Homélie du 3ème dimanche du temps ordinaire (27 janvier)
Abbé Jean Compazieu | 19 janvier 2013
Une Parole qui libère
Textes bibliques : Lire
La première lecture et l’évangile nous disent l’importance de la Parole de Dieu dans la vie des croyants. C’est ce qui apparaît dans le livre de Néhémie. C’était vers l’an 400 avant Jésus Christ. A ce moment-là, les repères religieux étaient effondrés. La Terre promise est passée sous tutelle étrangère. Le temple de Dieu avait été détruit. Les nations voisines sont toutes puissantes et elles le font sentir. Alors on se pose la question : où sont les temps glorieux annoncés par les prophètes ? Dieu a coupé les cieux ; désormais, toute communication est impossible.
Mais voilà que le livre de Néhémie vient leur apporter un message d’espérance : d’accord, il n’y a plus de temple. Alors, on se rassemble sur la place. Et on se met à écouter la loi de Moïse que le Seigneur avait donnée à Israël. Cette loi a été écrite dans la langue des Hébreux. Mais après cinquante ans d’exil à Babylone, beaucoup ne la connaissent plus. Alors des lévites interviennent pour traduire et en donner le sens. Et cela dure toute une matinée… Mais quand on découvre la Parole de Dieu, on ne compte pas. Face à cette parole, le peuple pleure de joie mais aussi de douleur. Comprenons bien : la parole de Dieu éclaire notre vie ; elle nous révèle notre péché ; et surtout, elle nous fait découvrir que nous avons tous à faire pénitence.
Ecouter la Parole de Dieu est absolument essentiel. En elle, c’est Dieu qui nous parle. Il prend l’initiative de se tourner vers nous. C’est ce qui se passe quand nous lisons la Bible. Si nous la lisons comme parole de Dieu, elle peut nous remuer au plus profond de nous-mêmes. Cette rencontre avec le Seigneur est source de joie. C’est pour cette raison qu’Esdras invite les gens à faire la fête. Après la dure épreuve de l’exil, le peuple comprend que Dieu continue à l’aimer et à le bénir. Il ne faut pas être dans la peine car “la joie du Seigneur est notre force”.
L’Evangile de ce dimanche nous ramène à la synagogue de Nazareth. Jésus se lève pour lire la Parole de Dieu. On lui présente le livre d’Isaïe. Cette lecture, c’est lui qui la cherche et il la trouve. “L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur”. Voilà cette lecture que Jésus proclame. Et en réponse à ce texte d’Isaïe, il annonce que cette bonne nouvelle c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit. Quand Jésus prêche, on ne peut pas lui reprocher d’être trop long. Il va directement à l’essentiel et tout est dit.
La nuit de Noël, nous avons fêté la venue de Jésus dans notre monde. Il est l’accomplissement de la bonne nouvelle. La Parole de Dieu n’est plus gravée sur des pierres comme au temps de Moïse. Elle est inscrite dans le cœur d’un homme. Jésus est “la Parole faite chair”. Il est la Parole vivante de Dieu. En lui, tous les textes de l’Ancien Testament s’éclairent d’une lumière nouvelle. La bonne nouvelle c’est que cette Parole s’accomplit “aujourd’hui”, ici et maintenant. Comme pour les disciples d’Emmaüs, le Seigneur est là ; il chemine avec nous pour nous expliquer les Ecritures. Pour nous aujourd’hui, il se fait parole vivante et agissante.
Cette bonne nouvelle est destinée en priorité aux plus pauvres, aux prisonniers, aux aveugles. Ils sont nombreux ceux et celles qui souffrent de l’exclusion, des injustices et des violences de toutes sortes. Jésus leur annonce “une année de bienfaits accordée par le Seigneur.” En lui, c’est Dieu qui rejoint tous les hommes pour les combler de son amour et les conduire sur les chemins de la vie. Quand nous souhaitons une bonne année aux autres, nous avons l’habitude d’ajouter “et surtout une bonne santé.” Jésus va beaucoup plus loin : il nous parle d’une “année de bienfaits”. C’est avec lui que cela pourra se réaliser.
