Assomption de la Vierge Marie
Abbé Jean Compazieu | 3 août 2009Textes bibliques : Lire
Cette fête de l’Assomption est l’une des mieux célébrées en l’honneur de la Vierge Marie. Ils sont nombreux ceux et celles qui profitent de l’occasion pour se rassembler à Lourdes et sur les lieux de pèlerinages et invoquer sa protection. C’est que Marie tient une place toute spéciale. L’Eglise est comme une grande famille. Dieu est le Père. Marie y joue un rôle maternel. La fête d’aujourd’hui nous donne l’occasion de réfléchir à ce rôle que Dieu a confié à Marie.
L’Assomption c’est la fête de Marie qui entre corps et âme dans la gloire de Dieu auprès de son fils ressuscité. C’est à partir du cinquième siècle que les chrétiens se sont mis à la célébrer. Ils ne pouvaient admettre que le Christ ressuscité ait pu laisser le corps de sa mère se décomposer dans la terre. Quand le pape Pie XII promulgua le dogme de l’Assomption de Marie le 1er novembre 1950, il ne fit que ratifier cette tradition : Marie est entrée corps et âme dans la gloire de Dieu. L’Assomption est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont invités.
La bonne nouvelle c’est que Marie n’a fait que nous y précéder. Ce bonheur qui est le sien, nous y sommes tous appelés. Ce que Dieu a réalisé pour Marie nous est également destiné. Avec Marie, notre vie actuelle est une marche à la suite du Christ vers cette grande fête que Dieu nous prépare. Dans l’évangile, Jésus se présente à nous comme Le Chemin, la Vérité et la Vie. C’est par lui que nous passons pour aller au Père. Et Marie est toujours là pour nous renvoyer sans cesse à lui. Comme aux noces de Cana, elle nous redit inlassablement : “Faites tout ce qu’il vous dira.” Son message à Lourdes, Fatima et ailleurs nous renvoie à l’évangile. Il est un appel à la prière, la pénitence et la conversion.
L’évangile de ce jour nous rapporte le récit de la Visitation et la prière du Magnificat. Marie se rend chez sa cousine Elisabeth devenue enceinte du futur Jean Baptiste. Elle y va bien sûr comme aide ménagère, mais aussi pour communier avec elle au merveilleux bonheur de la vie. Elle rend grâce car dans le monde de Dieu, les premiers sont les derniers. Les exclus, les petits, les humbles ont la première place dans son cœur. Marie se reconnaît proche d’eux. Elle le montre dans sa prière mais aussi dans son engagement. C’est cet amour qui l’a poussée à faire ce long déplacement pour se rendre chez sa cousine Elisabeth.
La Vierge n’a pas changé. Si nous l’appelons, elle accourt vers nous. Et Jésus est toujours en elle ou à ses côtés. Oui, bien sûr, nous ne sommes pas Elisabeth et Marie n’est pas notre cousine. Mais elle est encore plus puisqu’elle est notre mère. C’est Jésus qui l’a voulu ainsi lorsqu’il était sur la croix. S’adressant à Jean, il dit : “Voici ta mère”. Et à Marie : “Voici ton fils.” A partir cette heure-là, le disciple la prit chez lui. A travers lui, c’est toute l’humanité que Jésus confiait à sa mère. Alors n’hésitons pas à prendre Marie chez nous et à lui donner la place d’honneur. Nous pourrons toujours compter sur elle.
La Visitation c’est tous les jours, quand une personne vient à nous avec Jésus en elle. Quand l’Amour s’approche de nous, c’est quelque chose d’extraordinaire. Rappelons-nous du témoignage de Mère Teresa qui a consacré toute sa vie au service des plus pauvres parmi les pauvres. Elle passait de longues heures en prière devant le Saint Sacrement. Puis avec ses sœurs, elle partait vers les plus miséreux pour leur apporter soulagement et réconfort. La Visitation c’est quand nous allons vers l’autre pour l’aider mais aussi pour lui porter ce Dieu Amour et le faire resplendir dans la mesure où il nous habite. Ce n’est pas nous qui aimons mais toujours lui en nous.
Tout cela doit donner une nouvelle orientation à la manière dont nous vivons les uns avec les autres. Si nous voulons honorer Marie, il ne faut pas oublier qu’elle est notre mère à tous, y compris de ceux que nous n’arrivons pas à supporter. Comment honorer Marie en ce 15 août si nous avons un regard et des paroles méprisantes pour telle ou telle catégories de personnes. Comment l’appeler “Reine de la Paix” si nous sommes fâchés avec un voisin ? Comme le Christ, Marie souffre de ces divisions qu’il y a dans le monde, dans nos communautés et nos familles.
