Homélie du 4ème dimanche du Carême (10 mars)
Abbé Jean Compazieu | 24 février 2013Soyez dans la joie
Textes bibliques : Lire
Ce 4ème dimanche du carême est appelé dimanche de la joie. C’est l’invitation d’Isaïe à l’entrée : “Réjouissez vous avec Jérusalem. Exultez avec elle vous tous qui l’aimez. Avec elle, soyez dans l’allégresse, vous tous qui portez son deuil.” Cette joie c’est avant tout celle de celui qui reçoit la miséricorde de Dieu. L’Evangile nous présente précisément l’amour du Père miséricordieux. Dans la seconde lecture, Saint Paul nous en parle aussi : Dieu s’est réconcilié le monde dans le Christ. Le premier texte biblique nous a rappelé l’entrée du peuple hébreu dans la Terre promise. Pour eux, c’est la fin d’un long chemin à travers le désert. Tout au long de ces années, Dieu n’a jamais cessé de leur faire miséricorde.
Le livre de Josué nous a donc rapporté une étape importante dans la vie des Israélites : Il s’agit du passage du Jourdain. Jusque là, ils étaient nomades. Désormais, ils deviennent des sédentaires ; ils passent d’une civilisation à une autre. Cela n’ira pas sans danger : risque de l’idolâtrie, risque également de mélanger la révélation divine avec des valeurs nouvelles. Ce passage comporte aussi des appels : c’est un pas en avant ; c’est la fin du déshonneur des l’esclavage d’Egypte. De plus, ils ne seront plus dépendants de la manne que Dieu leur fournissait. Ils pourront désormais faire produire la terre que Dieu leur donne. C’est par leur travail qu’ils trouveront la nourriture dont ils ont besoin. Dieu les accompagne mais autrement. Il ne gouverne plus le monde par des miracles. Il attend des hommes qu’ils soient libres et responsables.
En lisant ce texte très ancien, nous pouvons penser aux profondes mutations qui ont marqué notre monde, notre civilisation et notre Eglise. Nous connaissons tous les dangers de ces changements. Mais le plus important c’est de rendre grâce pour les pas en avant de notre humanité. Nous pouvons laisser de côté les éternels boudeurs. Nous devons plutôt voir ceux qui prennent à bras le corps ce monde nouveau pour lui révéler l’Evangile. Le Seigneur est là au cœur de nos vies et sa présence est pour nous source de joie.
L’Evangile nous dit précisément l’amour du Père pour chacun de ses enfants. Mais le premier dimanche du Carême, nous avons vu que le tentateur cherche à nous en détourner. Georges Bernanos nous le dit à sa manière : “Le diable, voyez-vous, c’est l’ami qui ne reste jamais jusqu’au bout.” Ce jeune homme ne réalise pas la joie qu’il a d’être fils du Père. Mal conseillé par le démon qui l’entraîne loin de la tendresse paternelle, il finit par se trouver dans une situation dramatique. Puis une fois détruit, ruiné et miséreux, le démon l’abandonne. Cet homme se retrouve dans la pire déchéance pour un juif : il doit garder les cochons. N’oublions pas que pour un juif, ces animaux étaient considérés comme impurs d’après la loi.
Nous remarquons également que le retour de ce fils vers le Père n’est pas dû à une vraie contrition mais à la faim qui le tenaille. Il espère trouver auprès de lui au moins une place de serviteur. Alors il se lève pour prendre la route du retour. Il réfléchit à quelques phrases qui pourraient attendrir un père justement irrité : « Je lui dirai : Père j’ai péché contre le ciel et contre toi. Je ne mérite plus d’être appelé ton fils ; prends-moi comme un de tes ouvriers. » En fait, c’est l’amour qu’il recevra, un amour qui va jusqu’au pardon. Il retrouvera sa place de fils dans sa famille. Ce fils redécouvre à quel point l’amour de son père est gratuit et démesuré.
Quant au frère aîné, il ne s’est situé que comme serviteur. “Il y a tant d’années que je te sers et jamais tu ne m’as donné un chevreau pour festoyer avec mes amis.” Il refuse de reconnaître le 2ème fils comme un frère. Ce fils c’est celui qui juge et qui condamne son frère au lieu de l’accueillir. Au premier abord, il a raison : son frère a fauté ; il a déshonoré sa famille. Il doit assumer les conséquences de ses actes.