Le premier de tous ces bienfaits, c’est le rassemblement de tous les hommes en une grande famille. Saint Paul nous le dit à sa manière : nous sommes tous membres du Corps du Christ. En lui, nous pouvons devenir Parole de Dieu pour le monde. Mais cette Parole ne sera reçue que si nous sommes vraiment unis à Jésus et entre nous. Jésus lui-même a prié à cette intention: “que tous soient un pour que le monde croie.” La semaine de prière pour l’unité est un appel très fort pour les disciples du Christ. Elle vient nous rappeler que c’est en lui que cette unité doit se construire. En nous rassemblant autour de lui, nous nous rapprochons les uns des autres.
Ces trois lectures nous adressent donc un appel de la plus haute importance. Elles nous invitent à remettre la Parole de Dieu au centre de notre vie. Aujourd’hui, le même Christ voudrait nous apprendre à prier en ouvrant la Bible avec soin et en lisant les textes proposés pour ce dimanche. Il est indispensable que toute prière, tout témoignage et toute prédication s’appuient sur la Parole de Dieu. Il est heureux de constater que l’Écriture retrouve toute sa place dans la liturgie. De plus en plus de familles prennent du temps dans la semaine pour se préparer à mieux accueillir les textes qui seront proclamés le dimanche. Cette Parole doit être accueillie avec le même respect que l’Eucharistie.
En ce jour, nous pouvons faire nôtre la prière du psaume : “La parole du Seigneur est parfaite qui redonne vie. La charte du Seigneur est sûre qui rend sages les simples”.
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Lectures bibliques des dimanches année C (Albert Vanhoye)
3ème dimanche ordinaire – année C – 27 janvier 2013 – Evangile de Luc 1, 1-4 et 4, 14-21
LE DISCOURS PROGRAMME DE JESUS
Après les dimanches d’apparition (Noël) puis des premières manifestations de Jésus (baptême, Cana), nous allons à présent suivre l’évangile de Luc pendant toute cette année. Qui est ce Luc ? Son livre n’est pas signé et ce n’est qu’au 2ème siècle que l’on nommera les auteurs des 4 évangiles conservés par l’Eglise. Peut-être est-il ce médecin syrien converti par Paul et qui aurait accompagné l’apôtre dans sa mission (Col 4,14).
L’ouverture de son livre nous permet d’entrevoir un peu comment les choses se sont déroulées au 1er siècle et le processus de composition de ce livre qu’on appellera « Evangile ».
Par la suite, ce livret s’adresse à la multitude des hommes et des femmes qui voudront confirmer leur foi, être sûrs qu’il ne s’agit pas de la légende d’un homme-dieu mais d’une Révélation à accueillir car elle accomplit leur vie et l’histoire, leur donnant vie et bonheur. Tel est le dessein qu’ensemble nous allons poursuivre, de dimanche en dimanche, afin de devenir à notre tour, avec assurance, « serviteurs de la Parole ».
LA PREMIERE PREDICATION DE JESUS : SON DISCOURS-PROGRAMME
Lorsque Jésus, avec la puissance de l’Esprit, revint en Galilée, sa renommée se répandit dans toute la région. Il enseignait dans les synagogues et tout le monde faisait son éloge.
Il vient à Nazareth où il avait grandi. Comme il en avait l’habitude, il entra dans la synagogue le jour du sabbat et il se leva pour faire la lecture.
Au contraire de beaucoup de croyants qui, énervés par la lourdeur de leur Eglise ou révoltés par ses scandales, décident de ne plus pratiquer, Jésus (qui se sait Fils de Dieu) a l’habitude depuis l’enfance de rejoindre le petit peuple qui se rassemble chaque sabbat matin dans la synagogue. De retour dans son village, après une longue absence près de Jean-Baptiste, il est heureux de retrouver ses amis et voisins. Il en connaît mieux que personne les défauts, les inimitiés larvées, le peu de foi mais c’est « le peuple de Dieu », héritier d’une longue histoire, pauvre et malheureux sous la botte de l’occupant étranger. Et il les aime tels qu’ils sont. Les villageois, eux, sont très intrigués par ce voisin, ce charpentier qui s’est transformé en prédicateur itinérant et dont on raconte même qu’il opère des guérisons.
