Homélie du 26ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 19 septembre 2014
Se convertir ou se pervertir
Textes bibliques : Lire
En ce dimanche, la liturgie nous montre l’incohérence qui peut exister parfois dans nos comportements. Dans la première lecture, le prophète Ezéchiel s’adresse à un peuple exilé loin de sa terre natale. Beaucoup pensent que s’ils sont dans le malheur, c’est à cause des générations précédentes. Le prophète réagit très fortement contre cette mentalité. Il insiste sur la responsabilité personnelle de chacun. Sans cesse, chacun peut se convertir ou se pervertir. Il peut arriver que le juste se détourne de sa justice et que le méchant renonce à sa méchanceté. Il n’est jamais trop tard pour se convertir et s’en remettre à la fidélité du Seigneur. Voilà une bonne nouvelle qui doit raviver notre espérance.
Dans sa lettre aux Philippiens, l’apôtre Paul nous montre dans quelle direction nous devons avancer, celle de la charité, de la communauté d’esprit. Il recommande aux chrétiens de renoncer aux sentiments de supériorité. Il constate en effet que certains ont tendance à se croire meilleurs que les autres. Nous ne devons pas oublier que nous sommes tous membres de la même famille du Christ. En nous tournant vers lui, nous découvrons qu’il est venu accomplir l’œuvre du Père. Il s’est fait esclave et il a accepté la mort par amour de ses frères. C’est cette attitude qui lui a valu de triompher. Et c’est à ce triomphe sur la mort et le péché qu’il veut tous nous associer.
Dans l’Evangile, Jésus nous invite à réfléchir sur la réponse que nous donnons à l’appel de Dieu. Il nous raconte la parabole des deux fils qui sont envoyés par leur père pour travailler à sa vigne. Des enfants “têtes de mule” mais “au cœur d’or”, nous en connaissons tous. Quand on leur demande de faire quelque chose, ils savent dire un oui convaincant, mais une heure plus tard, on les retrouve devant leur télévision ou plongés dans la lecture sans avoir bougé le petit doigt. A travers ce constat, Jésus nous interpelle sur notre vie : “vous avez de belles paroles mais vous ne faites pas ce que Dieu attend de vous. Votre vie n’est pas en accord avec ce que vous prétendez être. Vous croyez être parfaits, mais vous n’êtes pas convertis.
Ce que Jésus dénonce, c’est l’orgueil et aussi le mépris à l’égard du pécheur. Ce dernier est enfoncé dans son passé et sa mauvaise réputation. On ne lui laisse aucune chance, mais Dieu n’est pas ainsi. Comme nous l’a rappelé le prophète Ezéchiel, le juste peut se pervertir et le méchant se convertir. Jésus voit ce qu’il y a dans le cœur de chacun. Il accueille le pécheur qui revient à Dieu. Les publicains et les prostituées avaient commencé par dire non à cet appel. Mais ils se sont convertis. Ils ont accueilli celui qui, seul, pouvait donner un sens à leur existence. Cette rencontre avec Dieu a complètement changé leur vie. Tout au long des évangiles, nous découvrons que les grands témoins de la foi sont des pécheurs pardonnés.
Ces textes bibliques s’adressent aujourd’hui à chacun de nous. Le Seigneur nous envoie tous pour travailler à sa vigne. Cette vigne c’est son Royaume d’amour, de justice et de paix. Il dépasse infiniment tout ce que nous pouvons imaginer. C’est là que Dieu veut rassembler tous les hommes. Cette bonne nouvelle que nous accueillons chaque dimanche doit être annoncée au monde entier. Dieu compte sur chacun de nous pour participer à cette œuvre de rassemblement. L’Evangile n’est pas destiné aux seuls croyants. Il est offert à tous les hommes du monde entier. C’est pour tous que Jésus a livré son Corps et versé son sang. Nous sommes tous envoyés vers ceux et celles qui vivent sans espérance. Notre mission c’est de témoigner de cet océan d’amour qui est en Dieu.
Nous accueillons cet Evangile comme un appel à mettre nos paroles et nos actes en accord avec Dieu. Nous avons tous à nous convertir à changer de mentalité et de conduite. Nous sommes tous responsables de l’image que nous donnons de l’Eglise. C’est à notre amour, notre accueil et nos gestes de partage que nous serons reconnus comme disciples du Christ. L’Eucharistie nous donne la force d’avancer sur ce chemin. C’est tout l’amour du Christ qui nous y est offert. Il vient nous donner la force pour avancer courageusement sur le chemin du vrai bonheur, le chemin de l’amour total.
