7ème dimanche de Pâques
Abbé Jean Compazieu | 17 mai 2009Textes bibliques : LIRE
Voilà un évangile qui nous interpelle tous. Quand saint Jean l’a écrit à la fin du premier siècle, les chrétiens étaient depuis longtemps affrontés à la tourmente. Ils étaient pourchassés, arrêtés et mis à mort à cause de leur foi. De plus, à l’intérieur de certaines communautés, il y avait des divisions et des rivalités. Ce genre de comportement est un contre témoignage quand on veut annoncer l’évangile. En effet, comment croire des chrétiens divisés entre eux ? Comment croire des chrétiens qui n’arrêtent pas de critiquer les autres ? Toutes ces paroles méchantes qui détruisent l’autre dans sa réputation sont un obstacle à l’annonce de la Bonne Nouvelle. L’évangile de ce dimanche voudrait nous aider à prendre mieux conscience de nos responsabilités.
La première chose qu’il ne faut jamais oublier c’est que Jésus a été envoyé dans le monde pour nous communiquer l’amour qui est en Dieu. Sa grande priorité c’est les pécheurs, les petits, les pauvres, les exclus, tous ceux et celles qui sont rejetés à cause de leur passé. Tout au long de sa mission, il a accueilli, pardonné et relevé. A travers lui, c’est Dieu qui était là pour annoncer la Bonne Nouvelle aux pauvres et redonner joie et espérance aux désespérés. Au moment de quitter ce monde, il leur annonce qu’ils auront à continuer ce qu’il a fait. Comme lui, ils auront à annoncer la Bonne Nouvelle, pardonner, témoigner de l’amour de Dieu pour le monde. Ce que Jésus a fait, ils devront le faire. Ils sont envoyés dans le monde pour prolonger sa mission.
Mais pour que cette annonce de la Bonne Nouvelle porte vraiment du fruit, il y a une condition absolument essentielle à respecter : C’est que les disciples du Christ restent vraiment unis. C’est sa principale préoccupation au moment de quitter les siens. Et c’est à cette intention qu’il prie le Père : “Qu’ils soient un comme nous-mêmes. Pour lui c’est une priorité absolue. Nous avons-nous aussi à prier pour l’unité entre les Eglises. Des chrétiens de différentes confessions ont pris cette habitude. Ils prennent le temps de se rencontrer, de dialoguer sur des sujets considérés comme des obstacles infranchissables. C’est ainsi qu’ils travaillent ensemble à l’annonce de l’évangile.
C’est important car le message chrétien ne peut être transmis que par des croyants unis par les liens de l’amour. Ce qui fait notre unité ce n’est pas la recherche d’un compromis entre les idées des uns et des autres. Il n’est pas question pour les uns et les autres de faire des concessions sur tel ou tel point. Ce qui nous est demandé, c’est de nous rassembler autour du Christ et de nous unir à sa prière. C’est en lui seul que nous progresserons vers l’unité. Cet appel interpelle nos relais paroissiaux et nous invite à réagir contre toutes les rivalités et les disputes qui sont un obstacle à toute efficacité missionnaire. Nous vivons dans un monde qui nous regarde vivre. Il est absolument indispensable que nous évitions tout ce qui pourrait être un contre témoignage. Nous n’oublions pas cette parole de Jésus : “C’est à l’amour que vous aurez les uns pour les autres que vous serez reconnus comme mes disciples”.
Dans sa prière pour ses disciples, Jésus demande également la joie : “Qu’ils aient en eux ma joie et qu’ils en soient comblés.” Il ne s’agit pas de n’importe quelle joie. Ici c’est la joie d’aimer le Père et d’en être aimé, c’est la joie de l’amitié partagée, la joie de constater la foi et la générosité de ceux et celles que nous rencontrons. C’est la joie de l’émerveillement qui nous amène à rendre gloire à Dieu. Une communauté chrétienne accueillante et joyeuse montre à tous que croire est un véritable bonheur. Nous n’oublions pas que l’évangile est une “Bonne Nouvelle”. Il faut que cela se voie dans notre vie sinon personne ne voudra nous croire.
