22ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 23 août 2009Textes bibliques : Lire
Nous retrouvons en ce dimanche l’évangile de saint Marc. Il nous rapporte des paroles du Christ qui sont de la plus haute importance. Cela se passait à l’occasion d’un repas. Les pharisiens reprochent à Jésus le fait que ses disciples ne se lavent pas les mains avant de se mettre à table. Comprenons bien, ce n’était pas une simple mesure d’hygiène. C’était un geste religieux que les juifs fidèles pratiquaient en signe de purification intérieure. C’est ainsi que de nombreuses pratiques traditionnelles avaient été ajoutées à la loi de Moïse.
Le problème c’est que ce culte purement extérieur ne correspondait pas à une attitude intérieure vraie. Et Jésus ne manque pas d’en faire le reproche : “Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. Il est inutile le culte qu’ils me rendent. Les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains.” Puis Jésus va encore plus loin dans sa réponse : “Vous laissez de côté les commandements de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes.” Pour Jésus, la vraie pureté, la vraie source de toute moralité, c’est le cœur de l’homme.
Nous sommes tous concernés par ces paroles du Christ. Nous avons reçu l’Evangile. Il nous a été transmis comme une bonne nouvelle. Mais tout au long des siècles, on y a ajouté des traditions qui correspondaient aux besoins d’une époque différente de la nôtre. Par exemple, la tradition nous avait habitué à recevoir l’hostie à genoux en tirant la langue ; mais bien avant, en 386, saint Cyrille de Jérusalem nous indique la plus belle manière de communier : “Lorsque tu t’avances, fais avec ta main gauche un trône pour la droite qui va recevoir le Roi. Reçois le Corps du Christ au creux de la main et réponds : AMEN”. Pendant des siècles, c’est ainsi que l’on a communié.
Le plus important ce n’est pas de restaurer les traditions qui viennent des hommes mais de retrouver les vrais commandements de Dieu et de les mettre en pratique dans le contexte qui est le nôtre aujourd’hui. Les occasions ne manquent pas. Il suffit d’ouvrir le journal, la radio ou la télévision : Nous vivons dans un monde marqué par toutes sortes de violences. Les pauvres y deviennent de plus en plus pauvres et de plus en plus nombreux, même tout près de chez nous. Cela n’est plus tolérable. Les témoignages de Mère Térésa, Sœur Emmanuelle, l’abbé Pierre et bien d’autres sont là pour nous interpeller et nous ramener au grand commandement de l’amour vécu en vérité.
Aujourd’hui, nous sommes là devant le Seigneur. Il sait très bien ce qu’il y a dans notre cœur, en bien et en mal. Son grand projet c’est de nous faire entrer dans une relation nouvelle avec le Père des cieux. Au jour de notre baptême, nous sommes devenus des fils et des filles de Dieu. Nous avons été immergés dans cet amour qui est en Dieu Père, Fils et Saint Esprit. A partir de là, plus rien ne peut être comme avant. Nous ne pouvons plus nous contenter de belles paroles. L’important c’est que notre cœur soit près de Dieu, attentif à son Evangile. Écouter la Parole de Dieu, c’est nous ajuster à son amour universel qui dépasse tout ce que nous pouvons imaginer.
Ce Dieu que nous voulons honorer de tout notre cœur nous renvoie vers les autres, vers ceux et celles qui l’ont abandonné, ceux qui se sont égarés dans le péché, l’indifférence et l’incroyance. Et si nous voulons lui rendre un culte agréable, c’est vers les blessés de la vie que nous le trouverons, vers ceux qui ont faim, ceux qui sont victimes de la haine et de la violence des hommes. En venant à l’Eucharistie, nous ne nous contentons pas d’un simple geste religieux. Nous venons au Christ pour accueillir cet amour qui est en lui et le communiquer à notre monde. Les disciples n’avaient pas les mains bien propres mais ils étaient avec Jésus. Ils ont accueilli sa Parole. Plus tard, avec la puissance de l’Esprit Saint, ils l’ont portée au monde entier.
