Homélie du 3ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 7 décembre 2012Dimanche de la joie
Textes bibliques : Lire
Ce troisième dimanche de l’Avent est appelé “dimanche de la joie”. Oui, mais comment être dans la joie dans un monde qui ne cesse de générer des inquiétudes pour nous et nos enfants. Nous le voyons bien : les situations de détresse sont bien présentes. Des enfants sont tristes parce qu’ils sont victimes de maltraitance ou encore parce qu’ils ne réussissent pas à l’école. Des adultes sont tristes parce qu’ils se retrouvent sans emploi et sans argent. Des personnes âgées ou malades sont également tristes parce qu’elles souffrent de la solitude. Alors on se dit qu’en nous appelant à la joie, les textes bibliques exagèrent.
Mais en y regardant de plus près, nous voyons bien que ces messages ont été précisément proclamés et écrits pour des gens qui souffrent. La première lecture fait allusion à un peuple “qui se traîne à travers l’immense désert”. C’est un peuple familier des exodes et des exils. C’est au cœur de cette douloureuse épreuve que le prophète Sophonie le rejoint pour lui adresser un message de joie : “Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Eclate en ovations ! Réjouis-toi ! Tressaille d’allégresse ! “La cause de cette joie c’est la présence de Dieu au milieu de son peuple. Les prophètes annonce que l’histoire sainte débouchera sur des torrents de joie. Le Seigneur est au milieu de son peuple. Alors la peur doit disparaître et la joie doit éclater.
C’est aussi un appel à la joie que nous retrouvons dans la lettre de saint Paul aux Philippiens. Et pourtant, c’est un homme très éprouvé qui leur écrit. Il a, en effet, été arrêté et mis en prison. Mais dans cette douloureuse épreuve, il découvre une sérénité qu’il désire faire partager à ses correspondants. Dans le texte de ce dimanche, nous trouvons des mots essentiels : joie, bonté, action de grâce, paix. Si nous devons être dans la joie, c’est parce que le Seigneur est proche. Saint Paul nous recommande de nous abandonner joyeusement à Dieu en lui remettant tous nos soucis. C’est à cette condition que nous recevrons la véritable paix et que nous deviendrons à notre tour des artisans de paix. Les relations entre les familles et entre les peuples seraient bien meilleures si elles baignaient dans un tel climat.
L’Evangile de ce dimanche nous montre le chemin de la véritable joie. Les gens qui viennent à Jean Baptiste lui posent la question : “Que devons-nous faire ?” Voilà une question importante pour nous aujourd’hui. Nous ne pouvons pas nous contenter de belles intentions ou de belles paroles. Ce qui est premier c’est de “faire”, c’est d’agir selon nos convictions de foi. Nous attendons la venue glorieuse du Christ ressuscité. Cette attente ne peut être passive. Elle doit se nourrir chaque jour de l’Evangile et de la prière.
Alors, que devons-nous faire ? On pourrait penser à des choses extraordinaires. Mais ce n’est pas cela que Dieu attend de nous. Les recommandations de Jean Baptiste sont toujours valables : pratiquer la justice et la miséricorde. “Que celui qui a deux vêtements partage avec celui qui n’en a pas. Et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même”. A l’approche de Noël, nous voyons des vitrines qui scintillent de mille feux. Mais des milliers de chômeurs en fin de droit n’y ont pas accès et ne peuvent manger à leur faim. Aujourd’hui, Jean Baptiste nous rappelle que la seule réponse valable c’est le partage.
Puis viennent les publicains. Ce sont des collecteurs d’impôts qui travaillent pour l’occupant romain. Considérés comme des traitres, ils sont particulièrement méprisés par les hébreux. Ils augmentent le tarif qui leur est imposé, ce qui leur permet de s’enrichir au détriment des plus pauvres. Mais ils ne craignent pas de s’adresser à Jean Baptiste : Que devons-nous faire ? On aurait pu penser qu’il leur demanderait des actes extraordinaires. En fait il se contente de leur demander de faire honnêtement leur métier : “N’exigez rien de plus que ce qui vous est fixé”. Evitez les malversations. Ne vous enrichissez pas au détriment des plus pauvres.
Viennent enfin les soldats qui posent la même question : ” Que devons-nous faire ?” Jean Baptiste leur recommande de ne faire ni violence ni tort à personne. Eux qui avaient l’habitude des pillages sont invités à se contenter de leur solde. La solidarité et la justice sont deux exigences fondamentales. Sans elles, on ne peut pas bien préparer la venue du Seigneur dans notre vie. En ce temps de Noël, de nombreuses associations attirent notre attention et notre regard vers les exclus. Nous ne pourrons être dans la joie du Christ qu’en la donnant aux autres, en particulier à ceux et celles qui sont éprouvés par la précarité, la maladie, la solitude. C’est ainsi que nous préparerons le chemin du Seigneur dans notre vie, notre paroisse, et notre monde.
