Homélie du 6ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 17 mai 2014
“Je ne vous laisserai pas orphelins…”
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Le récit des Actes des Apôtres (1ère lecture) nous rapporte ce qui s’est passé après la résurrection du Christ. C’est vraiment un temps de plénitude : la croix porte un fruit qui demeure. Elle donne l’audace de l’assurance. C’est ce témoignage que nous trouvons chez le diacre Etienne : sa fidélité au Christ lui a valu la mort par lapidation. Mais rien ni personne ne peut arrêter la progression de la Parole de Dieu. Philippe est envoyé en Samarie, non pour se cacher mais pour y prêcher. Pressé par les besoins de la communauté, il s’est adapté sans peur. Il proclame le Christ ressuscité. Tout cela, il l’accomplit en lien avec ceux qui lui ont confié cette mission. Ces derniers viendront de Jérusalem pour authentifier son travail.
Tout cela ne va pas sans danger. Les chrétiens sont poursuivis, emprisonnés et mis à mort. C’est pour eux et pour nous que l’apôtre Pierre écrit la lettre (2ème lecture) Il leur demande de ne pas craindre de rendre compte de l’espérance qui les anime. Le plus important c’est de témoigner par des actes et de ne pas craindre devant les tortionnaires. Au moment où Pierre écrit sa lettre, certains ont renié leur foi car ils ont eu peur du danger. Aujourd’hui comme autrefois, de nombreux chrétiens sont persécutés et mis à mort. Des églises sont saccagées. C’est dans ce monde-là que nous avons à témoigner de notre foi au Christ. Et c’est en vue de cette mission que Jésus nous envoie l’Esprit Saint.
C’est cette venue de l’Esprit Saint “consolateur” que Jésus annonce à ses apôtres au soir du Jeudi Saint. Tout cela a lieu à quelques heures de sa mort sur une croix. “Le monde ne me verra plus, leur dit-il, mais vous, vous me verrez vivant.” Le monde dont parle Jean, c’est celui qui va juger, torturer et tuer le Maître. C’est aussi ceux qui ne savent pas voir la force de la résurrection dont témoignent les communautés chrétiennes, celles d’autrefois et celles d’aujourd’hui.
Pour reconnaître Jésus ressuscité et en témoigner, il faut le regard de la foi. Nous vivons dans un monde où beaucoup ont l’impression d’être les seuls croyants. On entend régulièrement des réflexions désagréables, des moqueries, des ricanements au sujet du Christ et de l’Eglise. Quand on est chrétiens, c’est difficile à supporter. Mais ailleurs, des chefs religieux (ou plutôt des terroristes) ne cessent de poursuivre les chrétiens pour les condamner à mort. Dans un monde hostile ou indifférent, il faut beaucoup de courage pour affirmer sa foi.
Mais l’évangile de ce dimanche nous annonce une bonne nouvelle : Jésus promet un “défenseur” à ses disciples. Il sait qu’après sa mort, ils se sentiront “orphelins”. Ce défenseur, c’est l’Esprit Saint, le “Paraclet”. C’est l’Esprit d’amour qui trouve sa source en Dieu. Il intervient quand nous sommes accusés, tournés en dérision au nom de notre appartenance au Christ. C’est lui qui donne force et courage aux chrétiens persécutés en Corée du Nord, au Soudan et ailleurs. La bible nous dit et nous redit que le mal, la haine et la violence ne peuvent avoir le dernier mot. C’est l’Amour qui triomphera.
Depuis Pâques, depuis la Pentecôte, la route est grande ouverte. Nous pouvons marcher sans crainte puisque le Paraclet, notre “Assistance”, notre “Défenseur” se trouve à nos côtés. La promesse de Jésus se réalise. Son absence n’est pas un vide. Elle nous introduit dans une autre expérience, une vie d’intimité avec le Père, le Fils et l’Esprit Saint. L’Evangile de ce dimanche veut nous mettre en communication avec la vie même de Dieu. Cela suppose une contemplation. Dans nos vies souvent bousculées, nous en avons bien besoin. C’est en Jésus ressuscité que notre vie trouve tout son sens. Lui seul peut nous conduire vers le Père. C’est en dehors de lui que nous nous retrouvons orphelins.
Cette annonce du Royaume de Dieu doit être joyeuse. Il s’agit d’une bonne nouvelle : Dieu nous invite au “festin des noces”. C’est une invitation au bonheur et il faut que cela se voie dans notre vie. Au jour de notre baptême, nous avons été plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. Plus rien ne peut être comme avant. Comme il l’a fait pour Zachée, le Christ nous sollicite pour habiter chez nous. C’est pour répondre à son appel que nous nous rassemblons chaque dimanche pour célébrer l’Eucharistie. Nous reconnaissons en Jésus le Pain rompu pour un monde nouveau, un monde dans lequel tous les hommes deviennent des frères. Supplions l’Esprit Saint, le défenseur, afin qu’il nous apprenne à vivre et à aimer comme le Christ.
Dieu notre Père, envoie ton Esprit qui renouvelle la face de la terre. Qu’il nous éclaire et nous évite le désespoir. Que ton Fils cloué sur l’arbre de la croix ns ouvre jour après jour le chemin de l’espérance. Amen
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Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Semainier chrétien, Elle est vivante la Parole de Dieu (R.Houlliot), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), La parole de Dieu pour chaque jour de 2014 (V. Paglia), commentaires du missel communautaire (Rebré), Site Notre Dame de la Paix
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“Dieu Père, Fils et Saint Esprit” : Lire
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Seigneur apprends-nousà reconnaître le Saint Esprit et l’accueillir pour qu’il raffermisse notre foi.
“Paul VI disait il peut se manifester sous des formes les plus libres et les plus imprévues; mais pour ceux qui veulent capter les ondes surnaturelles de l’Esprit Saint, il y a une règle, une exigence qui s’imposent d’une façon ordinaire : la vie intérieure; il faut donner à la vie intérieure sa place dans le programme de nos vies bousculées; une place privilégiée, silencieuse, pure; nous devons nous retrouver nous-même pour que puisse habiter en nous l’Esprit vivifiant et sanctifiant.”