En ce jour, nous renouvelons notre attachement au Christ et à son Evangile. Ce que Dieu attend de nous, c’est que chacun donne le meilleur de lui-même. Le plus important c’est que nous soyons tous les jours habités par cette présence du Christ dans notre vie. C’est avec lui que nous apprendrons à déjouer les pièges du formalisme et à donner la première place à sa Parole. Il veut nous voir pratiquer librement ces deux grands commandements : L’amour de Dieu et l’amour de nos semblables comme nous-mêmes. Tout cela se trouve résumé dans le célèbre mot de saint Augustin : “Aime et fais ce que tu veux.”
Jean C (D’après diverses sources.)
Comme vous avez pu le voir, la semaine dernière ce blog n’a pas été accessible. Il s’est passé qu’un petit génie de l’informatique a profité de la période des vacances pour pirater le serveur. Du coup, ce dernier a été fermé. Merci à Nicolas qui a pris de son temps de vacances pour tout remettre en place. Un conseil : N’oublions pas de faire des sauvegardes de tout ce que nous avons dans nos ordinateurs.
22e dimanche ordinaire -B-
Jésus pose la question : à quoi bon se laver les mains, si le coeur n’y est pas ? Cependant que les mamans se rassurent : Jésus ne dit pas que les enfants peuvent manger les mains sales ! Il ne parle pas d’hygiène, mais de religion. C’est sûr qu’il faut se laver les mains avant de passer à table autant pour ne pas tomber malade que pour ne pas incommoder les autres.
Mais, pour les pharisiens, ces gestes étaient religieux. A l’origine de ces coutumes, il y a un sentiment de grande délicatesse à l’égard de Dieu. Tout le sens de la Loi, de la Torah réside dans ce respect affectueux vis-à-vis du Seigneur Dieu, comme nous le rappelait la 1ère lecture du Deutéronome. Se laver les mains donne alors au repas une signification sacrée : on mange devant Dieu et on le remercie de nous fournir le pain. C’est très beau !
Seulement voilà, comme c’est souvent le cas avec les hommes, les plus belles traditions se dénaturent avec le temps. Pour les pharisiens, ces pratiques de respect sont devenues une manière de séparer les hommes. Les Juifs sont préservés de contact mauvais avec les païens, les justes sont écartés des pécheurs, les bien portants sont éloignés des malades.
Jésus, lui, dit que Dieu est ouvert à tous les hommes. Il accueille le contrôleur d’impôts méprisé, le centurion étranger de l’armée d’occupation, le lépreux ou la femme de mauvaise vie. A quoi sert de se laver les mains, selon les rites, si le coeur est plein de pensées de mépris, de haine, de mesquinerie ou d’envie ? Au contraire,c’est tellement important de rassembler les gens, de les rencontrer… C’est ce qu’aime Dieu. « La religion pure et sans tache (…) : visiter les veuves dans leur détresse… » ( Jacques 1, 27, dans la 2e lecture).
Et Jésus ajoute quelque chose d’important : il faut changer ton coeur ! Sinon, tu feras comme Pilate, qui se lave les mains en condamnant l’innocent. Sinon tu seras semblable aux grands prêtres qui veillent à ne pas entrer dans le palais du Gouverneur pour éviter de se souiller au contact d’un païen. Ils croient rester purs et ils mènent à la croix le Fils de Dieu. Quelle hypocrisie !
C’est de ton coeur, pas de la boue des chemins, que viennent tous les maux qui divisent les hommes et font parfois de la terre un enfer. Aucune eau d’aucune fontaine ne peut ôter cette souillure là. C’est ton coeur mauvais qui te sépare de Dieu et des autres.
Mais tu peux le changer, en n’y laissant entrer que la Parole de Dieu. Tu peux le purifier, en laissant le regard de pardon de Jésus le laver. Alors, comme saint Pierre, qui a pleuré amèrement sa lâcheté, Jésus fera de toi un homme, une femme, au coeur doux et pacifié, aimant Dieu et ses frères.
Avec l’aimable autorisation de Kerit.be
22ème dimanche – année B – 30 août 2009 – Evangile de Marc 7, 1 – 23
Sauver son identité chrétienne
Après les 5 dimanches vécus avec S. Jean, nous reprenons aujourd’hui l’évangile de Marc avec une scène de controverse entre Jésus et les Pharisiens. Au premier abord, l’enjeu nous en paraît dépassé mais nous verrons qu’il s’agit d’une question très actuelle. Pour comprendre la scène, un petit rappel historique est nécessaire.
