Homélie pour la Fête du Christ Roi de l’univers
Abbé Jean Compazieu | 15 novembre 2014
Fête du Christ Roi de l’univers
Textes bibliques : Lire
Nous célébrons ce dimanche la fête du Christ Roi de l’univers. Mais si nous lisons bien l’Evangile, nous comprenons que le Christ n’est pas un roi à la manière des conquérants qui ont marqué l’histoire des hommes. Il n’est pas comme ces chefs qui font peser leur autorité. Ces derniers sont souvent portés à se faire servir plutôt qu’à servir et aider leurs administrés. Il n’est pas non plus un président à la manière des gouvernants de tous les temps. Nous le voyons bien, la plupart d’entre eux sont plus attirés par le pouvoir et l’argent que par l’attention aux plus pauvres. Nous devons donc oublier tous ces rois, ces chefs et ces présidents. La royauté de celui que nous honorons n’est pas de ce monde.
Le prophète Ezéchiel (1ère lecture) nous annonce un roi berger de son peuple. Il guidera l’humanité sur la bonne route. Loin d’être un exploiteur de ceux qui lui sont confiés, il sera un serviteur attentif. Il se mettra au service des brebis les plus faibles. Il veillera avec amour sur les brebis saines. Il sera aussi un maître qui rétablira l’ordre. C’est ainsi que Dieu manifeste toute sa bonté. Cette bonté est devenue réalité avec la venue de Jésus dans le monde. Il s’est montré plein de sollicitude pour les plus faibles et les plus méprisés. Bien plus, il s’est identifié à eux.
Dans la seconde lecture, l’apôtre Paul nous annonce que le Christ ressuscité veut nous conduire à sa victoire sur la mort et le péché. Par sa résurrection d’entre les morts, il a triomphé de toutes les puissances du mal. Il marche à la tête de la procession des hommes qui montent vers Dieu. Il introduira dans son Royaume tous ceux qui l’auront suivi. Le monde sera arraché à la mort. Dieu sera tout en tous. Voilà une bonne nouvelle qui doit raviver notre espérance.
L’Evangile nous rappelle que le Christ veut nous associer tous à sa royauté au service des plus démunis. Un jour quelqu’un avait trouvé un crucifix mutilé dans les combles d’une église après la guerre. Le sacristain s’était proposé pour lui sculpter de nouveaux bras. Mais le prêtre a répondu : “Non, nous le laisserons tel qu’il est. Il nous rappellera que ses bras et ses mains, ce sont désormais les nôtres”. C’est ainsi que le Christ a besoin de nos mains pour exercer sa Royauté. Il nous envoie vers le petit, vers celui qui manque du nécessaire pour vivre. Ils sont de plus en plus nombreux ceux et celles qui n’ont pas de quoi se nourrir, s’habiller, se loger. Nous pensons aussi aux étrangers, aux sans papiers et aux exclus de toutes sortes.
L’Evangile nous dit que c’est d’abord pour eux que le Christ est venu dans le monde. Avec lui, c’est la bonne nouvelle qui est annoncée aux pauvres. Ils sont son bien le plus précieux. L’Evangile nous demande de les aimer comme Jésus les a aimés. Il nous dit aussi que nous serons jugés sur notre amour ou notre manque d’amour. A l’heure du jugement final, nous serons tous rassemblés devant le christ berger. Tous les masques tomberont. Il n’y aura plus d’argent, de gallons ou d’uniforme pour nous protéger. Chacun apparaîtra tel qu’il est avec ce qu’il a fait de sa vie, des autres et de Dieu.
Ce jugement est représenté sur le tympan de l’église de Conques. Il nous montre le retour du Fils de l’homme. Toutes les nations sont rassemblées devant lui. Ces nations vont disparaître pour donner naissance à un nouveau peuple selon le cœur de Dieu. Ce sera une “nation sainte”. Mais auparavant, il faut passer par un jugement. Chacun sera classé avant qu’il ait pu ouvrir la bouche. Les bons seront surpris de se trouver parmi les bons et les méchants d’être méchants.
Ce tableau n’est pas là pour nous effrayer. Il nous invite à accueillir le Christ à travers ceux qu’il appelle “les petits qui sont ses frères. Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants vivent chaque jour avec la faim au ventre. A travers eux, c’est le Christ qui est là. C’est lui que nous accueillons ou que nous rejetons. Nous serons jugés sur notre rapport avec le pauvre, le clochard sale, l’étranger renvoyé dans son pays parce qu’il n’y a pas de place pour lui dans l’hôtellerie.
