Homélie de la Pentecôte 2012
Abbé Jean Compazieu | 19 mai 2012Esprit de Pentecôte
Textes bibliques : Lire
Nous voici parvenus à la fête de la Pentecôte. Nous chrétiens, nous savons que c’est celle du don de l’Esprit Saint aux apôtres puis à toute l’Eglise. Mais à l’origine païenne, c’était la fête des moissons. Elle était vécue comme un temps de réjouissance pour les agriculteurs. C’est aussi ce qui se passe actuellement : en divers endroits, on organise des fêtes de village. Le risque est grand d’oublier le sens chrétien de cette journée ; un jour, j’ai demandé à des enfants du catéchisme de dessiner la Pentecôte : sur leurs dessins, il y avait des manèges.
En ce jour, nous sommes invités à sortir du bruit et de l’agitation pour retrouver le sens chrétien de cette fête : le cinquantième jour après Pâques, les apôtres se trouvaient réunis au Cénacle : soudain, ils entendent un grand bruit, “pareil à celui d’un violent coup de vent”. C’est la promesse de Jésus qui se réalise. Il donne son Esprit Saint aux apôtres puis à toute l’Eglise. Dans la première lecture, Saint Luc nous le présente comme un feu. Ce feu nous dit l’amour passionné de Dieu pour les hommes. C’est aussi la Lumière de celui qui nous enseignera toutes choses. Grâce à lui, nous comprenons mieux les paroles du Christ. Ce feu et cette lumière ne demandent qu’à se communiquer au monde entier. Dieu nous donne sa force et son Esprit Saint pour faire connaître Jésus et son Evangile à tous. Sa parole n’est plus inscrite sur la pierre mais dans les cœurs.
En réponse à ce récit des Actes des apôtres, nous avons le psaume 103 : il s’agit d’un chant de louange : “Tu envoies ton souffle… Tu renouvelles la face de la terre…” Nous chantons le Seigneur pour toutes ses merveilles. Dans le prolongement de Pâques, la Pentecôte c’est la naissance d’une nouvelle création. Cela a commencé par un grand brassage entre Juifs, Partes, Mèdes, Elamites, habitants de la Judée, de Rome ; tous entendaient dans leur langue les merveilles de Dieu. Nos assemblées sont aussi un brassage de gens divers. Elles sont le signe de l’Eglise universelle. Actuellement, dans le monde entier, tous entendent le message de l’Evangile dans leur langue. C’est ainsi que l’Eglise se construit. En ce jour, nous rendons grâce au Seigneur pour cette merveille.
Dans sa lettre aux Galates, saint Paul nous invite à marcher sous la conduite de l’Esprit. C’est à cette condition que notre vie chrétienne pourra tenir la route. Vivre sous la conduite de l’Esprit, c’est donner du temps à Dieu, c’est aller à la seule source spirituelle capable d’arroser notre cœur. L’Esprit Saint est une force qui nous transforme. Elle donne amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi. C’est grâce à lui que nous pouvons nous ouvrir à Dieu. La Pentecôte, c’est la fête de l’humanité née de l’Esprit. C’est de cela que nous avons à témoigner par notre vie et nos paroles.
L’Evangile nous présente l’Esprit Saint sous d’autres aspects : il est le Défenseur contre le mal. Comme Jésus, les apôtres auront à souffrir de la persécution. Ils seront conduits devant les tribunaux. Mais le Seigneur ne les abandonne pas. Il ne les laisse pas orphelins. Il leur promet un autre défenseur qui sera toujours avec eux. Grâce à lui, les apôtres pourront parler avec assurance devant ceux-là mêmes qui ont mis Jésus en croix. Il suffit de relire le livre des Actes des apôtres pour se rendre compte de la force de ce témoignage.
Comme les apôtres, nous avons besoin de quelqu’un pour prendre notre défense. Dans un monde où la foi des chrétiens est souvent tournée en dérision, il est là pour nous rappeler les paroles de Jésus : “Ne craignez pas ceux qui peuvent tuer le corps”… “Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. Le Seigneur ne nous abandonne jamais, même dans les situations les plus désespérées. Rien ne peut l’empêcher de faire en sorte que le témoignage des chrétiens porte du fruit. Nous en avons des exemples extraordinaires en Corée du Nord, en Chine et dans divers pays où les chrétiens sont persécutés.
