Homélie du 24ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 2 septembre 2016
“Un Dieu de miséricorde”
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Dans la Bible et dans la liturgie, nous trouvons des formules qui sont répétées trois fois : le Kyrie, le Sanctus, l’Agnus. Pierre qui avait renié Jésus doit s’y prendre à trois fois pour accueillir son pardon. Et aujourd’hui, nous avons trois paraboles de la miséricorde qui sont intimement liées. Ces répétitions veulent donc souligner l’importance du message. Ces trois paraboles nous disent la joie et la conversion : “ce qui était perdu est retrouvé”.
Jésus se trouve se trouve devant des gens qui viennent à lui pour l’écouter. D’autres ne sont là que pour récriminer : “Tu te rends compte, il va chez des gens de mauvaise vie ! Pourquoi s’intéresser à eux ? Ils ne valent pas la peine qu’on aille s’occuper d’eux… Ils sont irrémédiablement perdus…” Alors Jésus élève la voix pour qu’on l’entende bien. Et il se met à leur parler en paraboles.
Un homme avait cent brebis. Un soir, il s’aperçoit qu’il lui en manque une, celle qui est un peu folle et qui n’en faisait qu’à sa tête. Il laisse là le troupeau et part à sa recherche. Il finit par la trouver prise dans les épines. Rentré fou de joie à la bergerie, il invite ses amis pour faire la fête car la brebis perdue est retrouvée. Une femme perd une pièce d’argent, sans doute une des rares qu’elle possédait. Elle part à sa recherche : quand elle l’a retrouvée, elle invite ses amies pour faire la fête car la pièce est retrouvée.
Le plus jeune des fils demande sa part d’héritage et quitte la famille. Il se perd, il s’égare, il jouit des plaisirs faciles de la vie. Mais un jour, il a tout perdu ; il décide alors de revenir vers son père. Et le père invite ses amis à faire la fête car l’enfant perdu est retrouvé.
“Cet homme fait bon accueil aux pécheurs”. Jésus regarde un à un ceux qui récriminent contre lui. Il voudrait leur faire comprendre que le Père est semblable à ce berger. Son bonheur c’est d’avoir retrouvé sa brebis, c’est un fils qui se convertit, un fils qui revient vers son Père. Tout cela est pour lui un trésor inestimable ; chaque enfant de Dieu est unique. Chacun a autant d’importance que tous les autres. Les pécheurs qui reviennent vers lui sont le trésor de Dieu, sa préférence, même ceux qui ont commis le pire. Ceux qui se croient justes ne le comprennent pas. Il est difficile pour eux d’accepter que ceux qui ont péché puissent se retrouver avec eux enfin réunis.
Tout cela n’est autre qu’une question de pardon. En cette année de la miséricorde voulue par le pape François, nous avons à accueillir ceux qui se sont égarés. Nous pensons tous à ceux qui se sont fourvoyés dans des idéologies qui les ont poussés vers la violence. Il faut savoir que certains ont reconnu leurs égarements et se sont convertis à Jésus Christ. Rien n’est impossible pour Dieu. La miséricorde c’est cette faculté d’accueillir la demande de pardon de l’autre et de pardonner.
La première lecture nous révèle à sa manière la miséricorde de Dieu plus grande que les infidélités de son peuple. Dieu demeure toujours fidèle à ses promesses. Toute la Bible nous met en face des infidélités de son peuple mais surtout du pardon et de la miséricorde de Dieu. C’est cela l’histoire de l’alliance entre Dieu est son peuple : un partenariat pour œuvrer ensemble à une cause commune.
Mais il nous faut aller plus loin : si Dieu offre son pardon, il offre aussi sa confiance. Saint Paul en est un bel exemple : lui qui était un grand pécheur a été pardonné ; et surtout, il a été chargé de mission ; il a reçu un ministère ; il est devenu un grand témoin de la foi. Cela, nous le voyons aussi dans notre monde d’aujourd’hui : des gens qui persécutaient les chrétiens se convertissent et se mettent à témoigner de leur rencontre avec Jésus Christ. Ce qui est impossible aux yeux des hommes est toujours possible pour Dieu.
