Homélie pour le Baptême du Seigneur.
Abbé Jean Compazieu | 5 janvier 2013
Baptême du Seigneur (13 janvier).
Textes bibliques : Lire
Depuis Noël, nous allons de révélation en révélation. La nuit de Noël, c’était la bonne nouvelle annoncée aux bergers, des pauvres, des exclus. Dimanche dernier, nous avons fêté l’Epiphanie. Cette fête c’est celle de la bonne nouvelle annoncée à toutes les nations et toutes les races. Aujourd’hui, c’est le baptême du Seigneur : le Christ Sauveur est révélé au peuple d’Israël. Ce peuple en attente voit le ciel se déchirer et l’Esprit descendre sur Jésus. La voix du Père se fait entendre ; elle vient confirmer la mission du Verbe fait Chair. D’après la tradition juive, la communication entre le ciel et la terre était coupée. Elle est de nouveau possible par la venue du Christ Rédempteur.
Cette bonne nouvelle était déjà annoncée par le prophète Isaïe (1ère lecture). Nous avons entendu des paroles très fortes : “Consolez, consolez mon peuple”. Nous savons que le peuple en question vient de vivre des années de plomb avec les guerres, les destructions et les déportations. Rien ne lui a été épargné. Alors comment croire au Dieu de l’alliance devant tant de souffrances accumulées ? Nous avons souvent la même réaction quand tout va mal : on se dit que s’il y avait un Bon Dieu, il n’y aurait pas tous ces malheurs.
Mais voilà que le prophète intervient de la part du Seigneur. Il témoigne de sa foi et de sa confiance. Notre Dieu est comme un berger qui prend soin de tout le troupeau. A l’intérieur de ce troupeau, il porte une attention toute particulière aux bêtes qui ont le plus besoin de sa protection : “les agneaux”, “les brebis qui allaitent leurs petits”. C’est une manière de dire que Dieu ne peut abandonner son peuple. Il vient à nous pour sauver son peuple. C’est de cette bonne nouvelle que nous avons à témoigner dans le monde d’aujourd’hui.
Le ministère de Jean Baptiste, qui nous est rapporté par l’Evangile de ce jour, doit être compris à la lumière de ce message. Il arrive au Jourdain pour inviter les gens à se convertir. Les prêtres et les lévites Hébreux cherchent à savoir qui il est. Non il n’est pas le Messie, ni Elie ni le prophète semblable à Moïse annoncé par le Deutéronome. Il affirme simplement être la voix qui crie à travers le désert : “Préparez les chemins du Seigneur”. Dans son discours, il parle de ravins à combler, de collines à abaisser. Il s’agit de combler les graves manquements à la loi de Dieu et de rabaisser les prétentions orgueilleuses et la rébellion. C’est ainsi que Jean Baptiste exhorte le peuple à se convertir et à recevoir un baptême pour exprimer son désir d’être purifié.
Or voilà que Jésus arrive et se fait baptiser. Pourtant, lui, le Fils éternel du Père, n’a pas de péché à se faire pardonner. Il est totalement pur. Alors pourquoi demande-t-il un baptême de conversion ? La réponse, nous la trouvons tout au long des évangiles : ce baptême est une manifestation de sa mission. Jésus, l’envoyé du Père, rejoint le monde pécheur pour lui montrer que Dieu ne l’abandonne pas. Il entre dans les eaux du Jourdain, pur de tout péché. Il en ressort, porteur de tout le péché du monde. Ce péché, il le prend sur lui car il veut nous en libérer.
C’est important pour nous aujourd’hui. Notre vie est souvent polluée par la colère, l’égoïsme, la rancune. Tout cela, nous devons le donner au Seigneur. Il veut nous en libérer car cela nous empêche de vivre. Alors, n’hésitons pas à déposer au pied de la croix tout ce qui va mal dans notre vie. Avec la venue de Jésus, c’est la promesse d’Isaïe qui se réalise : Dieu rejoint son peuple accablé par le malheur. Il vient le consoler, lui dire son amour passionné. Tout au long des évangiles, nous le découvrons comme “Lumière des nations. Il est celui qui ouvre les yeux des aveugles et libère les captifs.
