Homélie du 30ème dimanche du temps ordinaire (23 octobre)
Abbé Jean Compazieu | 14 octobre 2016Témoins et messagers de la miséricorde
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Nous célébrons aujourd’hui la Journée Missionnaire Mondiale. Cette journée nous rappelle que l’Église est envoyée pour “annoncer la miséricorde”. C’est Jésus lui-même qui nous envoie. Pour nous aider à remplir cette mission, nous nous mettons à l’écoute de la Parole de Dieu. Le but n’est pas de travailler POUR le Seigneur mais de faire le travail DU Seigneur.
La première lecture vient nous rappeler que “le Seigneur ne fait pas de différence entre les hommes”. Il est impartial ; il ne juge pas selon les apparences. Dans l’Ancien Testament, le pauvre, l’opprimé, l’orphelin et la veuve étaient considérés comme les quatre situations de précarité et de pauvreté. La loi invitait tous les croyants à les protéger et à en prendre soin. Il s’agit pour nous de suivre l’exemple de Dieu qui est plein de tolérance et riche en miséricorde. “Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence mais Dieu regarde le cœur (1 Sm 16. 7).
Le psaume 33 est un chant d’action de grâce, une louange. Il ouvre les horizons de notre intelligence et de notre cœur : “Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres car il écoute, attentif à ceux qui l’appellent.
Le texte de la seconde lecture est considéré comme le testament de l’apôtre Paul. Quand il écrit cette lettre, il est en prison ; il sait que son exécution est proche : “Le moment de mon départ est venu”. S’adressant à Timothée, il l’encourage car la mission ne doit s’arrêter. La bonne nouvelle doit être annoncée au monde entier. Lui-même a une totale confiance en la miséricorde de Dieu. C’est en lui qu’il a trouvé la force et le dynamisme qui lui ont permis de parcourir le monde en témoignant de sa foi.
Le langage de Paul nous fait penser au monde du sport. Lui-même a achevé sa course. Il n’a plus qu’à recevoir la couronne de justice. D’autres vont prendre le relais. La proclamation de l’Évangile doit s’accomplir jusqu’au bout. Il faut que toutes les nations l’entendent. Toutes doivent savoir que Dieu ne demande qu’à leur faire miséricorde.
L’Évangile de ce dimanche nous parle de la prière de deux hommes. L’un était pharisien et l’autre collecteur des impôts pour les ennemis de son peuple. Tous deux quittent leur maison pour “monter au temple pour prier”. Chacun a sa manière de se tenir devant Dieu. Mais de l’un à l’autre, le contenu de la prière n’est pas du tout le même.
Le premier est un bon pratiquant très fidèle. Il a une bonne réputation car il observe plus que ce qui est écrit dans la loi. À vrai dire, il ne prie pas ; il ne demande rien à Dieu. Sa prière n’est que de l’auto contemplation. Il fait l’éloge de ses propres vertus et l’étalage de ses bonnes œuvres. Il ne se contente pas de se donner des coups d’encensoir. II fait en même temps l’examen de conscience du publicain. Il n’a pas compris que pour être exaucé, il nous faut être plein de bonté et de compréhension pour les autres, même s’ils sont pécheurs. C’est ce que nous a rappelé la semaine missionnaire : Dieu veut le salut de tous les hommes.
Le second a une très mauvaise réputation. Lui, le collecteur d’impôts, s’est enrichi au détriment des plus pauvres. Au lieu de se vanter, il reconnaît sa petitesse. Il est au fond du gouffre. Il fait appel à la miséricorde De Dieu. Il ne demande qu’à être justifié : “Montre-toi favorable au pécheur que je suis.” Cet homme attend tout de Dieu car il se sait pécheur. Alors, Dieu peut tout pour lui. Cette parabole nous est racontée pour nous annoncer une bonne nouvelle : elle nous dit que Dieu est Amour.
Cet Évangile veut nous ramener à l’essentiel : Le juste n’est pas celui qui croit l’être. Celui qui demande la miséricorde devient un homme juste, un homme “justifié” et “ajusté” à l’amour de Dieu. La prière du publicain touche le cœur de Dieu : “Qui s’élève sera abaissé ; qui s’abaisse sera élevé”. À chaque messe, nous commençons par un appel à la miséricorde : “Seigneur, prends pitié !” Et avant d’aller communier, nous acclamons l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde.
En ce jour, nous accueillons cet appel du Christ : “Soyez miséricordieux comme votre Père est miséricordieux. Et nous demandons au Seigneur qu’il soit toujours avec nous et nous toujours avec lui pour que nous soyons les témoins et les messagers de sa miséricorde.
Télécharger : Homélie du 30ème dimanche du Temps ordinaire
Chaque jour : Évangile du jour et son commentaire
Sources : Livret d’animation de la journée missionnaire – Revues Signes et Feu Nouveau.
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On prie encore beaucoup en ce trentième dimanche. Dan la première lecture du Sage Ben Sirac, nous voyons que le Seigneur ne fait pas de différence entre les hommes. Il ne défavorise pas le pauvre, il écoute la prière de l’opprimé. La prière du pauvre monte jusqu’à Lui. Prier d’un coeur sincère avec humilité, voilà ce qui plaît au Seigneur; prier comme le publicain qui connaît son péché, qui connaît humblement sa misère. Il se frappe la poitrine :
“Mon Dieu, prends pitié du pécheur que je suis”. Il demande grâce, il fait appelle à la méséricore de Dieu. Tandis que le pharisien qui n’est pas mauvais homme, c’est en effet un bon pratiquant, il fait l’aumône, jeûne… On dirait chez nous, c’est un bon paroissien, il pratique régulièrement, il ne manque jamais une messe, donne de bonnes sommes d’argent aux associations, à l’église, fait dire des messes… Mais voilà le hic ! il ne le sait que trop ! il se croit parfait puisqu’ il observe les commandements. Pourquoi demander pardon, puisqu’il fait tout ce que demande la loi. Il n’a rien à attendre.
Si Dieu regardait l’extérieur, il préférerait le pharisien. Mais Dieu regarde le coeur. Dieu préfère le publicain qui confesse son péché et son besoin d’être sauvé. C’est son humilité qui ouvre le publicain à la grâce et au pardon.
Le Seigneur écoute le cri du pauvre dont la prière “traverse les nuées”.
Nous sommes appelés à mettre notre confiance dans le Christ et non pas dans le bien que nous pensons faire, notre justice est celle du Seigneur, “le juge impartial”, nous dit Saint Paul, qui nous sauve et nous fait entrer dans son royaume.
Chantons avec le psalmiste : Je bénirai le Seigneur en tout temps, sa louange sans cesse à mes lèvres.