Fête de la Sainte Trinité (Homélie)
Abbé Jean Compazieu | 22 mai 2015Dieu Père, Fils et Saint Esprit
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Nous célébrons aujourd’hui la fête de la Sainte Trinité. C’est celle de Dieu Amour qui nous invite à partager son amour, à recevoir son amour généreux et à y répondre. On a écrit des gros livres de théologie sur ce grand mystère. Mais ils sont tous très loin de lé réalité. Un jour, saint Augustin marchait le long de la mer et cherchait à comprendre ce mystère. Sur son chemin, il rencontre un enfant qui avait creusé un trou dans le sable. Avec une cuillère, il cherchait à y mettre toute l’eau de la mer. Augustin, lui dit que c’est impossible. L’enfant lui répond : “Oui, c’est vrai, mais j’aurai fini avant que vous ne commenciez à comprendre cette histoire de Trinité. Ce mystère est si grand et le cerveau si petit.”
Nous devons donc nous contenter de ce que nous dit la Bible. Cette révélation s’est faite très progressivement. Dans la première lecture, nous voyons Dieu s’adresser au peuple élu. Il lui fait mesurer toute l’étendue de la générosité divine. Il a vu la misère de son peuple esclave en Égypte. Il lui a fait passer la Mer Rouge. Il l’a conduit dans sa longue marche à travers le désert. Au moment où ce texte est écrit, les hébreux se préparent à entrer dans la Terre promise. La bonne nouvelle c’est que Dieu n’est pas celui qu’on croit. Il n’est pas le Dieu vengeur qui cherche à nous prendre en défaut. Il se révèle comme le Dieu libérateur qui fait alliance avec son peuple.
Cette bonne nouvelle vaut aussi pour nous aujourd’hui. Dieu voit la misère de son peuple. Il voit celle des chrétiens persécutés en Irak, en Syrie et dans de nombreux autres pays. Il voit la misère des hommes et des femmes qui sont traités comme des machines sur leur lieu de travail. Il voit la souffrance de ceux et celles qui sont accablés par la misère. Et bien sûr, il n’oublie pas les malades, les prisonniers, les exclus. Il continue à nous dire son désir de libérer son peuple. Et il compte sur nous pour que nous donnions le meilleur de nous-mêmes à cette mission.
Dans la seconde lecture, saint Paul va plus loin. Il nous dit que nous sommes adoptés par Dieu. Nous sommes devenus des fils et nous pouvons l’appeler Père. Quand nous pensons à la puissance de Dieu, nous risquons d’éprouver un sentiment de peur et d’avoir une attitude d’esclave. Mais saint Paul intervient pour nous rassurer : Non, il ne faut pas avoir peur de Dieu : L’Esprit que vous avez reçu ne fait pas de vous des esclaves, des gens qui ont encore peur”. Dieu a voulu nous introduire dans sa vie intime. Nous sommes ses enfants bien-aimés, des frères du Christ. Cela s’est réalisé grâce à l’action de l’Esprit Saint.
L’Évangile nous rapporte le dernier rendez-vous des disciples avec Jésus. C’est l’envoi en mission : “Allez ! De toutes les nations faites des disciples. Baptisez-les au nom du Père, et du Fils et du Saint Esprit.” Il est hors de question de rester plantés là, avec d’éternelles questions sur le tombeau vide. Il est urgent de comprendre que Pâques n’est pas une fin mais un commencement. Tout ce que Jésus a pu faire ou dire au cours de sa vie terrestre était une préparation à cette nouvelle aventure des hommes. Avec la première alliance, Dieu ne s’adressait qu’au petit peuple d’Israël ; la nouvelle alliance est annoncée et offerte à tous les peuples du monde entier.
Ce qui nous est demandé, ce n’est pas de faire des adeptes mais des disciples du Christ. Nous ne devons pas nous comporter comme des propriétaires de la Parole révélée mais comme des serviteurs. Il n’est pas question d’enrôler mais de baptiser. Le baptême que nous avons reçu nous a plongés dans cet océan d’amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. La bonne nouvelle de l’Evangile est une histoire d’amour qui n’est jamais achevée, une histoire d’amour toujours nouvelle et toujours ouverte.
