que toutes les familles possèdent la paix et la joie nécessaires à leur unité dans l’amour. Aux chrétiens ajoutons pour cela le recours aux sacrements, celui du mariage bien utile pour le don de l’Esprit.
(Père Jean M)
Fête de la Ste Famille – année B – 28 décembre 2008 – Evangile de Luc 2, 22 – 40
La Présentation de Jésus au Temple
Rien ne distinguait ce couple ordinaire qui traversait l’immense esplanade du temple de Jérusalem grouillante de monde: Joseph et Marie étaient montés de Galilée afin d’accomplir deux rites ordonnés par la Loi.
LITURGIE DE NAISSANCE
D’abord le rite de purification de la maman. Certes enfanter, loin d’être un péché, est une grande bénédiction mais comme il y a eu épanchement de sang, un sacrifice doit restituer la pureté rituelle. ” Lorsque s’achève le temps de sa purification (40 jours), elle amène au prêtre un agneau et une tourterelle…Si elle n’arrive pas à se procurer un agneau, elle prend deux tourterelles” ( Lévitique 12 ). Joseph et Marie manquent de ressources: ils doivent se contenter de l’offrande des pauvres.
L’autre rite est beaucoup plus important: il s’agit de la loi du rachat des premiers-nés. Dieu étant le créateur de la vie, toute première éclosion de vie lui appartient; l’homme doit donc lui offrir les prémices de ses récoltes ainsi que les premiers-nés des animaux; mais pour les enfants, il est strictement interdit de les sacrifier: ils sont “consacrés” à Dieu
“Le Seigneur dit: Consacre-moi tout premier-né ouvrant le sein maternel…C’est à moi…Tu feras passer au Seigneur tout ce qui ouvre le sein maternel…Les mâles sont au Seigneur…Tout premier-né d’homme, parmi tes fils, tu le rachèteras”( Exode 13, 1; 13, 11-16; …)
Ces rites religieux paraissent incompréhensibles aujourd’hui dans une société sécularisée où le lien avec Dieu est distendu sinon nié. Les couples disent “qu’ils font un enfant”, au moment où ils le désirent, commençant à désirer un enfant “formaté” à leur gré, décidant de le garder ou non. L’enfant ne devient-il pas “un droit”, une propriété ?…
Pour les Anciens, la vie était sacrée, l’enfant d’abord un cadeau de Dieu à demander et accueillir avec respect. Symboliquement on offrait à Dieu un sacrifice pour concrétiser cette conviction: notre fils est à l’image de Dieu, le Seigneur nous le confie, il le place sous notre garde. A nous de préserver cette image, de l’élever dans cette foi, de le rendre conscient de ce privilège, de l’assurer de sa grandeur. A nous, parents, de ne pas nous croire propriétaires: l’enfant n’est jamais une chose mais un sujet, un don de Dieu.
Remarque essentielle: Joseph et Marie ont obéi aux lois rituelles, mais Luc parle de “présentation” et non du “rachat” de l’enfant. Jésus est tout de Dieu et tout de l’homme: Dieu l’a offert à Marie à l’Annonciation. Il est saint. Et au contraire c’est lui qui, plus tard, servira d’agneau offert pour racheter les hommes de l’esclavage du péché.
IGNORE PAR LE PRETRE ET RECONNU PAR LE PROPHETE.
Les rites ont été effectués selon les règles mais, si le prêtre de service n’a vu en Jésus qu’un enfant comme les autres, un laïc va reconnaître le Messie attendu.
Il s’appelle Syméon (“l’écoutant”); il est juste (càd. appliqué à réaliser les volontés de Dieu, “ajusté” au Dessein de Dieu,); religieux ( càd. pieux, observant rites et prières); il attend la Consolation d’Israël (manière, inspirée d’Isaïe 40, de désigner le salut: c’est un homme d’espérance); et l’Esprit-Saint était sur lui ( comme les prophètes, Syméon est guidé par le Souffle de Dieu, il est inspiré, il reçoit des lumières d’En Haut)
“L’Esprit-Saint lui avait révélé qu’il ne verrait pas la mort avant d’avoir vu le Messie du Seigneur.
