Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 14 août 2015
Fidélité au Dieu de l’alliance
Textes bibliques : Lire
La liturgie de ce dimanche nous adresse un appel très fort à choisir pour ou contre Dieu. Dans la première lecture, nous trouvons Josué qui rassemble toutes les tribus d’Israël à Sichem. Il convoque le peuple et le met devant ses responsabilités ; dans un premier temps, il lui montre tout ce que le Seigneur a fait pour lui : il l’a libéré de l’esclavage d’Égypte ; il a fait alliance avec lui sur la montagne du Sinaï : il ne cesse de faire le premier pas vers les hommes car il veut les sauver du malheur.
Quelle sera la réponse du peuple ? A Sichem, Josué rappelle à tous qu’ils doivent choisir : servir le Seigneur ou servir les dieux des habitants de des nations païennes; tous répondent unanimes : plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur et servir d’autres dieux. Si Josué insiste c’est parce qu’il est conscient des infidélités de ce peuple. Ces tribus restent marquées par les récriminations du désert. De plus, elles sont attirées par les idoles païennes. Mais aujourd’hui, c’est le Seigneur que le peuple choisit de servir.
Ce texte biblique est toujours d’actualité. Notre Dieu n’a pas changé. Il reste toujours le Dieu de l’alliance, un Dieu passionné d’amour pour l’humanité entière. Au jour de notre baptême, nous avons franchi le Jourdain pour entrer dans la Terre de Dieu. Nous avons sans cesse à choisir entre le Dieu libérateur ou les idoles païennes. Mais la tentation est grande de revenir en arrière. C’est ce qui se passe quand nous organisons notre vie en dehors de Dieu. On s’attache à l’argent, aux biens matériel et à toutes sortes de richesses qui laissent un grand vide dans notre vie. En ce jour, le livre de Josué nous invite à refaire le pacte de Sichem car c’est le Seigneur que nous voulons servir.
Pour nous parler de cette alliance entre Dieu et les hommes saint Paul utilise l’image du couple humain. Le sacrement du mariage unit les époux l’un à l’autre mais aussi à Dieu. Cet amour mutuel qu’ils s’efforcent de vivre est appelé à être à l’image de celui de Dieu pour l’humanité. C’est un amour qui fait sans cesse le premier pas vers l’autre, un amour qui écoute, qui partage, qui pardonne, un amour qui va jusqu’au don de sa vie pour l’autre. Tout cela nous dit quelque chose de l’amour que Dieu nous porte.
Ce texte commence par un appel à une soumission réciproque : “Soyez soumis les uns aux autres…” Comprenons bien, il ne s’agit pas d’une soumission d’esclavage mais d’une soumission d’amour : saint Paul compare cet amour du couple à celui du Christ pour son Église. Elle a été voulue et sauvée par lui au prix de sa propre vie. Dans le monde actuel, beaucoup se disent déçus par elle. Mais ils doivent savoir que quitter l’Église, c’est quitter le Christ. Encore une fois, il nous faut choisir pour lui ou contre lui.
C’est aussi cet appel que nous retrouvons dans l’Évangile de ce jour. En l’écrivant bien après la résurrection de Christ, saint Jean s’adresse à des chrétiens bien précis. Certains considéraient que les paroles de Jésus sur l’Eucharistie sont difficiles à accepter. Alors, ils se sont mis à quitter la communauté. En précisant que seuls les Douze restent, Jean affirme qu’aucune parole de Jésus n’est intolérable pour les croyants. Comme Pierre, nous pouvons dire : “A qui irions-nous, Seigneur, toi seul as les paroles de la Vie éternelle”. L’Église est envoyée dans le monde pour annoncer l’Évangile du Christ tel qu’il a été révélé. Vivre en chrétien c’est choisir les paroles de Jésus qui sont “Esprit et vie”
Les trois textes bibliques de ce dimanche sont donc un appel à la foi. Nous sommes invités à marcher avec le Seigneur et à vivre en communion avec lui. C’est par Jésus et en lui que nous entrons dans la Vie éternelle. En dehors de lui, nous ne tombons que dans des chemins de perdition.
En ce jour, nous faisons nôtre cette prière : “O Seigneur, je viens vers toi, je te cherche mon Dieu…” Accorde nous de choisir chaque jour pour toi. Donne-nous de proclamer que notre vie et notre bonheur sont en toi. Garde-nous fidèles à ton amour. Amen
Sources : Revues Signes et Feu nouveau – Homélies pour l’année B (A Brunot) – Lectures bibliques des dimanches (A Vanhoye) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (JP Bagot) – Les entretiens du dimanche (Noël Quesson)
Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? tu as les paroles de la vie éternelle. Belle profession de foi de Pierre !
Jésus avait dit dans la synagogue de Capharnaüm : Celui qui mange ma chair et boit mon sang a la vie éternelle”. Certains disciples, choqués quittent le Maître. Pourtant, ils ont vu tous les signes, les prodiges qu’il avait accomplis, mais ils n’ont pas compris; ils l’ont suivi, pensant avoir trouvé le Libérateur d’Israël qui pourrait les sortir de leur misère, du joug de l’oppresseur. Mais non, voilà qu’il veut se donner en nourrirture. Là, c’en est trop !
Jésus, se tourne alors vers les Douze : “Voulez-vous partir vous aussi ? ” en leur nom Simon-Pierre dit la foi commune : il a fait son choix, et seul l’Esprit lui a permis de le faire. A la différence de sa première profession de foi quand il répond à la question de Jésus :”pour vous qui je suis ? il avait parlé qu’en son propre nom : ” Tu es le christ, le Fils du Dieu vivant”. Jésus lui dit : “heureux es-tu Simon, fils de Jonas, car ce ne sont pas la chair et le sang qui t’on révélé cela, mais mon Père qui est dans les cieux”:
Cette fois-ci, il parle en responsable, en chef : “Vers qui pourrions-nous aller Seigneur ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu.”
La foi commune de tout le peuple était certainement le problème qui préoccupait Josué après l’entrée dans la terre promise. Il est fondamental pour lu de ressouder le peuple où s’accomplit le rêve : les voici sur la Terre Promise. Il convenait de faire un choix entre les dieux et le Dieu unique et ses commandements.
Il s’agit aussi d’alliance dans la lettre de Paul aux Ephésiens. Dans le mariage, ce qui est exigé du mari est au moins aussi exigé de la femme : d’aimer sa femme comme son propre corps et d’agir envers elle comme le Christ vis-à-vis de l’Eglise.Seul l’Esprit peut permettre de faire un choix aussi décisif.
Oui, les textes de ce dimanche sont un appel à la foi, à la confiance en Celui qui s’est livré pour nous pour que nous ayons la vie éternelle.