Homélie de la fête du Christ Roi de l’univers (20 novembre)
Abbé Jean Compazieu | 11 novembre 2016Souviens-toi de nous dans ton Royaume.
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En ce dernier dimanche de l’année liturgique, nous célébrons le Christ Roi de l’univers. C’est aussi pour la France la journée du Secours Catholique. Cette association a été créée en 1946 par l’abbé Jean Roddhain. Suite à la guerre 1939-1945, il était devenu urgent de venir au secours de ceux qui avaient tout perdu. Le Secours Catholique reste toujours attentif aux problèmes de pauvreté et d’exclusion. C’est important pour nous chrétiens de répondre à cet appel à la solidarité.
C’est cette mission qui a été confiée à David. Il a été choisi par Dieu pour conduire son peuple, le protéger, être son berger. David et ses successeurs ne sont que des lieutenants du Seigneur. Ils sont chargés de faire régner le droit et la justice, en particulier envers les plus pauvres. Tout cela doit se faire dans le respect de l’alliance conclue avec son peuple.
Jésus sera acclamé comme “fils de David”. Mais sa mission ne sera pas limitée au seul peuple d’Israël. Tout l’Évangile nous le présente comme celui qui vient réconcilier tous les peuples de la terre en livrant son corps et en versant son sang. Il compte sur chacun de nous pour participer à son œuvre de rassemblement. Dans une société où les pauvres sont de plus en plus nombreux, nous sommes envoyés pour être les porteurs de la sollicitude du Christ roi de l’univers. Ils ont la première place dans son cœur.
Dans sa lettre aux Colossiens (2ème lecture), c’est le même message que Saint Paul nous adresse : Jésus n’est pas un roi à la manière de ceux de ce monde. Sa puissance est infiniment supérieure à toutes les forces royales d’ici-bas. Elle est unique. Elle concerne le monde d’en haut, le monde divin. Le Roi Jésus nous apporte la Rédemption, le pardon des péchés. Il est le chemin qui nous permet d’aller vers le Père. Il est l’image du Dieu invisible. Il est notre Roi parce qu’il est la tête de l’Église. En livrant son Corps et en versant son sang, il nous ouvre un passage vers le Royaume de Dieu.
Dans l’Évangile, saint Luc nous donne la couleur ce cette royauté du Christ : “Une inscription était placée sur sa tête : “Celui-ci est le roi des Juifs”. C’était, bien sûr, un titre de dérision vis-à-vis de Jésus ; il était également très méprisant pour les juifs de la part de Pilate ; un peuple dont le roi est crucifié n’a pas à être fier. Et pourtant, c’est bien par son sacrifice que Jésus manifeste sa Royauté. La croix est le trône où il est monté librement pour dire son amour non seulement aux juifs mais aussi au monde entier ; car “il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime”.
L’Évangile nous montre plusieurs manières de répondre à ce sacrifice du Christ : le peuple restait là à observer, les chefs religieux le tournent en dérision ainsi que les soldats ; l’un des malfaiteurs condamné en même temps que lui se met à l’injurie. Jésus ne répond pas à ces provocations. Mais il accueille la prière de celui que nous appelons le “bon larron” : “Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume.”
C’est aussi cette prière que nous faisons monter vers le Seigneur : “Souviens-toi de nous”. Nous reconnaissons en lui l’image du Dieu invisible, le premier ressuscité, la tête de l’Église. Il nous répond par la miséricorde. Cette grâce du jubilé que nous venons de vivre tout au long de cette année doit se répandre au monde entier. À travers nos paroles, nos actes et toute notre vie, nous avons à être les messagers de cette miséricorde. La journée du Secours Catholique oriente notre regard et notre action vers les plus fragiles. À travers eux, c’est le Christ qui nous attend.
En ce dernier dimanche de l’année liturgique, que notre prière se fasse plus ardente : oui, Seigneur, souviens-toi de nous dans ton Royaume. Souviens-toi des blessés de la vie, des victimes de la précarité, des guerres et des violences. Fais de nous des témoins et des messagers de l’amour qui est en toi. Et nous avons la ferme espérance qu’un jour tu nous répondras : “Aujourd’hui, tu seras avec moi dans le paradis”.
Sources : Revues Signes et Fiches dominicales – missel des dimanches et fêtes – dossier du Secours Catholique – Dossiers personnels
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Notre année liturgique s’achève; nous fermons l’Evangile de Luc qui nous a dévoilé toute la miséricorde du Seigneur au travers de ses magnifique paraboles qui se sont intégrées à merveille dans cette année du Jubilé de la Miséricorde. Le Livre se ferme, les Portes Saintes se ferment aussi. Pendant toute une année, nous avons eu le temps de nous “ouvrir” aux autres, de réfléchir au message de paix, de charité, de miséricorde…
Pour fêter le Christ, “Roi de l’Univers “, Luc trace de lui un portrait désolant : sur la croix, entre deux brigands, il est réduit à l’impuissance, rivé au bois, privé de toute liberté d’action, pauvre figure pour un roi; il ne lui reste que la voix pour crier vers le Père et pardonner à ses bourreaux. Ce “Roi des Juifs, tourné en dérision, qui meurt en croix, ne présente pas le visage de la richesse, du triomphe, des honneurs, de la puissance.
Nu, brissé, défigué, raillé, ce roi crucifié inaugure le règne de l’amour absolu et de la miséricorde. Refusant à maintes reprise de se faire roi à la manière du monde, il devient roi d’un royaume où l’amour et la miséricorde règnent à jamais.Il est le roi qui accueille avec miséricorde le repentir du malfaiteur et l’assure de l’introduire, aujourd’hui, dans son Royaume.
L’Eglise est le signe du Royaume à venir, et le Christ y exerce déjà sa primauté. Ce vers quoi elle conduit : un royaume de frères, un peuple pacifié et pacificateur.
“Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras inaugurer ton règne”.