2ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 7 avril 2012
Dimanche de la miséricorde divine.
Textes bibliques : Lire
Ce deuxième dimanche de Pâque est pour toute l’Eglise celui de la divine miséricorde. Cette fête a été instituée par le pape Jean Paul II le 30 avril 2000 à l’occasion de la canonisation de Sœur Faustine. Et conformément aux demandes du Seigneur, elle est célébrée tous les ans le premier dimanche après Pâques. Ce thème de la miséricorde est très présent dans chacune des lectures bibliques de ce jour.
Le texte du livre des Actes des Apôtres nous dit que les premiers chrétiens vivaient “d’un seul cœur” et “d’une seule âme”. Dans cette communauté, tout se partage. Les apôtres sont devenus de vrais témoins de la résurrection. Tout est devenu merveilleux. Si les choses sont ainsi, ce n’est pas à cause de leurs mérites, mais parce qu’au départ, le Seigneur leur a fait miséricorde. Voilà un message très important pour nous. Quand tout va bien et que nous sommes fiers de notre réussite, nous ne devons pas oublier que rien ne serait possible sans la miséricorde du Seigneur. D’ailleurs, la suite du livre des Actes des Apôtres nous dit que ce temps merveilleux n’a pas duré. Il y aura des rechutes. Les chrétiens auront toujours besoin de cette miséricorde du Christ.
Le psaume 117 nous invite précisément à rendre grâce au Seigneur pour cette miséricorde : “Rendrez grâce au Seigneur, il est bon ! Eternel est son amour.” Si Dieu s’est manifesté comme libérateur et sauveur, c’est parce qu’il nous aime. Il nous a tant aimés qu’il nous a donné son Fils unique. Jésus se présente à nous comme celui qui est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Il veut que notre destin soit divin. C’est cette miséricorde du Seigneur que nous fêtons en ce temps de Pâques.
Nous avons ensuite la lettre de Saint Jean. En raison de sa grande miséricorde, le Christ nous a libérés de nos péchés ; il nous a fait entrer dans une vie nouvelle, la vie de Dieu. Nous sommes invités à donner notre foi au Christ ressuscité, vainqueur du monde par sa mort et sa résurrection. C’est un combat de tous les jours contre les forces du mal. Nous vivons dans un monde difficile. Mais le Seigneur ne nous abandonne pas. Saint Paul a écrit que rien ne peut nous séparer de son amour. C’est à cela que nous devons nous raccrocher chaque jour.
Avec l’évangile, nous sommes plus que jamais dans la miséricorde de Jésus. Rappelons-nous : quelques jours plus tôt, Judas l’a trahi ; Pierre l’a renié. Tous l’ont abandonné. Et maintenant, ils se cachent, ils s’enferment ; En effet, ils ont peur d’être recherchés par ceux qui ont condamné leur Maître. Or voilà que Jésus ressuscité les rejoint. Il aurait pu leur faire des reproches. Or c’est la paix qu’il leur apporte. Cette paix c’est le pardon, c’est la réconciliation. Avec Jésus ressuscité, le mal ne peut avoir le dernier mot. C’est la miséricorde qui triomphe. Voilà une bonne nouvelle très importante pour nous : quand nous nous sommes détournés du Seigneur, il est toujours là ; il ne cesse de nous rejoindre pour nous apporter sa paix.
Il reste le cas de l’apôtre Thomas. Nous avons l’habitude de le désigner comme “l’incrédule” ; ce n’est pas faux. Mais ce n’est pas tout à fait vrai non plus. Il avait demandé à voir et à toucher les plaies de Jésus. En fait, il n’en a pas eu besoin. Les autres disciples avaient vu le Seigneur. Thomas va plus loin : il a été le premier à reconnaître en lui “Mon Seigneur et mon Dieu.” La rencontre et la parole de Jésus vont provoquer la profession de foi de l’incrédule. Jésus lui a fait miséricorde pour son incrédulité. Nous aussi, nous nous reconnaissons dans ce disciple qui cherche des preuves. Mais le Seigneur nous redit les mêmes paroles : “Heureux ceux qui croient sans avoir vu.”
Quand nous lisons cet évangile, il y a un détail très important qui risque de passer inaperçu. Saint Jean nous dit que c’était après la mort de Jésus, le soir du “premier jour de la semaine”. C’est du dimanche qu’il s’agit. Thomas n’était pas présent ce soir-là. Il devra attendre huit jours plus tard, c’est-à-dire le dimanche suivant. C’est chaque dimanche que Jésus rejoint les communautés rassemblées en son nom. Il vient pour nous recréer, nous renouveler. Sa résurrection a été pour nous “une lumière radieuse” (Isaïe 60. 1). Elle vient changer le regard que nous portons sur notre vie et celle des autres. Avec Jésus ressuscité, nous apprenons, nous aussi à faire miséricorde.
