Homélie de la veillée pascale
Abbé Jean Compazieu | 3 avril 2014
La nuit du premier jour de la semaine
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C’était après le Sabbat, à l’heure où commençait le premier jour de la semaine. Il faisait encore nuit. Il faisait nuit aussi dans le cœur de ces femmes qui se rendaient au tombeau du Seigneur. Elles l’avaient suivi jusqu’au pied de la croix et elles pensaient venir rendre les derniers honneurs à un ami défunt. Cette nuit de Pâques nous renvoie à une autre nuit, celle qui nous a rassemblés à Noël pour célébrer la naissance de Jésus. Cette nuit-là nous a annoncé que le Sauveur nous a rejoints au cœur de nos ténèbres pour conduire notre monde vers la Lumière. Et au cours de la nuit de Pâques, nous célébrons la victoire de Jésus sur les ténèbres de la mort et du péché. C’est la Lumière qui l’emporte.
Un autre point important : L’Evangile situe la résurrection de Jésus au premier jour de la semaine (ce qui correspond au dimanche). Ce premier jour nous renvoie à celui de la création du monde que nous lisons dans le livre de la Genèse. Ce jour-là, Dieu avait entrepris de faire du neuf. C’est aussi ce qui se passe le jour de Pâques. La toute-puissance de Dieu fait de nous des êtres nouveaux. Elle nous libère de l’esclavage du péché. Le Christ ressuscité nous ouvre un chemin de liberté.
L’Evangile nous parle d’un grand tremblement de terre. L’Ange du Seigneur est là et roule la pierre. Cette pierre, c’est celle de tous nos enfermements, nos égoïsmes, notre péché. Cet événement de la résurrection nous rappelle que la mort et le péché ne peuvent avoir le dernier mot. Le Christ ressuscité veut nous associer à sa victoire.
Voilà la bonne nouvelle de cette nuit de Pâques : Jésus est sorti vivant et victorieux de son tombeau. Il est entré dans la vie céleste. Il est glorifié. Cette bonne nouvelle a été annoncée aux femmes qui l’avaient suivi jusqu’au pied de la croix. Et maintenant, elles sont envoyées vers les disciples. Ils doivent se rendre en Galilée, là où tout a commencé pour lui. C’est là qu’il leur donnera la mission d’annoncer la bonne nouvelle au monde entier.
Cette bonne nouvelle a été transmise de génération en génération. C’est à nous maintenant de prendre le relai pour qu’elle continue à être annoncée. Dans certains pays, les chrétiens le font au péril de leur vie. Ils sont nombreux ceux et celles qui sont persécutés, poursuivis et mis à mort à cause de leur foi en Jésus.
Mais rien ne peut empêcher la progression de la Parole de Dieu. Nous-mêmes, nous sommes envoyés dans le monde d’aujourd’hui pour être témoins et messagers de Jésus ressuscité. Notre mission c’est de dire et de témoigner par nos paroles et nos actes. Nous sommes envoyés vers ceux qui vivent dans la nuit de l’incroyance, de l’indifférence. Aujourd’hui comme autrefois, notre Dieu reste celui qui a vu la misère de son peuple. Il veut à tout prix le sauver. Et il compte sur nous pour participer à cette mission. Mais le principal travail, c’est lui qui le fait dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route. L’Evangile restera toujours une force communicative pour les hommes d’aujourd’hui.
Cette mission qui nous est confiée, nous la portons dans notre prière. C’est important pour nous. La parole que nous avons à proclamer ce n’est pas la nôtre mais celle de Jésus. C’est pour cela que nous avons sans cesse à nous ajuster à lui. C’est avec lui que notre vie pourra devenir un authentique témoignage.
Ce soir, nous pouvons faire nôtre ce chant d’envoi : “Allez-vous-en sur les places et sur les parvis ! Allez-vous-en sur les places y chercher mes amis.”