Mais avec elle, il n’y a pas de situation désespérée. Quand tout va mal, quand nous sommes sur la croix, elle est là. Elle se tient debout pour nous aider à traverser l’épreuve. Quand nous sommes en manque de paix et de joie, elle est encore là. Comme aux noces de Cana, elle dit à Jésus : “Ils n’ont plus de paix et de joie.” Et Jésus nous rend la paix et la joie. Quand nous sommes tombés au plus bas, elle se baisse pour nous ramasser. Elle ne craint ni notre péché ni notre douleur. Elle qui a misé toute sa vie sur l’amour, elle nous aide à nous remettre debout pour reprendre notre route à la suite du Christ.
En ce jour, nous rendons grâce au Seigneur pour ce cadeau merveilleux qu’il nous fait en nous donnant Marie pour mère. Cette fête de l’Assomption vient raviver notre lien profond à Jésus Christ et notre désir de le suivre fidèlement tout au long de notre vie. On a aussi appelé cet événement “la dormition de Marie”. La mort c’est fermer les yeux à ce monde pour les rouvrir à Dieu. Cette fête doit renouveler et renforcer notre confiance en lui. Ne craignons pas l’avenir ni le jugement de Dieu. Oublions nos péchés ; brûlons les au feu de la Miséricorde. Nous serons jugés sur l’amour et seulement sur l’amour. C’est l’Amour qui nous prendra et nous emportera. L’heure où nous quitterons la terre sera notre Assomption.
D’après diverses sources
Le 8 mai, nous célébrions l’Ascension. Aujourd’hui, c’est la fête de l’Assomption qui nous rassemble. Avez-vous delà noté que fréquemment les enfants confondent les deux mots ? Il est vrai qu’ils se ressemblent. De plus, dans un cas comme dans l’autre, c’est une montée vers le ciel et une entrée dans la gloire qui sont au centre de la célébration. Il n’y a donc rien d’abusif -que du contraire !- à établir un parallélisme entre l’Ascension de Jésus et l’Assomption de Marie, sa mère.
Bien plus, mettre en rapport ces deux fêtes permet de mieux dégager le sens de la commémoration d’aujourd’hui. On pourrait dire, en méditant l’Ascension de Jésus, qu’elle reste – tout étonnante qu’elle soit ! – dans l’ordre des choses. Comment cela ? penserez-vous. Dans ce sens qu’au terme de son existence terrestre, il fallait bien que le Fils de Dieu retourne à la gloire du Père. D’où cet effacement au regard des hommes.
Marie nous précède dans la gloire
Qu’un semblable départ couronne la vie de la Vierge Marie surprend davantage. N’est-elle pas, comme nous, une créature ? C’est par là, précisément, que la fête nous concerne. En effet si Marie – qui est l’une de nous – se voit ainsi introduite dans la gloire même de Dieu, comment ne serions-nous pas appelés, à notre tour, à entrer dans cette gloire ? Ainsi donc, au moment même où nous fêtons Marie, nous célébrons aussi ce salut dont Dieu couronnera nos vies, nous fêtons notre propre salut. Marie, en entrant dans la gloire tout comme son Fils, voit se réaliser en elle ce qui est notre avenir.
Marie nous visite de l’intérieur
Ce départ signifie encore autre chose, et qui nous est indiqué par le choix de l’évangile de sa fête. Son Assomption est une Visitation. Quand Marie était visible, femme de notre terre, adonné aux mille travaux d’une paysanne galiléenne, elle ne pouvait nous rencontrer que dans les rues de son village, en se déplaçant à pied, ou sur le dos d’un petit âne. Maintenant qu’elle « a été prise dans la gloire », elle n’a plus besoin de voyager, elle nous visite de l’intérieur, sur place. L’Assomption, c’est une visite de Marie au-dedans de nous, dans nos maisons, dans nos paroisses, partout où Dieu demeure. Elle a quitté la surface, le visible superficiel, mais c’est pour rentre dans la profondeur, en Dieu ! Alors, dans la foi et dans la joie, redisons pour nous le mot d’Elisabeth : « Comment ai-je ce bonheur que la mère de mon Seigneur vienne jusqu’à moi ! »
Merci, Marie, et bonne fête !…
Avec l’aimable autorisation de http://www.kerit.be
Merci beaucoup, Père Jean, pour ce magnifique hommage rendu à Marie, notre Mère à tous. Il est très émouvant car on ressent l’amour infini que tu lui portes.
