Homélie du 19ème dimanche
Abbé Jean Compazieu | 4 août 2012Le Pain de Vie
Textes bibliques : Lire
La première lecture nous a rappelé un moment important de la vie du prophète Elie. Quand nous lisons l’ensemble de son histoire dans la Bible, nous découvrons en lui un homme courageux et même téméraire. Son grand souci c’était de ramener le peuple d’Israël à la fidélité au seul vrai Dieu. Pour lui, c’était comme une passion dévorante. Toute sa vie est devenue une lutte contre les faux dieux. Se sentant menacé, il a dû s’enfuir. Dans la lecture de ce dimanche, nous le voyons abattu par une profonde dépression. Mais Dieu n’abandonne jamais les siens. Il envoie à Elie le pain qui lui donnera des forces pour continuer son exode.
La bonne nouvelle de ce dimanche, c’est que Dieu continue à faire de même pour nous : il nous donne le pain dont nous avons besoin pour notre route. Ce pain, c’est parfois une bonne parole, un message, une parole d’Evangile qui nous parle, une rencontre… Dieu met toujours sur notre route les personnes ou les signes qui nous aident à avancer. Mais le vrai pain pour la route nous le trouvons surtout dans l’assemblée du dimanche. Le Christ est le pain de la route par sa parole et par son Eucharistie. Elie a marché 40 jours pour rencontrer Dieu. Ces quarante jours c’est le symbole de toute une vie. Nous chrétiens, nous avons besoin de cette nourriture que Dieu nous donne pour parcourir cet itinéraire.
La deuxième lecture a également écrite en période de persécution. Quand Paul écrit sa lettre aux Ephésiens, il est prisonnier. Aux communautés qui souffrent de la persécution, il rappelle leur baptême. Il les invite à vivre dans l’amour et l’unité. Ce qui est important, c’est d’imiter Dieu. C’est en lui seul que nous trouvons notre joie et notre bonheur, même dans les moments les plus difficiles. Rejetons l’isolement qui fait mourir et recherchons la communion qui fait vivre. Si nous le suivons, il nous aidera à apprécier les choses simples de la vie.
Saint Jean écrit également son évangile dans un contexte difficile. Au moment où il le rédige, il est très âgé. Il a longuement médité les paroles de Jésus. C’est le résultat de sa méditation que nous trouvons dans son évangile. Ce qui le fait le plus souffrir, c’est de voir la désaffection des communautés chrétiennes vis-à-vis de l’Eucharistie. Dans la lettre aux Hébreux, nous lisons : “Ne désertez pas vos assemblées comme quelques uns ont coutume de le faire” (Hébreux 10.25) Alors Jean rappelle avec force ce que Jésus avait dit autrefois : “Moi je suis le Pain qui est descendu du ciel.”
Cet évangile est un appel à chercher Jésus. Il n’est pas seulement l’homme de Nazareth que tous connaissent. Il ne faut pas voir que son état civil. Le Christ se présente à tous comme “le pain descendu du ciel.” Il est le plus beau cadeau que Dieu ait pu faire à l’humanité. Jésus se donne pour que nous puissions vivre éternellement. C’est un cadeau imprévu et inattendu. Nous n’avons rien fait pour le mériter. Il s’agit d’un don gratuit de Dieu. Nous n’avons qu’à l’accueillir et cela suppose de notre part un acte de foi. Mais ce n’est pas si facile d’adhérer à ce message si déconcertant.
C’est ainsi que Jésus nous révèle qui il est en vérité. Et cette révélation va provoquer une crise. Il y a ceux qui croient à cette annonce inouïe, et ceux qui n’y croient pas. Cet évangile nous rejoint dans nos doutes, nos questions. Aujourd’hui comme autrefois, beaucoup ne voient en Jésus que le côté humain et ils ont du mal a reconnaître sa divinité. Cet évangile voudrait nous inviter à sortir de nos certitudes et de ce que nous croyons savoir sur Jésus. Aujourd’hui, il se présente à nous comme “le pain du ciel” c’est-à-dire une nourriture pour notre route. Il nous dit qu’il faut le “manger”. Venir à lui, c’est croire à sa Parole, manger sa parole, l’accueillir en nous comme celui qui vient au plus intime de nous-mêmes de la part de Dieu.
La foi implique donc un choix, un saut vers l’inconnu. Elle est un risque à prendre. Arrêtons de raisonner et de nous en tenir aux évidences. Aujourd’hui, le Christ nous appelle à une démarche de confiance. Nous avons à choisir entre la vie et la mort. Choisissons donc la vie qui vient de Dieu. Accueillons sa parole, même si elle vient nous bousculer. Chaque dimanche, le Seigneur vient nous rassembler pour nous nourrir de cette parole et de son Eucharistie. En nous rassemblant autour de lui, il nous invite à renouveler le choix de la confiance éperdue en ce Dieu amour.
