Homélie du 16ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 15 juillet 2012Jésus fut saisi de pitié
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L’évangile de dimanche dernier nous montrait Jésus envoyant les Douze en mission. Ils devaient aller deux par deux dans les villages de Galilée pour y annoncer le Royaume de Dieu, guérir les malades, aider les faibles et les pauvres. Aujourd’hui, saint Marc nous rapporte la suite : les disciples reviennent à Jésus et lui rendent compte de leur mission. On les sent vraiment heureux du résultat. Il suffisait qu’ils obéissent aux consignes qu’il leur avait données : présenter ses paroles et reprendre ses gestes de miséricorde. Leur obéissance a porté du fruit.
Maintenant, Jésus leur propose un temps de repos : “Venez à l’écart et reposez-vous un peu.” Il nous est bon d’entendre cette parole en période de vacances. Le Seigneur sait ce qu’est la fatigue. Lui-même s’est retiré dans un endroit désert pour prier le Père. Le problème c’est que nos vacances nous font souvent retrouver le stress et la course aux distractions. Les lieux bruyants où tout le monde court ne favorisent pas le repos. L’Evangile nous montre Jésus recherchant la solitude, de préférence la montagne. C’est dans le silence et la prière qu’il se repose. Et de nos jours, nous voyons de plus en plus de gens qui recherchent cette forme de repos dans les monastères. Ce sont des lieux de ressourcement très appréciés.
En lisant la suite de l’Evangile, nous voyons que tout ne se passe pas comme prévu. Au lieu du silence du désert, c’est une immense foule qui cherche à voir Jésus, à le toucher et à l’entendre. Un jour, des missionnaires partaient rejoindre leur mission en montagne. Ils avaient prévu de s’arrêter à mi-pente dans une chapelle pour y célébrer l’Eucharistie. Arrivés sur place, ils ont trouvé une foule de gens venus de partout qui les attendaient. Eux qui n’avaient pas eu de messe depuis longtemps se sont précipités sur l’occasion. Ils avaient compris que la messe est une retraite spirituelle dont nous avons absolument besoin. C’est là que le Seigneur nous attend pour un temps de rencontre et de dialogue avec lui.
Jésus voit ces foules qui errent dans tous les sens, celles de son temps et celles d’aujourd’hui. Il est saisi de pitié car elles sont “comme des brebis sans berger.” Alors, il se met à les enseigner longtemps. Il constate en effet que leur principal problème est le manque de repère. Il veut en priorité leur montrer le chemin qui mène à la vie et au bonheur. C’est pour cela qu’il commence par leur donner son Evangile. Avec lui, c’est le bonne nouvelle qui est annoncée aux pauvres, aux petits et aux exclus. Ses paroles sont celles de la Vie Eternelle.
Cet Evangile est d’une actualité brulante. Nous voyons bien que beaucoup ne savent plus où ils vont ni qui ils sont. Ils ne savent pas non plus ce qu’ils font sur cette terre. D’un côté, nous voyons des richesses accumulées avec une grande facilité. Mais en y regardant de plus près, nous constatons qu’il n’y a jamais eu autant de désespoir et de désespérés, même tout près de nous. Pour beaucoup, la vie n’a pas de sens. Ils s’en vont dans toutes les directions, n’importe où, “comme des brebis sans berger”. Ils tombent dans l’engrenage des sectes ou des charlatans bien plus préoccupés par leurs intérêts personnels que par ceux de ces désespérés.
Dieu voit cette situation et il ne peut pas la supporter. Lui-même vient à la rencontre de son peuple. Il se présente avec toute la tendresse d’une mère partie à la recherche de son enfant perdu. Dans l’Ancien Testament, nous trouvons des paroles très fortes : “Je viens moi-même à la recherche de la brebis perdue” (Ezéchiel). Le psaume 22 nous fait chanter cette bonne nouvelle : “le Seigneur est mon berger ; rien ne saurait me manquer.” Oui, le Seigneur nous rejoint ; il vient à notre rencontre. Quelqu’un me disait qu’il “court après nous”. C’est lui seul qui peut donner un sens à notre vie. Lui seul peut sortir les hommes de leur solitude et leur redonner une espérance dans la vie. Il nous rejoint dans l’Eucharistie de ce dimanche pour nous apporter la lumière de sa présence et la chaleur de son amour.