Dans quelques jours, nous fêterons dans la joie la naissance du Christ Sauveur. Le même Christ vient nous rejoindre dans notre monde et notre vie. Alors, cela vaut la peine de nous poser la question : “Que devons-nous faire ? Depuis Jean Baptiste, la réponse n’a pas changé : le respect de l’autre, le partage, la solidarité.
Par l’Eucharistie, Seigneur, tu nous donnes la nourriture qu’il nous faut pour cette mission. Nous venons nous nourrir et nous imprégner de cet amour et de cette joie tu veux nous communiquer. Puis, à la fin de la messe, nous sommes envoyés pour aimer tous nos frères dans le quotidien et le concret de leur vie. Dans ce monde qui meurt de froid, nous avons sans cesse à répandre le feu de l’amour qui est en toi. Garde-nous fidèles à cette mission.
Même texte en Word :
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau, Saisons bibliques, Homélies pour l’année C (A Brunot), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye)
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oui comment etre dans la joie alors que la france se pauperise lentement
Cette année; nous aurons un beau Noël car Delphine viendra à la maison pour une journée. C’est déjà ça !
C’est vrai que la France s’appauvrit. Nous recevons presque chaque jour des demandes de dons, mais comment donner à tout le monde ? Nous donnons à l’Armée du Salut car c’est là que Delphine se trouve.
Seigneur, je pense à toi de tout mon cœur mais il faut que mes pensées se concrétisent !
BON AVENT A TOUS !
Christiane
3e dimanche de l’Avent C (16 décembre 2012) (Proposée par un internaute)
«Soyez toujours dans la joie du Seigneur; laissez-moi vous le redire: soyez dans la joie.» Telle est l’exhortation pressante de Paul. Tournons-nous vers le Père pour lui demander que cette joie au-delà de tout atteigne toute l’humanité.
Dieu de toute joie, exauce-nous.
– Pour que, à l’exemple de Jean Baptiste, l’Église annonce la joie de la venue du Sauveur pour le monde entier, prions le Seigneur.
– Pour que les personnes en autorité soient constamment soucieuses de l’équité en vue de la joie et du bonheur de tous et toutes, prions le Seigneur.
– Pour que l’audace de la foi repousse toute peur et incite les disciples du Christ à porter la joie aux gens qui souffrent, prions le Seigneur.
– Pour que la justice et la paix de Dieu réchauffent notre communauté et nous fassent rayonner de la joie de nous savoir aimés de lui, prions le Seigneur.
Seigneur Dieu, chaque instant de notre vie, nous voulons trouver en toi la source de joie qui apaisera toute sécheresse. Nous te le demandons par Jésus le Christ, lui qui prie pour nous et avec nous, maintenant et pour les siècles des siècles.
Amen.
“Que devons nous faire ?” la réponse est toute simple, soyons joyeux de cette joie profonde qui vient de Celui qui vit en nous, malgré les épreuves, comme pour Paul cette joie là est cadeau de Dieu pour chacun.
Contemplons notre Seigneur et devenons regard d’amour pour ceux que nous rencontrons, juste c’est à dire ajusté à celui qui nous montre la route,solidaire de celui que je rencontre, soeur, frère de tout pays, citoyen du monde avec eux.
Plus que “faire” ,”soyons”, nous avec Lui. Offrons Lui nos yeux, nos oreilles ,nos bras, nos jambes, notre coeur, alors Christ à travers nous passera visiter nos frères !
Que nos coeurs deviennent crèche pour accueillir notre Sauveur et devenons Christ, si peu que ce soit, pour accueillir nos frères comme lui…!
Oui ce 3è dimanche, dimanche de la joie est vraiment important pour le peuple congolais (RDC) qui voit ses frères et soeurs mourir suite à la guerre, la faim …
Quand j’etais jeune, a l’ecole, en Egypte, le P. Maurice Zundel venait nous confesser chaque samedi, et sa penitence etait generalement de dire : Seigneur, apprends-moi a donner la joie. J’ai conserve’ cette habiyude jusqu’a ce jour, meme en dehors de la confession.
Que cette joie je la vive avec mes congolais. nous perdons l’espoir. merci bpc.