Homélie du 15ème dimanche ordinaire (10 juillet)
Abbé Jean Compazieu | 30 juin 2016Dieu nous parle
Textes bibliques : Lire
Les lectures bibliques de ce dimanche nous adressent une invitation à “écouter la voix du Seigneur”. Beaucoup ont tendance à penser que sa voix est lointaine et inaccessible. Quand ils prient, ils ont l’impression de parler à un mur ; si Dieu ne répond pas, comment savoir ce qu’il attend de nous ? D’une manière ou de l’autre, nous pouvons avoir ce sentiment de l’absence de Dieu dans notre vie.
La réponse, nous la trouvons dans la première lecture (Livre du Deutéronome). Moïse nous fait comprendre que nous cherchons trop loin. La Parole de Dieu est toute proche ; elle est dans nos rencontres quotidiennes ; elle est aussi dans les projets qui naissent en nos cœurs, spécialement en cette période de vacances. Oui, la Parole de Dieu est là au cœur de nos vies. Mais trop souvent, nous hésitons à la mettre en pratique. On se dit qu’il vaut mieux ne pas chercher à entendre les appels auxquels on ne veut pas répondre.
Mais pour un fils de la Bible, la Parole de Dieu doit être écoutée, savourée et vécue à longueur de vie. Il ne peut en être autrement. A travers cette Parole de Dieu, c’est Dieu lui-même qui habite au plus intime du croyant. Pour le fidèle, cette Parole n’est pas un poids mais une joie. Elle n’est pas là pour nous écraser mais pour nous élever. Quand elle a pénétré dans notre vie, c’est comme une sève dans l’arbre ou une rivière dans la plaine. Tout fleurit et tout produit du fruit. Avant d’être un visage, Dieu est une voix capable de nous rejoindre au plus proche de notre cœur. Alors, nous pouvons faire nôtres les paroles de ce chant : “Aujourd’hui, ne fermons pas notre cœur mais écoutons la voix du Seigneur”.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous invite à faire un pas de plus dans l’accueil de cette parole. A son époque beaucoup pensaient que des puissances mystérieuses servent d’intermédiaire entre Dieu et l’humanité, le Christ leur étant assimilé. Dans sa lettre, saint Paul réagit vivement : il proclame la place unique et centrale du Seigneur Jésus : il est “l’image du Dieu invisible” ; il existe depuis toujours en Dieu. C’est par lui et pour lui que Dieu a tout créé. Alors comme Pierre, nous pouvons lui répondre : “A qui irions-nous ? Tu as les paroles de la Vie éternelle.”
Dans l’Évangile de ce jour, Jésus renvoie son interlocuteur à cette loi qui est inscrite dans le cœur des hommes. Il n’assène pas des réponses toutes faites. Il fait appel à notre responsabilité. C’est à chacun de trouver la bonne réponse : “que dois-je faire pour avoir en héritage la Vie éternelle ?” A travers sa manière de répondre, Jésus nous montre déjà un chemin. C’est vrai, nous sommes facilement tentés de faire la leçon, de donner des réponses toutes faites et d’imposer notre point de vue. Jésus nous montre que le vrai dialogue doit respecter l’autre et l’aider à trouver ses propres réponses.
Et “qui est mon prochain” ? Jésus répond en nous racontant l’histoire de cet homme qui descendait de Jérusalem à Jéricho. Cette descente de trente kilomètres traverse une zone désertique. A l’époque, les brigands s’y cachaient pour dépouiller les voyageurs qui s’y aventuraient. Voilà donc cet homme victime de cette agression. A son malheur physique et moral, s’ajoute pour lui une exclusion d’ordre religieux. Touché par des impurs, il est lui-même devenu impur.
Deux hommes, un prêtre et un docteur de la loi croisent le chemin de ce malheureux. Tous deux connaissent bien le commandement : “Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur… Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Mais ils savent aussi que cet homme est devenu impur. Un simple contact avec lui les rendait inaptes à la célébration du culte. Ne leur jetons pas la pierre : nous sommes parfois nous aussi des donneurs de leçon ou des défenseurs de la loi. Il est plus facile de dire la loi que d’approcher ou de rencontrer celui qui en est la victime.
“Lequel des trois a été le prochain de l’homme tombé aux mains des bandits ?” Il ne s’agit plus seulement du prochain que je dois secourir mais de celui qui m’a secouru. Avant d’aimer, nous devons reconnaître que nous sommes aimés. Nous ressemblons à cet homme qui est tombé et qui a besoin d’être secouru. Depuis notre naissance, nous avons bénéficié de l’amour de nos parents et de notre entourage. A l’origine de cette chaine, nous trouvons Dieu lui-même. Il est le bon samaritain qui s’est manifesté par son Fils Jésus. Il s’est fait le prochain de toute l’humanité.
