Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire (25 aout 2013)
Abbé Jean Compazieu | 15 août 2013
Invitation au rassemblement
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce jour nous révèlent un Dieu qui promet de nous rassembler. Il ne peut être que le “Dieu pour tous”. C’est ce que nous lisons dans le livre d’Isaïe (première lecture) : “Je viens rassembler les hommes de toutes les nations et ils verront ma gloire”. Voilà la bonne nouvelle de ce jour : Dieu veut rassembler tous les hommes. Il veut les rendre heureux. Ce message voudrait rejoindre notre monde d’aujourd’hui dans ce qu’il vit. Beaucoup n’entendent pas ou ne veulent pas entendre les appels du Seigneur : on organise sa vie sans lui et en dehors de lui.
Mais Dieu ne peut se résigner à cette dispersion ; c’est ce que nous fait comprendre le prophète Isaïe : “Les messagers du Seigneur annonceront ma gloire parmi les nations”. Ces messagers, c’est nous. Le salut des nations est l’œuvre de tous. C’est une œuvre collective et communautaire. Mais le maître d’œuvre c’est Dieu. C’est lui qui a l’initiative. Il compte sur nous pour témoigner, mais c’est lui qui agit dans le cœur de ceux qu’il met sur notre route. Saint Augustin nous le dit à sa manière : “Dieu nous a créés sans nous mais il ne nous sauvera pas malgré nous.”
Pour l’auteur de la lettre aux Hébreux, ce qui est premier c’est cet amour de Dieu. Nous ne devons pas en douter, même dans les moments d’épreuves. Dieu se comporte envers nous comme un père envers ses enfants. Il n’hésite pas à les conseiller, à les encourager et à les reprendre. Quand on aime, on se met parfois en colère. Ce n’est que bien plus tard que les enfants comprennent les effets bénéfiques de cette colère paternelle. L’important c’est de ne jamais perdre de vue que Dieu est amour. Il nous aime infiniment, tels que nous sommes et il est toujours à nos côtés pour nous relever. Son grand projet c’est de nous rassembler tous dans son Royaume.
L’Évangile nous montre précisément les conditions qui nous permettront d’entrer dans ce rassemblement : “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite” nous dit Jésus. Pour être sauvés, il faut être courageux et fidèles. Il faut surtout correspondre à la grâce de Dieu. Notre certificat de baptême n’est pas un laissez-passer suffisant pour entrer dans la salle des fêtes. C’est dans notre vie de tous les jours que s’exprime notre acceptation du salut. Jésus nous invite à l’accueillir et à le laisser faire son œuvre de salut en nous.
Notre entrée dans le Royaume ne se fera pas sans une vraie conversion personnelle. Passer par la porte étroite c’est se libérer des privilèges, des honneurs et des prétentions qui encombrent notre vie. Toutes les richesses que nous aurons accumulées ne nous seront d’aucune utilité lors de notre passage vers “l’autre rive”. Pour aller à Jésus, il faut se faire tout petit. Si nous sommes imbus de nos certitudes et de nos préjugés, cela ne sera pas possible. Nous resterons fermés sur nous-mêmes et incapables d’accueillir une parole qui vient d’ailleurs.
“Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite !” Dans certains grands immeubles, on trouve deux portes dont l’une est réservée au service. Celle-ci est étroite et elle donne sur un escalier plutôt raide. Cette image vient nous rappeler l’orientation que nous avons à donner à notre vie. Passer par la porte étroite c’est s’engager dans l’escalier de service, c’est se donner aux autres, c’est accueillir et partager. Chaque jour, l’actualité nous montre des gens qui s’engagent au service de ceux qui ont tout perdu dans les catastrophes qui ne cessent de s’accumuler dans le monde. Ils donnent de leurs temps, de leurs forces et de leur argent pour les aider à sortir de cette situation désastreuse. Tout ce que nous pouvons faire pour aider l’autre à se relever et à retrouver sa dignité prend valeur d’éternité.
Cette porte étroite c’est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage ver la Vie Éternelle. Un jour, il a dit : “Je suis la porte des brebis. Celui qui entrera par moi sera sauvé.” Notre entrée dans le Royaume dépend donc de la place que nous donnons au Christ dans notre vie. Le Salut est offert à tous, mais rien n’est possible sans notre accueil. Ce salut est une qualité de vie dans l’amour, une relation dont on jouit ou non. Vouloir faire semblant ne sert à rien. L’amour est vrai ou il n’est pas.
En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur. Nous te redisons notre désir de vivre en toi et d’avancer avec toi. Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Mais avec toi, tout est possible. Aide-nous à nous débarrasser de tout ce qui nous encombre et de tout ce qui retarde notre marche à ta suite. Que ta parole réveille notre foi. Alors nous pourrons marcher vers toi avec la multitude de ceux que tu appelles. Amen.
Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), dossiers personnels
Seigneur, c’est bientot la rentrée mais, pour moi, c’est ma rentrée religieuse, je me recentre sur toi, je me disperse moins, j’écoute plus radio espérance et je vais faire mon possible pour être moins encombrée par des petits bonheurs derisoires.
Que le Seigneur nous protege comme il sait si bien le faire.
Merci Christiane. Bonne rentrée