L’assemblée d’hommes chante à pleine voix les prières des psaumes qu’elle connaît par cœur puis le rabbin, responsable de la communauté, fait lecture du passage de la Torah du jour et la commente par l’homélie. Ensuite, comme il en a sans doute convenu avec lui, il cède la place à Jésus pour la 2ème lecture, celle qui est choisie dans le livre des Prophètes.
On lui présenta le livre du prophète Isaïe. Il ouvrit le livre et trouva le passage où il est écrit :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction. Il m’a envoyé proclamer la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur. ». Jésus referma le livre, le rendit au servant et s’assit. Tous, dans la synagogue, avaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire :
« Cette parole de l’Ecriture que vous venez d’entendre, aujourd’hui elle s’accomplit »
S’agit-il du passage prévu pour ce jour ou Jésus le choisit-il lui-même ? Cette page est extraite de la dernière partie du livre d’Isaïe (chap.61) lorsque, après la destruction de Jérusalem et du temple et le malheur de l’exil, les Judéens essayent péniblement de survivre. Le prophète leur annonce, de la part de Dieu, la venue d’un mystérieux personnage consacré : Dieu le oindra d’huile sainte (comme on consacrait le nouveau roi), le remplira de sa Force, de son Esprit. C’est pourquoi il pourra réconforter le peuple malheureux, apporter guérison, libération et même annoncer l’ouverture d’une nouvelle année jubilaire pendant laquelle les grâces de Dieu pleuvront.
Le peuple connaît bien toutes ces pages des Ecritures qui leur sont lues dans le culte ; chaque fois, le rabbin assure que ces magnifiques promesses de Dieu se réaliseront un jour et qu’il faut avoir de la patience. Mais quand cela surviendra-t-il ? Combien d’années, de siècles faudra-t-il encore attendre ? Au temps de Jésus, il y a plus de 90 ans que les Romains piétinent la terre sainte !
On imagine la stupeur de l’assemblée lorsque Jésus, sans nulle exaltation, rend le rouleau et déclare : « AUJOURD’HUI CETTE PAROLE S’ACCOMPLIT ». Ainsi il affirme que lors de son passage chez Jean, à la suite de son baptême dans l’eau, il a reçu une ONCTION D’ESPRIT-SAINT. Le feu de Dieu lui a été donné en plénitude. Dieu l’a institué ROI de ce royaume où les pauvres et les malheureux vont entendre la BONNE NOUVELLE : voici donc « aujourd’hui »la libération, la lumière, la guérison, la sortie des geôles. Le temps n’est plus à l’espérance, à l’attente et au doute mais à la FOI : ceux qui écoutent sont invités à faire confiance, à pratiquer ce programme qui devient début d’un nouveau monde.
Las ! on veut bien espérer le Royaume du bonheur des hommes mais pas s’atteler à le vivre dès aujourd’hui !
Dimanche prochain, nous entendrons la suite de l’histoire et la fin calamiteuse de cette proclamation.
AUJOURD’HUI LA PAROLE PROCLAMÉE
Chaque dimanche, nous nous retrouvons pour célébrer l’Eucharistie mais celle-ci n’est jamais réductible à la consécration et au partage du Pain et du Vin. Depuis toujours la liturgie commence par des lectures. Quel cas en faisons-nous ? Pendant des siècles, on y croyait si peu qu’on lisait des textes en un latin incompréhensible si bien qu’il était devenu courant de parler de « l’avant-messe ». Quelle horreur, quelle impolitesse : Venir chez Dieu pour être invité à son repas sans d’abord accepter de l’écouter !
Les lectures ne sont pas un apéritif : elles ont pour but de nous apprendre comment nous devons vivre si nous venons à l’église. La première partie de la messe est un dialogue : Dieu nous parle par les Ecritures proclamées et nous lui répondons par nos chants, nos réponses, notre adhésion : «AMEN ».