En accueillant cette nourriture que Dieu nous donne, nous pourrons continuer notre route avec plus de force et de courage. Mais si Dieu se donne à nous, c’est aussi pour nous renvoyer auprès de tous ceux que nous rencontrerons sur notre route. Toutes les semaines, l’actualité nous donne des nouvelles dramatiques. Ouvrons nos yeux, nos cœurs et nos mains à tous ceux et celles qui sont douloureusement éprouvés par la guerre, la maladie et les souffrances de toutes sortes. En venant nous nourrir du Corps et du Sang du Christ, nous nous engageons à être les témoins de l’espérance qui nous anime.
Nous n’aurons jamais fini de découvrir et de redécouvrir la grandeur de l’Eucharistie. Depuis quelques années, nous constatons que les jeunes y sont les grands absents. Et pourtant, beaucoup disent qu’ils prient dans leur chambre. Mais ils ne savent pas que cette prière n’a de valeur que parce que le Christ la reprend à la messe. En effet, messe est la prière des prières parce que c’est la prière du Christ à notre place; la messe c’est Dieu qui vient à notre rencontre et qui nous attend. C’est un rendez-vous d’amour qui nous est offert à tous
Alors oui, nous te prions, Seigneur, ouvre le cœur de tes enfants à celui que tu leur as donné comme “Pain vivant descendu du ciel”. Que grandisse en nous le désir de nous laisser attirer par toi. Amen
Sources : Dimanche en Paroisse N° 364, Signes, Feu nouveau, l’Evangile au Présent (Denis Sonet)
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Une bonne marche ! 19ème Dimanche 2012 – 12 août
Chrétiens ! Notre vie s’associe à celle de Jésus Christ. Sa connaissance, dans le monde et même en milieu chrétien, n’est encore guère développée. Peut-on se dire chrétien sans bien connaître Jésus, et surtout l’aimer profondément ? sans marcher avec lui ? sans chercher à répandre son nom ?
L’Evangile de ce jour (Jean 6, 41-51) montre que ses concitoyens ont une fausse connaissance de sa personne. Jésus avait dit : « Moi, je suis le pain qui est descendu du ciel » Question des juifs : « Comment peut-il dire : « Je suis descendu du ciel » On connaît son père et sa mère, sa famille, son métier …
Devant leurs récriminations Jésus affirme alors : « Personne ne peut venir à moi, si le Père qui m’a envoyé ne l’attire vers moi, et moi, je le ressusciterai au dernier jour ». Quelle certitude et quelle promesse sensationnelle ! Et Jésus va leur demander d’écouter « les enseignements du Père (donnés dans l’Ancien Testament, mais qu’il viendra compléter, préciser). Il dit, le concernant : « Amen, amen, je vous le dis, qui croit en moi a la vie éternelle (vie déjà commencée) et « le pain que je donnerai, c’est ma chair pour que le monde ait la vie » Ridicule d’y voir anthropophagie, mais quelle obscurité d’esprit de ses compatriotes, aveugles sur ce qu’il est profondément.
Que Jésus soit un homme, corporellement comme tout homme, fils de Marie, nul ne le dénie, mais qu’il soit en même temps Fils de Dieu, là naît la contestation. Plus d’une fois Jésus l’affirmera, surtout au moment de son jugement devant les juifs et l’occupant romain. Le livre des rois, (1ère lecture) le laisse deviner.
Le prophète Elie fuit l’hostilité de la reine Jézabel qui veut sa mort. Il marche toute une journée dans le désert. N’en pouvant plus il se met « à l’ombre d’un buisson » et demande sa mort au Seigneur : « Reprends ma vie » Visite d’un ange : « Lève-toi et mange » Près de lui « un pain cuit et une cruche d’eau ». Il consomme et se rendort. Une seconde fois l’ange lui dit : « Lève-toi et mange » – «le chemin serait trop long pour toi ». Fortifié « il marcha quarante jours et quarante nuits jusqu’à l’Horeb, la montagne de Dieu ».
Cet épisode veut nous instruire. Tous nous sommes appelés à la demeure de Dieu mais le chemin d’accès n’est pas en carrosse doré, en car ou TGV. Avec Jésus comme guide c’est un sentier à gravir et non toujours facilement : les tentations sont nombreuses de s’arrêter en chemin, ou plus gravement d’en prendre un autre où l’on se passe du guide, chemin à sa convenance, sans Dieu. « Lève-toi » : nous sommes déjà, si nous l’acceptons, participants de la résurrection. « et mange » : il s’agira de se restaurer par la prière, l’écoute de la Parole de Dieu, l’Eucharistie. Jésus s’est fait pain de la vie éternelle. Sans l’Amour, inutile de penser pouvoir être heureux à tout jamais.