Avec toute l’Eglise, nous sommes tous envoyés dans ce monde que Dieu aime. Ce n’est pas seulement pour les prêtres et les évêques. Tous les chrétiens baptisés et confirmés on cette mission d’annoncer Jésus Christ au monde. Bien sûr, nous sommes tous conscients des forces du mal qui s’y déchaînent plus ou moins insidieusement. Nous ne sommes “pas de ce monde” nous avertit Jésus. Si nous étions de ce monde, nous nous mettrions à adorer l’argent, à mépriser les plus faibles, à vivre sans foi ni loi. Le monde de Jésus, auquel nous appartenons, c’est celui de l’Amour libéré de tous les obstacles. Lui-même a prié pour que nous devenions amour. En ce dimanche, nous nous joignons tous à sa prière : Que le Père nous garde du Mauvais. Qu’il fasse de nous des témoins et des messagers de son amour auprès de tous nos frères et sœurs de la terre.
D’après diverses sources
7ème dimanche de Pâques – année B – 24 mai 2009- Evangile de Jean 17, 11 – 19
Jésus prie pour nous
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En ce temps entre Ascension et Pentecôte – que l’on peut appeler “la neuvaine au Saint-Esprit”-, il est bon de relire et méditer le récit de l’ultime soirée de Jésus avec ses disciples (Jean, chap. 13 à 17). Commencée par le geste sublime du lavement des pieds, elle s’est poursuivie par un long discours d’adieu de Jésus et elle s’achève par son admirable prière pour les siens (chapitre 17). L’Evangile de ce dimanche rapporte la section centrale de cette prière.
Donc d’emblée leçon essentielle: l’enseignant chrétien doit d’abord se mettre au service de ses frères, ensuite il peut s’appliquer à les instruire mais sans jamais omettre, enfin, de prier à leur intention.
Après avoir parlé de Dieu aux hommes, l’apôtre parle d’eux à Dieu.
UN PERE — UNITE DES ENFANTS
A l’heure où Jésus passait de ce monde à son Père, les yeux levés au ciel, il priait ainsi: ” Père Saint, garde mes disciples dans ton Nom que tu m’as donné – afin qu’ils soient UN comme nous….
PERE SAINT : l’invocation (unique dans la Bible) donne le leitmotiv du passage. “Saint” n’est pas une qualité de Dieu mais dit son être propre: au-delà de toute représentation, tout vocabulaire, toute image, Dieu est l’ineffable. Pourtant Jésus l’appelle PERE ( abba en araméen) et il a livré ce secret aux siens. Le Tout Autre est devenu aussi le plus proche: la foi au Christ autorise la relation la plus intime avec celui qui échappe à nos prises.
Désormais les disciples vivent “dans le Nom” c.à.d. “en Dieu” – et il s’agit d’une réalité non d’une métaphore. Encore faut-il que la foi première tienne dans la durée et devienne fidélité: Jésus prie son Père de nous conserver dans ce bonheur d’être ses enfants.
La conséquence en sera que nous serons UN, nous communierons. Seule la foi vécue à ce niveau peut nous faire sortir de la jungle et nous unir.
Quand j’étais avec eux, moi, je les gardais dans ton Nom que tu m’as donné, j’ai veillé et aucun d’eux n’a péri sauf le fils de perdition de sorte que l’Ecriture a été accomplie.
En effet le récit évangélique montre qu’aucun disciple à la suite de Jésus n’a subi de dommage, de mauvais traitement. Et lorsque, dans la nuit, les gardes surviendront dans le jardin, Jésus se présentera seul en leur ordonnant de laisser partir ses amis (18, 8-9). Il avait déclaré qu’il était le Bon Pasteur et que personne n’avait pouvoir de lui arracher ses brebis (10, 21-22).
Cependant la foi n’est jamais un embrigadement forcé: si le Bon Berger ne cessera jamais de tenir à chacune de ses brebis, celles-ci peuvent le quitter, se détourner de lui !
