21ème dimanche
Abbé Jean Compazieu | 21 août 2009Textes bibliques : Lire
Cet évangile est la conclusion du discours de Jésus sur le Pain de Vie. Depuis plusieurs semaines, nous l’avons entendu insister de plus en plus sur cette réalité : “Je suis le Pain vivant descendu du ciel… Si quelqu’un mange de ce pain, il vivra éternellement… Si vous ne mangez pas la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez pas son sang, vous n’aurez pas la vie en vous”. A l’époque les auditeurs de Jésus ne l’avaient pas compris : C’était un appel à faire un acte de foi en la présence du Christ sous les apparences du Pain et du vin. En célébrant l’Eucharistie, nous devenons des vivants et nous donnons la vie au monde.
Nous l’avons vu, les gens qui entendaient ces propos ont été scandalisés. On les comprend : Comment peut-il nous inviter à manger sa chair. Et surtout, comment peut-il leur demander de boire son sang ? La loi de Moïse l’interdisait formellement. Mais Jésus ne retranche rien de ses paroles. Il préfère laisser partir “beaucoup de ses disciples”. Il va même jusqu’à se tourner vers les Douze pour leur poser la question : “Voulez-vous partir vous aussi ?” Nous nous attendrions à ce qu’il essaie d’expliquer pour garder auprès de lui ses amis. En fait, il les renvoie vers leur liberté. S’ils le veulent, ils peuvent partir eux aussi. S’il agit ainsi c’est que quelque chose de tout à fait important est en jeu. La Parole de Dieu ne s’impose pas par la force. Elle s’accueille dans un cœur libre et aimant.
Cet évangile, Jean l’a écrit bien des années après la résurrection du Christ. Les chrétiens de son temps avaient beaucoup de mal à entrer dans le message de Jésus sur l’Eucharistie. Ils étaient nombreux ceux et celles qui avaient pris l’habitude de déserter les assemblées dominicales. C’est pour eux que saint Jean écrit son évangile, pour les rappeler à cette réalité fondamentale du don de Dieu au monde.
Dans le monde d’aujourd’hui, c’est souvent la même chose. Comme au temps de Jésus, on se préoccupe davantage du pain et des intérêts matériels. L’attachement des chrétiens à l’Eucharistie passe souvent au second plan, après le sport, après le marché, après le repas de famille et après bien d’autres choses. En ne participant plus aux célébrations eucharistiques, on finit par se couper de la communauté chrétienne. Aujourd’hui, nous sommes provoqués à faire un choix : “Voulez-vous partir vous aussi ?” Vivre en chrétien, c’est choisir d’accueillir les paroles de Jésus qui sont “esprit et vie”. C’est par le fait même renoncer à d’autres chemins qui s’offrent à nous. La foi est libre ou elle n’est pas.
Chaque dimanche, nous sommes invités à l’Eucharistie. Nous entendons souvent poser la question : “La messe est-elle obligatoire ?” Eh bien oui, elle l’est, mais pas comme une contrainte juridique. L’Eucharistie n’est pas une contrainte légale assortie d’une sanction si on n’y participe pas. Elle est une obligation d’amour. Quand des amoureux décident de se donner un rendez-vous, ils ne se posent pas la question de savoir s’il est obligatoire de s’y rendre. De même, si je veux rencontrer Jésus et en faire le compagnon de ma vie, je me fais un devoir absolu d’être présent au rendez-vous le plus important qu’il me fixe. Au-delà des limites de la liturgie, de la qualité de la célébration et du prêtre qui la préside, c’est Jésus vivant qui est là et qui vient à moi.
Comme les contemporains de Josué et les disciples de Jésus, nous voilà devant un choix décisif : Faire confiance à la parole de Jésus ou servir les idoles nées de nos propres appétits terre à terre. Nous avons entendu la réponse à Josué : “Plutôt mourir que d’abandonner le Seigneur pour servir d’autres dieux !” Ensuite nous avons le bel acte de foi de Pierre à la question de Jésus : “Seigneur, vers qui pourrions-nous aller ? Tu as les paroles de la vie éternelle. Quant à nous, nous croyons, et nous savons que tu es le Saint, le Saint de Dieu.”
Quand nous sommes à l’Eucharistie, nous faisons confiance aux paroles de Jésus qui a dit : “Ceci est mon Corps livré pour vous.” Nous lui faisons confiance parce qu’il est “le chemin, la vérité et la vie.” Ce mystère dépasse notre raison mais il n’est pas absurde. La foi soutient et prolonge notre intelligence sans la nier. Dieu a tellement aimé le monde qu’il lui a donné son Fils unique. Ce dernier a été “livré aux mains des hommes”.
– A Noël, c’était le corps fragile d’un petit bébé livré aux soins de Marie et Joseph.
– Au cours de la Passion le Vendredi Saint, c’est le corps blessé d’un condamné, livré à la cruauté des hommes pécheurs.
– Aujourd’hui, c’est dans l’hostie consacrée que Jésus continue à se livrer pour nous. Il se donne à nous comme notre serviteur et notre nourriture par amour pour nous et pour le monde. Il aime chacun d’un amour qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer. Il attend de nous que nous nous laissions bouleverser par lui, que nous lui rendions “amour pour amour.”
C’est de cela que nous avons à témoigner dans le monde : “Quand le prêtre dit à l’Assemblée “Allez dans la Paix du Christ”, il signifie que le temps de la mission est là. Les chrétiens sont envoyés en mission pour témoigner de la Bonne Nouvelle du Salut offert à tous. C’est aussi un engagement à être reliés les uns aux autres dans une communion permanente et à être des signes gratuits de l’amour de Dieu pour les hommes de notre temps.
D’après diverses sources
Merci à Nicolas qui a réussi à remettre ce blog en ligne. Bon dimanche à tous
merci pour la proposition d’homélie.
personnellement j’ai accentué ma réflexion sur les textes en montrant la richesse de kla confiance et de la fidélité dans l’amour de Dieu et des hommes.
Je m’efforce d’être proche des gens et de parler un langage compréhensible..
Je me borne à développer une seule idée et je ne dépasse pas les 10 minutes.
Amitiés fraternelles
Jean-Pierre Lepage
Curé des Hauts d’Auxerre.
Merci Jean-Pierre.
Je suis bien d’accord avec vous. Il arrive parfois que mon homélie du dimanche soit un peu différente de celle que j’ai préparée en début de semaine. C’est l’intérêt de ce lieu de partage. Je serais heureux que vous nous fassiez part de vos propositions. Cela rendrait service à beaucoup. D’avance merci.
Grand merci pour cette belle méditation; elle aura enrichi mon homélie.