Depuis ses origines, le peuple d’Israël vit dans la certitude que le Dieu unique a fait Alliance avec lui, qu’il doit donc observer tous les préceptes divins et qu’il a mission de révéler ce Dieu et sa Loi à toutes les nations. Mais à partir du 3ème siècle avant notre ère, la brillante civilisation hellénistique s’étend dans tout l’est du bassin méditerranéen et le Proche-Orient ; avec sa démocratie, ses théâtres, écoles de philosophie, gymnases, jeux, chefs-d’œuvre de l’art, elle jouit d’un prestige extraordinaire et tend à s’imposer partout comme LE mode de vie normal.
Péril mortel pour la foi d’Israël ! Aussi, afin d’échapper à la contagion du paganisme, on constitue le Livre des Ecritures sacrées (la Torah), on impose la circoncision aux nouveau-nés mâles, on renforce l’observance du shabbat et on s’astreint à des règles alimentaires strictes(« cacher »). Cette affirmation d’identité se révélant encore insuffisante, c’est alors que naît le nouveau mouvement des Pharisiens qui inventent et veulent imposer au peuple beaucoup d’autres observances singulières afin de rester un peuple « pur » indemne des « impuretés » païennes.
Comment Jésus se situe-t-il vis-à-vis de ces nouvelles traditions ?
Les Pharisiens et quelques scribes étaient venus de Jérusalem. Ils se réunissent autour de Jésus et voient quelques-uns de ses disciples prendre leur repas avec des mains impures c.à.d. non lavées…Ils demandent à Jésus : « Pourquoi tes disciples ne suivent-ils pas la tradition des anciens ? Ils mangent sans s’être lavé les mains ! ». Jésus leur répond : « Isaïe a fait une belle prophétie sur vous, hypocrites, dans ce passage : « Ce peuple m’honore des lèvres mais son cœur est loin de moi. Il est inutile, le culte qu’ils me rendent : les doctrines qu’ils enseignent ne sont que des préceptes humains ! » Vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes ».
A la suite de plusieurs prophètes, Jésus dénonce l’invention de pratiques soi-disant religieuses mais qui restent superficielles et qui vont même jusqu’à supplanter les commandements de Dieu. Et il cite un cas qu’il a sans doute rencontré et qui est malheureusement omis dans la lecture liturgique.
Moïse a dit : « Honore ton père et ta mère »…Mais vous, vous dites : « Si quelqu’un dit à son père ou à sa mère : Le secours que tu devais recevoir de moi est qorban, c.à.d. offrande sacrée, vous lui permettez de ne plus rien faire pour son père ou sa mère ! Vous annulez ainsi la Parole de Dieu par la tradition que vous transmettez ! Et vous faites beaucoup de choses du même genre ! »
Le 4ème commandement du Décalogue obligeait les enfants à honorer leurs parents et notamment à les soutenir dans leur vieillesse ( en ces temps-là, pas de pension ni de sécurité sociale !). Mais des scribes pharisiens enseignaient que l’on pouvait se libérer de cette charge parfois pesante en déclarant que l’on avait voué tous ses biens au temple de sorte que l’on pouvait les conserver car ils étaient tenus pour « sacrés » ( ??)
Cette perfidie rend Jésus furieux ! Comment ose-t-on inventer pareille casuistique qui semble honorer Dieu et bafoue les droits des vieux parents ? Comment le culte pourrait-il être authentique s’il piétine la justice ? Quelle hypocrisie d’imposer une « tradition humaine » qui supprime un commandement de Dieu !
N’a-t-on pas également vu dans l’Eglise certains exploitant les pauvres, édifiant des fortunes et se dédouanant par de petits actes de piété et des dons au culte ?…
LA VRAIE SOURCE DE L’IMPURETE.
Jésus enchaîne en revenant au problème de l’alimentation. Les lois du Lévitique détaillaient la liste des animaux impurs (notamment le porc) qu’il était strictement interdit de consommer (Lév.11). Cette singularité juive provoquait les sarcasmes sinon l’irritation des autres peuples : le roi Antiochus IV avait tenté d’extirper cette coutume et si des Juifs avaient cédé à la menace, d’autres avaient préféré mourir plutôt que d’enfreindre cette loi prescrite par les Ecritures donc par Dieu ( cf. 2 Macc.7).