Ainsi “du fils de perdition”- expression sémitique pour désigner l’homme qui va à sa perte. Il s’agit sans doute de Judas dont curieusement Jésus ne cite jamais le nom. Pourtant il a perçu sa traîtrise: ” Je vous ai choisis, les Douze, et cependant l’un de vous est un diable” (6, 70). Après le lavement des pieds, il a annoncé que l’un du groupe n’était pas pur (11, 11); il a cité le psaume 41 ( ” Celui qui mangeait avec moi a levé son talon contre moi” — 13, 18); il l’a montré au disciple bien-aimé en lui offrant la bouchée ( 13, 26).
Redoutable liberté humaine: on peut suivre le Christ longtemps, être lavé par lui (baptême), recevoir son Pain de Vie (bouchée) et un jour lui tourner le dos et même vouloir sa mort ! Jean a laissé entendre le motif: ” Chargé de la bourse, il dérobait ce qu’on y mettait” ( 12, 6). La cupidité tue la foi !
Ne voit-on pas aujourd’hui comment, exacerbée par les médias et la publicité, l’idolâtrie de l’argent a écarté des multitudes du Christ et comment une société qui perd celui-ci est “société de perdition” (crise, climat, destruction des ressources, épidémie de suicides…) ?…
LA FOI EST JOIE PLENIERE MAIS ATTAQUEE
Maintenant je viens à toi et je parle ainsi en ce monde pour qu’ils aient en eux ma joie en plénitude.
Les paroles de Jésus, toutes ces révélations qu’il leur fait en ces heures ultimes sont d’une telle vérité, elles recèlent un tel poids de lumière qu’elles ne peuvent que ravir ceux qui les accueillent. La Foi est lumière, Vérité – donc Joie plénière. Un chrétien morose, ronchon, grommeleur est quelqu’un qui a peut-être de la religion mais pas la vraie foi, celle qui est écoute jubilante de la Parole qui est Esprit et Vie “(6, 63)
Moi, je leur ai donné ta parole et le monde les a pris en haine parce qu’ils ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde. Je ne demande pas que tu les retires du monde mais que tu les gardes du Mauvais. Ils ne sont pas du monde comme moi je ne suis pas du monde.
Paradoxe: la Parole de Dieu remplit les croyants de joie mais, du coup, ils deviennent l’objet d’une hostilité pugnace et incessante.
Evidemment il ne s’agit pas ici du monde que “Dieu aime tellement qu’il lui a envoyé son Fils non pour le condamner mais pour le sauver”( 3, 16), mais de l’humanité braquée dans son refus, enfermée dans sa suffisance.
“Le Verbe est venu dans le monde et le monde ne l’a pas connu” (1, 10).
Parce qu’il vivait et disait la Vérité, Jésus a été critiqué, moqué, haï, exécuté. Dès lors ses disciples n’ont pas d’autre destin à attendre: Jésus vient de les prévenir longuement: “S’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront vous aussi” (15, 18 – 16, 4)
Mais ils ne doivent pas fuir, leur tâche réside en plein monde; il faut allumer la lueur de la foi au cœur des ténèbres, vivre la communion dans une société écartelée, oser la joie sous les attaques les plus perfides. Qu’ils prient le NOTRE PERE: ” …mais délivre-nous du Malin”.
Le Père a gardé Damien parmi les lépreux et Maximilien Kolbe dans l’enfer d’Auschwitz.
Consacre-les par la vérité: ta Parole est vérité. De même que tu m’as envoyé dans le monde, moi, je les envoie dans le monde et je me consacre pour eux afin qu’ils soient eux aussi consacrés par la vérité.
L’homme ne peut se faire saint: seul Dieu peut lui communiquer sa sainteté et il le fait par sa Parole qui s’est faite chair, Jésus, et qui va “se consacrer” en se donnant sur la croix “POUR EUX”, pour les siens.
