Homélie du 16ème dimanche du temps ordinaire (20 juillet 2014)
admin | 10 juillet 2014
“Pendant que les gens dormaient…”
Textes bibliques : Lire
Les lectures bibliques de ce dimanche nous invitent à découvrir le vrai visage de Dieu. Autrefois, on se le représentait comme un Dieu vengeur qui condamne sans pitié tous les ennemis de son peuple. De fait, les abominations commises chez les païens étaient incroyables. Et pourtant, Dieu ne les a pas exterminés. Il a fait preuve à leur égard d’une patience extraordinaire. Son grand désir a toujours été que le pécheur se convertisse et qu’il vive. Cela vaut même pour les ennemis de son peuple. Il leur laisse à tous cette possibilité.
Le grand message de cette première lecture, c’est qu’en définitive, Dieu est plus humain que l’homme. C’est important pour notre monde d’aujourd’hui. Le gros problème de notre société, c’est la montée de l’intolérance. Quand un homme ou une femme sont enfermés dans leur mauvaise réputation, on ne leur laisse aucune chance. En ce jour, nous nous tournons vers le Seigneur pour lui demander de nous donner un peu d’humanité. Qu’il nous apprenne à voir ce monde comme lui-même le voit, avec un regard plein d’amour.
C’est aussi ce message que nous retrouvons dans l’Evangile. Cette parabole du bon grain et de l’ivraie, nous la connaissons bien parce que nous l’avons entendue souvent ; cet homme qui sème le bon grain c’est Dieu. Nous n’oublions pas ce qui est dit dans le premier récit de la Création : “Dieu vit que cela était bon”. Tout ce qui vient de Dieu est beau et bon. Le bon grain est mis en terre par Dieu. Il faut le dire et le redire, Dieu ne nous donne que du bon grain.
Le problème c’est qu’au lieu de “veiller au grain”, nous dormons. Nous nous installons dans la routine, la facilité ; nous oublions le Seigneur et son Evangile. Pendant que les gens dormaient, l’ennemi est venu. Il vient toujours pendant que nous dormons. Ce n’est pas pour rien que Jésus nous demande de veiller et de prier pour ne pas succomber à la tentation. C’est ce qui est arrivé à Pierre, Jacques et Jean au Jardin des Oliviers, la veille de la mort de Jésus. Nous ne devons jamais oublier que notre vie chrétienne est un combat de tous les jours contre “l’ennemi”. La priorité c’est le bon grain semé par le Seigneur.
L’ennemi, lui, ne dort pas. Il est toujours à l’affût pour semer l’ivraie. En grec, l’ivraie se traduit par “zizania”. Ce que l’ennemi sème, c’est toujours la zizanie, c’est le trouble, la discorde, les bagarres, les calomnies. C’est tout ce qui est contraire à la communion. Tout cela est semé par l’ennemi. Nous le voyons dans nos paroisses, nos communautés, nos familles : on s’endort tranquillement, on n’est pas vigilant ; et quand on se réveille, on s’aperçoit qu’il y a de la zizanie partout.
Ce mal, nous le voyons tous les jours : à côté du pape François, ardent défenseur des pauvres, nous avons des extrémistes qui tuent et massacrent. Le pire, c’est qu’ils prétendent agir au nom de Dieu. Nous voudrions faire le ménage en enlevant l’ivraie. Mais Jésus nous demande de ne pas le faire. Ce serait ajouter de la haine à la haine, de l’ivraie à l’ivraie. Cet Evangile nous dit l’immense patience de Dieu. Il ne veut pas risquer d’arracher le bon grain avec l’ivraie. Il ne veut pas nous abimer. Et il nous demande de faire preuve de la même patience envers les autres. Il nous laisse discerner ce qui ne va pas dans notre vie. Lui-même nous accompagne jusqu’à la moisson.
Saint Pierre nous parle lui aussi de l’infinie patience de Dieu. Nous ne devons pas nous décourager quand nous avons l’impression qu’il y a de l’ivraie partout et que Dieu ne fait rien. Le Seigneur use de patience envers tous. Il veut absolument que personne ne périsse mais que tous arrivent au repentir. Il est important que nous méditions sur cette patience de Dieu et sur le fait qu’il faut être rempli d’espérance : l’ivraie et la zizanie n’auront pas le dernier mot. Mais bien que ce soit les vacances, il ne faut pas passer son temps à dormir. Nous devons rester dans la vigilance.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à nous tourner vers notre Dieu. Mais laissés à nous-mêmes, nous en sommes bien incapables. C’est alors que le Seigneur intervient pour nous donner son Esprit Saint. Avec lui, nous devenons capables de nous ouvrir à l’amour du Père et à répondre à sa volonté. Le vrai Dieu n’est pas celui qui écrase ses ennemis. Il se présente à nous comme un Dieu plein d’amour qui veut le salut de tous les hommes.
Seigneur, nous te prions : apprends-nous à te suive sur le chemin de l’accueil et de la tolérance. Par cette Eucharistie, viens renouveler notre foi et notre confiance en ton amour. Amen
Sources : Revues Feu nouveau, Signes, lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (Jean-Pierre Bagot), Commentaire de Claire Patier
Je serai absent à partir du 14 juillet jusqu’à la fin du mois. Vous pourrez toujours ajouter des commentaires, mais ils resteront un peu plus longtemps en attente de modération. Je vous souhaite de bonnes vacances.
Bonnes vacances, Jean !
Bien fraternellement,
Marie Jeanne
J’aime beaucoup cette belle Homélie, oui, elle dit que l’ivraie et la zizanie ;Je n’aime pas les chicanes, ça me fait beaucoup de mal . J’aimerais tellement mettre la paix. Ce n’est pas facile , je laisse le temps arranger tout ça. A bientôt! Bonne vacance! Cher Père !
c’est la chicane , il y en a dans nos familles, il y en a chez nous, mes 2 soeurs que j’aime beaucoup, ne se parle pas , mais il y en a une qui pense beaucoup à moi.
“Pendant que les gens dormaient…” Il ne s’agit pas nécessairement du sommeil réparateur dont nous avons tous besoin. Le danger vient de l’endormissement des consciences. On finit par ne plus savoir où est le bien et le mal. Quand chacun ne pense qu’à ses intérêts personnels et immédiats, cela engendre de l’ivraie (de la zizanie).
L’endormissement des consciences c’est aussi quand on se dit : “Puisque tout le monde le fait…” Ce n’est pas parce que tout le monde le fait que tout le monde a raison. Ce n’est pas parce qu’une loi sur la famille a été votée qu’elle est bonne. Il est important que nous, chrétiens, nous mettions nos convictions et toute notre vie en accord avec l’Evangile
Le Seigneur a semé la bonne nouvelle en nos coeurs, mais par paresse, par insouciance, par lassitude, nous laissons pousser l’ivraie. Mais le Semeur est patient, Il nous fait confiance, il attend qu’on désherbe ce champ versatile. Oui, il faut veiller au grain car la mauvaise herbe a vite pris le dessus. Nous savons qu’il nous aime et qu’il est toujours prêt à nous pardonner.
Le Seigneur est tendresse et pitié, lent à la colère et plein d’amour.
J aime cette homélie.