Baptême du Seigneur (Père Jean Mourdon)
Abbé Jean Compazieu | 8 janvier 2012Cette fête du Baptême du Seigneur termine le temps liturgique de sa Nativité. Noël et la naissance du Christ, et hier la solennité de l’Epiphanie, nous ont habitués à revivre la venue de Dieu parmi nous en Jésus. Son baptême par Jean Baptiste dans les eaux du Jourdain nous le présente au moment où il va bientôt débuter son ministère pastoral de Fils de Dieu proclamant la Bonne Nouvelle comme Sauveur du monde.
L’importance de ce baptême s’intègre dans le peuple d’Israël qui attendait le Messie et avec lui une vie nouvelle faite de paix, de joie, de bonheur éternel. Le prophète Isaïe, dans son texte, écrit quelques sept siècles avant sa venue au monde, doit se lire maintenant avec la connaissance de Jésus et son Evangile.
« Vous tous qui avez soif, venez, voici de l’eau » Cette soif n’est pas celle connue dans la chaleur du désert. C’est la soif dont tout le monde a besoin pour être pleinement heureux, celle de l’amour, eau bienfaitrice qu’il vient apporter dans le cœur humain. Elle concerne même ceux et celles sans argent, les pauvres, les paumés, « sans rien payer !» « Tous pourront se régaler de viandes savoureuses » : mêmes les corps humains participeront au bonheur conclut avec l’Alliance éternelle entre Dieu et l’humanité.
Nécessité toutefois de « chercher le Seigneur tant qu’il se laisse trouver », aujourd’hui comme hier ; de « l’invoquer tant qu’il est proche », ce qui se réalise avec Jésus, sans faille. Il est « riche en pardon », a pitié des pécheurs que nous sommes. « Ma parole ne reviendra pas sans résultat, sans avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission ». L’espérance d’un monde nouveau nourrit notre esprit et notre cœur.
Le Psaume nous conforte dans la confiance : « ma force et mon chant, c’est le Seigneur, il est pour moi le salut ». « Rendez grâce au Seigneur, proclamez son nom » Avec Jésus ses disciples sont associés à la proclamation de l’Evangile, pour tous les peuples, surtout en sachant le vivre.
Le Baptême de Jésus ? Il vient apporter la réponse définitive du Seigneur. Jean Baptiste qui baptise Jésus sur sa demande reconnaît que son propre baptême de conversion n’est que préparation. Le baptême de Jésus sera dans l’Esprit Saint. « Au moment où il sort de l’eau il vit le ciel se déchirer et descendre sur lui comme une colombe » Le ciel s’ouvre à l’humanité avec la paix promise. « C’est toi mon Fils bien aimé, en toi j’ai mis tout mon amour » Jésus est revêtu de la plénitude de Dieu-Amour.
Cet amour il le transmet avec les sacrements institués pour en bénéficier, en premier avec le baptême chrétien que nous connaissons, germe d’amour appelé à se développer avec la confirmation et surtout l’Eucharistie où il se donne entièrement en nourriture comme pain de vie, pain d’amour.
Ayons foi et confiance en notre baptême qui nous a libérés d’une séparation avec Dieu. Comprenons qu’il n’est pas qu’un simple geste liturgique. Il doit se vivre continuellement dans notre existence ici-bas pour être, disons, valable. Dans la marche prescrite comptons sur Marie. Elle saura nous aider !