Au cours de la seconde partie, cette Parole écoutée, reçue par l’oreille, devient Pain à recevoir en bouche c.à.d. à assimiler afin d’avoir la force de réaliser le programme entendu AUJOURD’HUI.
C’est bien toujours AUJOURD’HUI que le mystère se réalise. La messe n’est pas seulement mémoire de faits passés ni espérance d’un paradis. Elle est accueil de Jésus, ce Roi qui vient à nous sans faste ni puissance, qui nous assure que les Paroles nous sont dites pour être sur le champ effectuées.
Le don de l’amour de Dieu est un « présent » au triple sens : cadeau – actualité – Jésus « présent » réel.
Notre péché est de recevoir les Paroles comme un bel idéal auquel nous aspirons mais que nous considérons comme impraticable. Alors qu’il suffit de laisser faire notre Roi oint, Messie : il commence sans cesse son œuvre de salut, il édifie un autre monde où les hiérarchies sont bouleversées, où l’indifférence n’est plus possible, où les citoyens du Royaume, qui acceptent d’être pauvres, se liguent pour accomplir AUJOURD’HUI le PROGRAMME DE JESUS.
Raphaël D
Le Corps du Christ ! 3ème Dimanche 2013 – 27 janvier
L’actualité présente actuellement de nombreux et graves évènements dans un monde tourmenté, divisé. Nous connaissons en Afrique le Mali et la guerre où la France est engagée. C’est une lutte contre des terroristes qui sèment la terreur par d’odieux crimes : juste décision, même si elle est controversée. Cela rappelle d’anciens évènements avec la guerre 39-45. La Résistance pour rendre à la France la liberté fut jugée bien utile, même si seule elle n’aurait pas aboutie à la joie de la libération de 1945.
Pourquoi aussi, chez nous, cette décision contestée du « mariage pour tous ». A ce sujet, même des chrétiens catholiques, prennent des positions qui ne sont pas celles de l’Eglise en la matière. Où est la vérité ?
Bien des personnes, croyantes ou non, n’ont pas conscience qu’à ce sujet, quelqu’un a parlé et qu’il serait bon de l’écouter : Dieu ! Oui, pour guider l’humanité dont il est le Créateur, Dieu a parlé ! La Bible, l’Ancien Testament, déjà en témoignent. Des prophètes et des rois rapporteront la Parole de Dieu. Dieu affirme son unicité, son amour de sa création, d’une humanité qu’il veut guider au bonheur éternel. Il choisit des hommes, comme Abraham, Moïse, David, une famille, un peuple, une nation, avec des collaborateurs pour vivre une alliance d’amour avec l’humanité entière.
C’est par Jésus Christ, Fils de Dieu et Fils de l’homme, envoyé par Dieu que celui-ci va surtout s’exprimer, complétant tous les enseignements précédents sur l’humanité et son devenir. Que dit-il ? Dans l’Evangile (Luc 1, 1-4 ; 14-21) St Luc déclare à son ami Théophile une mise au courant des événements concernant Jésus : « après m’être informé soigneusement de tout depuis les origines ; que tu te rendes bien compte de la solidité des enseignements que tu as reçus » Il expose alors que Jésus, « avec la puissance de l’Esprit, enseignait dans les synagogues des juifs. Tout le monde faisait son éloge. » A Nazareth on lui présente le livre du prophète Isaïe. Il lit : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction (rappelons son baptême par Jean Baptiste) » « Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres » et poursuit : la liberté aux prisonniers, la vue aux aveugles, aux opprimés la libération, une année de bienfaits accordée par le Seigneur. « Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit ». Jésus s’annonce comme le Messie attendu et, par Lui, prendront leur valeur les autres textes des Ecritures. Nous sommes là au départ de la Bonne Nouvelle. Lisons l’Evangile et sachons nous documenter !
