3ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 19 avril 2009Lectures du jour : Lire
“Témoigner de la résurrection :
Déployer le baptême…”
L’évangile de ce dimanche nous rapporte ce qui s’est passé à la suite de la rencontre de Jésus avec les disciples d’Emmaüs. C’était au soir du premier jour de la semaine, c’est-à-dire le dimanche de Pâques. Jésus venait d’être arrêté, condamné et mis à mort sur une croix. Les deux disciples l’avaient vu enfermé dans son tombeau. Pour eux, tout était fini. Ils étaient complètement démoralisés. Il ne leur restait plus qu’à retourner chez eux, à Emmaüs.
Or voilà que sur la route du retour, un inconnu les rejoint. C’est Jésus mais ils ne le reconnaissent pas. Pour le reconnaître, il leur faudra deux étapes importantes : Tout d’abord l’explication des Ecritures ; Jésus les laisse parler de leur désarroi ; puis il reprend tout ce qui est dit à son sujet par Moïse, les prophètes et les psaumes… Dans un deuxième temps, il y a eu ce qui s’est passé à la maison : ils l’ont reconnu à la fraction du pain. Alors tout a changé pour eux. Malgré l’heure tardive, ils repartent à Jérusalem pour annoncer la bonne nouvelle aux onze apôtres.
Ce même Jésus, nous le rencontrons à chaque messe. Il renouvelle pour nous ce qu’il a fait pour les disciples d’Emmaüs. Il nous éclaire par sa parole et il nous partage son Pain eucharistique. Nous devons alors nous poser une question de la plus haute importance : Qu’en reste-t-il quand nous repartons ? Avons-nous le même enthousiasme et le même état d’esprit que les disciples d’Emmaüs ? Peut-être que nous ne vivons pas assez nos messes comme un temps fort. Chaque semaine, nous sommes appelés à nous nourrir à la table de la Parole et à celle de l’Eucharistie. Si nous avons vraiment rencontré et accueilli le Seigneur, nous comprenons qu’il nous reste à faire la même chose que les disciples d’Emmaüs : repartir avec le même enthousiasme qu’eux et l’annoncer aux autres. Dans ce monde marqué par l’indifférence ou l’incroyance, le Seigneur compte sur nous. Il attend de nous que notre vie fraternelle raconte aux autres cette rencontre avec lui. Aujourd’hui, nous le prions de venir raviver notre foi et notre amour.
Les disciples d’Emmaüs sont donc repartis à Jérusalem. Ils y retrouvent les onze apôtres. Ils se disent les uns aux autres ce qu’ils ont vécu : C’est vrai, le Christ est ressuscité. Il est vivant. Il est apparu à Pierre. Or voilà que Jésus lui-même se montre à eux. Il vient concrétiser la promesse qu’il avait faite quelques temps plus tôt : “Quand deux ou trois sont réunis en mon nom, je suis là au milieu d’eux.” (Mat 18. 20) nous qui nous rassemblons à l’église le dimanche, nous ne voyons pas le Seigneur ; mais il est là présent pour raviver notre foi et nous préparer à la mission qu’il nous confie.
Cette rencontre a été un bouleversement pour les apôtres. L’évangile nous dit qu’ils sont frappés de stupeur et qu’ils croyaient voir un esprit. Le passage est trop fort pour eux entre le choc de la mort et la joie de le revoir vivant. Ils ont du mal à prendre conscience de cette merveilleuse réalité. Avec amour et patience, il les rassure. Il leur explique tout ce qui est écrit de lui dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes ; il continue à le faire pour nous à chaque messe. Le problème c’est que, trop souvent, nous vivons nos Eucharisties d’une manière un peu trop routinières. Il nous reste à découvrir la nouveauté et la force de cette rencontre pour en témoigner autour de nous.
Ce temps de Pâques, c’est précisément celui du renouveau : nous nous laissons renouveler par la présence du ressuscité mais aussi par les témoignages des premières communautés chrétiennes. Dans la première lecture, nous voyons Pierre qui vient de guérir un infirme. Il l’a fait au nom de Jésus ressuscité. S’adressant aux gens qui sont rassemblés autour de lui, il les appelle à se convertir et à aller à la rencontre du Christ vivant. Ce même appel nous est adressé aujourd’hui. On n’a jamais fini de se convertir à l’évangile et de renouveler sa foi au Christ vivant.