A travers cette parabole, le Christ s’adresse aux scribes et aux pharisiens qui ne comprennent pas son accueil des pécheurs. Il voudrait les associer à la joie du Père qui retrouve son fils perdu. C’est important pour nous aussi. Nous sommes souvent un peu comme le fils aîné. C’est ce qui se passe quand nous estimons qu’on ne peut pas fréquenter n’importe qui, quand nous pensons qu’il faut écarter les brebis galeuses. On se dit parfois que l’Eglise devrait être plus intransigeante. Mais c’est précisément pour répondre à l’appel du Christ que l’Eglise s’efforce d’atteindre les incroyants, les pauvres, ceux qui sont loin. Et le Père veut nous associer tous à sa joie chaque fois qu’un pécheur est réconcilié.
C’est aussi ce que nous rappelle saint Paul dans la 2ème lecture. Il nous invite à accueillir l’amour miséricordieux du Christ. C’est le Seigneur lui-même qui fait appel à des hommes pour leur confier le ministère de la réconciliation. Le carême est un moment favorable pour ce retour vers le Père à travers le sacrement du pardon. Cette rencontre avec l’amour miséricordieux du Père est source de joie. Cette joie c’est celle du pécheur pardonné mais aussi celle de Dieu.
Ensemble nous faisons monter notre prière vers Dieu notre Père : toi qui as accueilli avec joie le retour de l’enfant prodigue et qui as réconforté le fils aîné animé de jalousie, fais de nous des témoins et des messagers de ta miséricorde. Toi qui n’as jamais cessé de nous aimer, garde-nous fidèles à ton amour. Amen
Sources : Revues Feu Nouveau, Signes, Dimanche en Paroisse, L’intelligence des Ecritures (MN Thabut), Lectures bibliques des dimanches année C (Albert Vanhoye), Commentaires du missel communautaire (Père André Rebré), A l’écoute de la Parole de Dieu (L. Soulié)
un appel de l’association arbre pour une chapelle a st anatole pres de giroussens
recherche cloche,appel a donateur
tel de la presidente mme valax 0563584173
merci
voici le blog l’esperance est là
Site Internet : stpierredupuy.blogspot.fr
Contact : jac17@wanadoo.fr
Source : organisateur
Image (c) stpierredupuy.blogspot.fr
Malgré la faim qui est à la base de sa repentance, nous devrons aussi reconnaître et louer l’acte d’humilité de l’enfant qui, avec courage, a décidé de retrourner chez son père blessé par le départ de son béjamin.De cette même façon, nous avec nos actes face à notre Dieu qui cesserait d’être s’il n’aime l’homme et se détourne de sa miserocorde; chose impossible à Dieu
Malgré la faim qui est à la base de sa repentance, nous devrons aussi reconnaître et louer l’acte d’humilité de l’enfant qui, avec courage, a décidé de retrourner chez son père blessé par le départ de son béjamin.De cette même façon, nous avec nos actes face à notre Dieu qui cesserait d’être Dieu s’il n’aime l’homme et se détourne de sa miserocorde; chose impossible à Dieu.
Merci.
Merci Seigneur de me faire comprendre que je suis aussi souvent ce fils aîné qui a tant de mal à comprendre ton amour !
Pourtant j’aimerais tant que les paroissiens de notre paroisse, lorsqu’ils viennent à la messe n’arrivent pas en retard et ne repartent pas juste après avoir communié comme si cette halte près de toi, dans le partage fraternel, l’action de grâce et l’offrande, ne pouvait être que parenthèse dont il fallait se débarrasser très vite… Juste être en règle… Alors que tu attends chacun avec une telle tendresse, une telle patience, tu te livres tout entier en te donnant dans l’Eucharistie. “Si tu savais le don de Dieu”…
Pardonne Seigneur, ma façon de voir les choses qui n’est sûrement pas la tienne. Qui suis-je pour juger le fond des coeurs de mes frères en humanité ?
Laisse-moi simplement pleurer sur ton coeur.
Je constate aussi ce retard pour les messes dominicales. Mais pour une sépulture, ils arrivent une heure à l’avance
J’attire votre attention sur l’image du Père qui accueille son fils. Regardez bien les mains. Ce père est représenté avec les mains d’un papa et d’une maman. C’est une manière de dire que Dieu nous aime d’un amour paternel et maternel
[…] Homélie du 4ème dimanche du Carême (10 mars) […]