En 2ème lecture St Paul nous dit : « En vue de votre délivrance, vous avez reçu en vous la marque du St Esprit de Dieu, ne le contristez pas » La libération du péché, la marche dans un véritable amour, ne peuvent s’effectuer sans avoir reçu l’Esprit d’amour que l’Eglise communique aujourd’hui par les sacrements du Baptême et de la Confirmation.
St Paul précise aussi les comportements de vie à faire disparaître ou à adopter pour « grimper ». « Vivez dans l’amour du Christ » pour remporter la médaille d’or de l’Amour. Notre cœur ? Un tabernacle où habite Jésus, et le Père (qui me voit, voit le Père), et L’Esprit Saint, Esprit d’amour à communiquer en aimant tous nos frères et sœurs.
Le Psaume 12 nous a fait chanter : « Goûtez et voyez comme est bon le Seigneur » – « Exaltons tous ensemble son nom » – Qui regarde vers lui resplendira » – Heureux qui trouve en lui son refuge »
Marie que nous allons fêter dans son Assomption est toute désignée pour trouver en Jésus notre refuge et effectuer « une bonne marche » !
Dieu éprouva le cœur de son peuple pendant quarante ans. Il le préparait à une nourriture qui donne la vie en lui donnant, au jour le jour, du pain sous l’aspect de la manne (Jn 6, 49).
Dieu dit à Moïse : » Je vais vous faire pleuvoir du pain du haut du ciel. Que le peuple sorte et ramasse chaque jour ce dont il a besoin ; je vais bien voir s’il marche ou non selon ma loi. » (Ex 16, 4) – Ce texte nous montre le pain quotidien comme un don de Dieu.
Quand Dieu nous invite à prendre un chemin difficile, il s’engage à nous aider.
Le récit de cet évènement s’est embelli avec le temps. Certains textes disent que Dieu envoyait la manne tous les jours pendant quarante ans
Dans cette situation d’épreuve et de dépendance, Dieu voulait faire découvrir à l’homme qu’il ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu : « Il t’a donné à manger la manne pour te montrer que l’homme ne vit pas seulement de pain, mais que tout ce qui sort de la bouche de Dieu est vie pour l’homme. » (Dt 8, 3)
Lorsque Jean, le disciple que Jésus aimait, écrivit son Évangile, la manne est l’image du vrai pain descendu du ciel : Jésus, le Christ qui se donne comme pain de vie dans l’Eucharistie. (Jn 6, 48-51)
Jésus se fait donc notre pain dans l’Eucharistie, célébration de la Cène du Seigneur. L’Eucharistie (la messe) est l’expression la plus forte de notre union à Dieu. À la messe, nous recevons vraiment le corps et le sang du Christ dans ce qui ne semble être que du pain et du vin : « Prenez et manger-en tous, ceci est mon corps livré pour vous… Prenez et buvez-en tous car ceci est la coupe de mon sang qui sera versé pour vous et pour la multitude en rémission des péchés « (Paroles de Jésus lors de l’Institution de l’Eucharistie, le soir du Jeudi-Saint)
Pour tous, Jésus ressuscité se fait nourriture pour la vie éternelle : « Moi, je suis le pain vivant, qui est descendu du ciel : si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement. » (Jn 6, 51)
Dieu intervient pour nous donner sa propre vie, absolue et éternelle.
Accueillons le verbe de Dieu. Voici nos mains tendues, vers Toi,
Seigneur.
♥
Je tends mes mains vers toi, Seigneur, pour demander ta lumière.
♥
Je tends mes mains vers toi, Seigneur, pour t’offrir ma vie.
Les textes du jour sont édifiant pour nous autres chrétiens qui perdons de vue, par habitude, l’mportance de l’eucharistie et de la messe. Père Jean nous rappelle dans son homélie, l’importance de cette rencontre avec Dieu, dans la communion avec nos frères. Jésus lui même, ne nous exhorte-t-il pas à la sainte Communion en nous invitant par ces termes ” Venez à moi, vous tous qui êtes épuisés de travail, et qui êtes chargés, et je vous soulagerai. Le pain que je donnerai c’est ma chair, que je donnerai pour la vie du monde. Prenez et mangez, ceci est mon corps qui sera livré pour vous…”
Ma difficulté en tant que Chrétien est de m’approcher de mon seigneur et sauveur avec ferveur et un profond respect. La préparation à ce moment privilégié est fondamental et nous l’avons perdu de vue par habitude et routine.