Homélie du 2ème dimanche de l’Avent
Abbé Jean Compazieu | 25 novembre 2016Messagers du Seigneur
Textes bibliques : Lire
Les lectures bibliques de ce 2ème dimanche de l’Avent nous annoncent que le grand projet de Dieu c’est de nous ramener tous à lui. Pour lui, c’est une priorité absolue. Il ne se contente pas de nous appeler de loin. Il vient à nous en nous envoyant des messagers. Dans la liturgie de ce jour, nous avons Isaïe, Paul et Jean Baptiste.
Le prophète Isaïe (1ère lecture) se présente comme un messager de l’espérance. Il annonce un monde de paix et de justice : “Le loup habitera avec l’agneau… le veau et le lionceau seront nourris ensemble… Un rameau sortira de la racine de Jessé”. Ce rameau sera porteur de paix. L’Esprit du Seigneur lui sera donné par l’onction. Ainsi rempli de l’Esprit de Dieu, ce roi fera germer la justice. Il aura souci du faible et du pauvre dont il sauve la vie. Pour nous chrétiens, c’est un formidable message d’espérance. Avec la naissance de Jésus, c’est le commencement de sa réalisation.
Dans la seconde lecture, saint Paul s’adresse lui aussi aux chrétiens en tant que messager de Dieu. Il présente le Christ comme le sauveur de tous les hommes. Sa venue était annoncée dans les livres saints de l’Ancien Testament. Ce qui nous est demandé, c’est d’être accueillants, de nous faire tout à tous. Paul s’adresse aux chrétiens de Rome. Comme dans toutes les grandes villes, il s’y trouve des gens très différents, des chrétiens fervents, des tièdes, des juifs et des chrétiens convertis : Accueilliez-vous les uns les autres comme le Christ vous a accueillis pour la gloire de Dieu”. Être accueillant envers tous nos frères c’est se préparer à recevoir le Christ.
Dans l’Évangile de saint Matthieu, nous trouvons un prophète “pur et dur” : il s’agit de Jean Baptiste, le dernier prophète de l’Ancien Testament. Ce qui intéresse l’évangéliste Matthieu, c’est d’abord le message qu’il proclame : “Convertissez-vous… préparez le chemin du Seigneur”. Il rappelle avec insistance la nécessité de “produire du fruit”. La conversion qu’il réclame à tous doit se traduire en actes. Il annonce le jugement de celui qui vient. Aucun privilège ne peut nous en extraire. Il ne suffit pas de faire partie de l’Église pour être sauvés.
Les juifs ont été nombreux à répondre à l’appel de Jean et à se faire baptiser par lui. Mais les pharisiens et les sadducéens se sont montrés méfiants car ce mode de pardon des péchés n’était pas prévu dans la loi de Moïse. C’est sans doute leur méfiance qui a provoqué les violentes invectives de Jean Baptiste : “Engeance de vipères ! Qui vous a appris à fuir la colère qui vient. Le fait d’être de la descendance d’Abraham n’est pas une garantie de salut. La vraie conversion doit produire un fruit visible. Elle doit nous amener à des gestes d’accueil, de partage et de solidarité.
Cet appel est aussi pour chacun de nous. Mais ce convertir, ce n’est pas d’abord faire des efforts pour essayer de devenir meilleurs. Le plus important c’est de donner notre foi au Christ. Avec lui, on devient autre. “Comme le laboureur retourne la terre pour l’ensemencer, la grâce du Christ retourne le cœur pour y déposer la semence divine”.
Voilà une bonne nouvelle pour nous et pour le monde entier. Le Christ est là, au cœur de nos vies. Cette bonne nouvelle doit être annoncée à temps et à contretemps. Le monde se prépare à fêter Noël mais beaucoup ignorent Celui qui en est l’origine. Noël, c’est Jésus qui est venu, qui vient chaque jour et qui reviendra. Vivre Noël, c’est accueillir Jésus qui vient ; c’est lui donner la première place dans notre vie.
Se convertir, c’est d’abord se reconnaître pécheurs ; Vivre dans le péché, c’est organiser notre vie sans Dieu et en dehors de lui. C’est aussi quand nous nous faisons du mal les uns aux autres. Dieu est atteint dans l’amour qu’il porte à chacun de ses enfants. C’est alors qu’il nous faut réentendre les appels de Jean Baptiste : “Convertissez-vous !” Et nous répondons à cet appel en allant à la rencontre d’un prêtre pour demander le sacrement du pardon. Quand nous revenons à Dieu, c’est la joie retrouvée, c’est la fête.
Ayant accueilli la miséricorde de Dieu, nous sommes envoyés à notre tour pour en être les messagers dans le monde. Le racisme, la violence et le rejet de l’autre doivent être éradiqués. C’est cela aplanir les routes et combler les ravins. Nous sommes tous envoyés comme messagers de l’Évangile du Christ. Nous ne le transmettons pas comme un simple bagage de connaissances. C’est en nous efforçant de mettre toute notre vie en accord avec tout l’Évangile que nous préparons Noël en vérité.
Sources : Revues Signes, Feu Nouveau, Fiches dominicales – Homélies pour l’année A (Emmanuel Oré) – Célébrons dimanche (Assemblées de la Parole).
Contes de Noël (+ pages suivantes)
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En ce deuxième dimanche de l’Avent, l’appel à la conversion se fait de plus en plus pressant.
Il est temps de prendre le bon chemin, les jours passent, Noël approche. Tous les magasins, les vitrines nous invitent à consommer : frivolités, “bonne bouffe”…Mais qui parle de paix, de partage, d’entente entre les peuples ? et nous chrétiens avons-nous conscience que notre rôle est comme celui de Jean Baptiste d’annoncer le Christ aux autres ? d’aplanir les chemins ? nos comportements, notre façon de vivre, donnent-ils envie de se convertir, d’être artisans de paix pour tous les hommes ? Le salut du monde est en marche nous n’avons plus de temps à perdre. Il faut se réconcilier. Savons-nous aller au devant de nos frères pour annoncer la venue du Sauveur, être des précurseurs ?
Justice et fidélité comme le dit le psaume 71 comblent-ils l’attente de tout homme et non pas seulement des chrétiens ? nous le croyons, tout homme aspire au bonheur, à la reconnaissance. La paix et l’unité ne sont plus une vaine utopie, du moment que vient ce Roi universel, capable de fonder sa justice sur l’amour, avec une prédilection pour les pauvres. Il vient avec le seul pouvoir de l’Esprit qui change les coeurs et il offre à tous les peuples la chance de hâter l’unification de son royaume à condition de croire en Lui, en sa venue, de se convertir et de croire à la Bonne Nouvelle.