Or, poussé par l’Esprit, Syméon vint au temple. Les parents y entraient avec l’enfant Jésus pour accomplir les rites de la Loi”
LA RENCONTRE – LE CANTIQUE DE SYMEON
Syméon prit l’enfant dans ses bras, et il bénit Dieu en disant:
– Maintenant, ô Maître, tu peux laisser ton serviteur s’en aller dans la paix, selon ta parole. Car les yeux ont vu ton salut que tu as préparé à la face de tous les peuples: Lumière pour éclairer les nations païennes et Gloire d’Israël ton peuple”.
Sans doute a-t-il un certain âge, cet homme mais, sous l’inspiration de l’Esprit, il est comblé: l’espérance que lui ont transmises les Ecritures n’a pas menti. Oui, enfin, après une si longue attente, le Royaume de Dieu va survenir, le salut s’effectuer, et ce salut est déjà présent, il le tient dans ses bras. Le salut n’est pas l’espoir d’une société parfaite mais UNE PERSONNE: Iéhoshouah, en hébreu, signifie “DIEU SAUVE, “SAUVEUR”.
Mais Syméon, en outre, complète la révélation reçue par Marie à l’Annonciation: son fils sera Gloire d’Israël mais aussi salut pour tous les peuples, lumière pour les païens ! En Jésus, le salut est offert au monde, destiné à réaliser l’unité du monde en Dieu.
ORACLE DE SOUFFRANCES : UN MESSIE CONTESTÉ
Mais à cette joyeuse nouvelle, Syméon ajoute une mystérieuse et douloureuse prédiction:
Syméon les bénit puis il dit à Marie sa mère: “Vois, ton fils qui est là provoquera la chute et le relèvement de beaucoup en Israël. Il sera un signe de division – Et toi-même, ton cœur sera transpercé par une épée –
Ainsi seront dévoilées les pensées secrètes d’un grand nombre”.
L’ange Gabriel avait annoncé un roi glorieux: à présent Marie apprend que Jésus ne s’imposera pas comme une évidence, comme un despote. Le Messie se présentera à la liberté des hommes, on sera pour ou contre lui: l’option dévoilera la droiture ou le mal des cœurs. Cette contestation, ce rejet sera source d’immenses souffrances auxquelles Marie participera: son cœur sera déchiré de constater que son peuple, en majorité, ne reconnaît pas son Messie, alors que des païens, eux, le découvriront avec émerveillement.
UNE FEMME PROPHETESSE.
A l’homme Syméon, Luc joint une femme: Anne apparaît comme le modèle des pauvres veuves:
“Elle ne s’éloignait pas du temple, servant Dieu jour et nuit dans le jeûne et la prière…Elle proclamait les louanges de Dieu et parlait de l’enfant à tous ceux qui attendaient la délivrance de Jérusalem”
Le service de Dieu, dans la prière continuelle et la pénitence, ouvre le cœur à l’Esprit et permet d’accueillir la venue du Messie. Cette reconnaissance éveille la joie de partager la Bonne Nouvelle. La femme précède l’homme Syméon dans l’urgence missionnaire.
“Lorsqu’ils eurent accomplis tout ce que prescrivait la Loi du Seigneur, ils retournèrent en Galilée, dans leur ville de Nazareth.
L’enfant grandissait et se fortifiait, tout rempli de sagesse, et la grâce de Dieu était sur lui”.
Telle fut la première entrée de Jésus, le Fils, dans le Temple. Préfiguration des événements futurs: Jésus reviendra au Temple, tentera en vain de s’y faire reconnaître. Les grands prêtres le méconnaîtront et le rejetteront. La croix sera le sacrifice définitif de l’Agneau qui permettra le “rachat”, la libération, “le relèvement” des disciples. Jésus mort et ressuscité sera bien “la gloire d’Israël” mais ce sont les pauvres en esprit et les païens qui s’ouvriront à sa Lumière.
40 jours après sa Résurrection, Jésus entrera dans le Temple céleste de son Père, y entraînant les pauvres en esprit de toutes les nations.
R. D… , dominicain
heureux de voir votre blog a qui je souhaite une longue vie bien mérité et je souhaite a son auteur mes meilleurs voeux pour l’année 2009 , ainsi que pour les personnes qui lui sont proches
tres cordialement et dans la priéres
patrick
avec votre autorisation je mettre un lien dans mon blog pour que mes visiteur , visite le votre
patrick