C’est important pour nous : le prochain ce n’est pas l’autre ; c’est tout homme qui s’approche des autres avec bienveillance, même s’ils sont étrangers ou hérétiques. Nous n’avons pas à faire un tri entre les hommes, ceux qu’il faut aimer et les autres. Nous devons tous nous retrouver frères. L’amour du prochain c’est la réconciliation avec ceux que Dieu aime. Il nous aime tous, même ceux que nous excluons.
En venant à l’Eucharistie, nous nous tournons vers toi Seigneur pour te dire que nous t’aimons. Donne-nous d’accueillir l’amour qui est en toi. Ainsi nous pourrons aimer comme tu aimes. Toi qui ne cesses de prendre soin de nous, béni sois-tu et donnes-nous de te ressembler. Amen.
Télécharger : 15ème dimanche du temps ordinaire
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Missel des dimanches et fêtes des trois années – Assemblées de la Parole Dimanches et fêtes Année C – Homélies pour l’année C (Amédée Brunot)
Quand nous prions pour les vocations ne demandons pas seulement que le Seigneur envoie dans sa moisson les ouvriers provenant des famille des autres. Soyons aussi généreux dans nos propres familles.
Il est réel aujourd’hui que la moisson est encore abondante et les ouvriers peu nombreux. Comme Jésus nous l’a demandé, prions le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa vigne. Prions pour les vocations dans nos différentes familles. Surtout, cultivons en nous la pauvreté, le détachement et la liberté qui sont nécessaires à chaque personne qui a été appelée et envoyée en mission. Et ne soyons pas plus fier des succès de notre apostolat ou de notre témoignage chrétien mais surtout soyons fiers du don de la vie éternelle qui nous sera donnée gratuitement et non à cause de nos mérites par le Christ après notre pèlerinage ici sur terre.
Ainsi donc; quand nous prions pour les vocations ne demandons pas seulement que le Seigneur envoie dans sa moisson les ouvriers provenant des famille des autres. Soyons aussi généreux dans nos propres familles. Abbé MBARA Faustin; Pretre du Diocèse de Goma en R.D.Congo
Il est réel aujourd’hui que la moisson est encore abondante et les ouvriers peu nombreux. Comme Jésus nous l’a demandé, prions le maître de la moisson d’envoyer des ouvriers dans sa vigne. Prions pour les vocations dans nos différentes familles. Surtout, cultivons en nous la pauvreté, le détachement et la liberté qui sont nécessaires à chaque personne qui a été appelée et envoyée en mission. Et ne soyons pas plus fier des succès de notre apostolat ou de notre témoignage chrétien mais surtout soyons fiers de la vie éternelle qui nous sera donnée gratuitement et non à cause de nos mérites, par le Christ après notre pèlerinage ici sur terre.
Ainsi donc; quand nous prions pour les vocations ne demandons pas seulement que le Seigneur envoie dans sa moisson les ouvriers provenant des famille des autres. Soyons aussi généreux dans nos propres familles. Abbé MBARA Faustin; Pretre du Diocèse de Goma en R.D.Congo
J’avais presque fini mon commentaire, et tout s’est effacé; c’est la deuxième fois que cela m’arrive.
Dans ce texte du Deutéronome,de ce quinzième dimanche, Moïse disait au Peuple d’Israël :
“Ecoute la voix du Seigneur ton Dieu en observant ses ordres et ses commandements inscrits dans ce livre de la Loi.La Parole de Dieu n’est pas inaccessible. “elle est dans ta bouche et dans ton coeur afin que tu la mettes en pratique”.Dieu nous connaît, comment pourrait-il nous donner des préceptes inapplicables ?”Cette loi que je te prescris aujourd’hui n’est pas au dessus de tes forces. La loi de Dieu est faite pour l’homme, pour la vie de l’homme. De plus, nous chantons avec le psalmiste que la loi du Seigneur est parfaite, redonne vie, réjouit le coeur et clarifie le regard. Il nous faut donc accueillir la parole de Dieu pour la savourer. Elle répond à nos attentes les plus profondes. Mais elle nous comblera vraiment que lorsque nous la mettrons en pratique. C’est la réponse de Jésus au “Que dois-je faire du docteur de la Loi : “Va et, toi aussi, fais de même”. Dans l’Evangile, la Loi est résumée dans ce double commandement de l’amour : aimer Dieu et son prochain.
Aimer Dieu et devenir prochain de tout homme, pour Jésus, ces deux dimensions de l’amour sont indissociables.
A cause de leur scrupuleuse observance de la Loi, le prêtre et le lévite ne se sont pas arrêtés, ne se sont pas approchés du malheureux. Il y a en effet des manières qui la trahissent. Le Samaritain, en revanche, a d’abord laissé parler son coeur et mis en oeuvre une loi de miséricorde, déjà présente en lui.
Jésus nous invite à cette réconciliation intérieure ente la loi reçue et la loi du coeur. Sa parole n’abolit pas la loi d’amour déjà présente au coeur de l’homme et révélée dans l’ancienne Alliance, elle vient l’accomplir, nous proposant un chemin de bonheur et de vie éternelle.
.PS : mon 14è dimanche est toujours prisonnier !