C’est ce Sauveur que la voix du Père révèle à son peuple en ce dimanche : “Tu es mon Fils bien aimé”. Ce qui est merveilleux, c’est que cette parole est aussi pour nous : nous sommes tous les enfants bien-aimés du Père. Son Salut est offert à tous malgré nos peurs et nos fautes. Son règne de Lumière s’étend u monde entier. Rien ni personne ne peut arrêter la Parole de Dieu ni l’empêcher de produire du fruit. C’est comme un feu qui ne demande qu’à se répandre dans tout l’univers. Ce feu, c’est l’amour passionné de Dieu.
Ce titre de “Sauveur”, accolé à celui de Jésus, revient de façon appuyée dans la lettre de Saint Paul à Tite. Il s’agit du “salut de tous les hommes”. Le baptême de Jean Baptiste était une annonce du baptême chrétien. Ce dernier n’est plus un geste de pénitence mais une immersion totale dans l’amour de Dieu. Il nous renouvelle dans l’Esprit Saint. Désormais, plus rien ne peut être comme avant. Ce passage était beaucoup plus marqué pour les premiers chrétiens qui venaient du monde païen. Avec Jésus c’est une vie nouvelle qui commençait pour eux.
Alors oui, redisons-lui notre bonheur de croire en lui et d’avoir été baptisés en lui. Que l’Esprit Saint nous donne de reconnaître en Jésus de Nazareth Celui qui a les paroles de la Vie Eternelle et qui nous sauve. Plus que jamais, nous le prions : “Tu es notre Dieu et nous sommes ton peuple, Ouvre-nous le chemin de la vie.”
Sources : Revues Signes, Dimanche en paroisse, Saisons Bibliques 1, Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)
J’étais en colère contre le Seigneur à la fin du premier semestre 2012 à cause de Delphine et de ma maladie qui tourmentaient notre famille.
Mais, depuis, je ne reçois que de la douceur du Seigneur et Delphine est venue nous voir il y a trois jours. Elle va bien et compte aller à Bordeaux.
Seigneur, tu as pris sur toi tous nos péchés : quelle magistrale preuve d’amour.
Oui, vraiment tu es la meilleure chose qui puisse nous arriver.
Seigneur, je dirai mon chapelet avec encore plus de foi car je bénis ta bonté envers ma famille. MERCI SEIGNEUR.
Je souhaite une dernière fois une bonne année à tous. Et surtout, NE NOUS DECOURAGEONS JAMAIS CAR DIEU EST LA.
Christiane
FÊTE DU BAPTÊME – année C – Dimanche 13 janvier 2013 – Evangile selon Luc 3, 15-22
LE BAPTÊME, PASSAGE DANS LA NOUVELLE CRÉATION
Lorsque – sans doute en l’an 28 de notre ère – un certain Johanan se met à prêcher et à proposer un baptême dans les eaux du Jourdain afin d’obtenir le pardon des péchés, cette initiative inédite étonne et scandalise puisque, selon la Loi, le pardon de Dieu ne peut être obtenu que par des sacrifices d’animaux et certains rites précis célébrés au temple. Jean, fils de prêtre, effectue donc une rupture, un passage du « prêtre » au « prophète » en reprenant le geste que le prophète Elisée avait requis du général syrien Naaman pour obtenir la guérison de sa lèpre (2ème Livre des Rois, chap. 5). En se plaçant à la frontière du pays et sur la rive orientale du fleuve, Jean propose à son peuple un nouvel « exode » car son baptême n’est pas une simple ablution statique, une bénédiction mais un « passage » dangereux: les candidats juifs doivent sortir du pays pour rejoindre Jean, retraverser le fleuve frontière et rentrer en Israël. Ils vont retrouver leur milieu, leur famille, leurs occupations mais vont-ils « se convertir » ? Auront-ils le courage d’adopter la manière de vivre telle que Jean leur a enseignée ? Le rite ne leur donne aucune force.
