Homélie du 6ème dimanche ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 4 février 2012Dimanche de la santé
Textes bibliques : Lire
En ce dimanche, les textes bibliques nous montrent la situation dramatique des lépreux au temps de Jésus. Ils étaient bannis de la société. En raison de leur maladie, on les considérait comme impurs. Ils représentaient un danger dont il fallait absolument se protéger. Ils étaient donc obligés de partir loin de leur famille et de leur milieu de vie. Ils se trouvaient donc condamnés à la solitude et au désespoir. Nous savons actuellement que la lèpre n’est plus une cause d’exclusion. Elle est même devenue une cause de générosité. Chaque année, une collecte est organisée pour donner plus de moyens à ceux qui luttent pour éradiquer cette maladie. Dans le passé, et encore aujourd’hui, des missionnaires se sont engagés pour que ces malades soient soignés et traités dignement.
Mais quand nous lisons l’évangile, nous pensons à d’autres exclus d’aujourd’hui. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont mis à l’écart. Pour certains, c’est parce qu’ils représentent un danger dont il faut se protéger. Pour d’autres, c’est parce qu’ils nous mettent mal à l’aise. Nous n’oublions pas la course au profit qui fait que les riches deviennent de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres ; Pensons aussi à la montée du racisme, du chômage et de la précarité. D’autres sont exclus à cause de leur passé et de leur réputation ou encore parce qu’ils ont fait un séjour en prison. La société les enfonce et ne leur laisse aucune chance.
L’Evangile de saint Marc voudrait nous aider à changer notre regard et notre attitude. Il nous montre Jésus qui circule dans les lieux inhabités, là précisément où sont les lépreux. Il ne craint pas de prendre le risque de les rencontrer ; et c’est ce qui arrive : “Un lépreux vient trouver Jésus ; il tombe à genoux et le supplie : Si tu le veux, tu peux me purifier”. Jésus aurait dû s’écarter loin de cet homme. La loi de Moïse le lui imposait. Mais quand nous lisons les évangiles, nous voyons que Jésus ne se dérobe jamais à la souffrance et au mal. Il veut communier à la détresse de l’homme pour le libérer. Il est le bon Pasteur qui ne cesse de partir à la recherche de la brebis perdue.
Le lépreux dont nous parle l’évangile reconnaît son impureté, son péché. Mais en se tournant vers le Christ, il a confiance. Il est sûr qu’il peut être purifié. Il nous faut reconnaître l’audace de cet homme dont le contact rendait impur. Mais avec Jésus, c’est la pureté qui devient contagieuse et non la lèpre. En le touchant, Jésus ne devient pas lépreux. C’est le lépreux qui devient pur au contact de la divinité de Jésus. Voilà une bonne nouvelle de la plus haute importance pour notre monde d’aujourd’hui.
Ce que Jésus a fait autrefois en terre de Palestine, il le continue aujourd’hui. Il nous rejoint dans toutes les lèpres qui bouleversent notre vie et celle de notre monde : lèpres corporelles, les maladies, les cancers, le sida, l’alcoolisme, la drogue… Il y a aussi les lèpres psychologiques et morales qui ont fait des nœuds dans les cœurs : nous pensons aux divorces, aux avortements. Nous chrétiens, nous n’oublions pas la lèpre du péché qui nous ronge et nous enferme sur nous-mêmes. Quelle que soit notre situation, l’évangile de ce jour nous montre un lépreux qui nous apprend à nous tourner avec confiance vers le Seigneur. Lui seul connaît vraiment notre détresse et peut nous relever.
Aujourd’hui, Jésus nous entraîne vers l’essentiel l’amour du prochain. Il se fait proche de celui qui est dans le besoin pour le restaurer dans sa dignité. Depuis notre baptême, nous sommes membres du Corps du Christ. Nous avons tous pour mission d’être Jésus auprès des autres. Nous sommes tous appelés à aimer et à rayonner son amour audacieux et libre. En ce dimanche, nous pensons à tous ceux qui sont au service de la santé et qui donnent le meilleur d’eux-mêmes à cette cause : le Service Evangélique des malades, les aumôneries d’hôpitaux, de cliniques et de maisons de Retraite, les médecins, les infirmiers et infirmières, les familles et même les malades (car il y a toujours plus malade que soi). A travers tous ces gestes d’accueil et de service des uns et des autres, c’est l’amour du Christ qui doit rayonner.
Saint Paul nous fait entendre le message qu’il adressait aux chrétiens de Corinthe : “Mon modèle c’est le Christ.” Cette parole caractérise tout chrétien. Comme lui, nous avons tous à prendre le Christ pour modèle. La loi d’amour qu’il est venu instaurer est bien plus forte que tous les interdits imposés par la société. Quand Jésus touche le lépreux, c’est Dieu qui abolit toutes les distances. C’est le Père qui se fait proche pour le remettre dans le monde de la vie et des autres.
En venant célébrer l’Eucharistie, nous allons nous remplir et nous imprégner de cet amour qui est en toi, Seigneur. Puis à la fin, nous sommes envoyés pour prolonger à notre tour ta tendresse dans nos relations avec les autres. Fais de nous des témoins de ta bonté et de ta victoire sur le mal pour que tout homme en reçoive une espérance.
Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Plaquette du dimanche de la santé, Avec saint Marc (Claire Patier), Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye)
Merci pour la meditation homeliede ce dimanche
Le Seigneur écoute toujours notre détresse ? Le psychiatre de Delphine veut bien l’hospitaliser encore une fois, mais Delphine s’est encore enfuie par moins douze. Alors Seigneur écoute ma détresse !!!
Seigneur, tu nous relèves aussi bas que nous tombions. Alors, s’il te plaît, occupe toi un peu de Delphine.
Pardon de ne pouvoir parler d’autre chose aujourd’hui, Père Jean mais nous sommes Henri et moi au trente-sixième dessous.
SEIGNEUR, J’AI CONFIANCE EN TOI.
Christiane
La bonne nouvelle est que Henri a réussi à emmener Delphine à la clinique psychiatrique. MERCI DE TOUT COEUR SEIGNEUR.
Maintenant, il faut qu’elle ne se sauve pas.
Seigneur, nous comptons sur toi encore une fois.
Christiane
En ce dimanche de la santé, nous prierons pour elle bien sûr, mais aussi de tous les soignants qui s’occupent des malades, médecins, infirmiers, infirmières, familles, accompagnants… Nous les portons tous dans notre prière
Oui père Jean, beaucoup de gens extraordinaires s’occupent des malades mais vous oubliez qu’il y a aussi des prêtres exemplaires qui s’attardent à aider, visiter, écouter des personnes malades dans leur coeur ou dans leur corps et leur présence, leur écoute vaut parfois plus que les médicaments!!!!
Je vis depuis trois semaines dans la paroisse d’un Padre et ami brésilien et j’y découvre un très bel exemple!!! et je trouve que vous ,à 9 ou 10 mille km d’ici vous vous occupez aussi des “malades” que nous sommes et nous avons aussi beaucoup de chance de vous lire très régulièrement! Meci Obrigada!