HOMÉLIE DE L’ASSOMPTION
Abbé Jean Compazieu | 6 août 2016“Mon âme exalte le Seigneur”
Textes bibliques (jour) : Lire
Quand nous lisons les évangiles et les divers livres du Nouveau Testament, nous trouvons des textes qui nous parlent de Noël, Pâques, l’Ascension de Jésus, la Pentecôte. Mais aucun ne fait état de l’Assomption de Marie. Cette fête n’est donc pas née de la Bible ni de la recherche des théologiens. Ce sont les chrétiens qui ont commencé à la célébrer. Ils ne pouvaient pas admettre que le Christ ressuscité ait pu laisser le corps de sa mère dans la terre.
C’est ainsi que cette fête a été célébrée au cinquième siècle. Et quand le pape Pie XII promulgua le dogme de l’Assomption, il ne fit que ratifier cette tradition : Marie est entrée corps et âme dans la gloire de Dieu. C’est une fête exceptionnelle à laquelle tous les chrétiens sont invités. C’est pour répondre à cette invitation que des hommes, des femmes et des enfants se rassemblent nombreux dans les sanctuaires dédiés à Marie, à Lourdes, Fatima, La Salette et dans divers autres lieux de pèlerinage. Ensemble, nous nous tournons vers Marie pour implorer sa protection.
Les textes bibliques de ce jour nous apportent un enseignement de la plus haute importance. Nous avons tout d’abord la lecture de l’Apocalypse. C’est un texte un peu déroutant qui a été écrit en période de persécution. C’est pour cela qu’il a été écrit dans un langage codé et symbolique que seuls les chrétiens pouvaient comprendre. Cette femme qui intervient dans l’histoire représente la communauté juive qui est restée fidèle à l’attente du Messie. C’est elle qui donne le jour à l’enfant promis, celui qui va sauver son peuple. Les forces du mal n’auront plus aucun pouvoir sur lui. Jésus ressuscité est vainqueur du mal et de la mort.
En cette fête de l’Assomption, la vision de l’auteur s’applique bien sûr à Marie. Échappant à la violence, elle donne le Messie de Dieu aux hommes. Puis elle est promise mystérieusement à la rencontre de Dieu. C’est là que nous rejoignons le message de Saint Paul aux chrétiens de Corinthe. Il insiste sur les conséquences inouïes de la résurrection de Jésus. C’est un événement majeur qui nous concerne tous. Le Christ n’est pas ressuscité pour lui tout seul mais pour tous. Par se mort et sa résurrection, il nous a ouvert un passage vers ce monde nouveau qu’il appelle le Royaume de Dieu. Marie participe pleinement à la résurrection de son fils. Tous les croyants ne peuvent que s’en réjouir.
Dans l’Évangile, nous lisons le récit de la visitation. Ce texte a été choisi à cause du Magnificat que Marie a chanté et que nous pouvons chanter avec elle. Comme Élisabeth et avec elle, nous pouvons proclamer : “Heureuse celle qui a cru !” Marie nous apprend qu’avoir la foi ce n’est pas seulement avoir des idées, des convictions ; c’est se mettre en route. Elle-même a fait preuve d’une totale confiance à Dieu. Elle s’est totalement abandonnée à sa volonté.
Ce que nous remarquons en particulier chez elle, c’est sa hâte quand elle se rend chez sa cousine. Dans la Bible, il y a un mot qui revient souvent, c’est “aussitôt”. Nous avons là un autre aspect de la foi. La réponse aux appels de Dieu ne supporte pas les longues attentes. Elle part aussitôt et en toute hâte. La bonne nouvelle c’est que Marie n’a pas changé. Nous pouvons l’appeler et “aussitôt”, elle accourt vers nous avec Jésus en elle ou près d’elle. Oui, bien sûr, Marie n’est pas notre cousine ; elle est bien plus puisqu’elle est notre Mère. C’est Jésus lui-même qui l’a voulu quand il a dit à Jean “Voici ta mère” et à Marie “Voici ton fils”. A travers lui, c’est toute l’humanité que Jésus confiait à sa mère. Alors, n’hésitons pas à la prendre chez nous, quelle que soit notre situation.