En ce dimanche, nous te prions, Seigneur : rends-nous plus disponibles à la force de la foi. Sois avec nous pour que nous soyons plus courageux dans le témoignage. Garde-nous plus généreux dans la pratique de la charité fraternelle. “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets en nos ténèbres ton Esprit d’amour”. Amen
Sources : Site Internet (Sœur Faustine) ; revues Signes et Feu Nouveau, Lectures bibliques des dimanches Année B (Albert Vanhoye)
Commentaire spirituel pour le Dimanche de la Divine Miséricorde, 2e dimanche de Pâques19 avril 2009 – Année B Père Jean-Luc Ragonneau, jésuite, rédacteur à Croire aujourd’hui >> Retrouvez les dossiers de croire.com : Pâques >> Clic Christ est ressuscité ! >> Clic Méditer sur Pâques aujourd’hui >> Clic >> Retrouvez le blog du Père Ragonneau >> Clic
Seigneur, je te remercie pour ta miséricorde infinie à mon égard. Tu es toujours plein de compassion et d’amour inou¨i pour la toute petite que je suis.
La miséricorde est pour moi la plus belle vertu après l’humilité.
Seigneur, je ne juge pas beaucoup autrui, mais aide-moi encore davantage à être compréhensive. Parce que je dois reconnaître que j’ai de la chance, tout le monde est gentil avec moi alors il devrait être facile pour moi d’être la plus honnête possible envers tous ceux que je côtoie.
JOYEUSES PAQUES ! Aujourd’hui, le Seigneur est revenu d’entre les morts. Que cela nous serve de leçon ce qui est arrivé à Jésus, pour que cela ne se reproduise plus jamais. Nous sommes invités chez Josette en famille, seulement tout le monde est athée, c’est juste la fête du chocolat. Ca ne fait rien, moi je penserai au Seigneur.
EXCELLENTE JOURNEE A TOUS ! Que Dieu vous accorde de multiples bienfaits en ce jour béni.
Christiane
LA RESURRECTION, C’EST DIMANCHE
Pendant les siècles bibliques, apparurent régulièrement des envoyés de Dieu, prophètes et sages, qui rappelaient la grandeur de la Loi divine, dénonçaient les déviances, appelaient le peuple à la conversion. Et lorsque ces grandes figures disparaissaient, leurs disciples éperdus de chagrin entretenaient leur mémoire en vénérant leur tombe et en copiant leurs enseignements afin de les transmettre à Israël. Ainsi en alla-t-il pour Elie, Isaïe, Jérémie, Esdras, Jean-Baptiste et tant d’autres.
Mais lorsque Jésus de Nazareth disparut, ses disciples ne montrèrent nulle détresse, n’organisèrent pas de pèlerinage sur sa tombe, ne mirent pas par écrit ses enseignements (les évangiles furent rédigés par les générations suivantes). Remplis d’allégresse et gazouillant des alléluias, ils ne voulaient qu’une seule chose : d’urgence proclamer que Jésus était vivant, Seigneur ressuscité. Cette mission, il fallait l’accomplir quoi qu’il en coûte (ils firent rapidement l’expérience des sarcasmes, des rires, des critiques, des rages, des coups, des prisons) et cela non seulement près de leurs compatriotes juifs mais dans le monde entier. L’Evangile n’est pas d’abord une morale ni un texte, assuraient-il, il est une Personne vivante et ils appelaient leurs auditoires à leur faire confiance et à CROIRE.
Saint Jean nous raconte aujourd’hui comment ces hommes ont été transfigurés :
« Après la mort de Jésus, le soir du 1er jour de la semaine, les disciples avaient verrouillé les portes du lieu où ils étaient car ils avaient peur des Juifs. JESUS VINT, il était là au milieu d’eux. « La paix avec vous » dit-il et il leur montra ses mains et son côté. Les disciples furent remplis de joie. Il leur dit à nouveau : « La paix avec vous ! De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie ». Il souffla sur eux et dit : « Recevez l’Esprit-Saint. Tout homme à qui vous remettrez ses péchés, ils lui seront remis ; à qui vous maintiendrez ses péchés, ils lui seront maintenus ».
