Homélie du 32ème dimanche du Temps ordinaire – (6 novembre)
Abbé Jean Compazieu | 28 octobre 2016Le Dieu des vivants
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Les textes liturgiques de ce dimanche nous adressent un message d’espérance. Ils nous parlent de la résurrection des morts et de la vie en Dieu. Ce dogme fait partie de notre foi. C’est même le plus important car il nous montre le but de notre vie.
Dans la première lecture, nous trouvons un témoignage de foi extraordinaire. Cela se passe à une époque dramatique du peuple d’Israël : les empereurs grecs gouvernent la Palestine ; ils veulent imposer leur civilisation, leur culture et leur religion. Ils rencontrent en Israël une farouche résistance. Le texte de ce jour nous parle d’une mère et de ses sept fils qui ont été arrêtés. On veut les obliger à adhérer à la religion païenne. En choisissant de rester fidèles jusqu’à la mort, ils témoignent de leur foi en la résurrection. Ils comprennent que Dieu ne peut abandonner ses fidèles.
En écoutant ce récit, nous pensons tous aux chrétiens d’aujourd’hui qui sont persécutés à cause de leur foi. Nous en avons de nombreux témoignages dans divers pays du monde mais aussi chez nous, jusque dans nos églises. Nous admirons leur foi, mais en même temps, nous devons entendre leurs questions : Qu’avez-vous fait de votre baptême ? Arrêtez de vous installer dans l’indifférence… Nous vivons dans un monde qui veut ignorer la foi des chrétiens. C’est là que nous sommes envoyés pour être les messagers de la bonne nouvelle de l’Évangile.
Comme les martyrs d’Israël et comme bien des croyants d’aujourd’hui, l’apôtre Paul est confronté à des “gens pervers” qui ne partagent pas sa foi. Comme ses aînés, il s’enracine dans la fidélité de Dieu pour résister à ses ennemis. Il n’a d’autres armes que celles de la Parole. Pour tenir avec l’endurance du Christ, il sollicite la prière de tous. Il nous rappelle ainsi que cette “course” de la Parole est l’affaire de tous et de chacun. Exprimant sa confiance dans le Christ, il encourage les chrétiens à rester fermes dans la foi. Nous ne devons pas craindre ceux qui peuvent tuer le corps. Le plus grand danger vient de ceux qui peuvent tuer l’âme en la détournant de Dieu.
La foi en la résurrection est au cœur de l’Évangile. Elle en est même l’élément central. Et pourtant, ils sont nombreux ceux et celles qui ont du mal à y adhérer, même parmi les chrétiens. L’Évangile de ce jour atteste que cela n’allait pas de soi dans le judaïsme de l’époque. Les pharisiens l’acceptaient. Mais les Sadducéens plus conservateurs, l’ont toujours refusé parce qu’elle n’était pas inscrite dans la loi de Moïse. Ils allaient même jusqu’à la tourner en dérision.
Les deux groupes, pharisiens et sadducéens interrogent Jésus pour le mettre dans l’embarras. Dans sa réponse, il ne fait pas référence au livre des martyrs d’Israël dont nous venons d’entendre un extrait. Il sait que les Sadducéens ne l’acceptent pas comme Parole de Dieu. Mais il cite le livre de l’Exode : Dieu s’y présente à Moïse comme “le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob”. Ces trois patriarches sont morts depuis longtemps. Mais Jésus en conclut que Dieu n’est pas le Dieu des morts mais celui des vivants.
Voilà cette bonne nouvelle qui nous est rappelée en ce dimanche. À la suite des patriarches et de bien d’autres croyants, nous sommes tous appelés à cette vie nouvelle que Jésus appelle le Royaume de Dieu. Ce monde nouveau n’est pas la continuation de celui dans lequel nous vivons actuellement. Il est tout autre. Il y a une rupture radicale ente la vie actuelle et la vie de ressuscité. L’important c’est de faire confiance à celui qui a dit : Je suis la résurrection et la Vie… Celui qui croit en moi vivra éternellement.
Ce trésor de la résurrection, nous ne pouvons pas (nous ne devons pas) le garder pour nous. Il nous faut le transmettre, le crier au monde entier. Au-delà de la mort, nous serons vivants en Dieu. Cette espérance doit nourrir notre prière, surtout en ce mois qui est consacré aux défunts. N’oublions jamais le Dieu des vivants. Il nous appelle tous à partager sa vie dès maintenant.
Seigneur, nous te prions : que la foi et l’espérance de l’Église soient pour tous les hommes l’annonce de la vie éternelle que tu veux partager avec eux.
Sources : Revues Feu Nouveau, Signes, Fiches Dominicales – Homélies pour l’année C (le Chemin d’Emmaüs A. Brunot) – Missel des dimanches et fêtes.
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Pour l’animation de la liturgie (ADAP, chants…)
Quelle belle leçon de courage, d’espérance, de foi, nous donne cette lecture du Livre des Martyrs d’Israël. Quelle mère admirable. Il n’y a que la foi qui puisse donner une telle détermination, une telle abnégation. Plutôt mourir que renier sa foi.C’est beau.
C’est encore vrai de nos jours; combien meurent par fidélité au Christ.
Malgré les progrès de la science, la mort reste l’horizon inéluctable de la vie humaine.
De nos jours, beaucoup cherchent à l’oublier; d’autres la voient comme un passage vers une autre existence terrestre par réincarnation.
Jésus a été clair, les morts ressusciteront pour être à jamais auprès du Dieu vivant. La vie éternelle, c’est la vie même du Dieu vivant. Auprès de Lui, nous serons comme des anges
La résurrection vient rétablir les justes dans la lumière de l’intimité divine.
Nous chrétiens, nous croyons à la résurrection de la chair, à la vie éternelle; nous le proclamons tous les jours.
Paul en est convaincu, lorsqu’il invite les Thessaloniciens à la “joyeuse espérance” et à la “persévérance pour attendre le Christ”.
“Et moi, par ta justice, je verra ta face : au réveil, je me rassasierai de ton visage”. Ps 16