Or ici, de sa propre autorité, Jésus va abolir cette loi.
Jésus appela de nouveau la foule : « Ecoutez-moi tous et comprenez bien.
Rien de ce qui est extérieur à l’homme et qui pénètre en lui ne peut le rendre impur. Mais ce qui sort de l’homme, voilà ce qui rend l’homme impur ».
Il disait encore à ses disciples à l’écart de la foule : « C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses : inconduites, vols, meurtres, adultères, cupidités, méchancetés, fraude, débauche, envie, diffamation, orgueil et démesure. Tout ce mal vient du dedans et rend l’homme impur »
On ne contracte pas une impureté rituelle selon le genre de nourriture que l’on prend : ainsi, commente Marc, Jésus « déclarait que tous les aliments sont purs ». Ce qui souille vraiment l’homme, c’est le péché, ce sont les pensées perverses qui produisent des actes méchants.
La source de l’impureté ne réside donc pas dans telle alimentation mais dans le cœur. Dans la Bible, le mot « cœur » ne désigne pas le lieu des affections et des sentiments mais bien le centre de la personne, là où l’homme forme ses projets, prend ses décisions. Là est le mal qui salit, qui détruit.
Ces traditions pharisiennes, on le sait, constituèrent un gros obstacle dans les premières Eglises où se côtoyaient Juifs et païens convertis et saint Paul eut fort à faire pour convaincre ses frères de race – et même saint Pierre ! – d’appliquer la libération apportée par le Seigneur Christ. Il n’y a pas de tabous alimentaires en christianisme ni d’ « impuretés rituelles ».
« J’en suis convaincu par le Seigneur Jésus : rien n’est impur en soi…
Car le Règne de Dieu n’est pas affaire de nourriture ou de boisson :
il est justice, paix et joie dans l’Esprit-Saint.
C’est en servant le Christ de cette manière qu’on est agréable à Dieu et estimé des hommes »
(Rom. 14, 14-18)
ACTUALITE DU DEBAT
Aujourd’hui, à notre tour, nous sommes immergés dans une civilisation d’une puissance colossale : elle multiplie les prodiges, offre un niveau de vie que les générations précédentes n’auraient jamais imaginé. Mais où est Dieu dans ce monde sécularisé ? Etourdi par les sirènes de la publicité, submergé par les objets et les images, tenté par les opportunités toujours nouvelles de la consommation à outrance, l’homme moderne oublie la question du sens de la vie. Beaucoup vivent « comme si Dieu n’existait pas ».
Et nous, chrétiens, ne sommes-nous pas pris – sans nous en rendre compte – par cette ambiance ? Ayons le courage de nous interroger : ne vivons-nous pas comme nos voisins incroyants ? Qu’est-ce qui nous distingue ? La foi ne peut être cantonnée dans la zone privée, réduite à des croyances secrètes …
Si l’Eglise doit préserver son identité, Jésus nous a mis en garde contre les fausses protections pharisiennes, les pratiques rituelles hypocrites, les habitudes pieuses et superficielles. La souillure ne vient pas du contact avec des incrédules pas plus qu’avec les aliments : elle est cachée dans le cœur, au plus profond de notre être où rôde le mal.
Et remarquons bien la liste que donne Jésus (« inconduites, vols, cupidité… ») : les 12 mots se rapportent non à la piété mais aux relations humaines, à la détérioration des liens entre nous, à l’attaque contre le prochain. Donc l’identité chrétienne n’est enracinée, préservée, affirmée que par la charité fraternelle.
« Voyez come ils s’aiment » s’étonnaient les citoyens romains devant les premières communautés évangéliques.
On comprend donc pourquoi ce débat sur le « cœur » à purifier surgit au moment où Jésus vient de promettre son Eucharistie : c’est en accueillant au fond de nous (dans le cœur), par la foi et la confiance, le Christ crucifié et ressuscité que notre cœur sera purifié de ses souillures et nous entraînera à nous aimer les uns les autres comme le Christ nous a aimés.
R. D , dominicain
30 août 2009
« Vivre avec Dieu ! Vivre grâce à Dieu ! Annonce principale dans les textes de la Parole de Dieu de ce dimanche. Elle appelle résolutions et pratique.
