Homélie pour la fête de la Sainte famille.
Abbé Jean Compazieu | 18 décembre 2015Écoute la voix du Seigneur
En cette fête de la sainte Famille de Jésus, Marie et Joseph, la liturgie nous propose trois lectures qui nous parlent de la famille. Dans le premier livre de Samuel (1ère lecture), nous avons le témoignage d’Anne. Par ses prière insistantes, elle a reçu de Dieu un fils. Elle l’emmène au temple de Jérusalem pour qu’il soit consacré au Seigneur pour toujours. C’est une manière de rappeler que les enfants n’appartiennent pas seulement à leurs parents. Ces derniers n’en sont pas les propriétaires. Les enfants sont un don de Dieu qui est Père de tous les hommes.
Dans la seconde lecture, saint Jean nous invite à faire un pas de plus. Ce qui est premier c’est l’immense amour que Dieu nous porte. Il va jusqu’à nous faire entrer dans sa famille : « Il a voulu que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes ». Un jour, le Fils de Dieu se manifestera au monde pour réaliser pleinement ce que nous sommes déjà. Nous nous préparons à ce grand jour en nous efforçant de vivre les commandements de Dieu : avoir foi en son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres.
C’est en effet cet amour fraternel qui permettra au monde de reconnaître les enfants de Dieu. Tout au long de notre vie, nous apprenons à aimer les autres de l’amour dont Dieu nous aime. Saint Jean nous tous invite à « demeurer » en Dieu. Demeurer c’est s’installer dans cet amour qui est en Dieu et y rester. Avec la foi, l’amour peut devenir profond car il prend sa source en Dieu, une source qui ne peut jamais se tarir.
L’Évangile de saint Luc nous présente aujourd’hui Jésus qui s’est rendu en pèlerinage au temple de Jérusalem. Il y reste huit jours avec Marie et Joseph. Puis c’est le moment de retourner à Nazareth. Le jeune Jésus reste au temple sans prévenir ses parents. Quant à eux, ils quittent la ville sans vérifier qu’il est du voyage. Cette séparation durera trois jours.
Quand Marie et Joseph le retrouvent au temple, ils sont témoins de l’étonnement admiratif de ceux qui là sont autour de lui ; il est assis au milieu des docteurs de la loi pour les écouter et leur poser des questions. Ces derniers sont vraiment stupéfaits par ce qu’ils entendent de lui. Et quand Marie et Joseph lui font part de leur angoisse, ils entendent cette réponse surprenante : « Comment se fait-il que vous m’ayez cherché ? Ne saviez-vous pas qu’il faut être chez mon Père ? »
Cet évangile nous révèle donc une intimité très forte entre Jésus et le Père. C’est dans la première parole de Jésus qui nous est rapporté par saint Luc. La dernière sera également pour lui : « Père, entre tes mains, je remets mon esprit ». La sagesse exceptionnelle de Jésus enfant devant les docteurs de la loi s’enracine dans une fidélité inconditionnelle à son Père des cieux. Depuis son plus jeune âge, il en est le parfait adorateur. L’essentiel de sa vie est dans l’invisible.
Marie et Joseph ont eu à faire cette adhésion d’amour à Dieu. Et c’est vrai aussi pour nous aujourd’hui. Bien souvent, cela prend l’apparence d’une adhésion « dans la nuit ». Marie et Joseph retrouvent Jésus « le troisième jour, assis chez le père ». Un autre jour, vingt ans plus tard, Marie “perdra” Jésus. Au pied de la croix, elle va vivre la douloureuse expérience de perdre son enfant. Elle ne le retrouvera qu’à la résurrection, le troisième jour. Il ne sera plus chez elle mais dans la maison de son Père.
Il y a là un message très important pour chacun de nous. Cette maison du Père ce n’est plus seulement un bâtiment de pierres, ce n’est pas le temple de Jérusalem, ni une église. La demeure que Jésus veut habiter c’est le cœur des hommes. Tous sont appelés à faire partie de la Sainte Famille de Dieu qui est Père, Fils et Saint Esprit. Les plus petits, les isolés, ceux qui sont en dehors de tout, ont la première place dans le cœur du Père. Voilà une bonne nouvelle qu’il nous faut crier dans le monde d’aujourd’hui.
Ce dimanche est aussi un jour de fête pour toutes les familles de la terre. Quand un homme et une femme se marient à l’église, ils reconnaissent que leur amour vient de Dieu. Ils s’engagent à le faire grandir et à le transmettre à leurs enfants. Ces derniers ont besoin d’un papa et d’une maman pour s’épanouir et avancer dans la vie. La foi est une lumière que nous avons reçue et qu’il nous faut communiquer et rayonner. Comme Marie et avec elle, nous méditons « tous ces événements » dans notre cœur. Que ta Parole, seigneur, nous habite et fasse vivre chacune de nos familles. Toi seul as les paroles de la vie éternelle.
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Sources : revue Signes et Feu Nouveau – Lecture bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) – Paroles pour la route (Jean Yves Garneau) – Guide Emmaüs des dimanches et fêtes (Jean-Pierre Bagot).
Meri beaucoup. Ces commentaires m’aident beaucoup dans la preparation de mes homelies.