Ce don merveilleux que nous recevons du Seigneur, nous ne devons pas le garder pour nous seuls. Il nous est donné pour être communiqué à tous ceux qui nous entourent. Prêtres, religieux et laïcs, nous sommes ensemble responsables de cette immense prédication et de cet universel témoignage. Nous avons conscience de nos faiblesses. Nous savons que cette mission dépasse nos possibilités humaines. Mais si le Seigneur nous appelle à lui c’est pour refaire nos forces, nous ressourcer.
A la fin de la messe, il y a un moment important : c’est l’envoi en mission. Nous sommes tous envoyés dans le monde vers les foules de notre temps, en particulier les plus petits, ceux et celles qui sont avides de justice et de paix. Jésus notre berger veut que son amour soit porté à tous les hommes. C’est notre mission et notre responsabilité. Face à ce monde, la question nous est posée : “Sommes-nous pris aux entrailles comme Jésus “Berger de toute humanité” ?
En ce jour, nous te prions, Seigneur : C’est entre tes mains que repose l’univers et son devenir. Nous t’offrons les recherches de ceux qui travaillent à une mondialisation plus humaine. Qu’ils se rapprochent les uns des autres dans ton amour. Amen
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau ; La Parole de Dieu pour chaque jour (V. Paglia) ; lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier ; Pensées sur l’Evangile de Marc (C. Schonborn) ; Semainier chrétien ; dossiers personnels…
Père Jean,
Je voudrais juste m’acquitter d’un devoir celui de vous exprimer ma profonde reconnaissance pour la richesse incommensurable de vos homelies qui m’aide pour ma méditation personnelle.
Très fraternellement in christo et union priante.
Père Roland KINKOUNI, Archiodiocèse de Brazzaville-Congo
Ce sont les vacances pour la famille Coffy. Nous passons notre temps dans la piscine ou dans le jardin à récolter les bons légumes que je cuisine de mon mieux en pensant à Jésus.
J’étais malheureuse car je ne peux pas faire de bénévolat : il faut passer de véritables tests d’entrée pour en pratiquer. Mais cela ne fait rien, j’ai assez à m’occuper autour de moi : ma fille malade, mon fils au chômage, mon mari et ma belle – famille.
M’occuper des autres commence par m’OCCUPER DES MIENS et là où je vis.
Seigneur, je te remercie de tout coeur car tout va assez bien en ce moment.
Je souhaite à tous une semaine merveilleuse, toute centrée sur le Christ et Marie.
Christiane
Père Jean,
Je voudrais juste m’acquitter d’un devoir celui de vous exprimer ma profonde reconnaissance pour la richesse incommensurable de vos homelies qui m’aide pour ma méditation personnelle.
Très fraternellement in christo et union priante.
Père Roland KINKOUNI, Archidiocèse de Brazzaville
Merci Père Roland. Vous avez publié deux fois le même commentaire. Je n’en ai mis qu’un en ligne. Encore merci
Merci pour vos riches méditations que je lis chaque semaine avec grand intérêt. Dieu vous bénisse et vous garde sous sa constante protection par la prière de Maman Marie, Notre-Dame du Mont-Carmel
Le bon berger ! – 16ème Dimanche 2012 – 22 juillet
Nous sommes en un temps où il semble que les événements de notre planète sont bien mis à mal, non seulement par les hommes qui continuent à se haïr, à s’entretuer, à n’avoir même plus de respect pour la nature et de ce qui la peuple, mais par les éléments naturels, tremblements de terre, volcans, tsunamis, incendies de forêts, inondations, et autres intempéries dévastatrices.
Aurions-nous ici une action divine punitive, comme celles décrites dans l’Ancien Testament ? S’il faut bien reconnaître que l’homme n’est pas maître de la terre et de l’univers, il n’est pas question de voir Dieu comme un potentat, un dominateur. Une grande partie de l’humanité est fidèle à croire en Lui et à l’aimer. Avec Jésus l’Evangile nous conduit à d’autres perspectives.