Moïse (1ère lecture) s’adressant au peuple d’Israël lui prescrit : « écoute les commandements et les décrets enseignés, à mettre en pratique. Ainsi vous vivrez, entrerez en possession du pays que vous donne le Seigneur . N’ajoutez rien, n’enlevez rien, suivez les ordres tels qu’ils sont prescrits ». Ils seront « votre sagesse et votre intelligence aux yeux de tous les peuples.
C’est ainsi que les peuples étrangers pourront découvrir la proximité de Dieu avec Israël, chargé d’enseigner toutes les nations … mais qui n’obéira guère à cette mission.
Dans l’Evangile (Marc 7, 1-8 ; 14-15 ; 21-23) c’est le reproche que fera Jésus aux pharisiens et scribes scandalisés par l’attitude de ses disciples prenant leur repas sans s’être lavés les mains, observance selon « la tradition des anciens ». « Ce peuple m’honore des lèvres, mais son cœur est loin de moi ». « Vous laissez de côté les commandements de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes ». « C’est du dedans, du cœur de l’homme que sortent les pensées perverses dont Jésus indique toute une catégorie.
C’est également « du cœur de l’homme » que peuvent sortir, comme le précise St Jacques (2ème lecture) « les dons les meilleurs, les présents merveilleux ». « Ils viennent d’en haut », « descendent tous d’auprès du Père de toutes les lumières ».
Dieu n’a pas hésité à se faire homme en Jésus Christ pour faire mieux comprendre la Bonne Nouvelle d’un Dieu Amour dont il a donné le visage, l’enseignement parfait d’une loi d’amour et la pratique en perfection jusqu’au don de sa vie pour le salut de toute l’humanité.
Vivant, ressuscité, avant son retour auprès du Père, avec les Apôtres qui l’ont suivi en Palestine, il a constituer son Eglise chargée de transmettre son message, son Evangile en paroles et en action.
Les tentations qui ont fait trébucher le peuple d’Israël n’ont pas fini de se répéter. L’abandon de Dieu pour l’adoration des idoles a pris aujourd’hui des visages différents, mais le cœur de l’homme est pareillement concerné. Pensées perverses ou évangéliques le pénètrent plus ou poins mais seules, celles venant de Dieu, sont capables de le satisfaire pleinement, de le conduire à la vraie joie, au vrai bonheur.
Voyez comme l’amour de l’argent, après deux mille ans de christianisme, peut encore faire obstacle à la paix, la fraternité, l’unité pour enfler le cœur de l’orgueil et de l’égoïsme. Que de jeux d’argent s’accroissent de nos jours, avec toutes sortes d’inventions, dont même parfois les chrétiens ont de la peine à s’écarter.
Au lieu de chercher à gagner des euros cherchons à gagner l’amour dans nos cœurs en pratiquant l’Evangile dans toute notre vie.
« Tu es proche, Seigneur, fais nous vivre avec toi ». Le Psaume nous met sur le chemin pour séjourner avec lui sous la tente de l’Amour. Il s’agit d’aimer Dieu et nos frères en paroles et en pratique ! Prions Marie de nous aider à le vivre !
Les vrais adorateurs adoreront Dieu en Esprit et en vérité, le coeur unifié de l’homme, seul lui permet d’etre pur devant Dieu, et ainsi, selon la Béatitude formulée par notre Seigneur, de le contempler.
Je tombe par hasard sur votre commentaire dominical, et, en toute charité, je me permets de vous dire que l’exemple de la distribution de l’eucharistie choisi pour parler des traditions qui répondent aux nécessités des temps, me semble vanifier une norme qui demeure encore aujourd’hui une démonstration de profond respect et d’humilité devant Dieu. La citation de saint Cyrille est aussi fort belle, meme si l’affirmation d’une communion séculaire selon cette praxis est guère historique…ne créons pas d’autres traditions qui enkilosent…
Bonjour Père Jean-Laurent
Je vous remercie d’avoir ajouté ce commentaire. Pour ce qui concerne la communion, je ne suis pas un inconditionnel de telle ou telle manière de faire. Le plus important c’est d’avoir une attitude respectueuse et que celle-ci corresponde aux dispositions du cœur. Ce que je regrette c’est qu’on oublie qu’avant cette tradition de la communion sur la langue, il y en avait une autre plus ancienne et tout aussi respectable et respectueuse.