Dieu ne veut qu’aucun ne se perde. S’il a envoyé son Fils, c’est pour aller à la rencontre des hommes. Il est venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus. Sa miséricorde est bien plus grande que tous les péchés de ce monde. Dieu veut croire à la capacité de chacun de se convertir. Il n’enferme personne dans son passé. Il nous prend par la main pour nous sortir des chemins de perdition et nous conduire vers la vraie vie.
Ces trois paraboles nous disent l’amour démesuré de Dieu. Il est comme ce berger qui abandonne son troupeau pour aller à la recherche de la brebis folle. Il est comme ce père qui a les bras grands ouverts pour accueillir son fils perdu. Chaque retrouvaille est source d’une grande joie. Nous devons nous réjouir de ce visage de miséricorde de Dieu, de sa patience, de son immense bonté toujours à la recherche de ce qui est perdu.
Comme le frère aîné de la parabole, certains se révoltent de ce qu’ils considèrent comme une injustice. Mais Dieu dira : “Toi mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi”. En ce jour, nous faisons nôtre les paroles de ce chant : “Dieu nous accueille en sa maison, Dieu nous invite à son festin, jour d’allégresse et jour de joie, Alléluia”
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Jésus Sauveur (mis à jour)
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Missel dominical des dimanches et fêtes des trois années – Célébrons dimanche, Assemblées de la prière – l’Évangile de la miséricorde (Cardinal Christoph Shönborn)
bonjour monseur l’abbe, je suis pretre de kananga, je voudrai bien etre servi de vos commentaires des ecritures saintes et homelies de maniere reguliere.
Tous les textes de ce vingt-quatrième dimanche sont riches en miséricorde. Depuis le livre de l’Exode où le peuple s’est éloigné de Dieu en se fabricant le veau d’or et en l’adorant, ce qui enlamme la colère de Dieu qui décide d’exterminer ce peuple à la nuque raide. Mais Dieu se laisse attendrir et renonce au châtiement.
Le psaume est un chant de demande de pardon; le psalmiste fait appel à la grande miséricorde de Dieu, à sa patience, à son amour : ” Pitié pour moi, mon Dieu, dans ton amour, selon ta grande miséricorde, efface mon péché, lave-moi tout entier de ma faute, purifie-moi de mon offense”. On a envie de l’écrire en entier, il est tellement beau !
Saint Paul, quant à lui, dans sa lettre à Timothée, lui le persécuteur devenu apôtre loue la miséricorde de Dieu. Le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs.
Quant à Luc, lui, l’évangéliste de la miséricorde, il nous offre trois paraboles, bien que très connues m’émerveillent et m’émeuvent toujours autant. Elles sont tellemment parlantes, il y a tant d’amour dans ce bon pasteur qui court après cette petite brebis, cette rebelle qui lui brise le coeur. Il n’a de cesse qu’il ne l’ait retrouvée.
Quant au fils aventurier, qui revient tête basse, demander pardon, là encore, c’est l’amour qui fait le premier pas.
Mon Dieu que d’amour de la part du père qui court à sa rencontre, qui le prend dans ses bras, le serre contre son coeur, l’embrasse… Ah Seigneur, comme je me reconnais dans ces paraboles où Jésus veut nous faire comprendre à quel point nous sommes aimés et que quoique nous ayons pu faire, il sera toujours là pour nous prendre dans ses bras et nous serrer sur son coeur.
J’ai mis du temps à écrire ce que ces textes m’inspiraient, un passage à vide, manque de concentration….
Mais ce soir, Seigneur, je te dis toute mon émotion, le trouble de mon coeur, le bonheur de me savoir aimée.
Merci de tout coeur Jean, vous nous poussez à bouger; c’est trop triste de laisser sa page blanche. Que Dieu vous garde