L’Esprit Saint est aussi le défenseur devant nous-mêmes. Trop souvent, nous sommes réticents quand il faudrait s’engager au service des autres. C’est ce qui arrive quand nous disons : “Je ne suis pas capable… Nous ne sommes pas assez nombreux… avec l’ambiance qu’il y a chez nous, ce n’est pas possible…” Mais le Défenseur est toujours là pour plaider en nous la cause des autres. C’est lui qui a poussé les apôtres à sortir de leur isolement pour aller au devant des foules. Grâce à lui, c’est la puissance de Dieu qui se déploie dans la faiblesse humaine.
Alors oui, Seigneur, envoie-nous ce Défenseur. Qu’il fasse de nous de vrais enfants du Père, frères et sœurs bien unis entre eux… et par à, témoins de ton amour pour tous les hommes.
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), dossiers personnels
Bonjour je pense beaucoup qu’il faut demander l’esprit qui enverra le monde de sourds malgré qu’ils ont la faiblesse de la foi pour aimer les uns et les autres en manquant d’unir à notre père du ciel c’est peu étrange pour notre petit problème de croire une chose qui peut se tromper d’autre mauvaise chose qui le donne mais pas nous recevoir de bonne nouvelle Je ne veux pas qu’on parle des choses pour chercher le mal d’une personne. c’est dommage pour eux il faut que je prie pour eux.
FETE DE LA PENTECOTE – année B – Dimanche 27 mai 2012 – Actes des Apôtres 2, 1-11
PENTECÔTE : SOMMET DE L’ANNEE CHRETIENNE
Le lendemain des 7 semaines après la fête de la Pâque- le 50ème jour, d’où le nom grec « pentecostès »-, Jérusalem, bourrée de pèlerins venus de partout, éclatait chaque année d’une joie exubérante en célébrant l’ancienne Fête de la Moisson devenue FETE DU DON DE LA LOI. On venait en effet d’achever la moisson et les greniers débordaient mais surtout, en ce jour-là, on rappelait l’événement fondateur du Sinaï lorsque YHWH, après avoir libéré les ancêtres hébreux, avait conclu une Alliance et leur avait donné sa Loi. Israël pouvait se dire « peuple élu » non pour se vanter de son privilège mais pour assumer cette responsabilité : construire une société selon le cœur de Dieu et manifester une autre manière de vivre ensemble, dans le droit et la justice.
Hélas, l’expérience de chaque génération attestait l’échec perpétuel de ce projet. « Tout ce le Seigneur a dit, nous le mettrons en pratique » : le peuple s’était engagé devant son Dieu (Ex 19, 8 ; 24, 3…), il avait construit pour sa Gloire un temple magnifique où il célébrait des liturgies régulières, offrait des sacrifices généreux, écoutait les sermons qui, inlassablement, lui rappelaient tous les préceptes de la Loi. Mais, les Ecritures en témoignent, dès le début (péché du veau d’or), Israël n’avait jamais pu vivre selon le projet de son Dieu : tous les rois avaient péché, même les plus grands comme David et Salomon. Les prophètes avaient eu beau tonitruer, dénoncer les crimes, appeler à la conversion, multiplier les menaces : peine perdue ! Pourquoi donc la connaissance de la Loi, la piété et les cérémonies religieuses échouaient-elles à rectifier la conduite ? D’où venait cette faiblesse congénitale qui empêchait de mettre en pratique ce que l’on avait promis de bon cœur ? « Nous savons mais nous ne pouvons pas ». Que manquait-il ?…
Au lendemain du désastre de 587, lorsque Jérusalem fut détruite, le temple incendié, le roi et la population déportés en Babylonie, des prophètes s’interrogèrent sur le sens de cette catastrophe et sur la possibilité de l’avenir. Non Dieu n’avait pas rejeté son peuple : après cette terrible épreuve, un jour, il referait une alliance nouvelle, il donnerait la force qui rendrait capable d’obéir fidèlement à la Loi. Des oracles d’une tonalité toute nouvelle se mirent à circuler :
« Des jours viennent- oracle de YHWH – où je conclurai avec la communauté d’Israël une nouvelle Alliance…Je déposerai mes directives au fond d’eux-mêmes, je les inscrirai dans leur être …Je pardonne leur crime… » (Jérémie 31, 31-34) — « Je ferai sur vous une aspersion d’eau pure, je vous purifierai de toutes vos impuretés.. Je vous donnerai un cœur neuf et je mettrai en vous un esprit neuf ; je mettrai en vous mon Esprit, je vous ferai marcher selon mes lois… » (Ezéchiel 36, 25-29) — « En ce temps-là, je répandrai mon Esprit sur toute chair…même sur les serviteurs et les servantes …… (Joël 3, 1-3)
Voilà donc ce qui manquait : non des explications plus savantes des lois, non des rites supplémentaires mais la FORCE même de Dieu qui rendrait capable de mettre en pratique le projet de Dieu.