Jean les observe et il prend conscience de l’inefficacité de son baptême, de l’insuffisance de sa mission : c’est pourquoi il tourne son auditoire vers l’arrivée d’un « autre » qui réalisera ce qu’il échoue à faire :
Le peuple venu auprès de Jean Baptiste était en attente et tous se demandaient en eux-mêmes si Jean n’était pas le Messie. Jean s’adressa alors à tous : « Moi, je vous baptise avec de l’eau mais il vient, celui qui est plus puissant que moi. Je ne suis pas digne de défaire la courroie de ses sandales. Lui vous baptisera dans l’Esprit-Saint et le feu ».
Nous avions déjà entendu ce texte lors du 3ème dimanche de l’Avent : sautant 4 versets de Luc, l’évangile de ce dimanche poursuit par l’événement capital qui ouvre Jésus à sa mission.
LE BAPTEME DE JESUS
Comme tout le peuple était baptisé et que Jésus priait, après avoir été baptisé lui aussi, alors le ciel s’ouvrit. L’Esprit-Saint descendit sur Jésus, sous une apparence corporelle, comme une colombe. Du ciel, une voix se fit entendre : « C’est toi mon fils : moi aujourd’hui, je t’ai engendré ».
Luc présente le baptême de Jésus comme l’aboutissement de la démarche populaire mais, pour lui, il ajoute une note capitale : « IL PRIAIT ». Au contraire de la plupart des gens qui ont effectué le rite sans s’interroger davantage, Jésus, lui, prend ce bain avec sérieux : un rite n’est pas magique, il ne cause pas son effet de façon automatique car il doit être assumé par son bénéficiaire. Ayant traversé l’eau, Jésus ne se juge pas quitte : en silence il se met à la disposition de son Dieu. « Me voici, Seigneur, pour faire ta volonté. Si Jean est un vrai prophète, que signifie ce rite ? À quoi m’entraîne-t-il ?… ».
Alors se produit un événement capital que personne ne remarque, dont Jésus seul fait l’expérience.
LE CIEL S’OUVRE. Nous sommes enfermés dans un monde matériel que nous percevons par nos sens mais la réalité est infiniment plus vaste : nous baignons dans une sphère invisible dont l’infini du ciel est comme une image, que les grands artistes pressentent et que le cœur humain, en son fond, désire. Depuis quelques siècles, « le ciel » semblait fermé : Dieu était silencieux, il ne parlait plus par ses prophètes et voilà que, au sein de la supplication intense de la prière de Jésus, la communion avec Dieu est rétablie. La relation ciel/terre, Dieu/humanité est Jésus.
L’ESPRIT DESCEND … COMME UNE COLOMBE. Les commentaires expliquent qu’il s’agit d’une image, d’une comparaison avec 3 références bibliques qui en expliquent le sens :
Voilà pourquoi Jésus est « plus puissant » : parce qu’il a reçu l’Esprit, la Force, l’Amour Infini de son Père, il peut ouvrir le Royaume, donner naissance à une humanité nouvelle. Jean ne pouvait qu’exhorter, faire la morale : Jésus, lui, spiritualise, divinise.
UNE VOIX DU CIEL : « C’EST TOI MON FILS : MOI AUJOURD’HUI JE T’AI ENGENDRÉ ».
Cette phrase est une citation du psaume 2 qui raconte la cérémonie d’investiture du nouveau roi. Dieu sacre Jésus et celui-ci déclare : « Je publierai le décret : le Seigneur Dieu m’a dit : « Tu es mon fils ; moi aujourd’hui je t’ai engendré. Demande-moi et je te donne les nations en patrimoine… » (Ps 2, 7).
Jésus était Fils de Dieu dès sa naissance mais à partir de son baptême, Dieu le fait ROI, guide du Royaume que Dieu veut instaurer et qui doit s’étendre au monde entier. Ce projet se heurtera à l’opposition, à la haine de beaucoup de puissances : les grands se ligueront pour le faire échouer mais, contrairement au psaume, Jésus ne « les écrasera pas avec un sceptre de fer » (Ps 2, 9) : il sera « doux et humble de cœur », n’usant pas de violence mais proposant le partage de l’amour infini de Dieu afin que tous les êtres humains puissent découvrir, eux aussi, que Dieu est leur « Père » et qu’ils sont FILS et FILLES de ce Père.