Messie attendu du peuple juif, s’affirmant Fils de Dieu, par Marie il est aussi Fils de l’Homme. Son enseignement et sa vie terrestre sont Bonne Nouvelle. Par lui la Parole de Dieu vient jusqu’à nous ; par lui s’opère une libération du péché, de la mort et de tout mal ; par lui nous vivons dans l’espérance d’un monde nouveau et d’une terre nouvelle dont la date du « Jour de Dieu » reste secret du Père des cieux.
Nous savons que Jésus s’est présenté avec des images diverses dans l’histoire humaine. Les paraboles, à décrypter, sont nutritives … pour l’esprit ! Il est la vigne, « le chemin, la vérité et la vie » mais encore le pain de vie et la coupe du salut, la résurrection et la gloire auprès du Père. Toujours, en tout cas, il s’affirme comme l’Amour qui sauve, restaure, renouvelle les cœurs, transforme jusqu’à vouloir faire de tous les humains, comme lui et avec lui, des enfants de Dieu. Majesté divine, oui, mais en lien avec la dignité de l’homme.
Aujourd’hui il prend l’image du bon berger (Psaume 22). « C’est Jésus Christ le seul Pasteur qui permet à l’humanité de ne manquer de rien … c’est lui qui nous fait revivre dans les eaux du baptême … c’est lui qui répand sur nous l’effusion de son Esprit Saint … c’est lui qui nous a préparé la table de son Corps livré et la coupe de son Sang versé … c’est lui qui mène les hommes au-delà des ravins de la mort, jusqu’à la maison du Père où tout est grâce et bonheur ! »
(P. Noël QUESSON)
Berger et brebis sont souvent nommés dans la Bible. Israël est un pays rural. Mais la télé aujourd’hui nous montre des bergers et leurs troupeaux de brebis en transhumance vers la montagne en saison estivale pour rentrer au bercail en saison hivernale, afin d’être convenablement nourris et soignés.
Tous les bergers ne sont pas des anges, il s’en faut. Le prophète Jérémie (1ère lecture) rapporte la Parole du Seigneur. Il accuse des bergers de laisser périr et se disperser « les brebis de (son) pâturage ». Il décide de s’occuper d’elles. Il les rassemblera, les ramènera au pâturage, « aucune ne sera perdue ». Qui ne voit pas ici Jésus Christ ? Il ira chercher la brebis égarée !
Dans l’Evangile (Marc 6, 30-34) Jésus revoit ses apôtres après leur avoir confié une première mission. Ils lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Jésus a le souci de les voir se reposer : une étape au désert après un dur parcours ! Mais ils sont suivis par « une grande foule » Jésus « fut saisi de pitié envers eux ». Ils sont comme des brebis sans berger. « Il se mit à les instruire longuement » Bel exemple de son amour des faibles et des pauvres.
St Paul (2ème lecture) signale que ceux qui étaient « loin du Dieu de l’Alliance sont devenus proches par le sang du Christ », sang purificateur pour tous juifs et païens. « Il est notre paix », des deux Israël et les païens il a fait un seul peuple ; « par sa chair crucifiée … il a fait tomber le mur de la haine ». Il a créé en lui un seul Homme nouveau ». « Par lui nous avons accès auprès du Père dans un seul Esprit » Bonne Nouvelle de la paix du Christ !
Oui, comment ne pas jubiler, chanter, être ravis de joie ? L’espérance d’un monde de paix et d’amour est promise. Marie saura nous aider à rendre amour pour amour. Aimons ! Aimons ! Sans arrêt, sans faiblesse, sans défaillance, en nous laissant guider et fortifier par le bon berger !
Père, merci beaucoup pour les homélies de chaque dimanche que vous nous envoyées, elles édifient notre petite foi. Je vous félicite du fait même que vous incarnez le rôle deJjésus par ce geste noble, cela signifie aussi que vous avez pitié de la foule que nous somme, en quête de la Parole de Dieu. Le Bon Jésus vous rendra au centuple.