Je vous souhaite un bon dimanche
A tous,
Je voudrais préciser que les commentaires que je propose ne sont qu’un point de départ. Il m’arrive parfois de modifier mon homélie en utilisant le meilleur de chacun. Alors comprenez bien que vos réactions sont les bienvenues. Ce blog voudrait être un lieu de partage ouvert à ceux qui le souhaitent.
Encore merci à tous
Quand nous écoutons cet évangile, dans lequel Jésus s’en prend au ritualisme des Pharisiens et des scribes, nous pensons que nous sommes personnellement loin de telles pratiques. Est-ce bien vrai ? Nous connaissons tous des personnes qui ont des habitudes auxquelles elles ne dérogeront à aucun prix, qu’elles soient domestiques ou professionnelles, religieuses ou liturgiques ! Combien de fois, j’ai entendu, « ça s’est toujours fait comme cela », et combien de fois, j’ai pensé « quand les talons claquent les esprits se ferment » (Maréchal Lyautey) Je vous laisse le soin de retrouver l’auteur de cette maxime. Toute la question est « quelle importance nous donnons à la loi dans nos vies » Il est vrai que pour certains, elle est une sécurité, elle rassure, elle protége, elle évite de se poser des questions, de se remettre en cause. La loi, la tradition, à trop vouloir les appliquer, nous coupent des autres. Il y a ce qui est autorisé et ce qui est interdit. Il n’y a pas de place pour une troisième voie. La loi appliquée avec rigueur tue l’esprit. Aujourd’hui combien de femmes et d’hommes en sont les victimes ?
Etre esclave de la loi c’est ne plus être en capacité de se mettre à l’écoute : « vous laissez de côté le commandement de Dieu pour vous attacher à la tradition des hommes » (Mc 7,20). La loi, la tradition a pris une importance telle dans notre vie, que nous ne pouvons entendre ce commandement de Dieu : « écoute, Israël, les commandements et les décrets que je vous enseigne pour que vous les mettiez en pratique » (Dt 4,1) « Tu aimeras ton prochain comme toi-même. Je suis Yahvé. » (Lv 19,18) – et cette parole de Jésus « Mon commandement, le voici : Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimés» (Jn 13,34 – Jn 15,12 – 1 P 1,22) plus tard Saint Paul dira : ” Celui qui aime autrui a de ce fait accompli la loi. … La charité ne fait point de tort au prochain. La charité est donc la loi dans sa plénitude ” (Rm 13,8-10).
Etre esclave de la loi c’est ne plus être en capacité de discerner ce qui est essentiel, la pratique l’emporte sur le cœur, l’application de la loi l’emporte sur l’attention à notre frère. Nous ne supportons plus tout ce qui déroge à l’application de la loi, de la tradition. Alors nos langues se délient …, ce n’est plus le commandement suprême qui nous anime mais l’unique souci du respect de la loi. Nous n’aimons pas en actes et en vérité (1 Jn 3,18)
Nous ne voyons plus celui qui souffre. Nous ne supportons plus la personne lourdement handicapée qui trouble par ses cris notre prière, nous ne supportons plus le sans domicile ou le sans-papiers qui mendie devant notre commerce ou notre domicile, celui qui nous oblige à modifier notre trajet. Nous ne supportons plus rien, nous n’acceptons plus rien, tellement nous sommes englués dans la loi, dans la tradition.
Notre cœur est entrain de se dessécher, nous ne nous en rendons pas compte. En se desséchant, nous nous éloignons de Dieu. Le courant ne passe plus entre lui et nous. Nos prières, nos paroles ne sont plus en cohérences avec nos actes et vice-versa. Les commandements de Dieu, nous ne les gardons plus dans notre cœur, ils ont quitté notre bibliothèque spirituelle. Nous ne sommes plus le tabernacle des commandements de Dieu, mais le sépulcre de traditions et de coutumes sans âmes qui nous conduisent à la mort.
À l’image de Marie, qui gardait tout cela en son cœur, gardons en nos cœurs la loi qui fait nos délices (Ps 118), celle de l’Amour, celle de Jésus qui nous libère et qui donne Vie. Écoute mon fils et tu parviendras.