BAPTEME DU CHRETIEN
Dès l’origine, la foi chrétienne n’est pas un sentiment privé : elle doit être une entrée dans une communauté concrète par le rite du Baptême. Au jour de la Pentecôte, lors de sa première prédication, Pierre proclame : « Convertissez-vous, que chacun reçoive le baptême au nom de Jésus Christ pour le pardon de ses péchés et vous recevrez le don du Saint-Esprit » (Ac 2, 38).
Lorsque Saül, le persécuteur, rencontre le Christ vivant, il rejoint tout de suite la communauté de Damas : Ananie lui impose les mains pour recevoir l’Esprit et il le baptise (Ac 9, 17-18).
Dans sa dernière lettre, Paul écrit : « Baptisés en Jésus-Christ, c’est dans sa mort que nous avons été baptisés. Par la plongée dans sa mort, nous avons été ensevelis avec lui afin que, comme le Christ est ressuscité, nous menions nous aussi une vie nouvelle » (Rom 6, 3)
Il faudrait relire les homélies des Pères de l’Eglise qui racontent la pratique des premiers siècles. Les convertis, présentés par les parrains que l’Eglise leur donnait, suivaient une longue formation pour apprendre les trésors de l’Evangile et la vie qu’ils auraient à mener en conséquence. Puis, la nuit de Pâques, ils étaient baptisés devant toute la communauté : ils se déshabillaient, descendaient dans une petite piscine, proclamaient leur credo en étant baptisés, remontaient de l’autre côté, étaient revêtus d’une aube blanche et, en chantant « Le Seigneur est mon berger… », la procession se dirigeait vers la chapelle pour communier à l’Eucharistie. La scène du Jourdain se reproduisait.
C’était un moment solennel, une nuit inoubliable : les « nouveau-nés » étaient conscients de la gravité de l’engagement qu’ils prenaient, ils savaient l’hostilité qu’ils allaient sans doute affronter. Mais l’Eglise était une communauté qui les accueillait comme ses enfants, elle leur promettait une vie fraternelle, une assistance permanente, une formation continue, le partage régulier du Pain de Vie.
La coutume du baptême des nouveau-nés est en voie de disparition mais le nombre de baptêmes d’adultes est en nette croissance. Allons-nous retrouver le sérieux, le courage de nos premiers frères ?….La crise de l’Eglise marque peut-être son renouveau, sa « re-naissance ». Le sérieux du baptême en est la clef.
Raphaël D., dominicain
Baptême du Seigneur 2013 – 13 janvier
Avec cette fête du Baptême du Seigneur se termine le temps de Noël. Avec Jésus Christ il nous a annoncé la naissance du Sauveur du monde, Fils de Dieu envoyé par le Père des cieux pour sauver l’humanité de la mort et du péché. Prenons conscience que finalement peu de monde aura été touché par cette naissance de Jésus. Elle aura suscitée grande joie mais aussi des épreuves douloureuses. Après l’épisode de ses 12 ans à Jérusalem, rien n’est dit de sa jeunesse et du début de sa vie d’adulte. L’Evangile signalera une vie simple, dans l’amour de Dieu. Il exercera à Nazareth, avec et dans la suite de Joseph, son père adoptif, le métier de charpentier.
De Dieu il aura reçu la mission de bâtir la charpente d’une humanité à restaurer dans l’amour.
Son Baptême par Jean Baptiste, dans le Jourdain (Luc3, 15-16. 21-22) en situe le commencement. Le monde juif d’alors est en attente du Messie, promesse de Dieu transmise par des prophètes et certains rois en Israël. Jean est vu comme un prophète et certains se demandent si, lui, ne serait pas le Messie. Il dénie cette vue : « Moi, je vous baptise dans l’eau, mais il vient, plus puissant que moi, celui qui baptisera dans l’Esprit Saint et dans le feu » (de l’amour). Au milieu de la foule qui se présente à Jean pour être baptisée Jésus est là, priant, recevant lui aussi le baptême de Jean. « Alors le ciel s’ouvrit ». L’Esprit Saint descend sur Jésus sous « apparence corporelle, comme une colombe ». Du ciel une voix se fait entendre : « C’est toi mon Fils bien-aimé ; en toi j’ai mis tout mon amour » La voix de Dieu désigne nommément Jésus comme son « Fils bien-aimé ». Aujourd’hui il est engendré pour apporter au monde une Bonne Nouvelle, celle de son salut. Sa mission débutera dans le monde juif auquel il appartient, mais pour être divulguée dans l’humanité entière par l’Eglise qu’il va susciter.