En 1ère lecture le prophète Néhémie décrit une fête juive, où un scribe, Esdras, fait la lecture de la loi de Moïse devant tout le peuple rassemblé. Il monte sur une tribune « construite tout exprès » (l’ambon) ; « tout le monde se mit debout » Esdras bénit le Seigneur. Les lévites traduisaient et donnaient le sens (l’homélie). « Ce jour est consacré au Seigneur votre Dieu » (le sabbat devenu le dimanche). Et c’est l’invitation à un repas festif ; « envoyez une part à celui qui n’a rien de prêt » (exigence de l’amour des pauvres, des souffrants) « La joie du Seigneur est votre rempart » (L’union à Dieu préserve de se fourvoyer sur un mauvais chemin, celui de tentations actuelles sur le mariage).
Le Psaume 18 nous l’a fait chanter et précise : « La loi du Seigneur redonne vie » ; « rend sages les simples » ; « clarifie le regard » ; des préceptes qui « réjouissent le cœur ». Comment ne pas accueillir la loi d’amour de Jésus ? Elle est faite pour le bonheur humain, déjà en ce monde, jusque dans nos épreuves.
Quant à St Paul (2ème lecture), prenant en comparaison le corps humain avec ses membres différents, il indique qu’il en est de même pour le Christ : « Tous, juifs ou païens, esclaves ou hommes libres, baptisés dans l’unique Esprit pour former un seul corps ». « Vous êtes le corps du Christ, et chacun pour votre part, vous êtes les membres de ce corps ». Voilà notre destinée éternelle ! Alleluia !
Liberté, unité, sécurité, vérité, joie et amour ! Confions-nous à Marie. Elle saura nous donner son Fils, Sauveur du monde, pour ne faire qu’un avec Lui.
Troisième dimanche dans l’année C
Les lectures de ce dimanche nous placent devant l’importance de la Parole de Dieu. L’épître de saint Paul elle, nous donne l’exemple de sa fécondité lorsqu’elle est reçue dans un cœur ouvert.
Que la parole de Dieu soit vitale, les Juifs l’ont toujours su. Après la déportation à Babylone, ils avaient tout perdu : terre, roi, temple. Tout sauf une chose, la seule indispensable : se rassembler (sunagein, en grec, ce qui a donné le mot « synagogue ») pour écouter la Loide Moïse et les écrits des prophètes. Et cette écoute produit du fruit. L’espérance renaît chez ces exilés. Le peuple pleure, car la Parole, en éclairant nos vies, révèle notre péché. Mais c’est la joie qui est la plus forte : « Car ce jour est consacré à notre Dieu ! Ne vous affligez pas : la joie du Seigneur est votre rempart ! » (Première lecture). La joie de Dieu est notre rempart lorsque nous accueillons ses paroles dans le murmure du cœur (Psaume 18).
L’ancien archevêque de Milan, le cardinal Martini a eu cette remarque aussi incisive que pertinente : « Je suis persuadé que pour un chrétien d’aujourd’hui, dans la société occidentale complexe, difficile, sécularisée, il est pratiquement impossible de persévérer dans la foi sans aussi se nourrir personnellement de l’Ecriture. »
C’est le message de l’évangile. Jésus entre dans la synagogue de son village. La liturgie synagogale comportait au moins deux lectures : La première tirée de la Loi de Moïse, la deuxième prise chez l’un des prophètes. C’est un passage d’Isaïe que Jésus choisit de lire. Puis il s’assied : c’est l’attitude du prédicateur. Habituellement, l’homélie consistait à éclairer la première lecture par la deuxième. Mais ici, Jésus ne se lance pas dans un commentaire. Partant uniquement du texte d’Isaïe 61 qu’il vient de proclamer, il il constate avec une autorité tranquille : « Cette parole de l’Ecriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit » (Luc 1, 21). « Aujourd’hui » : en un mot, tout est dit.
Origène, le grand théologien du 3e siècle, commente : « Quand vous lisez : ‘ Il enseignait dans leurs synagogues, et tout le monde faisait son éloge ‘, gardez-vous de n’estimer heureux que ces gens-là, et de vous croire privés de son enseignement. Si les Ecritures sont vraies, le Seigneur n’a pas seulement parlé en ce temps-là, dans les assemblées juives, mais il parle également aujourd’hui dans notre assemblée ».
