Homélie du 21ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 12 août 2016“Ça ne marche pas sans Sauveur”
Textes bibliques : Lire
Les textes bibliques de 21ème dimanche nous révèlent un Dieu qui veut rassembler tous les hommes. Il est le “Dieu pour tous”. C’est ce message que nous trouvons dans le livre d’Isaïe (1ère lecture) : “Je viens rassembler toutes les nations, de toute langue…” Cette bonne nouvelle est adressée à des croyants rescapés. Ils viennent de vivre une période très difficile. Mais Dieu ne les abandonne pas. Il veut les rassembler tous et les rendre heureux.
Nous, chrétiens d’aujourd’hui, nous avons souvent l’impression d’être une poignée de rescapés dans un monde qui va mal. Mais Dieu est là, et il ne peut se résigner à cette situation. Ce monde qui va si mal, Dieu l’aime et il veut le sauver. C’est ce que nous fait comprendre le message d’Isaïe : “Les messagers du Seigneur annonceront ma gloire parmi toutes les nations.” Ces messagers, c’étaient les rescapés d’Israël ; aujourd’hui, c’est nous tous. Le Seigneur nous appelle à le suivre et à l’écouter. Puis il nous envoie comme missionnaires pour témoigner par nos paroles et par toute notre vie. Il compte sur nous mais c’est lui qui fait que notre témoignage porte du fruit dans le cœur de ceux et celles qu’il met sur notre route.
Pour l’auteur de la lettre aux Hébreux, c’est précisément cet amour passionné qui est en Dieu. C’est comme un feu que rien ne peut arrêter. Nous ne devons jamais en douter, même quand tout va mal. Notre Dieu se comporte comme un père qui aime chacun de ses enfants. Il n’hésite pas à les conseiller et à les encourager. Parfois aussi, il se met en colère. Ce n’est que plus tard que les enfants comprennent les effets bénéfiques des colères de leur père. C’est encore plus vrai pour Dieu. Il ne supporte pas de nous voir prendre des chemins de perdition. L’important c’est de ne jamais oublier que Dieu nous aime tous infiniment, même celui qui a commis le pire. Il est toujours là pour nous relever. Son grand projet, c’est de nous rassembler tous dans son Royaume. Voilà cette bonne nouvelle qu’il nous faut annoncer au monde entier.
L’Évangile nous indique les conditions requises pour entrer dans ce grand rassemblement : “Efforcez-vous d’entrer par la porte étroite” nous dit Jésus. Cela vaut la peine de nous arrêter quelques instants pour comprendre ce qu’il attend de nous. Il ne suffit pas d’avoir mangé et bu avec lui. Aller à la messe tous les dimanches, c’est bien mais ce n’est pas suffisant.
Ce que le Seigneur attend de chacun de nous, c’est une vraie conversion du cœur. Pour pouvoir passer par la porte étroite, nous devons nous libérer des privilèges, des honneurs, des prétentions orgueilleuses qui encombrent notre vie. Toutes les richesses que nous avons accumulées, nous devrons les laisser derrière nous. Pour aller à Jésus, il faut se faire tout petit ; il ne faut pas être imbus de notre orgueil et de nos certitudes. En définitive, cette porte étroite c’est celle de la miséricorde. On n’y entre pas sans s’être préparé, sans s’être rapproché de Dieu par la justice et le partage.
Encore une fois, le vrai Dieu est un “Dieu pour tous”. Son visage n’a rien à voir avec celui que nous proposent tous les fanatismes. Même si les paroles du Christ nous paraissent dérangeantes, nous devons comprendre que ce sont celles de l’Amour. C’est ce que l’apôtre Pierre a compris après le discours sur le Pain de vie : “Tu as les paroles de la Vie éternelle…” Comme l’interlocuteur qui s’adressait à Jésus, nous nous posons la question : ”N’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ?” C’est normal de s’en inquiéter. Mais si nous réfléchissons bien, nous comprenons que ce qui est étroit, ce n’est pas la porte, c’est notre cœur. Mais l’appel du Seigneur est toujours bien présent : Convertissez-vous et croyez à la bonne nouvelle.
Cette porte étroite c’est celle que le Christ a franchie. En mourant sur une croix et en ressuscitant, il nous a ouvert un passage vers la Vie Éternelle. Un jour, il a dit : “Je suis la porte des brebis. Celui qui entrera par moi sera sauvé.” Notre entrée dans le Royaume dépend donc de la place que nous donnons au Christ dans notre vie. Le Salut est offert à tous, mais rien n’est possible sans notre accueil. Ce salut est une qualité de vie dans l’amour, une relation dont on jouit ou non. Vouloir faire semblant ne sert à rien. L’amour est vrai ou il n’est pas.
En ce dimanche, nous nous tournons vers toi Seigneur. Nous te redisons notre désir de vivre en toi et d’avancer avec toi. Beaucoup chercheront à entrer et ne le pourront pas. Mais avec toi, tout est possible. Aide-nous à nous débarrasser de tout ce qui nous encombre et de tout ce qui retarde notre marche à ta suite. Que ta parole réveille notre foi. Alors nous pourrons marcher vers toi avec la multitude de ceux que tu appelles. Amen.
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Père Philippe : Évangile du jour
Sources : Revues Feu Nouveau et Signes, Missel communautaire, Pour la célébration Eucharistique (Feder et Gorius), lectures bibliques des dimanches (A. Vanhoye), L’intelligence des Écritures Tome 6 Année C (Marie Noëlle Thabut) – dossiers personnels
Depuis Babel, les peuples sont divisés, souvent en butte à la guerre ou à la religion. La volonté de puissance, se manifeste à toute période de l’histoire. Dieu veut rassembler tous ses enfants dispersés. Face aux milliards d’hommes qui ne connaissent pas le Christ, face à nos propres fautes, il nous arrive de nous demander comme les disciples “qui sera sauvé?” “N’y aura-t-il que peu de gens à être sauvés ?”
Quand on considère la faiblesse humaine et quand on accueille la révélation de l’amour et de la miséricorde de Dieu, on a des raisons de l’espérer pour le plus grand nombre.
L’Evangile d’aujourd’hui se situe dans une polémique avec les pharisiens qui se mettaient du bon côté et avaient tendance à exclure les autres. Ils se croyaient premiers dans le Royaume.
Jésus veut sauver tous les hommes en versant son sang pour la multitude. Mais il faut se battre, lutter pour entrer par la porte qui est étroite. Ce qui ne veut pas dire qu’elle soit infranchissable. Mais pour pourvoir y passer, il faut se débarasser de tout ce qui nous encombre : Jalousie, suffisance, orgueil… Jésus nous propose le salut, il ne nous l’impose pas, il est venu dire aux hommes que Dieu les aime et il a racheté tout le monde par sa douloureuse Passion.
Pourtant dans cet Evangile, Il dit : “beaucoup chercheront à y entrer et n’y parviendront pas”.. Le salut est offert à tous, mais il faut que chacun l’accepte. Il faut accepter Jésus comme notre sauveur, non seulement en paroles, mais en actes. Vivre selon la loi de Dieu.
Le festin était préparé pour le peuple d’Israël. Certains l’ont refusé. D’autres convives viendront des quatre coins du monde. “Beaucoup viendront du Levant au Couchdant prendre la place avec Abraham, Isaac et Jacob”.
Le Christ est le Chemin, la Vérité et la Vie. La porte étroite, c’est Lui. Il dit dans (Jn 10,9) Je suis la porte. Si quelqu’un entre par moi, il sera sauvé.
Le Seigneur reviendra, tenons-nous prêts, en tenue de service.