Homélie du 33ème dimanche du temps ordinaire (A)
Abbé Jean Compazieu | 8 novembre 2014Des serviteurs qui ne doivent pas dormir
Textes bibliques : Lire
Tout au long de ce mois de novembre, nous prions pour nos défunts. C’est une manière de raviver notre espérance face à cette réalité mystérieuse de la mort. Cette prière nous invite à réfléchir sur notre vie et ce qui en fait la valeur. La seule chose qui restera c’est notre amour pour Dieu et pour nos frères. Le pape saint Jean-Paul II le disait à sa manière : “Dis-moi quel est ton amour, je te dirai qui tu es”. Pour nous chrétiens, la mort est un passage vers le monde de Dieu.
Les lectures de ce dimanche nous disent précisément que le Seigneur reviendra. Un jour, nous aurons à lui rendre compte de notre vie. Cette venue du Seigneur, nous devons la préparer chaque jour. Lui-même est là au cœur de nos vies pour nous conduire sur le chemin de la sainteté.
La première lecture est un texte biblique extrait du Livre des Proverbes. Elle nous trace le portrait d’une épouse parfaite en raison de sa fidélité aux tâches quotidiennes. Ces paroles sont vraiment exceptionnelles : en effet, dans l’antiquité, la femme était considérée comme la chose de son mari. Ce texte d’aujourd’hui met en valeur ses qualités d’épouse et de mère. Il nous montre également ses qualités de cœur devant Dieu et devant le pauvre. Ce message est toujours actuel : quelle que soit notre situation, nous sommes tous invités à répondre à répondre à notre vocation présente. C’est Dieu lui-même qui nous confie cette responsabilité. Les bonnes œuvres dont nous parle cette lecture c’est notre amour pour Dieu et notre engagement au service des autres.
Dans sa lettre aux Thessaloniciens, l’apôtre Paul nous demande de rester éveillés dans l’espérance du Royaume. Il s’adresse à des chrétiens qui vivent dans l’attente fiévreuse du retour du Christ. Ce “jour du Seigneur” viendra “comme un voleur à l’heure et au jour où on ne s’y attend pas. Paul recommande aux chrétiens de ne pas vivre dans l’impatience. Ils ne doivent pas non plus s’endormir. Ce qui nous est demandé, c’est de rester vigilants et de ne pas nous laisser absorber par des soucis trop matériels. Le Seigneur vient ; il est là au cœur de nos vies. Il nous demande d’être attentifs aux signes de sa présence et de lui donner la première place dans nos vies.
L’Evangile nous raconte la parabole des talents. Cette parabole, nous la connaissons bien. Mais il y a une chose que nous oublions souvent : Il ne s’agit pas d’un talent au sens de compétence ou de capacité ; ce talent dont il est question, c’est une unité de monnaie qui pèse trente kg. Pour une personne qui travaille douze heures par jour, c’est le salaire de six mille jours de travail. La somme remise à chacun est donc énorme.
En nous racontant cette parabole, le Christ veut nous transmettre un message de la plus haute importance. Ce Maître qui confie tous ses biens à ses serviteurs, c’est lui. Il est venu jeter les bases de ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. Ce trésor vaut infiniment plus que tout l’or du monde. Et pourtant, il est confié aux serviteurs, aux disciples, à nous aujourd’hui. Rappelons-nous l’envoi en mission le jour de l’Ascension : “Allez dans le monde entier : Proclamez l’Evangile à toute la création. Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé”. (Mc 16. 15)
Un jour, nous aurons à rendre compte de la gestion de ce trésor qui nous a été confié. Le Seigneur compte sur nous et il nous fait confiance. Nous n’avons d’autre garantie que la Parole de Dieu. La malédiction qui frappe le troisième serviteur ne s’explique pas par la petite somme qui lui a été remise. Ce que le Maître lui reproche, c’est sa paresse, c’est son peu d’empressement à faire valoir ce qu’il devait gérer. Ce mauvais serviteur cache le don de Dieu. Il aurait dû au contraire le placer sur une table comme on ferait d’une lampe allumée qui doit éclairer la maison.
Voilà un appel qui nous rejoint tous : quels que soient notre âge, notre situation, notre état de santé, personne n’est privé des dons de Dieu. Il donne à chacun selon ses possibilités ; il nous demande de donner le meilleur de nous même pour les faire valoir au service des autres. Nous sommes tous envoyés dans le monde pour témoigner de cet amour qui est en Dieu. Nous vivons dans un monde dur et violent. Nous sommes tous invités à y être des semeurs de paix, de joie et d’amour. Notre action c’est comme une semence qui doit donner son fruit pour le Royaume. Et c’est ainsi que nous pourrons entrer dans la joie de Dieu.