Dans la seconde lecture, saint Jean nous adresse un message qui va dans le même sens. Il nous rappelle que le péché n’est pas seulement dans le cœur de ceux qui ont livré Jésus mais aussi dans nos vies. Mais depuis la résurrection du Christ, le péché n’est plus une fatalité. Le Seigneur est là pour nous en protéger et pour nous défendre. Il nous invite à être fidèles à ses commandements et à sa Parole. Alors l’amour de Dieu atteint sa perfection.
Les trois lectures de ce dimanche sont une invitation à refaire nos convictions de foi. Le Christ est ressuscité. Nous ressusciterons. Un monde nouveau sera inauguré. Il nous faut l’annoncer. Pâques c’est la victoire sur la mort et cela change tout. Laissons-nous bousculer dans nos idées toutes faites et apprenons à discerner la présence du Christ vivant au cœur de nos vies. C’est en relisant notre histoire à la lumière des évangiles que nous découvrirons les signes de cette présence d’amour à de multiples occasions. Avec lui, nous serons porteur de paix à ceux dont le cœur est bouleversé et à ceux qui ont perdu le sens de la vie.
D’après diverses sources
Bonjour Jean,
Je crois que le lien pour les lectures de Dimanche prochain seraient erronées ; selon les informations que j’ai, l’évangile sera Luc 24, 35-48 alors que sur ta page nous donne les références suivantes.
Evangile
Suite du saint Évangile de notre Seigneur
Jésus-Christ selon Saint Jean (XX 19-31).
Merci Richard.
L’erreur vient d’être corrigée. De toute manière l’homélie correspond bien à l’évangile que tu indiques.
Révèle-nous, Seigneur,
ton visage de lumière!!!
ALLELUIA
Belle homélie merci père Jean : je me suis mise à la lire en remplaçant les “nous ” par des “je” : LUMIERE!
“….Ce même Jésus, JE le rencontre à chaque messe…Il renouvelle pour MOI ce qu’il a fait pour les disciples d’Emmaüs. ….Le problème c’est que, trop souvent, JE vis mes Eucharisties d’une manière un peu trop routinières….. etc……..Avec lui, JE serais porteur de paix à ceux dont le cœur est bouleversé et à ceux qui ont perdu le sens de la vie……GLOIRE A DIEU
Oui le Christ est bien PRESENT dans nos vies – dans MA vie- et cette présence est pour moi source de..LUMIERE et FORCE ….PAIX et JOIE….VERITE….source de VRAIE VIE: O Seigneur garde à ton peuple sa joie, toi qui, dans ces fêtes pascales, refais ses forces et sa jeunesse. Rends-nous forts pour la Mission, dans la certitude de la présence à nos côtés de Jésus, ton Fils, notre Seigneur et notre Dieu, accorde-nous – accorde- moi – de vivre dans la vérité en gardant tes commandements. Affermis-nous- affermis-moi dans l’espérance de la résurrection.
Amen…
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En ces jours très saints, supplions le Père tout-puissant afin que la pâque de son Fils unique, Jésus Christ, notre Seigneur, apporte grâce et joie au monde entier.
Seigneur écoute tes enfants car tu es l’Amour!
– Prions le Seigneur pour l’Église; qu’elle soit toujours le témoin privilégié de la parole de Dieu.
Seigneur écoute tes enfants car tu es l’Amour!
– Prions le Seigneur pour ceux et celles qui détiennent les pouvoirs politiques ici et à l’étranger; que chacun et chacune ait le souci des plus vulnérables.
Seigneur écoute tes enfants car tu es l’Amour!
– Prions le Seigneur pour les personnes qui perdent courage devant les épreuves et les difficultés de la vie; qu’elles gardent espérance en des jours meilleurs.
Seigneur écoute tes enfants car tu es l’Amour!
– Prions le Seigneur pour nous et notre communauté; qu’il nous procure le courage de porter sa paix et de témoigner de sa Bonne Nouvelle autour de nous.
Seigneur écoute tes enfants car tu es l’Amour!
Dieu notre Père, Seigneur de la vie, réponds avec bienveillance aux appels de ton peuple qui se tourne vers toi. Donne à chacun de tes fidèles la force et la joie de vivre dans l’amour et le service du prochain. Par Jésus, le Christ, notre Seigneur. Amen.
Révèle-nous, Seigneur,
ton visage de lumière!!!