Ses bourreaux vont fait taire Jésus mais ils lui perceront le cœur d’où coule la Vie de l’Esprit qui sanctifie les croyants. La Vérité de ses paroles est devenue la Vérité de son amour manifesté sur la croix par ses bras ouverts pour accueillir tous les pécheurs repentants. Par lui ils sont “saints”.
A présent, nous, disciples, purifiés par le sang de l’Agneau et animés par son Esprit, nous ne sommes plus du monde. Nous y sommes envoyés, nous l’aimons comme Dieu: c’est pourquoi nous contestons son mensonge. Notre maison, notre entreprise, notre pays sont lieux de mission.
Nous savons qu’il nous en coûtera cher car nous n’avons le droit ni de déserter ni d’édulcorer le message : notre mission est capitale, essentielle, vitale.
C’est pourquoi, si nous ne l’avons encore commencé, nous plongeons d’urgence dans la prière du cénacle. D’un seul cœur, en union avec toute l’Eglise, avec Pierre et Marie, nous supplions afin de recevoir l’Esprit, seule force capable d’exorciser nos peurs et de nous faire proclamer le message de libération.
R. D
Tu as raison, Père Jean, de dire dans ton homélie que Jésus cherche les petits, les exclus, les pécheurs. Je faisais partie de ces trois catégories et le Seigneur m’a trouvée, m’a pardonnée et m’a relevée.
Bien sûr, mon désir est de transmettre le bonheur de la foi à mes proches. Mon mari me trouve équilibrée et ma belle-soeur Anne-Marie me dit que je suis toujours de bonne humeur. Donc, ma famille se rend bien compte que la foi m’aide à vivre. D’autre part, je fais tout pour que ma vie ne soit pas un contre-témoignage.
Quant à la joie, je mentirais en disant que je suis vraiment joyeuse. Mais j’ai l’humeur égale et en général je suis gaie. La preuve en est que toute ma famille me recherche et vient spontanément à moi.
Pour finir, je pense que je ne suis pas de ce monde bien que j’apprécie de temps en temps quelques petits plaisirs terrestres. Par contre, j’essaie vraiment d’être amour envers ceux que je côtoie.
Je viens de lire avec attention l’homélie du père R.D. qui développe magnifiquement l’amour de Dieu pour les hommes et l’amour de certains hommes (le Père Kolbe et Damien) pour Dieu.
Seigneur, garde-moi du Mauvais !
Christiane
*********************Dieu fidèle, écoute-nous.***********************
Le Christ appelle aujourd’hui l’Église à poursuivre sa mission «jusqu’aux extrémités de la terre», avec le soutien de l’Esprit. Tournons-nous vers le Père du ciel qui guide chacun et chacune dans cet engagement.
– Prions pour tous les missionnaires de l’Évangile, ici et partout dans le monde; que le Seigneur les garde dans la paix et la sérénité.
– Prions, en cette Journée mondiale des moyens de communication sociale, pour les professionnels des médias; que le Seigneur les comble de son Esprit.
– Prions pour les personnes malheureuses et pour celles qui ne voient pas de sens à leur vie; que le Seigneur leur donne un signe d’espérance.
– Prions pour les hommes et les femmes d’État; que le Seigneur les éclaire de sa sagesse.
– Prions pour les membres de nos communautés chrétiennes; que le Seigneur les garde dans l’unité et leur donne de témoigner du Ressuscité avec humilité, douceur et patience.
Seigneur, toi qui règnes au-dessus de tout, écoute notre prière et daigne l’exaucer. Ouvre nos cœurs à l’action de l’Esprit afin que nous soyons des témoins authentiques et audacieux dans nos milieux. Nous te le demandons par Jésus, élevé auprès de toi, pour les siècles des siècles. Amen.
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« Allons vers nos frères ! Que Dieu ravive nos rencontres et les rendent fructueuses.!
Que le virtuel n’entrave jamais notre écoute- osons le pardon qui relève…. Soyons des cyber-témoins de l’Evangile.
Allons dans la Paix du Christ !