Marie avait une foi simple, entière et vraie. Sa foi a été comme la respiration de son existence humaine en Dieu.
A chacun de mes chapelets, je l’interpelle et je lui parle de la foi qui est la mienne, hélas pas tellement VISIBLE. Mais ma foi est toujours en croissance et j’espère qu’elle se PARTAGERA un jour. Je crois même que je peux affirmer que jamais ma foi s’éteindra puisque c’est d’abord Dieu qui fait foi en l’homme.
Marie, je sais que tu m’écoutes profondément lors de mes chapelets. Ta présence auprès de moi est beaucoup plus discrète que celle de Jésus, mais intercède pour moi chaque fois que je chute.
Je veillerai, comme il se doit, à te prier davantage le jour de l’Assomption. Merci de nous avoir engendré Jésus, il est aussi merveilleux que toi.
Christiane
Envoyé par le Père JM
Chantons Marie !
Assomption de la Vierge Marie
« Heureuse es-tu, Vierge Marie, dans la gloire de ton fils » – « Le roi sera séduit pas ta beauté » – « Il est ton Seigneur : prosterne-toi devant lui ».
En ce jour où la chrétienté célèbre l’Assomption de la Vierge Marie, comme nous l’avons chanté dans le Psaume, comment ne pas nous associer au Seigneur lui-même, qui est « séduit par sa beauté » corporelle mais surtout spirituelle ? Comme Jésus, elle connaît la grâce d’être montée au ciel corps et âme, avec la splendide mission, reçue de lui sur la croix, d’être la mère de tous les humains.
Nous savons avec quelle dévotion, quelle reconnaissance, quel amour, chaque année la fête des mères, est célébrée par la plupart des humains. N’oublions pas la plus belle et la meilleure des mères !
L’Evangile de ce jour (Luc 1, 39-56) rend compte de sa visite à sa cousine Elisabeth. Celle-ci, âgée, est enceinte de celui qui deviendra Jean Baptiste, révélateur de l’Agneau de Dieu, envoyé à l’humanité par son Père, pour en être le Sauveur. Sachant l’état de sa cousine, Marie, elle-même enceinte, n’a pas hésité à parcourir une centaine de km pour l’aider dans sa maternité. Dans cette « visitation » nous est présenté le dialogue entre toutes deux. Elisabeth, « remplie de l’Esprit Saint », reconnaît « bénie entre toutes les femmes », « celle qui a cru à l’accomplissement des paroles … dites de la part du Seigneur ». L’enfant qu’elle porte en son sein « en a tressailli de joie ».
Elle lui fait écho la citation de l’Apocalypse (1ère lecture) qui peut s’appliquer parfaitement à Marie. « Signe grandiose dans le ciel », « couronnée de 12 étoiles », elle est aussi celle qui a dominé l’Esprit du mal et grâce à son fils, Fils de Dieu, a connu une « place préparée » par Dieu, la première au Royaume des cieux, avant même celle des anges.
Magnifique réponse de Marie à Elisabeth : sa prière du « Magnificat » ! Elle dit son amour du Seigneur, se reconnaissant « son humble servante », prédisant que toutes les générations (la) diront bienheureuse », ce qui se vérifie après 2000 ans. Sa foi en Dieu ne fait aucun doute dont elle signale : « son amour s’étend d’âge en âge », et c’est justice, « il disperse les superbes », « renverse les puissants de leurs trônes », « élève les humbles ».
Cet éloge amoureux du Seigneur, St Paul (2ème lecture) va le compléter après Jésus mort et ressuscité. Il est « d’entre les morts …le premier ressuscité ». « Dans le Christ, tous revivront », « ceux qui seront au Christ lorsqu’il reviendra », c’est à dire qui auront su aimer en l’imitant, lui, l’Amour dans sa perfection. St Paul indique sa victoire sur « toutes les puissances du mal », sur « tous ses ennemis », dont le dernier « c’est la mort ».