Les autres textes de la liturgie de ce jour s’appliquent aussi à la vie de Jésus. Elle ne durera que trois ans. Cela suffira pour préciser sa révélation et sa mission divines.
En 1ère lecture écoutons le prophète Isaïe : « Consolez, consolez mon peuple, dit votre Dieu » ; Dieu console un peuple souvent .persécuté. « Proclamez que son service est accompli, son crime pardonné » Son peuple est loin d’avoir été un peuple fidèle, mais Dieu est un Dieu qui pardonne. « Préparez le chemin du Seigneur ». Ce chemin, c’est Jésus lui-même, le Messie attendu. Son accueil comporte des exigences : une conversion dans une vie où résident pas mal d’obstacles, de difficultés, de traverses, pour barrer le chemin de Dieu, de l’Amour. « Monte sur une haute montagne » (la montagne de Dieu) ; « Elève la voix avec force », « Voici votre Dieu ». « Comme un berger, il conduit son troupeau ; il rassemble les agneaux, les porte sur son cœur ». Isaïe ne songeait sans doute pas à une venue si humble du Messie. Elle précise bien, son amour des petits, des humbles, agneaux souvent méprisés, persécutés, rejetés. L’actualité nous en donne hélas quantité d’aperçus sur notre planète.
Le refrain du Psaume fait penser au baptême : « L’eau et l’Esprit te rendent témoignage, Seigneur de gloire », et à ce qu’il procure : « tu renouvelles la face de la terre ». Le Seigneur a le pouvoir de changer les cœurs, de les renouveler, de créer des missionnaires. Qu’en est-il pour chacun de nous ?
St Paul, dans sa lettre à Tite magnifie Jésus « notre grand Dieu et notre Sauveur ». « Il s’est donné pour nous afin de nous racheter de toutes nos fautes, nous purifier » … être un peuple « ardent à faire le bien » ; « Par le bain du baptême il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint » ; « Nous possédons, dans l’espérance, l’héritage de la vie éternelle ». Quelle joie pour nos cœurs !
Quittant la liturgie, il nous faut mentionner que le Baptême du Christ s’est réalisé en deux temps : un 1er temps avec Jean Baptiste (cf. l’Evangile de ce jour). – un 2ème temps annoncé par Jésus à ses apôtres : « C’est un baptême que j’ai à recevoir, et comme cela me pèse jusqu’à ce qu’il soit accompli » (Luc 12,50) Il concerne la Passion et la mort en croix de Jésus comme « Roi des juifs » Evénement extrêmement douloureux, accepté mais continué par sa résurrection et sa gloire auprès du Père ; une victoire sur le mal, le péché et la mort, objet de notre foi chrétienne. Le baptême n‘est pas qu’acte cultuel. Entre ces deux temps il s’agit de prier et d’aimer incessamment, en imitant Jésus.
« Le baptême dont je vais être baptisé, vous serez baptisé » dira Jésus à ses apôtres qui subiront le martyr. Sans aller jusque là, porter sa croix, joindre nos souffrances à celles de Jésus, c’est aussi marquer en nos cœurs la valeur d’un amour qui dépasse toute autre réalité. Marie saura nous y aider !
Rappelons-nous, en cette année de la foi, que ce n’est pas le baptême en lui seul qui sauve, mais comme l’a dit le Seigneur Jésus « celui qui croit et sera baptisé, sera sauvé » (Mc 16,16). Il n’est pas dit : « celui qui sera baptisé sera sauvé ». Pour notre salut, la place de la foi est indiscutable. C’est dans ce sens que le pape Benoît XVI, dans Porta Fidei (n°10) insiste à dire : « Dans la foi de la communauté chrétienne chacun reçoit le baptême, signe efficace de l’entrée dans le peuple des croyants pour obtenir le salut ».
