Homélie du 27ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 23 septembre 2016“Collaborateurs du Salut”
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La liturgie de ce dimanche commence par un cri de révolte : “Combien de temps vais-je appeler sans que tu entendes ?” Pourquoi toute cette violence ? Nous voyons bien que ce cri du prophète est toujours d’actualité. Nous pensons à ces millions de chrétiens qui sont persécutés au nom de leur foi. Partout dans le monde, des hommes, des femmes et des enfants sont victimes de la haine, de la violence et du terrorisme. Alors oui, nous pouvons crier vers le Seigneur : Combien de temps cela va-t-il durer ?
La tentation est grande de penser que cela ne sert à rien puisqu’il ne bouge pas. Pourquoi ces catastrophes viennent-elles anéantir l’espérance de ceux qui croient en lui ? Mais le prophète est envoyé pour recommander à son peuple à réagir contre cette tentation. Les heures de victoire de l’ennemi ne dureront pas toujours. Nous sommes invités à la patience et à la confiance. Le mal n’aura pas le dernier mot. Le juste sortira vainqueur s’il se cramponne fidèlement au Seigneur.
C’est un peu ce même message que nous lisons dans la lettre de saint Paul au jeune Timothée. Au moment où il écrit cette lettre, la situation est également difficile : les chrétiens sont persécutés ; Paul est en prison ; il est enchaîné comme un malfaiteur. Pour Timothée et pour tous ceux qui ont pris des responsabilités dans la communauté, c’est très éprouvant. Le doute s’installe chez eux : comment faire face aux questions et aux situations nouvelles ? Paul recommande à Timothée de tenir bon. Il ne doit pas avoir honte de “rendre témoignage au Seigneur.” Qu’il “garde le dépôt de la foi dans toute sa beauté”. Pour cela, il peut compter sur le meilleur soutien qui soit : “l’Esprit Saint qui habite en lui.
Cet appel de Paul est toujours d’actualité : même dans les situations les plus désespérantes, il importe que nous restions fermes dans la foi. Le Seigneur compte sur nous ; il nous associe à son plan de salut pour tous les hommes. Le salut de tous les hommes passe par nos mains associées à celles de Jésus lui-même. Nous sommes embauchés à son chantier. Comme dans tout chantier, il y a sans doute du désordre, mais ce qui est important, c’est le résultat final. Nous chrétiens, nous devons nous montrer forts, courageux et confiants. Nous sommes invités à avancer et à prendre des initiatives enracinées dans la foi.
Dans l’Évangile de ce dimanche, nous avons précisément entendu cette demande des apôtres à Jésus : “Augmente en nous la foi !” Il faut savoir qu’ils viennent d’entendre son enseignement sur le pardon : “pardonner sept fois à son frère qui se repent…” Comment pardonner à celui ou celle qui nous a accusé injustement ? Comment des chrétiens peuvent-ils pardonner à ceux qui les persécutent ? Dans la bouche de Jésus, le pardon est lié à une grande foi.
Les apôtres sentent bien ce décalage entre les paroles du Christ et leur foi. Il leur répond en utilisant une comparaison, celle de la petite graine de moutarde et celle de l’arbre dans la mer. Une graine de moutarde, c’est presque rien du tout, mais quand elle a germé, elle se développe et elle produit son fruit. Au niveau de la foi, c’est la même chose : nous avons tendance à penser que si elle était plus riche, nous serions plus efficaces. Mais Jésus veut nous faire comprendre qu’il n’est pas question d’évaluer notre foi. Le plus important c’est de compter sur Dieu ; c’est lui qui agit, ce n’est pas notre foi petite ou grande. L’image de la graine vient nous rappeler qu’il n’est pas besoin d’une grande foi. Le principal travail, c’est Dieu qui le fait. Rien n’est impossible pour lui.
Mais un arbre dans la mer ? Où Jésus veut-il en venir ? Quelle bonne nouvelle pour nous en ce dimanche ? Elle est peut-être suggérée dans le dernier verset : “Nous ne sommes que de simples serviteurs. Nous n’avons fait que notre devoir.” Il ne nous appartient pas de recréer le monde, de faire pousser les arbres au milieu des océans ni de bouleverser le jardin de la création que Dieu a vu bon et bien ordonné.
Mais il nous appartient de faire fructifier les dons que nous avons reçus. Nous sommes envoyés pour être les serviteurs de la création et de la libération de nos frères. Ne nous laissons pas aller au découragement, même quand tout va mal. Une grande et belle mission nous attend : Nous sommes tous appelés à être des “collaborateurs du salut.
“Père du ciel, dans ta confiance inlassable, tu nous invites à collaborer à ton œuvre de libération. Augmente notre foi dans la puissance de ton Esprit : que notre ferveur et notre fidélité réponde au don que tu nous fais.”
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Paroles pour la route (Jean-Yves Garmeau) – Lectures bibliques des dimanches (Albert Vanhoye) – Dossiers personnels.
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Monsieur l’Abbé,
Un simple mot pour vous dire que, bien que non abonné, je consulte souvent votre site.
Je fais partie d’une équipe liturgique chargée de la présentation des lectures du dimanche.
Pour cela, vos homélies, qui expliquent clairement le contexte, le sens et les enseignements à tirer des lectures en question, nous sont particulièrement précieuses.
Je tenais à vous en remercier vivement.
Avec l’expression de ma reconnaissance et de mon profond respect.
PA COLOMBO
Merci de vos encouragements. Une précision : il n’est pas nécessaire d’être abonné pour lire. Les commentaires sont toujours disponibles sur le site.
Je crois que mon adresse ne passe plus dans les envois successifs.
J’aime et j’apprécie de recevoir votre texte d’homélie du dimanche, si possible remédier & rétablir mon adresse en bonne et due forme.
Merci et union de prières particulièrement en ce mois d’octobre.
Louis.
Quand la vue est déficiente et qu’en plus on prend du retard dans les commentaires, c’est dur de s’y remettre.
Merci Jean pour votre homélie, oui, nous sommes tous collaborateurs du salut, chacun à notre niveau, avec nos petits moyens, avec nos forces et avec nos faiblesses. Dieu marche avec nous..
Dieu nous fait don du souffle de la vie. Dieu nous appelle à la foi. Il faut nous réveiller. Laissons-le raviver la passion qui nous anime et mettons-nous au service de l’Evangile.
Au-delà des violences et des échecs que nous subissons, la foi nous fait entrevoir un avenir capable de nous faire avancer sans nous soucier des obstacles. Mais elle exige de nous cette avance intrépide, qui devient alors un simple devoir envers celui qui nous en a fait le don.
Nous sommes des serviteurs quelconques ? c’est dur d’entendre de telles paroles de la part
du Seigneur. Je pense que l’essentiel du message en méditant les trois textes de ce dimanche, nous apprenons que Jésus nous invite à la foi, à la gratuité et à l’humilité qui, toutes les trois, ont leur racine dans une confiance en la puissance de Dieu.
Faire confiance et se laisser guider.
Le Seigneur est notre Rocher, notre salut ! Allons à Lui en lui rendant grâce, par nos hymnes de fête acclamons-le !