En ce jour, nous lui confions toutes les familles de la terre, en particulier celles qui sont en grande souffrance. Nous pensons aux victimes du terrorisme, de la famine, du chômage et de la précarité sous toutes ses formes. Nous n’oublions pas que Marie était au pied de la croix de son fils. Elle est aussi auprès de tous ceux qui souffrent. Avec elle et avec Jésus, nos visites deviendront des visitations. A travers nous, c’est Jésus qui va à leur rencontre.
Nous allons célébrer ensemble l’Eucharistie. Avec Marie, c’est Jésus qui vient nous VISITER. Il veut faire chez nous sa demeure en nous partageant son Corps et son Sang. Que cette rencontre nous comble de bonheur et de paix comme elle a comblé de joie Marie et sa cousine Élisabeth ! Amen
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Les mystères de ta vie (Isabelle Prêtre) – Dossiers personnels…
Télécharger : Assomption le la Vierge Marie
Bonjour à tous
Je constate que vous êtes près de la moitié à ne pas avoir reçu cette homélie et celle du 20ème dimanche. Cela ne vient pas de moi mais du serveur.
Le problème concerne particulièrement ceux qui ont une adresse mail sur Yahoo. C’est un serveur qui va bien pour les correspondances personnelles mais il refuse de transmettre les envois en grand nombre
La seule solution c’est de supprimer votre adresse yahoo et de vous réenregistrer sur une autre (par exemple gmail)
bien reçu l’homelie, celle-ci me touche particulièrement.
merci pour mediter sur ces paroles.
Selon moi, et simplement selon moi, cette fête n’aurait jamais dû être érigée en ”dogme” uniquement en une belle fête pour lui rendre le respect que nous lui devons.
En fait, c’est devenu un dogme
Merci beaucoup père de nous avoir proposé cette méditation qui? à l’instar de la Vierge Marie, nous appelle à une sortie de soi pour aller vers les périphéries existentielles où se font entendre les cris des affameux, de sans abris, des réfugiés, des malades et prisoniers, des couples en difficulté, des veuves et orphélins, des jeunes aliénés par le sécularisme, des apostats, et rénégats, des incroyants,…
Merci beaucoup père de nous avoir proposé cette méditation qui, à l’instar de la Vierge Marie, nous appelle à une sortie de soi pour aller vers les périphéries existentielles où se font entendre les cris des affameux, de sans abris, des réfugiés, des malades et prisoniers, des couples en difficulté, des veuves et orphélins, des jeunes aliénés par le sécularisme, des apostats, et rénégats, des incroyants,…
Ces jours-ci, de nombreux pèlerins sont rassemblés à Lourdes. Au jour de son arrivée dans la cité mariale, une petite fille a été interviewée par un journaliste d’une radio. Il lui a demandé ce qu’était pour elle l’Assomption. Elle a répondu bien simplement : “C’est la Sainte Vierge qui monte au ciel”. Le journaliste a trouvé ça très “mignon”. Suite à cette réponse, il s’est permis une mise au point ; il a parlé de “Message d’amour et de paix”.
Et pourtant, c’est l’enfant qui avait raison. Elle n’a fait que dire avec ses mots à elle le dogme qui a été promulgué par le pape Pie XII le 1er novembre 1950 : « …Nous affirmons, nous déclarons et nous définissons comme un dogme divinement révélé que l’Immaculée Mère de Dieu, Marie toujours Vierge, après avoir achevé le cours de sa vie terrestre, a été élevée en corps et en âme à la gloire céleste. »
Ramener l’Assomption à “un message d’amour et de paix” c’est sans doute bien, même si c’est réducteur. Mais dans un monde sans Dieu, ça ne marche pas. Tout l’Évangile nous dit que “Dieu est amour” et qu’il est à la source de tout amour. En dehors de lui, c’est le dieu “argent” qui prend le dessus, c’est la course aux intérêts personnels avec son lot de violences, de guerres et de souffrances…
Marie voit tout cela. Et comme aux noces de cana, elle le dit à Jésus : ils n’ont plus d’amour… Ils n’ont plus de joie… Ils sont malheureux… Et aujourd’hui encore, elle continue à nous dire : “Faites tout ce qu’il vous dira.” Et Jésus est là pour nous redire : Puisez… Puisez à la source de celui qui est l’Amour. C’est en lui et avec lui que nous trouverons la paix, la joie, l’amour.