Des siècles passèrent, les occupations étrangères se succédèrent (Perses, Grecs, Romains) mais cette promesse divine entretint l’espérance indéfectible d’Israël. Le Messie, un jour, apporterait cet Esprit.
LA PENTECÔTE CHRETIENNE
Cette année-là, en ce jour de fête de la Loi, alors que la foule immense prenait part à des liturgies somptueuses, tout à coup dans une rue de Jérusalem, des pèlerins, issus des pays limitrophes, tombèrent sur un curieux spectacle: sortant d’une maison, des hommes et des femmes se mettaient à chanter et à danser en proclamant les merveilles de Dieu et chacun les entendait dans sa propre langue ! Luc s’amuse à noter les réactions des passants : « Ils étaient en plein désarroi, déconcertés, émerveillés…perplexes…Ils se disaient : Qu’est-ce que cela signifie ?…Certains s’esclaffaient : Ils sont pleins de vin doux !».
En fait les disciples de Jésus sortent du cénacle où ils étaient en prière, attendant le don de l’Esprit que le Ressuscité leur avait promis. Il faut lire la suite de l’histoire. Pierre, au nom des Apôtres, explique à la foule: « Dieu a ressuscité Jésus que vous aviez fait crucifier, il l’a fait Seigneur et Christ, et il a répandu l’Esprit promis par les prophètes » .
La scène semble toute simple, anecdotique, mais, pour Luc, l’événement revêt une importance capitale car il marque la réalisation du dessein de Dieu, l’aboutissement de la mission et de la Pâque de Jésus, le début d’une nouvelle histoire. Jadis Dieu, au mont Sinaï, dans une mise en scène terrifiante (orage, tremblement de terre, éclairs…) avait donné sa Parole, sa Loi : le peuple l’avait acceptée, la connaissait mais n’avait pas « le souffle », la capacité de la mettre en pratique. Aujourd’hui, à Jérusalem, dans une simple maison (pas au temple !!), la « rouah », c.à.d. l’Esprit, le Souffle, le Vent de Dieu a soufflé sur le groupe des disciples de Jésus. Ils sont témoins que Dieu a ressuscité le crucifié et qui vient de leur envoyer l’Esprit qui les comble de joie et leur permet de proclamer : « Dieu l’a fait Seigneur et Christ ! ».
La Pentecôte juive devient la Pentecôte chrétienne. Le don de la Parole se parfait dans le don du Souffle. La connaissance peut devenir action. L’humain respire au Souffle de Dieu. La divinisation est inaugurée. La Bonne Nouvelle se réalise. L’aventure de l’Eglise commence et elle va franchir toutes les frontières : c’est ce que Luc veut dire lorsqu’il montre d’emblée des gens de toutes nations ouverts à la révélation nouvelle. L’Esprit de Jésus qui revient vers les siens ne peut être que l’esprit d’amour et le langage de l’amour se comprend dans toutes les cultures.
Le mythe de Babel dénonçait l’orgueil impérialiste qui prétend imposer au monde la même langue, une civilisation unique. La Pentecôte est son inverse : les apôtres n’obligent pas à apprendre leur langue, ils ne cherchent pas à uniformiser leurs auditeurs. Il est bien que les croyances, les théologies, les liturgies « s’inculturent » dans toutes les nations c.à.d. prennent partout des formes différentes, respectant le génie de chacune, se démultipliant en une variété indéfinie, symbole de la diversité humaine et de la richesse de la grâce de Dieu.
Aujourd’hui, mieux qu’un discours théologique, ce flash de Luc sur « le prototype d’une communauté chrétienne » nous interpelle : nos paroisses, parfois muettes et compassées, pourraient en prendre de la graine !
