Homélie du 4ème dimanche de l’Avent (22 décembre)
Abbé Jean Compazieu | 13 décembre 2013
Dieu promet un Sauveur
Textes bibliques : Lire ou Ecouter
Nous sommes à quelques jours de Noël. Nous nous y préparons tous. Les lectures bibliques de ce dimanche nous montrent que Dieu est à l’initiative de ce grand mystère. Nous ne l’avions pas demandé. Nous ne l’avions pas imaginé. C’est lui qui a pris l’initiative de faire le premier pas. Il l’a fait pour notre salut. Il a voulu établir sa présence au milieu de nous pour nous faire entrer en communion avec lui.
La première lecture nous montre fortement cette initiative de Dieu. Il faut se rappeler qu’à l’époque d’Isaïe, le peuple d’Israël vit une situation vraiment difficile. Il est menacé de partout par les armées étrangères. Alors, le prophète dit au jeune roi Acaz : “Demande pour toi un signe venant du Seigneur ton Dieu.” C’est un appel pour le roi et pour chacun de nous à vraiment se tourner vers le Seigneur. Et c’est Dieu lui-même qui est à l’origine de cette demande. En écoutant ce texte, nous avons vu que le roi reste fermé à cette idée. Mais Dieu n’abandonne pas son projet d’amour à l’égard de son peuple. Et c’est l’annonce de la naissance virginale de l’Emmanuel, Dieu avec nous. En lui, c’est Dieu qui se rendra présent au milieu de son peuple.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous annonce précisément l’accomplissement de ce salut en Jésus Christ. Lui-même a été appelé pour être apôtre. Il ne fait qu’un avec la mission qui est sa fierté et sa raison d’être. Cette mission, c’est la prédication de l’Evangile. Le salut en Jésus Christ est offert à tous, y compris aux païens. Comme le prophète Isaïe, Paul est affronté à l’incrédulité et à la persécution. Ces jours-ci, j’ai relevé les propos de Mgr Ma, évêque de Shangaï, assigné à résidence : “L’oppresseur doit être libéré tout comme l’opprimé. Tous deux sont dépossédés de leur humanité. Un homme qui prive un autre homme de sa liberté est prisonnier de la haine. Tous deux sont enfermés derrière les barreaux des préjugés et de l’étroitesse d’esprit” (La Croix du 9 – 12). C’est précisément cette libération que le Christ est venue apporter au monde. Et rien ni personne ne peut arrêter la réalisation de son projet.
L’Evangile nous montre comment la venue de l’Emmanuel est annoncée à Joseph. A l’opposé d’Acaz, Joseph nous est présenté comme l’homme juste (ajusté à Dieu) qui vit de sa foi. Il est invité à prendre chez lui Marie son épouse : “L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint”. Joseph accepte d’être dérangé et de voir ses plans bouleversés. Il a l’humilité de donner à son enfant un nom qui ne vient pas de lui et qu’il n’a pas choisi. Il fait confiance en faisant ce que l’ange lui demande. Son témoignage nous apprend que Dieu est plus grand que nous. Nous ne sommes pas l’auteur de notre origine ni de notre foi. Joseph nous revoie à la vraie foi, celle qui fait confiance en la Parole de Dieu.
C’est important pour nous. Nous avons tous des projets et des rêves. Mais comme Joseph, nous apprenons à les ajuster à ceux de Dieu qui est Amour. Et la meilleure manière de réaliser cela, c’est de prendre avec nous Marie, notre Mère. Elle sera toujours là pour nous aider à accueillir le Salut en Jésus Christ. Comme elle et comme Joseph, laissons-nous “travailler par l’Esprit Saint pour devenir de plus en plus ajustés à la volonté de Dieu.
Ces trois lectures sont l’annonce d’une même promesse, celle de Jésus Sauveur. La mission de l’Eglise, notre mission à tous, c’est de répercuter cette annonce de la bonne nouvelle de Jésus Christ notre Seigneur. Nous le faisons en nous approchant au plus près de sa Parole et en nous en nourrissant. En cette période de l’Avent, nous découvrons que préparer Noël, c’est d’abord prendre du temps pour le silence, la prière, la lecture de l’évangile. C’est là que nous puisons la force et le courage dont nous avons besoin pour la mission qui nous est confiée. Nous serons peut-être affrontés à l’indifférence, l’incroyance et peut-être la dérision. D’autres auront à souffrir de la persécution. Mais le Seigneur est là au milieu de nous. Il est et il reste “Dieu avec nous”. C’est son amour qui aura le dernier mot. Il compte sur nous pour faire triompher l’amour sur la haine, la tendresse sur l’indifférence.
En célébrant l’Eucharistie, le Seigneur nous donne un signe pour nous dire qu’il est présent. Nous nous nourrissons de sa parole et de son Corps en vue de la mission qu’il nous confie. Accueillons ce signe du ciel pour vivre Noël en toute vérité. Et surtout, soyons-en les témoins auprès de tous ceux et celles qui nous entourent. Et plus que jamais, nous prions ensemble : “O Seigneur, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre.”
