Homélie du 29ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 11 octobre 2014
Journée mondiale des missions
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous invitent à recentrer notre vie sur Dieu. Cet appel nous est transmis à l’occasion de la journée missionnaire. En tant que chrétiens baptisés et confirmés, nous sommes tous envoyés pour témoigner de l’amour qui est en Dieu. Cela ne sera vraiment possible que si nous lui donnons la première place dans notre vie de tous les jours.
C’est déjà cette bonne nouvelle que nous trouvons dans la première lecture. Le peuple d’Israël vient de passer 50 ans en exil sur une terre étrangère. Mais voilà que le prophète Isaïe lui annonce que maintenant c’est fini. Les exilés vont pourront revenir vers leur terre natale. Ce peuple anéanti et humilié va pouvoir retrouver sa dignité et sa fierté. Mais au-delà de ce rassemblement, le prophète en entrevoit un autre d’un tout autre genre : c’est celui que nous présentent les Evangiles. Jésus est venu dans le monde pour accomplir cette promesse de salut universel. Il a livré son Corps et versé son sang pour nous et pour la multitude. Il veut associer tous les hommes à sa victoire sur la mort et le péché.
Cette bonne nouvelle doit être annoncée au monde entier. Aujourd’hui, nous lisons le début de la lettre de saint Paul aux chrétiens de Thessalonique. L’apôtre rend grâce à Dieu pour tout ce qu’il y a eu de grand et de beau dans leur vie. Malgré les persécutions, ils tiennent bon. Paul découvre chez eux une foi active qui transforme leur vie, une charité qui se donne de la peine, une espérance qui tient bon. Il a annoncé l’Evangile à des gens qui ne le connaissaient pas. Mais il comprend que le principal travail c’est Dieu qui le fait dans le cœur des hommes.
Une précision importante : dans sa lettre, Paul désigne les destinataires : “l’Eglise qui est à Thessalonique” ; cela nous rappelle que nous sommes l’Eglise de Jésus Christ sur un lieu donné. Chaque année, le pape va visiter ces communautés pour les encourager dans la foi. La Parole de Dieu doit être offerte à tous, en priorité aux petits, aux pauvres, aux exclus, à ceux qui sont loin de la foi. Le pape François nous invite tous à être des témoins du Christ jusque dans les périphéries.
Cette lettre de saint Paul nous rejoint à l’occasion de la journée mondiale missionnaire. Lui-même a été un passionné de l’annonce de l’Evangile dans le monde païen. Par la suite, des hommes et des femmes on quitté leur famille et leur pays pour partir comme missionnaires à l’autre bout du monde. Et actuellement, nos diocèses accueillent des prêtres venus de l’Inde, de l’Afrique et de divers pays. Ils sont envoyés comme missionnaires chez nous pour nous aider à remettre tout l’Evangile dans toute notre vie.
Cette lettre de Paul a été écrite pour la communauté qui est à Thessalonique. Mais son message est lu à toutes les messes dans toutes les églises du monde entier, celles de l’Europe, d’Afrique, d’Asie et de l’Amérique. Nous n’oublions pas les nombreux chrétiens persécutés en Syrie, en Irak, en Corée du Nord. Ils sont nombreux ceux et celles qui témoignent de leur foi jusqu’au martyre. Il est important que nous-mêmes, nous ne restions pas sur la touche. A la suite du Christ, nous sommes envoyés pour aller à la rencontre des hommes et des femmes de notre temps. Le Christ compte sur chacun d’entre nous pour proclamer “les paroles de la Vie Eternelle”.
Cette annonce de la bonne nouvelle a toujours rencontré des oppositions. L’Evangile nous montre des gens absolument opposés entre eux qui se mettent d’accord pour tendre un piège à Jésus ; c’est ce qui se passe aujourd’hui. La tentation est grande de mettre hors circuit ceux qui nous remettent en question et nous poussent à changer. Leur Parole nous gêne. Alors, on fait tout pour les compromettre. On va même les accuser injustement d’actes qu’ils n’ont pas commis. Ainsi leur parole ne sera plus crédible.
Mais Jésus ne se laisse pas piéger. Sa réponse est sans appel ; tout d’abord, il dénonce leur hypocrisie. En utilisant la monnaie de l’empereur, il y a longtemps qu’ils ont répondu à leur question. Mais surtout, il ramène les choses à leur juste niveau. La pièce de monnaie que ses adversaires lui ont présentée portait la marque de César. Il est donc normal qu’ils lui rendent ce qui lui est dû. Mais la marque que nous portons est d’un tout autre ordre : c’est celle de Dieu. Au jour de notre baptême, nous avons été marqués de la croix du Christ. C’est une marque indélébile qui oriente toute notre vie.
Rendre à Dieu ce qui lui est dû, c’est d’abord s’imprégner de son amour, c’est l’accueillir dans notre vie. Cette espérance qu’il met en nous, c’est comme une lumière qu’il faut communiquer au monde entier. Nous ne devons pas être de simples consommateurs de la foi. Nous sommes tous appelés à être des acteurs et des constructeurs de la communauté chrétienne ; c’est dans ce monde tel qu’il est que nous avons à témoigner de la bonne nouvelle de l’Evangile. Beaucoup le font au péril de leur vie. Mais rien ne peut empêcher la Parole de Dieu de produire du fruit.
En célébrant cette Eucharistie, nous voulons, Seigneur, te rendre ce qui te revient. Nous t’offrons tous les actes de foi, d’espérance et de charité qui émaillent de nos vies et de celles de tous nos frères. Avec toi nous nous engageons à tout faire pour que l’amour l’emporte sur la haine et la violence. Sois avec nous pour que l’Evangile soit annoncé dans le monde entier. Amen
Sources : Feu nouveau, Dimanche en Paroisse, guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot), Lectures des dimanches A (A Vanhoye), dossiers personnels.
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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA JOURNÉE MONDIALE DES MISSIONS 2014
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Comme le dit le pape François, “l’Eglise est de par sa nature même missionnaire”. Elle est envoyée par Dieu pour annoncer l’Evangile.
C’est notre mission à nous, baptisés, membres à part entière de l’Eglise de Jésus Christ de transmettre notre message autour de nous.
La mission, c’est notre affaire à tous; il n’est pas nécessaire d’aller à l’autre bout du monde pour être missionnaire. Nous devons témoigner de notre foi, de notre joie d’être au Christ, là où nous sommes : dans nos familles, dans nos quartiers et même dans nos paroisses, comme vous le dites Jean, ne pas êtres de simples consommateurs.
L’Evangile, ça se transmet, comme un bon ouvrier va transmettre son savoir, ne pas le garder pour soi.
L’Evangile, il faut s’en nourrir, c’est notre pain quotidien. Je suis partie en vacances avec mon “prions en Eglise” qui ne me quitte jamais. C’est pratique surtout quand on va dans un pays étranger.
Prions donc le Maître de la Moisson d’envoyer des ouvriers dans sa Moisson.