Ces hommes étaient enfermés, non tant par les verrous des portes que par leur peur (les Autorités ne vont-elles pas pourchasser les disciples du condamné ?) et par leur remords (en dépit de nos promesses, nous avons lâchement abandonné notre maître !). Cependant Jésus les rejoint dans leur enfermement car plus rien ne peut arrêter le Vivant : sans reproche ni condamnation il leur donne sa paix en en montrant la source : ses plaies. La croix est pardon et réconciliation.
Dans son langage imagé, la Genèse racontait que le Créateur avait soufflé sur l’effigie de l’homme fait de poussière pour le dresser en être vivant et debout (Genèse 2, 7) : à présent le Ressuscité souffle l’Esprit pour le recréer Saint Jean joint ainsi de la façon la plus étroite la mort de Jésus (les plaies), sa résurrection, la paix de la communauté croyante, le don de l’Esprit et la mission universelle.
Croix et Gloire de Jésus, Pâques et Pentecôte, résurrection corporelle de Jésus et résurrection spirituelle des croyants, sont les facettes du mystère de Pâques.
Et cette re-création se poursuivra jusqu’aux extrémités du monde par l’action des disciples. « Comme le Père m’a envoyé, je vous envoie ». La mission n’est donc pas un commandement auquel il faut bien obéir, le prosélytisme agressif d’une Eglise en quête de membres, la charge de certains qui s’expatrient : elle est l’unique élan de Vie qui se transmet du Père au Fils et du Fils aux hommes.
Dès qu’une flamme est allumée, elle rayonne : dès que naît l’Eglise, elle est porteuse de lumière du Christ pour les hommes.
VOIR POUR CROIRE OU CROIRE POUR VOIR ?
Tout cela est très beau, dira-t-on, et les premiers apôtres ont eu bien de la chance de voir Jésus ressuscité. Mais nous qui n’avons rien vu ? Jean connaît l’objection et il y répond par l’histoire de Thomas.
L’un des Douze, Thomas (ce nom signifie « jumeau ») n’était pas avec eux quand Jésus était venu. Les autres lui disaient : « Nous avons vu le Seigneur ». Il déclare : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt à l’endroit des clous, si je ne mets la main dans son côté, non, je ne croirai pas ». « Huit jours plus tard, les disciples se trouvaient à nouveau dans la maison et Thomas était avec eux. JESUS VIENT, alors que les portes étaient verrouillées, il était là au milieu d’eux. « La paix avec vous ». Et il dit à Thomas : « Avance ton doigt et vois mes mains ; avance ta main et mets-la dans mon côté ; cesse d’être incrédule, sois croyant ». Thomas lui dit alors : » MON SEIGNEUR ET MON DIEU ». Jésus lui dit : « Parce que tu as vu, tu crois. HEUREUX ceux qui croient sans avoir vu »
Thomas est bien notre semblable, le prototype du sceptique : que Jésus soit ressuscité, c’est tellement formidable, tellement invraisemblable, qu’il ne peut y croire. Et ses amis, les plus grands des apôtres, ont beau asséner leur certitude, multiplier les affirmations, concorder dans leurs témoignages, les jours passent et Thomas ne se rend pas.
Comment parvenir à croire ? Non en exigeant une apparition, un miracle, une preuve immédiate, mais en acceptant de rejoindre la communauté croyante « 8 jours après ». Nous apprenons donc une chose essentielle : très vite les disciples de Jésus ont pris l’habitude de se réunir « le 1er jour de la semaine ».
Dans une lettre qui date de l’an 56, saint Paul nous dit que les premiers chrétiens se réunissaient « le 1er jour de chaque semaine » (1 Cor 16, 2) ; saint Luc témoigne que « le 1er jour de la semaine, nous étions réunis pour rompre le Pain » (Ac 20, 7) : Jean notera qu’il a reçu ses visions de l’Apocalypse parce qu’il avait « été saisi par l’Esprit au jour du Seigneur » (Apo 1, 10).
La « vision du Christ ressuscité », le mystère de Pâques n’est pas une faveur extorquée, un privilège individuel : le moyen normal d’y accéder, c’est de rejoindre humblement la communauté croyante, celle qui subsiste encore aujourd’hui parce qu’elle accepte le témoignage digne de foi des premiers disciples et réitère leur pratique hebdomadaire. La foi chrétienne n’est donc pas une croyance privée et secrète ni une existence parfaitement conforme aux enseignements de Jésus ni une vague spiritualité éthérée ni une adhésion à des valeurs philanthropiques.
Elle est création par l’Esprit d’une communauté dont la vie bat au rythme du dimanche.