En ce jour, nous pouvons reprendre l’oraison du missel : “Accorde-nous, Seigneur, de trouver notre joie dans notre fidélité car c’est un bonheur durable et profond de servir constamment le créateur de tous biens. Amen.
ADAP : Lire
Autre piste :
1ère lecture : Une femme qui ne dort pas !
Psaume : Heureux le serviteur fidèle : Dieu lui confie sa maison !
2ème lecture : Ne restons pas endormis, comme les autres…!
Évangile : Le Seigneur compte sur nous : ne le décevons pas…
Sources : Revue Feu Nouveau, Dimanche en Paroisse, Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP. Bagot), Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye), Reste avec nous quand vient le soir (Laurette Lepage)
A tous les abonnés :
Vous êtes 3650 abonnés. Les envois partent dans toutes les directions mais tous n’arrivent pas. Yahoo et d’autres les considèrent comme du spam et les bloquent. Pour éviter cela, vous devez ajouter mon adresse mail à votre liste de contacts. Si vous êtes de ceux qui n’ont rien reçu, faites moi signe en utilisant la formule de contact (en haut). Si vous recevez normalement, ne faites rien.
J’ai bien apprécié le commentaire de soeur Claire qui m’a ouvert les yeux sur la parabole des talents.
Heureux qui craint le Seigneur et marche selon ses voies ! Oui, heureux l’homme qui se sait aimé de Dieu et qui fait sa volonté. Sa femme sera comme une vigne généreuse et ses fils comme des plants d’olivier. C’est beau et poétique et si vrai.
Cette femme infiniment précieuse, attentive aux autres, n’est-t-elle pas l’image de l’Eglise de Dieu ? C’est à dire nous tous qui formons le corsp du Christ ? C’est ainsi qu’il nous veut : présents, attentifs, éveillés…Tenir sa lample allumée pour l’accueillir à son retour, le jour où il viendra nous demander des comptes. Car, nous dit Saint Paul : ” le jour du Seigneur viendra comme un voleur dans la nuit”.
Nous tenir prêts à lui apporter les fruits de notre travail; faire fructifier ce qu’il nous a confié, ne pas avoir peur; oser, oser toujours. Ne pas enfouir le trésor qu’il nous a confié.
Soyons de bons serviteurs :
Voilà, Seigneur tu m’as confié une mission, j’ai fait tout mon possible pour la mener de mon mieux. Tu m’as fait confiance, j’ai osé, je n’ai pas eu peur de m’investir : Voilà, Seigneur, je t’apporte le fruit de mon travail : ce monde que tu m’as confié pour lui faire porter du fruit, j’ai essayé de le rendre beau, fraternel. Tu ne m’as pas de demandé de faire des travaux d’Hercule, mais seulement d’aimer et de me tenir prête. Me voici Seigneur.
Ca n’a pas été tous les jours facile; il y a eu des moments de découragement, la tentation de tout laisser tomber, les jours de grande tristesse…où on se sent abandonné… Ces moments, tu les as connus toi aussi mon Seigneur, souviens-toi à Gethsémani…
Ce trente troisième dimanche, nous l’avons préparé en équipe liturgique le 5 Novembre. Chacun a donné son avis, a essayé de comprendre les textes proposés. Pour la première lecture, pas de surprise, cela coulait de source… Mais comme vous l’avez si bien dit, Jean, à l’époque, la femme était la chose de son mari, elle n’avait pas de statut social. Ca m’a donné envie d’approfondir et je me suis souvenue que même du temps de Jésus, les 4 évangélistes qui ont relaté la mutiplications des pains, n’ont parlé que des hommes, et les femmes qui ont suivi Jésus depuis le début ? et la femme adultère, avec qui a-t-elle commis le péché ? Jésus, lui, l’a relevée, lui a pardonné, lui a fait confiance : “va et ne pèche plus”. Il a osé parlé à la samaritaine appartenant à cette nation avec laquelle, les juifs n’avaient pas de rapport. Cette la femme aux cinq maris, elle aussi, il l’a libérée du mensonge. Il a pardonné aux pécheresses; il a choqué même ses disciples par son attitude vis à vis des femmes. Il les appelle par leur nom, leur confère la dignité, l’égalité. Il les prend en exemple. Quelle révolution !
Elles apparaissent dans de nombreuse paraboles. Et Marthe et Marie…Et toutes celles qui l’ont suivi jusqu’au bout.
Ah ! Jésus, tu n’a pas fini de nous surprendre, comment être insensible à tant d’amour, comment ne pas veiller, ne pas se tenir prête quand tu viendras.
Maranatha, viens Seigneur Jésus !