C’est par l’écoute attentive, aimante, adorante de la Bible que l’Esprit nous fait découvrir sous les signes du pain et du vin eucharistiques la présence « aujourd’hui » du corps et sang du Christ. C’est aussi par l’accueil de la Parole rendue vivante et actuelle par l’Esprit saint, que se construit et s’unifie, dans sa diversité, le Corps de l’Eglise, et au-delà, celui de l’humanité toute entière (deuxième lecture).
Saint Luc, dans son livre à deux parties – l’Évangile d’un côté et les Actes des Apôtres de l’autre – n’a d’autre but que de nous dire qu’entre Jésus et l’Église, c’est la même histoire. L’Esprit est là aux commencements de Jésus, de l’annonciation au début de son ministère. De la même manière, l’Esprit inspire les commencements incessants de l’Église de tous les temps et de tous les lieux. Demandons-lui de nous aider à « manger » la Parole de Dieu (comme le disait le Père Jousse « La manducation de la Parole »), à accueillir Dieu sans tarder, à accepter de nous laisser transformer, convertir, puisque c’est aujourd’hui même que s’accomplit le salut du Christ
Les homélies sur kerit.be
Esdras nous lit la Parole de Dieu dans l’Ancien Testament et Luc nous introduit a la Parole dans le Nouveau, et il serait tres utile que les chretiens d’aujourd’hui, dans le contexte trouble des evenements qui nous entourent, cherchent dans la lecture de la Bible la signification du scenario etabli par la Parole, pour la fin des temps.
Il me semble soulever le voile dans le Livre de la Consolation du troisieme Isaie . Apres les guerres et les persecutions annoncees par Jesus, ce sera le Nouvel Avenement du Christ, en qui les Juils, les Musulmans et toutes les nations reconnaitront notre Messie. Il n’ y aura plus qu’un seul troupeau et un seul Pasteur, et le loup habitera avec l’agneau, le nourrisson tendra la main sur le nid du cobra, etc, etc. Celui qui perseverera jusqu’au bout sera sauve’. Esperons en faire partie.C’est un message d’esperance.
Merci pour les commentaires.
Juste dire d’être prudents en prenant des exemples pour illustrer :
“L’actualité présente actuellement de nombreux et graves évènements dans un monde tourmenté, divisé. Nous connaissons en Afrique le Mali et la guerre où la France est engagée. C’est une lutte contre des terroristes qui sèment la terreur par d’odieux crimes : juste décision, même si elle est controversée. Cela rappelle d’anciens évènements avec la guerre 39-45. La Résistance pour rendre à la France la liberté fut jugée bien utile, même si seule elle n’aurait pas aboutie à la joie de la libération de 1945.”
La comparaison est un peu exagérée. La réalité étant loin de ce qu’on nous fait admettre. Loin de justifier tout terrorrisme (encore moins que c’est un mot qui est attribué par quelqu’un ou une idéologie, à sa sauce), il serait temps que l’Eglise, à travers laïcs comme clercs sache et annonce la Vérité pour libérer au nom du Christ tous ceux qui tuent, dans tous les camps, sinon, nous serons toujours admis comme “complices du malheurs où nos frères sont tenus”.
Concrètement, les guerres en Centrafrique comme au Mali, et autres sont des guêpiers que la France est allée bousculer en PILLANT les ressources naturelles, et en se faisant Humaniste. Vous ne pouvez pas aimer le Malien plus que lui-même!
A nous (je suis moi même prêtre depuis seulement 13 ans) de dire la Vérité, de ne pas nous taire. Et, quand on valide le mensonge, on cautionne la mort de tous ceux qui tombent dans les deux camps. Le jugement dernier nous sera dur, et, il commence même déjà sur terre (sans être Adventiste).
j’aurais mieux fait d’envoyer un Commentaire sur les Textes, mais, ça viendra. Pour le moment, veuillons ne pas chasser davantage les gens de l’Eglise par des propos dénués de réaité.
Mon appréciation n’est pas obligée d’être publique, mais, faudrait certainement que la rédaction en tienne compte pour orienter et “censurer”.
Bon Dimanche in Christo!