Nos calendriers se trompent qui renvoient le dimanche en fin de semaine. Il faut lui rendre sa place de premier jour où les chrétiens sortent de leur vie privée (privée des autres) pour se réunir ensemble dans un même lieu. Ils expérimentent que leur centre n’est ni un espace sacré, ni un pontife solennel, ni une idéologie mais JESUS VIVANT qui vient « au milieu d’eux ». Ils l’accueillent dans sa Passion offerte pour eux : « Ceci est mon corps… ceci est mon sang… ». De ce fait, ils sont comblés de sa Paix et envahis par la JOIE (« En voyant Jésus ils furent remplis de joie »).
Le Vent de Dieu, son Elan dynamique, son Amour, son Esprit souffle sur eux pour chasser leurs peurs et leurs remords et il les envoie communiquer cette Bonne Nouvelle. Forts de cette rencontre – qui est en même temps celle du Christ et celle des frères et sœurs dans la foi -, les disciples peuvent se disperser, retrouver leur environnement de semaine. Le dimanche reste pour eux la source du courage dans leurs engagements, de l’affection dans leurs relations, de l’espérance dans leurs entreprises et leurs projets.
En ces dernières années, nos assemblées dominicales ont fondu ; combien de baptisés disent : « Je crois mais ne pratique pas » ? La situation nous interpelle : sommes-nous convaincus, comme Pierre et Jean, que Barthélemy devrait revenir ? Que Jésus ressuscité est apparent dans le corps entier de l’Eglise avec tous ses membres ? Comment préparer la rencontre, comment participer, comment célébrer ensemble la gloire du Christ qui apparaît dans une assemblée pleine de joie et chargée du pardon universel ?
Raphaël D
Pâques 2012 – 2ème Dimanche – 15 avril
« Heureux ceux qui croient sans avoir vu » Paroles prononcées par Jésus ressuscité à Thomas, l’un de ses apôtres. Il n’a pas cru au témoignage de ses compagnons.
Ne serions-nous pas facilement comme Thomas, et tentés de dire qu’ils ont eu de la chance ceux qui ont vu Jésus, vivant, ressuscité, l’ont touché, ont mangé avec lui ?
La chance ? C’est nous qui l’avons ! Mieux vaut croire sans voir que croire en ayant vu.
S’il s’agissait de croire en Dieu comme à l’existence de Mars ou Jupiter, de fait il vaudrait mieux être à la place des voyants. La foi qu’attend Jésus est bien autre chose et comporte un engagement de vie : croire en Dieu c’est aussi vivre en enfants de Dieu ; croire en l’Amour c’est aussi vivre en aimant.
Quand se tisse un amour entre un jeune homme et une jeune fille par exemple, parfois peut jaillir le doute : « m’aime-t-il ; m’aime-t-elle, vraiment? » On voudrait alors pouvoir lire dans le cœur de l’autre, mais pas d’instruments d’optique pour cela ! La valeur de leur amour n’est-ce pas la totale confiance qu’ils se font ? … s’engager à bâtir leur vie ensemble sans savoir ce que demain réserve ? Où serait un amour vrai sans cette confiance, cette foi l’un dans l’autre ?
Non, l’amour n’est pas aveugle. S’il n’est pas visible extérieurement, des signes révèlent sa richesse. « On peut faire confiance à telle personne » Elle respecte la parole donnée- elle est attentive à faire plaisir- elle cherche à rendre l’autre, les autres heureux, même s’il lui en coûte ; elle sait vraiment se donner !
Ces signes d’amour le Christ les a donnés. Il les fait reconnaître à Thomas, inscrits dans sa propre chair : marques des clous dans ses mains, côté transpercé. Il a vraiment donné sa vie pour nous. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime » Quel plus grand signe aurait-il pu donner de son amour pour toute l’humanité ? … avec la promesse d’un « héritage qui ne connaîtra ni destruction, ni souillure, ni vieillissement ». Et la grande et bonne nouvelle, c’est que son amour triomphe même de tout mal et de la mort elle-même : Christ est ressuscité !
Thomas ne s’y trompe pas : jaillit, aux pieds de Jésus, ce cri d’amour et d’adoration : « Mon Seigneur et mon Dieu ! ».
Oui, comme lui, nous sommes tentés de douter. Nous avons des épreuves, mais comme le dit St Pierre (2ème lecture) elles vont vérifier la qualité de notre foi, de notre amour. N’est-ce pas dans l’épreuve que se vérifie la qualité d’un amour humain ? Si à la moindre épreuve tout craque, cela révèle simplement que l’amour n’avait guère de racines.