Dans l’eucharistie que nous célébrons chaque dimanche, nous apprenons à te reconnaître, Seigneur, dans la Parole et le Pain de Vie. Apprends-nous aussi à te reconnaître dans les pauvres. C’est auprès d’eux que nous sommes renvoyés si nous voulons te rencontrer. Nous te supplions : “Toi qui es Lumière, toi qui es l’amour, mets dans nos ténèbres ton Esprit d’Amour”. Amen
Sources : revue feu nouveau, Dimanche en paroisse, C’est dimanche (Emmanuel Oré) Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye), Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (Jean-Pierre Bagot)
ADAP : Lire
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Merci pour cette homélie qui laisse une large place aux petits et aux exclus. Seigneur, tu es notre berger à nous tous qui sommes tes brebis fragiles.
“Elle est à toi cette chanson…”
Nous connaissons à peu près tous la “Chanson pour l’Auvergnat” de Georges Brassens. En voici quelques extraits…
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Le 13 Décembre 2013, je suis allée aux funérailles d’un ancien curé. Il était la générosité personnifiée, la bonté; un grand gaillard au coeur d’enfant, si simple, si bon. Il était mon ami, mon frère. Il allait vers les marginaux, n’avait pas peur de se “compromettre” auprès des drogués, des filles pas très nettes… Ca lui avait causé pas mal d’ennuis. Quand c’était trop lourd à porter, “il venait planter sa tente chez nous” comme il disait.
Au cimetière, avant de le mettre en terre, nous avons chanté la chanson pour l’auvergnat. C’était bien lui, l’auvergnat, notre grand Jacques.
Le Seigneur est le bon Berger qui prend soin de chacune de ses brebis, soucieux de toutes; celle qui est malade, fragile, à bout de force qui a besoin qu’on la porte, il va à la recherche de celle qui s’est laissée séduire, qui s’est perdue, qui s’est éloignée du troupeau. Il n’aura de cesse, qu’il ne l’ait ramenée au bercail.
Il ne néglige pas la bien portante, il l’aime et la gardera près de lui. De quel amour il nous aime. “Jésus berger de toute ‘humanité, tu es venu chercher, guérir, sauver”… Toi le Roi de Gloire, doux et humble de coeur; tu n’es pas un roi à la manière des hommes “accros” qu’ils sont de richesses et d’honneur qui ne pensent qu’au profit. Et tant pis, si près d’eux, certains n’on rien à se mettre sous la dent; pas de maison, pas de dignité; et tous ceux qu’on refoulent comme – je ne dirais pas des chiens, parce que les chiens sont bien traités – comme des pestiférés. “Cette génération est une génération mauvaise”… Il y a trop d’injustice.
Ô Roi doux et humble, tu es toujours allé vers les petits, les marginaux, vers ceux que les autres ne regardaient même pas, tu t’es invité chez eux, tu les as “retournés”… Lévi à sa table de percepteur, Zachée dans son sycomore… Des gens peu recommandables.
Quand tu reviendras dans ta gloire et tous les anges avec toi, tu viendras faire le tri : Comme le berger sépare les brebis, des chèvres, tu sépareras les hommes les uns des autres. A ceux qui ont suivi ton exemple, qui ont eu le souci des malheureux, qui ont su partager, accueillir, ramener celui qui était dans l’erreur sans le juger; ceux qui ont eu un geste fraternel, un sourire, une main tendue… A ceux-là, Tu diras, venez les bénis de mon Père, recevez en héritage le Royaume préparé pour vous.
A nous, à qui tu a beaucoup donné, Tu demanderas plus qu’à ceux à qui tu as moins donné. Mais tu sais de quoi nous sommes faits, que nous sommes faibles; tu sauras recueillir ce qui a été bon en nous et pardonneras nos infidélités.
Jésus, Roi miséricordieux, je te demande comme le bon larron : Souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume.
Bonjour Mr l’Abbé
merci pour ce partage de la parole qui est clair et accessible à tous. Je me suis permis de le partagé sur mes deux blogs. Merci encore et que Dieu vous bénisse !
Jesus se fait Roi pour nous guider et pour nous proteger. Ce n’est pas un Roi de Guerre mais un Roi d’amour qui voit toujours nos peines et nos desirs.La ou Jesus se sierge, il nous cache sous menteau contre toutes les forces du mal. Il etend ses bras sur nous et nous gouverne avec autorite d’amour…
Belle et sainte fête à vous dans la paix , la joie et l’amour de notre Seigneur Jésus roi de toute gloire .