Avec le Christ quelle espérance nous donnent, et Marie, et St Paul. Que notre foi ne défaille pas ! Marie, dont Dieu a permis sa manifestation discrète et pleine de signification à travers le monde et les âges, est celle qui intercède auprès de Dieu pour tous nos soucis, nos peines et nos joies, toutes nos défaillances. Faisons lui confiance ! Aimons-la profondément ! Prions la pour qu’elle nous obtienne plus de foi, plus d’amour pour son fils, plus d’amour pour tous nos frères humains dont Dieu par Jésus l’a chargée d’être la mère.
Chantons Marie !
Solennité de l’Assomption
Nous avons vu de déployer dans la lecture de l’Apocalypse, une magnifique tapisserie tissée de symboles, d’imaginaire et de mythe, pour dire ce que Dieu veut pour l’homme. Le voyant de Patmos, à la fin de sa vie, essaie de rendre avec éclat le drame gigantesque qui secoue la création depuis ses origines. Avons-nous assez contemplé la Femme, ayant le soleil comme manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête, une couronne de douze étoiles?
La Femme est d’abord limage de l’humanité aimée de Dieu. Elle est parée de toute la beauté du cosmos, car elle est sortie splendide de la main de Dieu. Elle enfante dans la douleur aussi, car la communauté humaine souvent penche vers le mal, la haine et la violence. Mais le plus beau de ses enfants est l’Envoyé de Dieu, le Messie. La clé d’interprétation de cette vision grandiose est précisément Jésus, fils de Marie. En lui, Dieu a manifesté tout son amour. En donnant librement sa vie, Jésus est descendu jusqu’aux profondeurs du Mal, jusque dans nos enfers, pour en arracher l’humanité et l’entraîner avec lui dans le monde de la résurrection où il n’y a plus de mort. La Femme de l’Apocalypse est la Nouvelle Eve à qui Dieu annonce la victoire. Elle est l’humanité nouvelle.
Elle est aussi, bien évidemment, à l’intérieur de cette communauté humaine, la Femme comblée de grâce, la mère de l’Emmanuel (Isaïe 7,14). Marie, en plein ciel de l’Assomption, est l’icône du peuple de Dieu, l’image glorieuse de l’Eglise qui connaît, comme elle, l’épreuve de la foi, la traversée du désert, la contradiction de la Croix. Mais comme elle, l’Eglise aura aussi son Assomption.
La lettre de saint Paul écrite aux Corinthiens, en l’an 56, nous montre comment Jésus nous entraîne tous dans sa vie en Dieu, vie de Ressuscité. On y voit bien que la prédication de l’Eglise primitive porte essentiellement sur le mystère central du salut, la mort et la résurrection du Christ. Saint Paul ne voit que Jésus mort et ressuscité. Mais alors, si Jésus est ressuscité corporellement, tous ceux qui auront cru en lui participeront à sa glorification.
Pourquoi n’aurait-il pas devancé pour sa mère l’heure de la gloire ? Ne convenait-il pas que celle qui lui a donné sa chair et nourri de son laitpour qu’il soit comme nous au milieu des hommes, fut la première à le rejoindre là où il est en Dieu, La tradition de l’Eglise de Jérusalem l’a toujours affirmé. Les chrétiens de toutes les générations l’ont toujours cru. L’Eglise catholique, par la voix du Pape Pie XII, l’a proclamé.
Mais voilà que la troisième lecture nous ramène de ces hauteurs enivrantes au plancher de notre vie quotidienne. Quoi de plus humain que deux futures mamans qui se visitent et parlent entre elles de ce qui leur arrive ? Toutes deux attendent leur premier-né. Il ne se passe rien d’extraordinaire dans cette rencontre : pas de vision, pas de voix descendue du ciel, mais un simple tressaillement dans le sein de sa mère d’un bébé qui, ayant six mois, réagit déjà aux bruits extérieurs. Le grand mystère du triomphe de l’amour sur la haine, de la vie sur la mort, nous avons à le vivre chacun dans notre vie faite de rencontres, de visites, detravaux, de pardons et d’enfantements. Sachons reconnaître dans la banalité du quotidien les traces de Dieu ! Chaque enfantement, chaque accueil de l’autre vécu dans la foi, est une visite de Dieu dans notre humanité, un appel à correspondre à son amour. L’Assomption manifeste la dimension éternelle de notre vie ordinaire et humble semblable à celle de Marie la première des sauvés. A nous d’entrer à notre tour, chaque matin,dans le oui de Jésus à son Père comme dans le oui de Marie.
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