« Cesse d’être incrédule, sois croyant » Cette parole du Christ à Thomas s’adresse aussi à nous … à nous qui pouvons faire confiance à Jésus, à ses Apôtres qui ont transmis sa Bonne Nouvelle en la signant de leur propre sang, confiance à l’Eglise animée par l’Esprit d’amour. Si nous avons la foi donnons les signes authentiques d’un véritable amour au monde qui cherche.
Les signes ? Ce sont ceux de la première communauté chrétienne (Actes 2, 42): fidélité à écouter l’enseignement des apôtres, aujourd’hui dans l’Eglise – fidélité à une communauté fraternelle, ça doit se voir ! – fidélité à rompre le pain, disons à l’Eucharistie – fidélité aux prières, en communauté ou chez soi. Tout un programme ! Il aurait besoin d’être approfondi mais il doit déjà fixer notre regard et nos engagements.
En conclusion : Tout en sachant qu’il est impossible de gagner la vie éternelle sans le Christ et l’Esprit d’amour en nos cœurs, nous sommes toujours invités à recourir à Marie, notre maman des cieux. Elle sait ce dont nous avons le plus besoin. Elle ne demande qu’à nous aider pour gravir la montagne de Dieu : Jésus en est le Chemin. Prions Marie !
deuxième dimanche de Pâques B
L’angoisse convertie en paix, la tristesse transfigurée en joie, la solitude habitée par la présence, l’atroce déception traversée d’un souffle de confiance, la fragilité affermie par la force du pardon : Christ est ressuscité ! Le souffle léger de son Esprit renouvelle par le pardon toute la création : « De même que le Père m’a envoyé, moi aussi je vous envoie. »
Parole extraordinaire ! Parole incroyable ! Le ressuscité confie à ses disciples la mission même qu’il a reçue du Père. Les disciples respirent le même Souffle divin que lui. L’Esprit d’amour filial leur est communiqué pour transmettre au monde la paix capable de surmonter la mort et le péché. La Vie nouvelle est résurrection de la confiance, certitude de l’amour de Dieu, douceur de son pardon.
Mais comment s’ouvrir à une telle Vie ? « Cesse d’être incrédule, sois croyant. » Bienheureux sommes-nous si nous avons le désir de croire en la Vie plus forte que la mort, d’espérer l’amour plus vrai que le péché, d’accueillir la miséricorde au plus intime de nos refus et de nos peurs. Les récits d’apparition du Ressuscité montrent que la foi est un chemin, un passage graduel du doute à la confiance, de la peur à une paix inattendue. C’est accepter d’être en chemin et de l’être sans cesse. La vie nouvelle est un exode, avec ses moments forts et ses chutes dont il faut à nouveau se relever. Une marche jamais aboutie, qui va « de commencement en commencement par des commencements qui n’auront jamais de fin » selon la magnifique expression de Grégoire de Nysse.
La rencontre du Ressuscité nous envoie vers les frères. L’Esprit du Père nous est communiqué pour rencontrer en chacun, en chacune, un frère, une sœur infiniment aimé et pardonné. Mais qu’est-ce qui permet d’accéder à cette nouvelle naissance dans l’amour du Père ? Seulement de reconnaître le Seigneur à la vue de ses plaies. Le Ressuscité est le Crucifié que les apôtres ont abandonné, trahi, renié. Ses plaies rappellent leur lâcheté face à la violence du monde. Mais elles révèlent encore plus la miséricorde de Dieu dans le Fils qu’il nous a donné Elles inscrivent l’éternité de l’amour dans notre histoire humaine. Pardonnés, les disciples acceptent de devenir de devenir les porteurs de la miséricorde divine. A leur suite nous sommes appelés à renaître à la confiance en reconnaissant le Ressuscité par-delà nos échecs, nos souffrances, nos replis sur nous-mêmes.
La nouvelle naissance c’est notre fragilité qui accueille en elle la vie. C’est abandonner dans ses mains transpercée nos impuissances les plus profondes, nos misères les plus honteuses. C’est lever vers Dieu un regard d’enfant, c’est croire que tout reste possible, que rien ne peut être perdu. Pour cela, il suffit d’un oui, un simple oui, confié comme un oiseau au souffle de l’Esprit ouvre notre être blessé à le rencontre ineffable du ressuscité pour dire dans des larmes de la joie qui a traversé la peur et la désespérance devant un mort horriblement crucifié : « Cesse d’être incrédule, sois confiant. » C’est, se laissant rejoindre par le Christ au plus secret de nos plaies, s’écrier avec Thomas : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »
Les homélies sur kerit.be