Il nous appartient d’être les témoins passionnés de cette histoire d’amour. Pour cette mission, nous ne sommes pas seuls. Le Seigneur nous nourrit de sa Parole et de son Corps. Il est toujours là pour nous donner force et courage en vue de la mission. Et Marie, notre maman du ciel ne cesse de nous redire : “Faites tout ce qu’il vous dira.”
Cette grande mission nous dépasse. Elle peut nous faire peur. Mais le Seigneur nous a promis d’être avec nous tous les jours et jusqu’à la fin du monde. En ce jour, nous le supplions : Garde-nous fidèles à ton amour. Donne-nous force et courage pour en témoigner tous les jours auprès de ceux que tu mets sur notre route. Amen
Sources : Revues liturgiques Signes et Feu Nouveau, Homélies du dimanche (Mgr Léon Soulier), Lectures d’Evangile d’un vieux prêtre de Montpellier, Lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye)
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Tout au long de notre vie de chrétien, la Sainte Trinité a été présente dans nos vies même en notre insu, depuis le jour de notre baptême où nous avons été marqués du signe de la Croix et avons revêtu le Christ; puis la communion, la confirmation par choix, tous les sacrements où nous avons accueilli le Père, le Fils et le Saint-Esprit.
Je t’accueille Sainte Trinité, Dieu Unique en trois personnes distinctes; je t’accueille dans ma vie quotidienne, qu’elle soit faite d’allégresse, de bonheur ou bien dans les jours de peine, de tristesse, les jours de grande solitude, où je ne sais plus où j’en suis, même quand j’ai du mal à lire ta Parole, parce que tout s’embrouille dans ma tête.
Je t’accueille même si mon chemin devient cahoteux, que mes pieds sont alourdis par la fatigue, que mon coeur flanche… Je t’accueille Père trois fois Saint, source de toute Vie.
J’aime te prier, dire ma foi avec le Crédo de Nicée où tu dévoiles à moi dans toute ta grandeur, toute ta splendeur :
le Père tout puissant, créateur de toute chose, de l’univers que nous voyons et de celui invisible à nos yeux, que nous pressentons.
Le Fls, Jésus-Christ, le seul Seigneur né du Père, vrai Dieu, né du vrai Dieu, de même nature que le Père.
Le Saint Esprit prend ici toute la place qui est la sienne : il est Seigneur et il donne la vie; il procède du Père et du Fils; il reçoit la même adoration et la même gloire; c’est par son souffle qu’il a inspiré les prophètes. C’est Lui qui donne courage, audace à ceux qui sont persécutés à cause de leur foi. Esprit dispensateur de tous les dons qui font vivre l’Eglise.
Mystère inexplicable que la seule intelligence ne peut expliquer. C’est, seule la foi qui peut nous faire comprendre cette étroite communion d’amour qui existe entre les trois personnes.
J’ai relu votre homélie. Il faut tordre le cou à cette légende médiévale de l’enfant qui cherche à mettre la mer dans un trou. St Augustin a écrit avec beaucoup de sérieux sur la trinité et n’a jamais prétendu que la raison devait se résoudre à n’en plus parler.
Mieux vaut citer Grégoire de Naziance : « Le Père est la Source, son Verbe est le fleuve, l’Esprit-Saint est le courant. » Mais c’est le même élément, l’eau, qui est commun à la source, au fleuve, au courant. Plus près de nous le Père Finet, fondateur des Foyers de Charité, complétait ainsi : « Le Père c’est l’Amour donné ; le Fils c’est l’Amour reçu ; l’Esprit-Saint c’est l’Amour échangé ».
Merci pour ce commentaire. C’est très beau ce que vous dites. Mais aucune belle parole ne suffit pour définir Dieu. Il sera toujours bien au-delà de tout ce que nous pouvons en dire.