Homélie du 4ème dimanche du temps ordinaire (1er février 2015)
Abbé Jean Compazieu | 23 janvier 2015Une Parole qui libère
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de ce dimanche nous annoncent une bonne nouvelle qui vient raviver notre espérance. Il y a des jours où nous en avons bien besoin. Quand tout va mal, nous pouvons nous tourner vers le Seigneur ; nous pouvons compter sur sa présence et son amour. Son grand et unique souci c’est de sauver toute l’humanité.
C’est ce message que nous trouvons dans la première lecture. Avant de mourir, Moïse promet aux gens de son peuple que Dieu ne les abandonnera pas. Il va continuer à les guider et à les enseigner, même après la disparition de Moïse : “Au milieu de vous, parmi vos frères, le Seigneur votre Dieu fera se lever un prophète comme moi, et vous l’écouterez.” Plus tard, les chrétiens reliront ce passage en l’appliquant à Jésus. L’apôtre Pierre comprendra que lui seul a “les paroles de la Vie éternelle”. Notre réponse doit être une attitude d’écoute et d’accueil. “Aujourd’hui ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur.”
Des prophètes, il y en toujours eu dans la vie de l’Église. Comprenons bien, un prophète ce n’est pas quelqu’un qui prédit l’avenir pour nous dire ce que nous avons envie d’entendre. C’est plutôt un homme ou une femme qui s’efforce d’être à l’écoute de la Parole de Dieu et qui en témoigne. Il se fait le porte-parole de Dieu à travers ses paroles, ses actes et toute sa vie. Dans le monde d’aujourd’hui, nous avons de très nombreux prophètes, des hommes, des femmes et des enfants, qui témoignent de leur attachement au Christ jusqu’au martyre.
Dans la seconde lecture, nous entendons saint Paul nous recommander d’être attachés à Dieu sans partage. Cet appel vient rejoindre ceux qui sont mariés et ceux qui ne le sont pas. Il faut savoir qu’il s’adresse à des gens qui vivent dans le luxe et la luxure. Mais quand on a rencontré le Christ, c’est toute la vie qui est changée. Nous en avons de nombreux témoignages dans la vie de l’Église. L’important c’est de rester unis au Seigneur, chacun selon sa propre vocation.
L’Évangile nous rapporte la première prédication de Jésus. Il est LE prophète qui enseigne avec autorité. Jésus est d’abord un enseignant. Il est venu nous révéler le Père et nous enseigner le sens des Écritures. En face de lui, nous sommes appelés à devenir des disciples, des gens qui l’écoutent et le suivent. Je ne me fabrique pas MA religion ; je ne me fabrique pas un Dieu comme ça m’arrange. Je me mets à l’écoute de Jésus qui enseigne.
L’Évangile insiste sur ce point : Jésus enseigne avec autorité. Il est le Verbe du Père, la Parole de Dieu. Il n’a à se référer à personne d’autre. En lui, habite la plénitude de la divinité. Par rapport aux scribes et aux pharisiens de son temps, c’est tout-à-fait nouveau. Dans leur enseignement, ils se contentaient de répéter ce qui avait été dit avant eux : “Rabbi Untel, bénie soit sa mémoire, disait que…” Avec Jésus, il n’en est pas ainsi : sa seule référence, c’est le Père.
Dans la synagogue, il y avait un homme qui était possédé par un esprit impur. Cet esprit ne l’a pas empêché de venir à la synagogue pour écouter l’enseignement de Jésus. Il ne nous empêche pas non plus d’aller à l’église. Un esprit impur, c’est un esprit qui nuit à notre intégrité. Il nous empêche d’être complètement donnés à Dieu. Nous n’entendons que ce que nous avons envie d’entendre. Et nous n’acceptons pas d’être remis en cause. “Que nous veux-tu, Jésus de Nazareth ?” Autrement dit, “pourquoi viens-tu nous déranger ?” Cet Évangile doit être reçu comme un appel à la foi. Cela doit être une adhésion amoureuse et pas seulement une simple connaissance.
Accueillons cet Évangile comme une bonne nouvelle : Jésus est venu pour nous débarrasser de tout ce qui nous empêche d’être nous-mêmes, en particulier des esprits mauvais qui nous détournent de Dieu. Plus tard, il donnera ce pouvoir à ses disciples. La Parole de Dieu manifestée en Jésus est bien plus forte que tous les démons et tous les esprits mauvais. Avec lui, le mal ne peut avoir le dernier mot.
Comme autrefois dans la synagogue, le même Jésus rejoint les communautés réunies en son nom dans toutes les églises du monde. Il nous fait entendre sa Parole. Il vient nous libérer de toutes nos possessions. Ouvrons-nous à cette Parole qui guérit d’elle-même. Avec lui, nos actes et toute notre vie deviendront conformes à cette parole. En accueillant le Christ libérateur, nous pourrons chanter avec plus de force : “Ta Parole, Seigneur est vérité, et ta loi délivrance.” Amen
Sources : revues Feu Nouveau, Signes, Dimanche en paroisse, homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), lectures bibliques des dimanches B (Albert Vanhoye), commentaire de Claire Patier.
Auparavant, je piochais dans les Evangiles les événements qui me semblaient acceptables. Ainsi, je m’ inventais ma propre religion. Maintenant, j’apprécie ma foi dans sa globalité même si j’ai toujours des doutes. Bonne semaine à tous dans l’esprit du Seigneur.
Quand on voit tout ce qui se passe dans le monde et autour de nous, comment pourrions-nous vivre dans l’espérance d’un monde meilleur si nous n’avions pas la foi ancrée en nous en ce Dieu qui nous aime ?
Ce que nous vivons, le peuple de Dieu l’a vécu avant nous. Moïse a bien compris leur peur; qu’allaient-ils devenir après sa mort ? Il les rassure : “le Seigneur votre Dieu fera lever un prophète comme moi et vous l’écouterez”. Je mettrai dans sa bouche mes paroles et il leur dira ce que je lui prescrirai.
Dans l’Evangile, Marc nous dit : on était frappé par son enseingement, car il enseignait en homme qui a autorité, et non pas comme les scribes.
Jésus enseignait avec autorité parce que les paroles qui sortaient de sa bouche venaient de Dieu. Alors que les prêtres et les scribes se contentaient de répéter ce que d’autres avant eux avaient dit. Jésus est le visage du Dieu invisible, il est image de Dieu. Verbe de Dieu.
Le Christ est en effet “le reflet de la gloire du Père, l’empreinte de sa substance, qui soutient toute chose par sa parole puissante” (He.1,3.)
Quant à Saint Paul dans sa lettre aux Corinthiens, il nous demande de nous rendre libres de tout souci. Qu’on soit marié ou célibataire… Il ne nous demande pas de changer de situation : de ménager la “chèvre et le chou”. Du moins, c’est ce que je comprends; mais il nous conseille de laisser de l’espace dans notre coeur, laisser la place qui revient à Dieu quelque soit notre situation.
Oui, Seigneur, ta Parole est vérité et ta Loi délivrance.