Dédicace de la basilique du Latran (Homélie)
Abbé Jean Compazieu | 1 novembre 2014La présence de Dieu
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Nous ne cessons pas ces jours-ci de fêter l’Eglise. Samedi et dimanche dernier, c’était l’Eglise invisible qui retenait notre attention : les bienheureux et les défunts qui sont passés de ce monde à l’autre. Aujourd’hui, c’est une basilique de Pierre qui nous rassemble : il s’agit de la première basilique construite à Rome sur la colline du Latran : son baptistère est dédié à saint Jean Baptiste ; sur la façade, nous pouvons lire : “Mère de toutes les Eglises du monde”. Ainsi, la cathédrale de Rome n’est pas la basilique Saint Pierre comme beaucoup le pensent mais celle de Saint Jean du Latran. Chaque année, les Eglises de rite romain fêtent l’anniversaire de sa consécration le 9 novembre.
Cette fête nous invite à reconnaître et à célébrer la présence de Dieu au milieu de son peuple. Cette présence est source de renouvellement. La première lecture nous parle d’une source d’eau extrêmement abondante à l’entrée du temple. Dans le pays de Palestine, l’eau est plutôt rare. Dans ce récit, elle est considérée comme un symbole de la puissance vivifiante de Dieu. Sa présence est source de vie. Le prophète nous annonce que Dieu est là pour nous libérer des puissances de la mort. Il vient mettre en nous “un cœur nouveau et un esprit nouveau”. A la lumière de l’Evangile, nous comprenons que cette eau symbolise l’amour de Dieu qui vient nous renouveler et nous sanctifier. Si nous sommes ici rassemblés c’est pour nous ouvrir à lui et nous imprégner de cette eau vivifiante.
La lettre de saint Paul aux Corinthiens nous invite à faire un pas de plus. Nous sommes la maison que Dieu construit. Cette maison est fondée sur le Christ. Paul et bien d’autres après lui ont travaillé à la construction de la communauté chrétienne ; cette communauté c’est le temple de la nouvelle alliance. Elle est consacrée au Seigneur. Elle lui appartient parce qu’elle participe à la sainteté du Dieu très saint. Toute atteinte portée contre la communauté est une atteinte à Dieu. Tous ces actes de violence qui font tant de mal sont un péché contre Dieu. Mais nous avons la ferme espérance que ce mal et cette violence n’auront pas le dernier mot. C’est l’amour qui triomphera.
L’Evangile nous parle de la purification du temple de Jérusalem. Jésus nous présente ce lieu comme “la Maison de son Père”. Il est très en colère contre tout ce qu’il y voit. Son intention n’est pas de défendre la beauté du lieu. Ce qu’il dénonce c’est les bruits d’argent si près du “saint des saints” : c’est une insulte à la grandeur de Dieu. Jésus revendique le droit de défendre ce lieu sacré : “vous êtes ici chez moi : je ne vous laisserai pas faire de ce lieu une caverne de voleurs”.
Ce temple dont parle Jésus ce n’est pas seulement un bâtiment de pierres. Les disciples comprendront plus tard qu’il s’agit du temple de son corps. Et ce qui est extraordinaire c’est de savoir que nous sommes tous les membres du Corps du Christ. Et aujourd’hui comme autrefois, un grand ménage s’impose. Il ne s’agit plus des animaux qui étaient bien commodes pour les sacrifices. C’est qu’il nous faut balayer c’est la course à l’argent, l’égoïsme, la violence. Pour cela, nous ne sommes pas seuls : le Seigneur ne cesse de nous rejoindre. Il n’a plus besoin de fouets avec des cordes. Notre seule rencontre avec lui est le point de départ d’une vie renouvelée. Par le sacrement du pardon, il vient nous purifier. Là où le péché a abondé, son amour a surabondé.
Le grand message de ce dimanche c’est que le christianisme n’est pas lié à un lieu mais à la personne de Jésus Christ. Chaque dimanche, il rejoint les communautés chrétiennes réunies en son nom. Pour nous chrétiens, c’est vraiment le moment le plus important de toute la semaine. Il faut le dire et le redire à ceux qui l’ont oublié. On se déplace pour aller faire son marché ou pour rencontrer des amis. Aujourd’hui, c’est le Christ qui nous accueille en sa maison pour nous inviter à son festin. Manquer ce rendez-vous pour des raisons futiles serait un affront. Pour comprendre cela, c’est vers la croix du Christ qu’il nous faut regarder.
Si nous nous rassemblons à l’église le dimanche, c’est pour puiser à la source de l’amour qui est en Dieu. Le seul véritable temple c’est lui. C’est autour de lui que tous les hommes sont appelés à être rassemblés. Tout au long de notre vie, nous sommes en marche vers cette grande fête qui n’aura pas de fin. En ce jour, nous te supplions, Seigneur, aide-nous à former ensemble ce temple des cœurs où la haine n’a pas de place.
Sources : Revue Feu Nouveau, Dossiers personnels…
Assemblée dominicale en attente de prêtre : Lire
Plusieurs abonnés ne rereçoivent pas la newsletter des homélies. Cela vient du fait qu’ils n’ont pas inscrit mon adresse mail à leur liste de contacts. C’est une adresse liée au blog qu’il faut impérativement ajouter
Mon père, vos homélies sont une vrais merveille. Nous vous remercions de tout cœur pour le travail que vous faites pour nous tous. Que Dieu vous bénisse
Il est vrai que ses homélies parlent au coeur et il n’y a jamais de mots compliqués !
Il y a des mots de la foi qui sont inconnus du grand public. Je pourrais parler du kérygme ou de la transsubstantiation… Ce sont des mots essentiels de notre foi. Mais on peut en parler d’une manière plus simple et c’est ce que j’essaie de faire
Oui, Jean, vous avez raison d’employer des mots simples, compris par tous et c’est bien.
Vos homélies sont appréciées de tous vos abonnés par leur clarté, leur simplicité. Vous dites l’essentiel sur la foi, l’Eucharistie pour “puiser à la source qui est en Dieu”. S’en nourrir, s’en abreuver.
Cela, nous pouvons tous le comprendre. Vos homélies sont belles et enrichissantes. Vous le faites très bien.
Merci infiniment.
“Et voici : sous le seuil du Temple, de l’eau jaillissait en direction de l’Orient; l’eau descendait du côté droit de la façade du Temple”…
Cette eau qui assainit, qui purifie, renouvelle…
Et voilà l’image qui se présente à moi depuis des jours, que je ne sais comment expliquer : Ce Temple, c’est le Crucifié; cette eau mêlée au sang, fleuve qui purifie, qui assainit, qui rachète, c’est celle qui coule de son flanc droit transpercé.
Ezékiel aurait-il pressenti que Dieu fait homme allait par son sang racheter, l’humanité, lui redonner vie, la laver de toutes ses fautes ? quel mystère insondable.
C’est Lui notre demeure, notre Temple; et nous, nous sommes les pierres vivantes membres de son Eglise, où les bras grands ouverts Il nous accueille et où nous allons nous ressourcer, puiser des forces dans l’Eucharistie.
Nous sommes des voyageurs en marche vers la Cité Céleste, la Jérusalem Nouvelle.
Merci Marie-Jeanne pour vos commentaires toujours judicieux et très riches