En ce dimanche, nous accueillons la supplication que le Seigneur nous adresse : “Changez vos cœurs, croyez à la Bonne Nouvelle ! Changez de vie, croyez que Dieu vous aime !”
Sources : Revue Feu Nouveau, Textes bibliques des dimanches (A Vanhoye, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot)
N’hésitez pas à ajouter un commentaire. Si vous revenez en cours de semaine, vous trouverez les commentaires vidéo de Soeur claire et de Marie Noëlle Thabut. Bon dimanche et bonne semaine à tous.
Du Vatican, 8 septembre 2014
Prot. N. 14184
Éminence / Excellence,
Le Saint-Père a décidé que, dans toute l’Église, le dimanche 28 septembre on prie pour la III Assemblée Générale Extraordinaire du Synode des Évêques qui s’ouvrira le dimanche 5 octobre sur le thème “Les défis pastoraux de la famille dans le contexte de l’évangélisation”.
Je vous envoie un bref feuillet-guide (pièce jointe) qui propose la prière pour le Synode écrite par le Pape François et l’indication de quelques intentions pour la prière universelle des Messes.
En outre, je vous prie de bien vouloir transmettre aux évêques de votre Conférence Épiscopale ledit feuillet, en demandant à chacun d’eux d’inviter à la prière les communautés paroissiales, les Instituts de vie consacrée et les fidèles de leur diocèse.
Vous remerciant encore de votre collaboration, je saisis l’occasion de cette correspondance pour vous exprimer mes sentiments les meilleurs dans le Seigneur.
Lorenzo Card. BALDISSERI
Secrétaire Général
(Prière universelle ci-dessous)
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AUX PRÉSIDENTS DES CONFÉRENCES ÉPISCOPALES
EN LEURS SIÈGES RESPECTIFS
PRIERE UNIVERSELLE
Frères et sœurs, Comme famille des fils de Dieu et animés par la foi élevons nos suppliques au Père afin que nos familles, soutenues par la grâce du Christ, deviennent d’authentiques Églises domestiques où l’on vit et témoigne l’amour de Dieu. Prions ensemble et disons:
Seigneur, bénis et sanctifie nos famille
Pour le Pape François: Que le Seigneur qui l’a appelé à présider l’Église dans la charité, le soutienne dans son ministère au service de l’unité du Collège épiscopal et de tout le Peuple de Dieu, prions:
O Dieu, qui n’abandonne pas l’œuvre de tes mains, écoute nos prières: envoie l’Esprit de ton Fils illuminer l’Église au commencement du cheminement synodal, afin qu’en contemplant la splendeur de l’amour véritable qui resplendit dans la Sainte Famille de Nazareth, elle apprenne d’elle la liberté et l’obéissance pour répondre avec audace et miséricorde aux défis du monde d’aujourd’hui. Par le Christ notre Seigneur.
Un homme avait deux fils… Qui sont ces deux fils ? c’est toi, c’est moi, c’est nous tous. Nous avons tous à nous convertir à nous repentir. C’est un travail de tous les jours.
Parce qu’on pratique, on fait l’aumône, on aide son prochain, on se croit en règle avec sa conscience; mais si on gratte un peu le vernis, on se rend compte, qu’il y a bien des choses à changer dans nos vies si on veut suivre Jésus. Notre conversion n’est jamais définitive.
Saint Paul nous fait une belle catéchèse sur l’amour que nous devons avoir les uns pour les autres; il sait, lui de quoi il parle. Dans son changement radical de vie, il a entraîné avec lui toute une masse à suivre Jésus.
De même pour Matthieu quand Jésus lui dit : suis-moi, il laisse son bureau de publicain, se lève et le suit entraînant avec lui d’autres pécheurs au grand dam des pharisiens qui se croient être des justes.
Soyons soucieux les uns des autres, ayons l’humilité de reconnaître que nous sommes tous pécheurs; soyons comme le fils qui dit d’abord non, mais se ravisant, ira travailler à la vigne.
Disons avec le psalmiste ” Seigneur, enseigne-moi tes voies, fais-moi connaître ta route. Dirige-moi par ta vérité, enseigne-moi, car tu es le Dieu qui me sauve”.