ALLELUIA!
Merci, Père Jean, pour cette homélie particulièrement prenante. Il me faut beaucoup d’aide pour être représentative du Seigneur : mes chapelets quotidiens, mes lectures chrétiennes et bien sûr la Messe. D’autre part, je lis et je relis “REUSSIS TA VIE” du Père Guy Gilbert, car c’est un livre rempli de conseils d’Amour à appliquer à son prochain.
Je ne fais pas assez pour le Seigneur. Mais, comme mon mari prend sa retraite dans onze mois, nous ferons alors du BENEVOLAT ensemble. J’en suis presque certaine car Henri parle déjà de comment occuper son temps à ce moment !
J’ai, par contre beaucoup d’enthousiasme ! Dès le matin, je me plonge dans le Seigneur, tout au long de la journée j’ai des coeur-à-coeur avec Lui et le soir, je ne m’endors jamais avant d’avoir écouté mon chapelet.
J’aime beaucoup ma vie. Bien sûr, je “ronronne” au milieu de mon confort, je ne fais rien qui me mette en danger. C’est certainement cela qu’il faut changer ! L’idée matûre petit à petit. C’est une idée très importante.
Mais je sors beaucoup, et je suis heureuse de rencontrer les personnes si aimables que le Seigneur met sur ma route. D’autre part, ma famille et ma belle-famille sont si gentilles avec moi ! Car ils respectent mes croyances et à Noël, ils me font des cadeaux ayant trait à la religion. Jamais personne ne m’a critiquée et nous nous entendons très bien.
Je mets ci-dessous, le psaume 4 qui m’interpelle beaucoup :
“Quand je crie,
réponds-moi,
Dieu, ma justice !
Toi qui me libères
dans la détresse,
pitié pour moi,
écoute ma prière !
Beaucoup demandent :
“Qui nous fera voir
le bonheur ?”
Sur nous, Seigneur,
que s’illumine ton visage !
Dans la paix moi aussi,
je me couche et je dors,
car tu me donnes d’habiter,
Seigneur, seul
dans ta confiance.”
Seigneur, fais de moi un véritable témoin de ta RESURRECTION !!
Christiane
Les disciples d’Emmaus aujourd’hui c’est nous memes. En effet, nous nous faisons aussi l’idee que Jesus a vecu seulement a une epoque determinee; qu’il est mort et ressuscite a une epoque. C’est fini, oublions. Avec une image d’un Jesus temporise, l’on devient aveugle dans la foi et on ne voit pas Jesus qui nous parle a travers les lectures et qui s’offre a nous a travers le pain eucharistique. Chacun de nous se devrait de se poser la meme question que les disciples d’Emmaus au present: pourquoi nos coeurs ne brulent-ils pas quand il nous explique les ecritures et nous invite a la table eucharistique? Si on n’arrive pas a participer la mission de Jesus comme ces disciples, c’est uniquement parce que nous vivons nos messes comme de simples rencontres de priere. Or cette rencontre se devrait d’etre non seulement verticale mais aussi horizontale, c’est-a-dire, non seulement rencontre entre chretiens et ou fideles, mais aussi et surtout rencontre entre chretiens et Jesus-Christ. Ce n’est ainsi que nous porterons le nom du Christ dans son sens le plus propre. On devrait egalement comprendre le sens de “allez dans la paix du Christ”. Meme si Jesus n’a pas dit ouvertement aux deux disciples d’aller annoncer ce qu’ils ont vecu, a la fin de chaque messe nous sommes envoyes en mission afin de proclamer ce que nous avons nous-memes recu et entendu. Puisse chacun de nous porter ce nom de “disciple d’Emmaus” avec tout ce que cela comporte: notamment cette responsabilite qui est derriere. Merci Abbe Jean pour ce profond partage. L’Esprit vous eclaire toujours. Johnny Ntumba.
