Fête de tous les saints (1er novembre)
Abbé Jean Compazieu | 26 octobre 2016L’immense cortège de tous les saints
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C’est aujourd’hui la fête de tous ceux et celles qui sont près de Dieu. Le livre de l’Apocalypse nous dit qu’ils sont une foule immense que nul ne peut dénombrer. C’est ce message que nous avons entendu dans la 1ère lecture. Pour la comprendre, il faut savoir que ce livre a été écrit pour des chrétiens persécutés. Ces derniers se posent des questions : le Christ a-t-il réellement vaincu le mal ? Dans un langage imagé, l’auteur de l’Apocalypse leur annonce que les forces du mal vont vers leur ruine. Par contre, le peuple de Dieu porte l’espérance de toute l’humanité.
Ce texte a été écrit dans un langage imagé, ce qui le rend un peu déroutant. Il se présente un peu à la manière d’une pièce de théâtre. Le but est d’échapper à la censure impériale. Seuls les chrétiens doivent pouvoir comprendre. Ils y découvrent le Christ qui nous est présenté comme l’Agneau de Dieu, celui qui enlève le péché du monde. Il est celui qui nous recrée à son image et à sa ressemblance. C’est une manière de rappeler aux chrétiens persécutés d’aujourd’hui que le mal n’aura pas le dernier mot. Les saints que nous fêtons en ce jour sont des hommes, des femmes et des enfants comme nous. Ils ont cru que l’amour était plus fort que tout. Leur victoire est déjà la nôtre. Nous attendons le triomphe définitif du Christ sur le mal.
Dans la seconde lecture, le Christ vient renforcer ce message. Il nous rappelle que chacun de nous est un “enfant bien-aimé de Dieu”. Nous sommes tous appelés à partager sa gloire. Nos pauvres mots sont bien limités pour nous décrire ce monde tout autre de Dieu. Nous sommes encore dans le temps de l’espérance de ce monde nouveau. Il nous est offert à tous, même à nous pauvres pécheurs. Ce qui nous est demandé, c’est d’avoir les mains ouvertes et d’accueillir chaque jour cet amour qui est en Dieu.
C’est en Jésus que nous trouvons le vrai bonheur. Lui-même nous en montre le chemin dans son sermon sur la montagne. Cet Évangile des béatitudes c’est celui de la joie. Ce bonheur est à recevoir dans l’immédiat. C’est lui qui donne tout son sens à notre vie actuelle ; nous sommes en marche vers ce monde nouveau que Jésus appelle le Royaume de Dieu. Dans cet Évangile des béatitudes, Jésus ne commande rien : simplement, il déclare heureux ceux qui se comportent d’une certaine manière, ceux dont le cœur est conforme à la Parole de Dieu.
“Heureux les pauvres de cœur… ceux qui pleurent… ceux qui sont persécutés pour la justice… les cœurs purs… les miséricordieux…” Nous sommes loin de la mentalité de notre société actuelle. Quand les chrétiens veulent proclamer la vérité de l’Évangile, ils sont tournés en dérision, on les traite d’intégristes. On a recours à la violence pour posséder toujours plus. Mais au bout du compte, l’accumulation de biens matériels ne pourra jamais nous combler.
L’Évangile des béatitudes est là pour nous rappeler que Dieu seul peut nous combler pleinement. C’est en allant vers lui que nous trouvons “la meilleure part”. Mais cela ne sera possible que si nous restons vraiment ouverts à ce cadeau de Dieu. Si nous restons accaparés par la course à l’argent et aux richesses, nous passons à côté du but. Ce qui fera la valeur de notre vie c’est notre amour pour Dieu et pour les autres. C’est en donnant la priorité à Dieu, et en renonçant à tout ce qui nous détourne de lui que nous trouverons le chemin du vrai bonheur. Lui seul pourra nous combler pleinement. Tout cela, c’est l’œuvre du seigneur : Avec une infinie délicatesse, il nous fait avancer d’étape en étape ; il nous fait abandonner ce qui nous retient loin de lui ; il guérit nos blessures, il redresse ce qui est faussé à nous, sans le briser.
En cette année 2016, la 5ème béatitude doit plus fortement attirer notre attention : “Heureux les miséricordieux car ils obtiendront miséricorde”. Nous vivons l’année sainte de la miséricorde voulue par le pape François. Nous sommes tous invités à écouter Jésus “qui a établi la miséricorde comme idéal de vie et comme critère de crédibilité de notre foi”. Oui, “heureux les miséricordieux !”. C’est la béatitude qui doit susciter notre engagement tout particulier en cette année sainte.
Le grand message de ce jour c’est que Dieu seul est saint. Mais il veut nous associer tous à sa sainteté. Il fait sans cesse le premier pas vers nous. Quand nous lisons la Bible, nous voyons que son amour n’est pas seulement affirmé ; il est agissant, il est visible, il est concret. Il ne demande qu’à venir en nous pour nous combler de joie et de paix. Avec tous les chrétiens du monde entier nous pouvons le chanter et l’acclamer : “Dieu nous te louons, Seigneur, nous t’acclamons dans l’immense cortège de tous les saints.
Sources : Revues Signes et Feu Nouveau – Célébrons dimanche – Missel communautaire (P. André Rebré) – Pour la célébration de l’Eucharistie (Feder et Gorius)
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Ils sont nombreux les bienheureux
Qui n’ont jamais fait parler d’eux
Et qui n’ont pas laissé d’image…
Tous ceux qui ont depuis des âges
Aimé sans cesse et de leur mieux
Autant leurs frères que leur Dieu
Ceux dont on ne dit pas un mot
Ces bienheureux de l’humble classe
Ceux qui n’ont pas fait de miracle
Ceux qui n’ont jamais eu d’extase
Et qui n’ont laissé d’autre trace
Qu’un coin de terre ou un berceau.
Ils sont nombreux, ces gens de rien
Ces bienheureux du quotidien
Qui n’entreront pas dans l’histoire
Ceux qui ont travaillé sans gloire
Et qui se sont usé les mains
À pétrir, à gagner le pain
Ils ont leurs noms sur tant de pierres
Et quelquefois dans nos prières
Mais ils sont dans le cœur de Dieu
Et quand l’un d’eux quitte la terre
Pour gagner la maison du Père
Une étoile naît dans les cieux…
Un beau poème pour tous ceux qui ont mis en pratique les paroles du Seigneur : “Aimez-vous les uns, les autres comme je vous ai aimés”