Les croyants, disait Saint Augustin, “se fortifient en croyant”. Avec le baptême, nous sommes devenus des croyants en actes, des vrais fils de Dieu. Mais, nous avons encore à maintenir la flamme de cette filiation qui ne se réalise que par et dans la foi.
Puissions-nous, chrétiens d’aujourd’hui et de demain en avoir la pleine conscience.
Baptême du Seigneur C
La fête du Baptême du Seigneur clôt le temps de Noël. Au fil des belles lectures qui nous sont offertes par la liturgie, entrons davantage dans la « connaissance amoureuse » de Jésus.
L’enfant est d’abord appelé Jésus, du nom confié par l’ange à Marie et à Joseph. Jésus signifie « le Seigneur sauve ». Grâce au oui de Marie et à l’obéissance de Joseph, Dieu se fait homme, il accomplit la promesse du prophète Isaïe : « Consolez mon peuple. Parlez au cœur de Jérusalem. Proclamez que son service est accompli, que son crime est pardonné »… En l’enfant Jésus,- le Seigneur sauve -, vient l’heure de la rencontre, de la surabondance de la miséricorde. La vie est donnée à nouveau, sans mesure, en Jésus.
Lorsqu’un enfant ou un adulte est baptisé, lorsque son nom lui est donné, c’est dans l’amour de Dieu qu’il est plongé : « Il le porte sur son cœur », ajoute Isaïe. Faisons mémoire de notre propre baptême où Dieu nous a donné pour toujours la vie. Oui, nous pouvons alors chanter de tout cœur le psaume de la magnificence de Dieu « qui a pour manteau la lumière » (psaume 103) !
Jésus est ensuite appelé Messie – Christ, cequ’espérait le peuple « en attente ». Venu aux bords du Jourdain auprès de Jean Baptiste, il manifestait son vif désir de voir le Messie, l’Oint du Seigneur prendre pied dans la vie de chacun, embraser du feu de son Esprit les hommes que Dieu aime.
Jésus se fait baptiser, il remonte de l’eau, et il se met en prière. Il prie son Père. Et le Père répond. L’Esprit Saint descend, « sous une apparence corporelle, comme une colombe ». Comme disait Isaïe : « La gloire de Dieu se révèlera et tous en même temps verront que la bouche du Seigneur a parlé ». En Jésus nous est adressée la Parole d’amour du Père. En Jésus, la relation d’amour du Père et du Fils, l’Esprit Saint, nous est donnée par toute la vie de Jésus puis de l’Église. Elle prend corps en nous. « Par le bain du baptême, il nous a fait renaître et nous a renouvelés dans l’Esprit Saint. Cet Esprit, Dieu l’a répandu sur nous avec abondance, par Jésus Christ notre Sauveur » (2e lecture).
Désirer recevoir et choisir Jésus comme messie, c’est prier avec lui, c’est désirer connaître tout l’amour dont le Père nous aime, et lui en rendre grâce, dans la joie. Faire mémoire du baptême de Jésus Messie, c’est témoigner d’expérience que Dieu est amour, en témoigner en prière, en parole et en actes. Devenir « un peuple ardent à faire le bien » (Tite).
Jésus, enfin, est appelé Fils. « C’est toi mon Fils : moi, aujourd’hui, je t’ai engendré », dit la voix entendue du ciel. Par le baptême nous sommes adoptés comme fils et filles de Dieu dans le Fils Unique. C’est par la croix, lieu du passage de la mort à la vie, de la passion à la résurrection, que Jésus nous est totalement révélé comme le Fils de Dieu. « Sûrement, cet homme, c’était un juste », dit le centurion à la mort de Jésus(Luc 23, 47). C’est là que nous est donné l’Esprit Saint qui nous apprend, comme le dit Paul à Tite, « à rejeter le péché », à faire de nous des artisans de fraternité, des hommes brûlant du de pardon qui traverse les murs de séparation et les fossés de haine.
Les homélies sur kerit.be
merci pour ces homélies qui révèlent la nature des relations que personnes entretiennent
avec leur Dieu. la générosité de partager avec tous ce qui éprouvent le besoin d’être nourri par dieu grâce à ce don .par ailleurs ces homélies me permette de bien préparer mon émission.merci.