Cette « première Eglise » naît de la longue prière commune où, ensemble, on intériorise le mystère de Pâques : mort et résurrection de Jésus le constituant Messie, Sauveur, Seigneur.
Elle est formée d’hommes et de femmes, unis dans la même attente, et qui viennent de faire l’expérience de leur terrible faiblesse : ils n’ont pu observer la loi donnée par leur maître et ils l’ont abandonné aux mains de ses ennemis. A présent, tous peuvent témoigner que Jésus leur est revenu vivant, sans colère, leur pardonnant leur lâcheté.
Tous sont « re-suscités » par le Souffle de Dieu qui les remplit d’une allégresse toute nouvelle, d’une joie inouïe. Et ils proclament hautement les Merveilles de Dieu…au point de paraître « ivres » !
Ils sont pauvres, démunis de ressources ; ils n’ambitionnent pas d’imposer leur pouvoir, d’édifier des constructions imposantes mais ils sont décidés à remplir la mission reçue : annoncer au monde la bonne Nouvelle.
Ils ne condamnent ni les bourreaux de Jésus, ni les mœurs dévergondées de certains, ni le monde corrompu : au contraire ils quittent leur retraite et plongent dans la société, offrant de partager avec tous l’Esprit de renouveau.
Ils surprennent, dérangent, se distinguent, scandalisent : ils sont incompris, moqués, attaqués. Car très vite ces gens vont paraître fous aux yeux de leurs compatriotes, suspects au Pouvoir romain. On jettera Pierre et Jean en prison, on lynchera Etienne, on décapitera Jacques….Mais on ne pourra plus jamais arrêter l’élan né en ce jour : en moins de 50 ans, de petites communautés semblables naîtront en Samarie, en Galilée, en Syrie, à Chypre, en Macédoine, à Rome…
La Pentecôte, c’est aujourd’hui, chez nous…si nous l’acceptons. Que l’Esprit rajeunisse nos communautés.
« Tous, nous avons été plongés dans l’unique Esprit pour former un seul Corps.
Tous, par l’unique Esprit, nous avons été désaltérés » (1 Cor = 2e lecture).
Raphaël D…, dominicain
Pour la première fois, je penserai à Dieu lors de la Pentecôte, fête que je ne relevais jamais.
Seigneur, envoie-moi ton défenseur car je me trouve trop tiède dans ma foi. Il faut dire que je n’ai plus aucune revue chrétienne. Par contre, j’écoute toujours mon chapelet avec ferveur.
Seigneur, donne-moi aussi l’occasion d’entendre des enseignements chrétiens sur RADIO ESPERANCE.
Je vais aussi me recueillir davantage chaque jour et, avec l’aide de l’Esprit Saint, je deviendrai une meillleure disciple.
BONNE PENTECOTE A TOUS.
Christiane
Le livre des Actes des Apôtres, nous rapporte comment en ce jour le Christ tient promesse. Il envoie sur ses amis l’Esprit promis dans son testament avant de passer de ce monde à son Père. La venue de l’Esprit Saint survient dans des circonstances cultuelles bien précises. C’est le jour où, on célébrait le “don de la loi et de la première Alliance”. Ainsi la descente de l’Esprit sur les Apôtres inaugure l’ère de la nouvelle Alliance. Avec elle, c’est un nouveau peuple qui surgit et qui se met en marche. Ce peuple a charge d’annoncer les merveilles de Dieu jusqu’aux confins du Monde. c’est le coup d’envoi d’un vaste mouvement d’évangélisation dont les Apôtres seront les fers de lance. Quand une personne est gagnée par l’Esprit de Dieu, il lui devient impossible de se taire, de rester sur place. Il doit se mettre en route, partager ce dont il a été témoin. C’est à cette tâche de devenir témoins du Ressuscité que sont conviés tous les baptisés. Nous pouvons ainsi renouveler nos vies à l’aune de l’Esprit qui fait toute chose nouvelle. L’humanité revêtue de cette nouveauté en Dieu parle une langue nouvelle. Une langue que les enfants de Dieu seuls peuvent comprendre. L’annonce de la bonne nouvelle renverse des frontières linguistiques et culturelles. La bonne nouvelle est le patrimoine de toute l’humanité. L’humanité appelée à parler une même et unique langue: la langue de l’amour. Ceux qui s’aiment se comprennent et s’entendent