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Dimanche en paroisse, Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius), Lectures bibliques des dimanches A (A. Vahoye),
Résumé :
1ère lecture : Dieu promet un Sauveur…
Psaume : Qui est ce Roi de gloire ?…
2ème lecture : l’apôtre Paul annonce le Salut en Jésus Christ…
Evangile : La venue de l’Emmanuel annoncée à Joseph…
(Dimanche en paroisse)
Bienvenue sur le site Dimanche dans la Ville
Le site Dimanche dans la Ville, créé par les frères dominicains de Lille et de la Province Dominicaine de France, vous propose de vous arrêter et de goûter la Parole de Dieu, à travers les lectures des messes de chaque dimanche. Le psaume est chanté et une pièce d’orgue est offerte.
Je m’inscris
Bonjour frère Jean,
Je fais partire d’équipes liturgiques et funérailles; vos homélies m’aident beaucoup pour préparer les messes et me donnent des idées pour commenter les textes des célébrations de funérailles.
Je vous remercie très sincèrement de votre dévouement.
Je prie pour votre belle-soeur Yvette; que le Seigneur l’aide dans ces moments difficiles et l’accueille dans la paix et la joie.
Références bibliques Is 7, 10-16 ; Ps 23 ; Rm 1, 1-7 ; Mt 1, 18-24
Vivre Noël en toute vérité !
Dieu ne nous abandonne jamais. Quand il intervient, c’est d’une manière que nous n’avions pas prévue. Dieu se sert de moyens petits et humbles pour sauver le monde. Dans le cas présent, il s’agit de la naissance d’un enfant. Aux hommes de l’Ancien Testament qui demandèrent un signe, le prophète Isaïe répondit : « Ce signe sera une vierge qui enfantera un fils, et on l’appellera Emmanuel, c’est à dire : Dieu avec nous. »
L’Évangile d’aujourd’hui est précisément une annonce de cette naissance de Jésus Fils de Dieu. Ce passage de l’évangile selon saint Matthieu nous invite à contempler la figure de Joseph, Joseph dont nous ne connaissons aucune parole.
Dire que Joseph, dans un songe, entendit l’Ange du Seigneur, c’est dire que Dieu lui parla au cœur. Qu’a-t-il entendu, Joseph, dans l’intérieur de son cœur ?
« Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie ton épouse. L’enfant qui est engendré en elle vient de l’Esprit Saint ».
Comment croire l’incroyable ? Ce qui allait de soi, c’était de répudier Marie, c’était conforme à la Loi. Prendre Marie chez lui, c’était pour Joseph, faire fi du « qu’en dira-t-on » et de la risée de l’entourage.
La parole de l’Ange, la parole de Dieu a été plus forte que ses réticences. Et Joseph eut le courage de changer de projet et de se faire serviteur d’un mystère qu’il ne comprit pas.
En accueillant cet enfant, Joseph participa au grand projet de Dieu. Et l’essentiel se trouve résumé dans le message de l’ange : « L’enfant qui est engendré en Marie vient de l’Esprit Saint. » C’est une invitation à Joseph et à chacun d’entre nous à reconnaître le Fils de Dieu et à l’accueillir avec confiance dans notre vie car il est l’Emmanuel, c’est à dire « Dieu avec nous ».
À la naissance de Jésus, c’est donc la promesse d’Isaïe qui se réalisa. C’est à Jésus que nous rendrons grâce le jour de Noël. Notre regard va se porter vers ce petit enfant né dans des conditions misérables, enveloppé de langes et couché dans une mangeoire pour animaux. Il est grand le mystère de la foi qui se contente de mystères aussi pauvres et aussi humbles.
Ce petit enfant, c’est le Fils de Dieu, non seulement pour le pays de Palestine mais pour tous les hommes, les femmes et les enfants du monde entier. C’est Dieu qui s’abaisse à nous pour nous élever à la dignité de Fils de Dieu. Tout l’évangile nous dit que Jésus a voulu être au milieu des hommes pécheurs pour les ramener à lui. La naissance de Jésus met fin à la domination d’une race sur l’autre, d’une culture sur l’autre. Depuis Jésus nous n’avons qu’une seule citoyenneté qui compte vraiment : nous sommes tous fils et filles de Dieu.
Une fois de plus, Dieu utilise des moyens dérisoires pour sauver son peuple. Il compte sur notre foi et notre confiance car rien ne peut nous séparer de son amour.
Ce qui est merveilleux, c’est qu’il n’hésite pas à faire appel à chacun de nous, malgré nos limites, pour que son message d’espérance soit annoncé là où nous vivons. Il nous charge de dire et de témoigner de l’espérance qui nous anime. Le reste c’est lui qui s’en charge.
Dans chaque célébration eucharistique, le Seigneur nous donne un signe pour nous dire qu’il est présent. Nous nous nourrissons de sa Parole et de son Corps en vue de la mission qu’Il nous confie.
Accueillons ce signe du ciel pour vivre Noël en toute vérité.
Amen
Merci Michel pour cette homélie
Salut,
En ce 4 ème dimanche de l’Avent l’Eglise nous invites encore a vivre l’annonce de Dieu a Joseph l’epoux de Marie pour etre père du Sauveur, malgré les projets.
Bon dimanche et joyeux Noël 2013.