Merci Johnny pour ce commentaire. Tu remarqueras que l’évangile n’indique pas le nom du 2ème disciple. C’est peut-être une manière de dire que ce disciple c’est toi, c’est moi, c’est chacun de nous. Il nous arrive souvent de ne pas reconnaître le Seigneur à nos côtés parce que nos yeux sont aveuglés. Mais il s’arrange toujours pour mettre sur notre route les personnes qu’il faut pour nous aider à le reconnaître et à l’accueillir
Le Bonheur ! – 26 avril 2009
« Beaucoup demandent : « Qui nous fera voir le bonheur ? » Interrogation prononcée par le Psaume de ce dimanche. Elle n’est pas seulement d’avant Jésus Christ. Elle est actuelle et les réponses sont nombreuses. Combien se sont évertués à en formuler avec parfois des plus farfelues. Sans citer celles-ci notons surtout celles qui atteignent notre propre civilisation. Elles proviennent d’astrologues, tireuses de cartes avec leurs horoscopes. Elles sont celles de devins, de sorciers, toujours existants. Comment ne pas citer en particulier celles de rois, empereurs, pharaons, dirigeants de nations, se présentant comme de véritables dieux ? Le siècle dernier nous a donné des dictateurs qui, au nom de la race ou d’une prétendue justice humaine, dans leur orgueil démesuré, n’ont fait qu’aboutir à causer guerres, tortures , camps concentrationnaires, destructions, ruines de cités. Notre 21ème siècle n’en est pas dépourvu !
Un prétendant au bonheur et qu’il ne faut pas oublier, très répandu : l’argent ! Combien le croient comme la source du bonheur humain. Gagner des euros en quantité, grâce à sa force, son adresse, sa mémoire, son intelligence, ses capacités artistiques, ou « le hasard », beaucoup en rêvent. Certains ne reculeront ni devant le vol, le crime, les exploitations, pour se le procurer.
Rien de tout cela finalement, reconnaissons-le, peut donner le vrai bonheur. Ni aucun homme, ni les lois humaines, non inutiles parfois, ne peuvent y prétendre.
Faut-il y renoncer ? « Révèle-nous, Seigneur, ton visage de lumière ». Il existe le Créateur de l’Univers, de notre terre, de la vie, de l’humanité. Cette dernière ne lui est pas étrangère. Il veut lui assurer son bonheur, même si elle s’est séparée de lui dès sa constitution. Il l’a fait en se choisissant des hommes, tels Abraham, les prophètes, un peuple, en dictant des lois divines propres à le rendre heureux. Face à des alliances recherchées mais non observées, même celles du peuple choisi, dans son amour de l’humanité Dieu s’est fait homme en Jésus Christ, son Fils, pour indiquer le vrai chemin du bonheur. Jésus est lui-même ce Chemin, Chemin de Dieu, Chemin de l’Amour. « Dieu est Amour ». Ce chemin Jésus est venu le vivre parmi nous jusqu’à donner sa vie pour en confirmer la vérité, pour l’exalter. Il mène à la vie et la joie éternelles, et comme lui, à une résurrection en plénitude de perfection humaine.
Voilà notre foi de disciples de Jésus, de chrétiens.
Le bonheur promis n’exclut ni les doutes, ni les souffrances, ni les épreuves, ni la mort. Il exige notre foi en la résurrection du Seigneur et d’agir en le suivant, à son image.
C’est ce que feront les apôtres (Evangile) qui n’ont pas été « sans stupeur et sans crainte » à sa première apparition de ressuscité. Il s’est fait toucher, a montré les plaies de sa crucifixion, a mangé à nouveau avec eux « un morceau de poisson grillé ». En lien avec le bonheur il apporte sa paix, les ouvre à l’intelligence des Ecritures. Elles annonçaient tout ce qui devait lui arriver et « la conversion en son nom pour le pardon des péchés ».
Comme le note St Jean (2ème lecture) pécheurs que nous sommes, « nous avons un défenseur devant le Père, Jésus Christ, le juste, victime offerte pour nos péchés et ceux du monde entier ». Gardons et suivons fidèlement sa parole.
Pierre (1ère lecture) à la suite de Jésus et en chef de son Eglise, donne un témoignage de la résurrection du Seigneur face à des contradicteurs dont il comprend leur ignorance au sujet de Celui que Dieu a consacré comme Sauveur du monde. « Convertissez-vous donc et revenez à Dieu pour que vos péchés soient effacés ». C’est le départ vers le bonheur.
Redisons-le : Jésus Christ est le vrai bonheur. Il a aussi comme nom : Amour !
Voici un lien pour une animation avec les enfants sur l’évangile de ce 3ème dimanche de pâques :
Evangile de Jésus Christ selon Saint Luc (24, 35-48)
http://www.nordnet.fr/ndlys/meditation/Meditation.ppt